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JACOPONE DE TODI — JACQUES (ÉPITRE DE)

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ona prétendu, ilest vrai, mais sans pouvoir le prouver, que les strophes les plus virulentes sont apocryphes, Fidèle aux Colonna, il signa comme témoin un acte de protestation que les factieux publièrent contre le pape. Il était avec eux dans Palestrina, quand cette dernière citadelle des rebelles tomba entre les mains des troupes pontificales. Jeté en prison, en vain Jacoponc fit amende honorable et publia des strophes aussi remplies d’humilité que les autres l’étaient d’insolence. Le grand jubilé de l’an 1300 passa sans qu’il vît s’ouvrir les portes de son cachot ; il ne fut délivré que par Benoît XI, en 1303. Jacoponc mourut le 25 décembre 1308, après avoir, dit-on, chanté les strophes du Stabat de la Crèche, calqué sur celui de la Croix, qui lui e.st généralement attribué. Son nom est demeuré célèbre à cause de ses poésies, Lande di fraie Jæopone da Todi, classées parmi les Testi di lingua. Elles ont eu de nombreuses éditions depuis celle de Bonriacorsi de Florence, 1490, qui servit de base aux autres : Venise. 1514, 1556, 1017 ; Florence, 1540 ; Rome. 1558 ; Naples, 1615. La dernière a été donnée par Giovanni Ferri, secondo la stampa florentina dcl 1400, Rome, 1910.

Wadding-Sbaraglia, Scriptores ordinis minorant, Home, 1800 ; Ozanam, Les poètes franciscains du Z///e siècle,

3e édit., Paris, l, s.">2 ; Pacheu, S..1., Jacoponc île Todi, frère mineur de S. François, Paris, 1914.

r. Edouard d’Alençon.

JACQUEMIN Jacques-Alexis, prêtre de Nancy, puis évêque de Saint-Dit (y îs.’i’i). Né à Nancy le 3 août 1750, il commença ses études dans sa ville natale, suivit les cours de théologie a la Sorbonne, puis à partir de 1772, à l’université de Nancy. Ordonne prêtre en 177 1, docteur en théologie en 1778. il est nomme professeur de théologie, cette même année, à ladite université. Son enseignement y fut très brillant, l’on admirait surtout dans le jeune professeur sa connaissance tles Pères, et spécialement de saint Augus Un. Une partie de renseignement de.lacquemin s’esl conservée dans la Theologia Nanceiensis, que le professeur publia, de concert avec son collègue François Mézin. Ce dernier avait fait paraître en 1785 un traité De matrimonio, en 1788 un traité De sacramentis in yenere, de baptismo et de confirmalioiie, Jacquemin donna en 1787 un De incarnatione Verbi divini ; il préparait la publication du traité De eucharistia que la Révolution l’empêcha d’imprimer.

