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JACQUES (ÉPITRE DE), TEXTE


les épîtres de Pierre et de Jean ; la liste du Codex Claromontanus, après la première épître de Jean : Rufin. Expos, in Si/mb. Apost., P. L., t. xxi. col. 374, la met après les épîtres de Pierre. Dans saint Augustin, De doctrina christiana, u. 13, P. /… t. xxxiv. col. 41, dans les canons du concile d’Hippone et des conciles de Cartilage, dans la lettre d’Innocent 1 er à Exupère, elle est la dernière des épîtres catholiques. Ce fait semble indiquer qu’elle n’a été admise qu’après les autres épîtres catholiques dans le canon latin. Saint , lire de Nazianze la donne dans l’ordre adopté plus tard par le concile de Trente, et suivi dans l’édition sixto-eJémentine de laVulgate : elle est la première des épîtres catholiques et vient après l’épître aux Hébreux. Cet ordre est celui du Textus Receptus et des éditions critiques do Nestlé, Bodin, Yogels. Dans les éditions de Westcotl-Hort, Tischendorf-Gebhart, H. Weiss, Von Soden, elle est placée avec les autres épîtres catholiques, immédiatement après les Actes des Apôtres. Ces places variées attribuées à l’épître dans la liste des livres du Nouveau Testament sont probablement dues au fait qu’elle n’a pas été admise à la même époque par toutes lesÉglises. Reçue de bonne heure dans les Églises d’Egypte et de Syrie, elle ne fut acceptée qu’au IVe siècle dans les Églises latines, bien qu’elle ait été. très probablement, connue de saint Clément de Rome. d’Hermas et de saint Irénée. Voir II. Canonicité.

Titre.

Le titre de l’épître ne fait pas partie du

texte primitif. Il varie avec les témoins : 'Ixxa>60j SitwroXïj ; ’I. è. xa60>.ix7) ; ’I. toS à-oaTÔÀou ou toj y.- ;.-.j à-, ou to’j àSsL^où Qsoô. De même dans les versions latines : Epistola catholica beali Jacobi Apostoli ; Epistula Sancti Jacobi [Aposloli] ; Epistola Jacobi Catholica, ou Canonica ; dans la Pes’hitto : « Épître de Jacques apôtre. »

Texte et Versions.

Le texte de l’épître est

contenu dans les plus anciens mss onciaux du Nouveau Testament, ceux du iv° et du v c siècle.

B, K et A le donnent en entier : le Codex Ephrœmi ne contient que i-iv, 2. De nombreux lectionnaires et mss plus récents le donnent également. Cf. J-B. Mayor. The Epistle o St. James, Londres. 1892, p. ccxxm-ccxxv ; C. R. Grcgory. Textkrilik des X. T., Leipzig, 1900, t. i, p. 263 sq. On trouvera le texte dans les éditions critiques du Nouveau Testament.

L’épître de Jacques est contenue dans une recension tardive, peut-être du ive siècle, des anciennes versions latines. Elle n’a laissé de traces ni dans saint Cyprien, ni dans Tertullien, et il ne semble pas qu’elle ait été à l’origine dans la vieille version représentée par les niM d’origine africaine. Cf. E. Jacquier, Le N. T. dans l’Église chrétienne, Paris, 1911, t. i, p. 284. Elle elle donnée dans le Codex Corbeiensis, du x c siècle, et en partie dans le Codex Bobiensis, du v* ou du vi c siècle. Mayor, op. cit., p. 2 sq., reproduit le cod. Corbeiensis à côté de la Vulgate et du texte grec ; il donne également les fragments du cod. Bobiensis, p. ccxxviii. Cf. Wordsworth, dans Studio Biblica et Ecclesiaslica, Oxford, 1885, t. i, p. 113-150, et H. J. White. dans Old Latin Piblical Texls, n. ii, Oxford, 1897 ;

C. R. Gregorv. Textkrilik des X. T., t. ii, p. 610. L’étude du texte de la Vulgate permet de constater

que saint Jérôme a fait un travail assez profond pour l’épître de Jacques. Il l’a revisée d’après des mss indépendants du cod. Corbeiensis et apparentés aux fragments du Bobiensis. Ci. E. Jacquier, Op. cit., t. ii, p. 178-179. On trouvera le texte de la Vulgate, reproduit d’après l’édition clémentine, l’édition sixtine et le texte de Wordsworth, avec un appareil critique, dans Nestlé, Nouum Testamentum latine, Stuttgart, 1921. Le P. M. Hetzenauer a publié une excellente édition critique du texte clémentin, texte officiel de

lu Vulgate : Biblia sacra Vulgatæ editionis, Inspruck, 1906.

