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IMMACULÉE CONCEPTION


si efficacc qu’elle fit que la souilluru du péché originel n’approcha pas d’elle. Aussi, lorsque nous disons qu’elle fut sanctifiée, cela ne signifie pas qu’elle passa de l’état de non-sainteté à l’état de sainteté, mais que d’un état de sainteté moindre elle passa à un état de sainteté plus élevée. Elle fut sanctifiée tout entière au moment même de la conception, lorsque son corps était formé, lorsque son âme était unie à son corps, » ’<jX-f r, Ytaaaivrj sv a’JTf) -.fi G-j/, Àr/I/ : ’., oTav to jiTvxa ijvr-jpsoîSto, oiav /] i^j/ï) Tto doii^xv.-. : Tj’n’iO/B-o. Cod. 263 du Métochiondu Saint-Sépulcre à Constàntinople, fol. G12613, un autographe de Lucar. Un peu plus loin, fol. 614 V", il dit que JMarie n’était pas soumise à la mort, parce que la mort est apparue à cause du péché, et qu’en la Toute-Sainte rien d’impur n’est jamais entré. Dans l’homélie sur la Nativité, il déclare que le Fils de Dieu a accordé par grâce à sa mère les biens et les privilèges qu’il possède lui-même par nature : « Le Christ est lumière, parce qu’irrépréhensible et immaculé dans sa chair, parce qu’il n’a point commis de péché. Quant à la Panaghia, qui ne sait qu’elle est pure et immaculée, qu’elle fut un instrument sans tache, sanctifiée dans sa conception et sa naissance comme devant contenir celui que rien ne peut contenir ? C’est pourquoi, elle aussi, elle est lumière, » La ; oy.s’joç / ; v ày.r^’K'.O’o ï|Y’.a^’j.ivov âv xf^ a-jÀXrJ’I/si xa ! Trj Y£vvrjC7£ :. Cod. 39 du Métochion du Saint-Sépulcre à Constàntinople, fol. 93, encore un autographe de Lucar.

Deux autres patriarches d’Alexandrie du xvii<e siècle ont également enseigné l’immaculée conception : Gérasime I" (1621-1636) et Gérasime II (1689-1710). Pour le premier, nous avons le témoignage du grec Hypsilantis, qui écrit dans sa Chronique : ’Vy’i.i-.’x T>|v txX’Djtv, Constàntinople, 1870, p. 131 : « Gérasime le Cretois, successeur de Cyrille Lucar sur le siège d’Alexandrie, composa de nombreux discours conservés jusqu’ici dans la bibliothèque patriarcale du Caire. Me trouvant dans cette ville, je lus son discours sur la Dormition de la mère de Dieu, dans lequel il dit que la Théotocos n’était pas soumise au péché rjriginel, » ox : où/ j~iy.ï’.-o /) WîotoLo ; Tfô -co-aTOO’.Lti’)

iix7.--, r[’x’xxi. Cf. l’édition de Papadopoulos-Kérameus

dans le t. xiii de la collection Hurmuzaki, p. 161, où il y a cette variante : Xiytt aïj c-jÀXr|œOr, vaL tï|V *-) : otoV.ov jr.o X ; > -po-atopiLo ; /j.afiTrJixaT’.. Quant à Gérasime II, Il laisse suffisamment entendre que Marie fut préservée de la souillure originelle, lorsqu’il dit, dans un discours sur la Nativité de la Vierge, « que Dieu, avant d’infliger le châtiment de la transgression commune, annonça a nos premiers parents qu’une fille tout-immaculée devait naître, dont la force invincible écraserait le serpent, auteur du mal, qui a rendu mortelle la nature liumaine, et que la sainteté sublime et la beauté de cette Vierge attireraient â elle tout l’amour de Di’U, » oxi ÈysvriUiî fjOjÀc [j.îav O ;  : s&ayvo ; Lopri, -f, ; ô-oîa ; f] arj- : -TïjTO ; 51jva ; j.L ; -ÀjÔsve cuvxpîtJ’T) xov apy^sxaLov ô^iv, ot.ou ida^/i-io-y- -r, v àvOpr.) ;  : îvT|V çûî’.v. Cod. 133 du Métochion du Saint-Sépulcre, à Constàntinople, fol. 238 r°.

C’est aussi un partisan de l’immaculée conception que nous trouvons en la personne de Nicolas Coursoulas (tl652), un des rares grecs qui, dans les temps modernes, ait écrit un manuel de théologie dogmatique. Son ouvrage, intitulé : ijvoii ; zr, ; L ; pàç Oio, oyiaç n’a, été publié qu’en 1862, à Zante, en deux volumes. Aux pages 336-342 du i" volume, la question de l’immaculée conception est assez longuement traitée. L’auteur est au courant des discussions et distinctions scolastiques. Il admet que Marie était soumise, comme fille d’Adam née suivant les lois ordinaires, à la dette du péché, mais il affirme très clairement que le péché ne l’a pas atteinte et que Dieu l’a préservée de la tache originelle : L’âme de la