Les événement s politiques arrêtèrent définitivement la production théologique de Jacquemin, qui va se trouver mêlé’de très près, jusqu’en 1802. aux affaires politico-religieuses du diocèse de Nancy. Avant refusé le serment à la Constitution civile du clergé, il dut se démet lie de ses fonctions de professeur, janvier 1791, et devint l’un des représentants occultes de l’évêque.Mgr de la l-’are déjà parti pour l’exil. Par ses publications anonymes, il lutte contre l’évêque constitutionnel Lalande, SUrtoul dans la brochure Parallèles des principes de M. Lalande avec ceux des catholiques et des hérétiques, Nancy, 1791 Force de quitter la France en 1702, il essaie d’y rentrer des I7115 et prend une attitude très conciliante à l’endroit de la déclaration de soumission aux lois de la République exigée par la loi du Il prairial an III. Sis Réflexions sur la lettre du Comité de législation relative aux formalités à remplir de In pari de ceux qui voudront exercer, dans les édifiées accordés par la Nation, le ministère de leurs cultes, déterminèrent nombre d’ecclésiastiques, soit à Nancy, soit dans le reste de la France, à promettre la soumission demandée el < restaurer par là le culte catholique public..Jacquemin n’obtinl pas cependant pour lui-même le droit de se montrer, el il continua d’administrer le diocèse d’une manière plus ou moins occulte jusqu’au moment du Concordat. II Utilisa les loisirs forcés que lui fit la persécution Iructidorienne à rédiger un Abrégé des Mémoires de l’abbé liarruel pour seri’ir à l’histoire du Jacobinisme, qui parut à Hambourg et à Nancy en 1801. L’avènement de Bonaparte lui sembla d’abord un retour vers la liberté religieuse ; et il mena une lutte très vive contre l’évêque constitutionnel Nicolas, qui enl800 voulait relever le siège épiscopal de la Mcurthe : Lettre au citoyen S’ieolas, curé de Tantorwille pour l’empêcher d’accepter le titre d’evâque de la Meurlhe ; Examen de l’écrit du citoyen Nicolas, intitulé : Lettre pastorale ; Billet au citoyen Nicolas se disaid éi’éque du diocèse de la Meurlhe..Mais l’altitude que prit Jacquemin à l’endroit de la promesse de fidélité à la Constitution de l’an VIII prescrite par l’arrêté du 7 nivose va désormais l’empêcher de jouer dans l’Église de Nancy le rôle considérable auquel il pouvait prétendre. Pour diverses raisons, les unes de principe, les autres d’ordre personnel, Jacquemin qui s’était montré fort conciliant en 1705 crut devoir adopter en 18(io une attitude intransigeante et presque hostile à l’égard du nouveau gouvernement. Les négociations qui aboutirent au Concordat de 1801 lui inspiraient une défiance ((n’entretenait.soigneusement Mur de la I are, lequel finalement refusera de donner à Pie VII la démission que ce pape exigea de tous les anciens évêques. Ce dernier, même après la conclusion du Concordat, continua à considérer Jacquemin comme son légitime représentant dans le dio< Le nouvel évêque de Nancy, Mgr d’Osmond ne pouvait que prendre ombrage d’un tel procédé, la pri tuic d’autre part s’alarmait de l’attitude de Jacquemin, Celui-ci lut donc laissé à l’écart par les deux autorités civile et religieuse. C’est seulement en 1809 qu’il fut nommé professeur au lycée de Nancy. Après la chute de l’empire, il s’attacha quelque temps a la fortune de Mgr de la Fare, rentré en France ; puis il reprit ses fonctions au collège royal de Nancy, jusqu’en 1823 date à laquelle il fut nommé évêque du diocèse de Saint-Dié, reconstitué en 1817. Mgr Jacquemin se consacra dès lors entièrement à l’administration de cette Église, où tout était à créer. Accablé par les infirmités et la vieillesse il donna sa démission en mai 1830, pour se retirer à Nancy, où il mourut le 15 juin 1832.

E. Mangenot, Mgr Jacquemin, évêque de Saint-Dié, Nancy, 1892 ; E. Martin, Histoire des diocèses de Ton/, de Nancy et de Saint-Dié, t. iii, Nancy, 1903, voir table alphabétique, p. 581 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. v, 1911, col. 588 ; Michaud, Biographie universelle, t. xx, col. 858.

E. Amann.

JACQUES (épître de).
I. Place, titre, texte et versions.
II. Canonicilé.
III. Caractères généraux et analyse de l’épître.
IV. Origine.
V. Enseignements théologiques.

I. Place, titre, texte et versions.

1° L'épître qui porte le nom de » Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, » I, 1, est une des sept épîtres appelées catholiques. Elle n’occupe pas toujours la même place dans les témoins du texte, les canons anciens et les éditions du Nouveau Testament. Saint Athanase. 39° Lettre festoie, P. ( ;., t. xxvi, col. 1 137, saint Cyrille de Jérusalem, P. (’<., t. xxxiii, col. E la lisle placée à la fin du 59° canon du concile de Laodicée, le Codex Vaticanus et le Coder Alexandrinus la placent Immédiatement après les Vctes des Apôtres. Le Codes Sinaïlicus, saint Jérôme, Epist. ad Paulinum I’. L., I. xxii. col. 548, la donnent également après les Actes, mais placent ceux-ci après les épîlres Pastorales. Origène dans sa liste des écrivains du Nouveau Testament, ! n. Ins.. vu. l, l>. (LA. vu. col. 857, place Jacques entre Pierre et Jude, Le canon 85, à la fin du vin’livre des Constitutions Apostoliques, la met après