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IMMACULÉE CONCEPTION


Palerme, 1741 ; François Antoine Zaccaria, S. J., Lettere al Signor Antonio Lampridio intorno al sua libro nuovamente publicato : n De superstilione vitanda’, Palerme, 1741 ; Josepli Ignace Milanese, S. J., Lampridiiis ad trutinam revocaUis : dissertatio theologira de immaculalæ Maria ; conceplionis certitudine, eiusdemque immunitate a debito proximo originalis culpæ contrahenda’, Palerme, 1742 ; Jean de Luca, O. M., De immaculata bealsn. Virginis conceptione dissertatio, 3e édit., Naples, 1742 ; Etienne Vargyas, S. J., Votum fundendi sanguinis pio asserendo Deiparæ illibato conceptu ab injusta siiperstilionis macula vindicolum, Tymau, 1746 : Denys Bernard de Maraës, Animadveisiones criticee dogmaticse pro sustinendo voto tuendi usque ad sanguinem Immaculatam beatæ virginis Mariæ conceptionem rentra Antoninm Lampridium » in libro de superstitione vitanda et de voto sangainario, Lisbonne, 1750, François Jos. Antoine de Vera, Deipara eiusqtte cultores vindicati a querelis Lamindi Pritanîi, Anlonii Lampridii, Fcrdinandi Valdesii, qui de prærogatiuis beatæ virginis Mariæ, præcipue vero de præserualione illius ab originali macula, et de cathoîi’cij etiam proprio sanguine fnso eam tæri paratis, libellis suis parum circumspecte loquuntur, Naples, 1753 ; Georges Llenhart, abbé prémontré de Roggenbourg, Bealse virginis Mariæ originaria immunilas a sequioribus Lamindi Prilanii censuris vindicala, Augsbourg et Linz, 1756 ; Jos. Pectzier, S. J., Votum fundendi sanguinis pro tuendo intemerato Dei genitricii conceptu, Tyrnau, 1764 ; card. G. M. van Rossum, rédemptor., S. Alphonsus Maria de Ligorin et immaculata conceptio beatæ Mariæ virginis, Rome, 19(14 ; F. Meffert, Dcr/iei/ige Alphons von Liguori, der Kirchenlelirer und Apolnget des XVIU. Jahrhundertes, Mayence, 1901, p. 217 sq., dans Forschungen zur christlichen Literatur-und DoQTnengeschichte, t. ii, 3’tasc.

Thyrse Gonzalez de Santalla, S. J., Trai talus theologicus de certiludinis gradu, quam infra fidem. nunc habet sententia pla de immaculata beatæ Virginis conceptione, Madrid, 1688 ; Dominique Lossada, O. M., Discussio Iheoloqica super definibilitate proxima mysterii immaculalæ conceptionis Dei genilricis, Madrid, 1733 ; Theologorum Matritensium memoriale ad Carolum III, Hispaniæ regem, pro immaculata conceptione beatæ Mariæ virginis, 1778, dans Roskovâny, op. cit., t. ii, p. 5P5-559 ; E. Portillo. S. J., El Patronato de lainmaculata concepciôn en EspaiXay sus Indias, Dominins y Sefiorios (1760), dans la revue Razôn y fe, Madrid, 1904, mai-août.

2° Actes du magistère ecclésiastique, de Clément IX à Pie VI. — Les treize papes qui gouvernèrent l’Église de 1667 à 1799, marchèrent sur les traces de leurs prédécesseurs ; ils favorisèrent le culte de la conception et l’amenèrent pour ainsi dire à son terme en étendant la fête à toute l’Église ; mais, en dépit d’instances plusieurs fois renouvelées, ils ne consentirent pas à trancher d’une façon formelle et absolue la controverse doctrinale.

I. Triomphe définitif du culte et de la fête.

Dans l’ensemble, les actes pontificaux de cette époque ressemblent à ceux que nous avons déjà rencontrés : confirmation de congrégations, confréries ou institutions pieuses sous le vocable de l’immaculée conception ; octroi d’indulgences pour des pratiques de dévotion envers la Vierge sans tache, comme de porter le scapulaire bleu, dit scapulaire de l’immaculée conception (Clément XI, en 1710), ou de réciter cette invocation : Benedicta sit purissima et immaculata conceptio beatæ Mariæ virginis (Benoit XIII, 1729) ; concession de privilèges se rapportant directement au culte, comme de célébrer la fête avec octave, de faire usage d’une messe propre ou de réciter tous les samedis l’ofllce de l’immaculée conception, etc.