sainte Vierge, dit-il, a été sans aucune tache de la faute originelle, dès le premier instant où elle fut créée par Dieu et fut unie au corps, de sorte que Marie, en tant que personne, ne participa nullement au péché, » çajASv Tr, ’/ i/jy/|V -.ffi -t^iaç rrap’jivo-j yopi ; tcvoç (ir.i’Ax : pj-oj Tïjç "pOYOV ! L^ ; àiJLapTÎa :, La ; ’Xj’.pi Y’T’"^’""’> v3v, () i-Xâ^Or| -apà Wsoù xat l’.t -’-i^’i çi.yLa etjfjXOïv. Il résout les objections cjue l’on tire des textes de saint Grégoire le Théologien et de saint Jean Damascène, et déclare que la doctrine de la conception immaculée, sans être un dogme proprement dit, doit cependant être acceptée, et que la rejeter serait se rendre coupable de témérité.

Au xviiie siècle, les tenants du dogme catholique sont encore nombreux. Au premier rang vient le célèbre prédicateur Elias Miniatis († 1714), auteur d’un traité sur les origines du schisme et les divergences entre les deux Églises, intitulé : La pierre de scandale, rii-rpa QY.y.’/oiAOj. Ce n’était rien moins qu’un latinisant, et cependant dans le recueil de ses discours ou Aioa/a ; ’, Venise, 1720, souvent réimprimé depuis, il enseigne clairement la sainteté originelle de la mère de Dieu : « ^larie est appelée cyprès, lisons-nous dans le second discours sur la Nativité de la Vierge, parce que le parfum inné en elle l’a mise à l’abri de toute corruption. Elle est appelée lis, parce qu’elle n’a jamais perdu sa blancheur immaculée, bien qu’elle ait poussé au milieu des épines de l’infortune commune… Elle est appelée jardin fermé, parce que le serpent infernal n’a jamais versé sur elle son venin mortifère. Elle est appelée montagne sublime de la sainteté, parce que le déluge du péché ne l’a jamais recouverte. Elle naît aujourd’hui de l’Orient mystique, du sein sanctifié d’Anne, la reine des étoiles, la Vierge toute chaste, portant sur son front les roses d’une beauté céleste et sans tache, sur sa poitrine les lis d’une innocence éternelle et immaculée, » ÀéYS~at opo ; ’Arfvo^/ Trj ; ^y- T’CiTOç. o-o-j -rj-i OcV -6 ï’3-Li~o.<zvi ô y.a’: a7.À-jS|j.o ; -f, : i[j.ap- : îaç. Aioa/a’, Venise, 1849, p. 266. Le passage suivant est répété jusqu’à trois fois dans trois discours différents : « Salut, rejeton royal de la tige de Jessé, toi qui, sortie d’un sein stérile, vis la lumière de la béatitude avant celle du jour ; qui fus citoyenne du ciel par ton âme avant de l’être de la terre par ton corps ; qui fus la fille du Père éternel avant tl’étre celle de Joachim et d’Anne, et qui, avant défouler la terre, avais foulé aux pieds la tête du dragon venimeux, » r.oCi-.x slos ; -Jt çcôç -i, ; ixdLy.y.OTfiZOi "acà èLsivo ~o^ 7(À ; ou "pùJTa âatâOr, ; xoXÎTtaaa to3 oùpavou jjlè tï, ’/ ^J/^^/ -.v.y% -fjç y^i ? [J-s to acôaa" zptÔTa OjvaTipa toU ~poa ! tov ; ’oj FlaToo ; ~api toû’Ifoay.£ ; ij. La ; t ?’; "’Avvi, ç. Ihid., p. 249, 257, 271.

Après Elias Miniatis, nous devons nommer Macairo de Patmos, un prédicateur, lui aussi († 1737), qui a laissé un recueil de sermons publié après sa mort sous le titre pompeux de Trompette évangélique, ! jaYYS’-'^-î’i aiz-iy ?, Leipzig, 1758. Dans une homélie sur la Présentation de la Vierge au temple nous lisons le passage suivant : « Voici que paraît la nuée très pure qui doit éteindre la flamme du péché que la transgression d’Adam a introduit… Saint Jérôme l’appelle la nuée du jour, parce que jamais cette nuée n’a été dans les ténèbres du péché, mais a toujours paru dans la lumière de la vertu, .’vjZir.u-.i /, v^çi/ai a-jtr, £ct^i y, jù To Qvvxot Tv^ ; ^ ; jLapT ; a ;. Op. cit., p. 280-281. Et dans une homélie sur l’Annonciation : « La sainte Vierge naquit d’une mère stérile pour montrer comment sa naissance eut Dieu pour principe. O quelle joie doit faire tressaillir toute notre race, puisque de cette race infecte et pécheresse Dieu a choisi une Vierge si pure, rose très sainte cueillie sur de dures épines, rose dont la beauté est devenue notre ornement, » j-= ; oJ, za ! ano TOJTO "o Y^^ ? ~ Ppt’)|J.ïpov La ! àaapT’oÀov, (ocràv oi-’)