L’épître de Jacques n’était pas dans le canon primitif de l’Église syrienne. Elle prit place dans la Peschitto probablement au iv° siècle. Elle se trouve dans la première édition de cette version publiée en 1555 à Vienne par J. A. Widmanstadt et Moïse de Mardin. Cette édition est établie sur un ms. du type jacobite apporté en Europe par Moïse de Mardin, au nom du patriarche jacobite d’Antioche Ignatius, et sur deux copies d’autres mss. On la trouve également dans l’édition de la Peschitto de’J. Leusden et C. Schaaf, Novum Testamentum Syriacum cum versione latina, Leyde, 1708-1709, dans les polyglottes de Londres et de Paris, et dans l’édition récente, en caractères orientaux, publiée à Mossoul par les dominicains : Biblia sacra veteris et novi testamenti juxla versionem simplicem vulgo Peschilla diclam, 3 vol. Mossoul, 1887-92.

L’épître de Jacques est contenue dans la version syriaque Philoxénienne-Harclëenne, double recension d’une version du vi° siècle. Il est très difficile de déterminer les mss qui appartiennent à chacune de ces recensions. On admet cependant que les nombreux mss qui contiennent l’épître de Jacques, à partir du x c siècle, appartiennent à la recension harcléenne et que les mss de la philoxénienne ne contiennent que les petites épîtres catholiques et l’Apocalypse. Cf. E. Jacquier, op. cit., t ii, p. 239 ; C. R. Gregory, op. cit., t. ii, p. 521 et 527. L’édition publiée par J. White sous le titre Actuum. apostolorum et epislolarum tam catholicarum quam Paulinarum, versio Si/riaca Philoxeniana, Oxford, 1799 et 1803, contient l’épître de Jacques, t. iii, p. 193.

La version copte bohaïrique de l’épître se trouve dans la belle édition de G. Horner, The coptic version of the New Testament in the northern dialect…, Oxford, 1898, t. iv. Le texte est celui du ms. copte-arabe 424 orient. du Bristish Muséum, du xue siècle. La version copte sahidique se trouve dans l’édition de C. G. Woide, achevée par H. Ford et publiée sous le titre : Appendix ad edilionem Novi Testamenti græci, in qua continentur fragmenta Novi Testamenti Ihebaica et sahidica, cum dissertatione de versione bibliorum œgi/pliaca, Oxford, 1 799. Le texte de l’épître est reproduit d’après le ms. Bodl. (Hunl. 3) d’Oxford, qui est du xive siècle et offre des lacunes. On peut voir la liste dressée par A. Vaschalde, de tous les fragments de mss sahidiques de l’épître qui ont été publiés, dans la Revue biblique, 1922, p. 252.

Les questions touchant la critique textuelle de l’épître de Jacques ont été traitées dans le Journal of biblical Literature, t. xxviii, p. 103-129. New York, 1919, par J. H. Ropes : The le.vt of the Epistle of James, et dans le commentaire de l’épître du même auteur : A critical and exegelical commentaru on the Epistle of St. James, dans l’International Critical Commentary, NewYork, 1916.

II. Canonicité.

Du Ie’au iv siècle, il n’y a pas encore de liste officielle et définitive contenant tous les livres canoniques. Le canon du N. T. est à sa période de formation ; le caractère inspiré des livres s’affirme dans l’usage qu’en font les églises et les écrivains ecclésiastiques. Les écrits du N. T., qui s’échelonnent sur toute la seconde moitié du r r si furent composés, la plupart, pour les besoins spéciaux de certaines Églises, et conservés par ces Eglises. Les autres communaulés n’en eurent connaissance que beaucoup plus tard. Elles n’éprouvaient pas le

besoin de les lire, et elles étaient parfois mal renseignées sur leur origine, ou se tenaient en défiance a cause des apocryphes. Ainsi la tradition esi demeurée quelque temps hésitante relatlvement a l’origine et