Clément XI fit un acte beaucoup plus important par la publication de la bulle Commissi nobis, 6 décembre 1708, car cet acte complétait dans l’ordre pratitiue l’œuvre de Sixte IV et d’Alexandre VII : t Par l’autorité apostolique et la teneur des présentes, nous décrétons, ordonnons et mandons que la fôte de la conception de la bienheureuse vierge Marie immaculée soit désormais observée et célébrée en tous lieux, comme les autres fêtes de précepte, par tous les fidèles de

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

l’un et de l’autre sexe, et qu’elle soit insérée au nombre des fêtes qu’on est tenu d’observer. » Le souverain pontife étendait donc, d’une façon impérative, la fête de la Conception à toute l’Église. De là venait l’importance de son acte ; car, d’après les principes communément reçus, l’extension d’une fête à toute l’Église ou sa canonisation, comme on disait parfois, entraînait la certitude de son objet, non pas une certitude de foi divine, mais une certitude d’ordre moral, mnralem sanctilalis certitudinem. Benoît XIV, De servorum Dei bealificatione, t. I, c. xlii, n. 15. Opéra omnia, t. i, p. 309. Qu’importe que l’épithète d’immaculée soit accolée ici, non pas à la conception, mais à la Vierge elle-même, et que ce détail ait été pleinement intentionnel de la part du pontife, comme le prouve Benoît XIV, De festis, part. II, c. ccviii. L’argument, en tant que décisif, ne vient pas de là ; il vient de cette circonstance, que la fête, ayant pour objet la conception même de JSIarie, comme Alexandre VII l’avait déclaré, était imposée d’office à toute l’Église. Les Bernard et les Thomas d’.quin avaient jadis, sous forme d’objection, posé cet argument : On ne doit fêter que ce qui est saint ; du fait que l’Église universelle se trouvait tenue, sur l’ordre de son chef, de fêter la conception de la Vierge, l’argument se retournait contre les adversaires.

2. Benoit XIV : projet de bulle affirmant la certitude du privilège. — Les apôtres les plus ardents de la conception sans tache ne perdaient pas l’espoir de faille trancher la question. Princes et évêques renouvelèrent leurs instances sous les pontificats de Clément XI et de Clément XII : Charles II d’Espagne en 1700, Charles VI d’Autriche en 1706 et 1709, l’épiscopat espagnol en 1714, Philippe V en 1732. Cette dernière tentative fut vivement secondée en Italie par un grand serviteur de Dieu, de l’ordre des frères mineurs récollets, saint Léonard de Port-iMaurice († 1751). Missionnaire puissant en parole et en œuvres, il prêchait de toutes ses forces la pieuse croyance. Voici en quels termes il célèbre la beauté de Marie dans le douzième de ses Entretiens sur la dévotion envers la très sainte Vierge : < L’adorable Trinité tout entière s’est employée à la former : le Père y a mis toute sa puissance, le Fils toute sa sagesse, le Saint-Esprit tout son amour, et ce n’est pas sans raison, puisque le Père éternel formait en elle sa fille, le fils ornait sa mère et l’Esprit Saint enrichissait son épouse. Jugez quelle dut être la beauté de Marie. » Œuvres complètes, trad. Labis, Tournai, 1858 sq., t. viii, p. 97 ; voir aussi, t. ii, p. 254, l’exorde de la trentième des Méditations pour les principales fêles de l’année, relative à l’immaculée conception, et t. IV, p. 338, le sermon sur la bonté de Marie, où le saint expose avec une grande richesse de doctrine la thèse franciscaine de la croyance à l’immaculée conception, et dans lequel il proteste qu’il est prêt, pour soutenir cette vérité, « à sacrifier son sang, son honneur et sa vie. »

La correspondance du saint le montre préoccupé d’obtenir du Saint-Siège une définition explicite. Dans une lettre écrite à son ami, Mgr Crescenzo, alors nonce à Paris, et qui se place dans l’interrègne de 1740, entre Clément XII et Benoit XIV, il s’efforce de faire agir le nonce auprès de la reine de France, Marie Leczinska, et du cardinal Fleury Que tous deux travaillent à obtenir du Saint-Siège cette définition, la chose la plus importante qui soit au monde. El là-dessus le saint développe l’idée de ce qu’il appelle « un concile œcuménique sans frais ni déplacement, » c’est-à-dire d’une consultation générale de tout l’épiscopat, laquelle ne saurait être que favorable à la définition du privilège de Marie, Lettre xxxi, Œuvres complètes, t. v, p. 474.

Une lettre postérieure, adressée au même corres VII. — 38