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IMMACULÉE CONCEPTION


LXv.’Z’j.vi’K, -ifjn : 3- ; ix- ;  ; s ; j. ; vï, . « le paradis divin et tout fleuri du Roi des Vertus ». ljx’/'lr^ ; -z v.yl Oîîo ; napa-Osico ; TO’J, 3a^[X ; o, ç tôjv ojviu.^’ov. Elle porte une ànie immaculée et un corps très chaste, v’j/V' '>^’j-'>-As PO'^ oioou^a y.ai aojaa y.aOacov Lï ; àvvo’TaTov. Les épithètés affirmatives ou négatives employées par antonomase, avec l’article, comme : la Toute-Sainte, 7) -avayîa, la ToutImmaculée’n -ava/pavTi’j ;, ont plus de poids, mais pourraient, à la rigueur, s’entendre de l’absence de faute personnelle. Certaines épithètés restrictives n’échappent pa ; à cet inconvénient, bien ((u’elles insinuent davantage l’exemption de la souillure originelle : telles celles-ci : la seule Toute-Sainte, 7j afi’/r, -avavi’a, la seule Tout-Immacu’c-. y, ; j.ovi, -avà /pavro ;, -q aiirr] -T/iu.’-yj.o ;, la seule bonne, r, ; j.ovï, i-faOT’. Les épithètés qui, selon nous, voisinent le plus l’expression explicile de la conception immaculée sont les suivantes : la Bénie, r, ^jvcv/aivi, , la seule Bénie, /j u.dvr| vjvo-rr^ij.v/r„ la Toujoui’s-Bénie, Y( àt ! £ÙÀoYr, |j. : vr]. La bénédiction, en effet, s’oppose à la malédiction, c’est-à-dire au péché originel, suivant la terminologie des théologiens grecs, qui est aussi la terminologie de la liturgie grecque. Dire de IIarie qu’elle est la Bénie par excellence, la seule Bénie, la Toujours-Bénie, équivaut à dire qu’elle n’est iamais tombée sous la malédiction, àcâ, y.’x-ipx, qui frappe tous les descendants d’Adam. La mention du péché originel par Ic^ termes de àpâ, L’j.-iyj., est très fréquente dans les livres liturgicjues comme dans les écrits des Pères.

En deiiors des épilhètes proprement dites, on trouve dans les livres liturgiques d’autres expressions qui suggèrent fortement l’idée dogmatique de la sainteté initiale et de l’exemption de la faute originelle. La liturgie grecque attribue avec une particulière insistance à la médiation de Marie les divers effets de la rédemption opérée par Jésus, et en particulier la délivrance de la faute originelle et de la malédiction primitive. Voici quelques textes : Vierge toute sainte, c’est toi qui as délivré le genre humain (le la condamnation originelle, » -avayia -apOivs, y -Ji fé-/o ; Ttôv àvOpf)-’. » pjîx ; j.Jvï| rzprjyoviLyj ; x-n’-^i-ji’o ;. Oflice du 15 août, à l’orthros, stichère 1. Vierge immaculée, Théotocos tout-irrépréhensible. Lu as lavé la souillure de notre nature en enfantant le Christ, le seul Immaculé, " yj-r.o/ -ov -rj ; çj- ; "> ; v, ; j.ôjv, Xy.-^-.V’L’jTÎ^a-a TOv aovov a/pavTOv, joàùj ; a-j-Xjvs ;, a/pavT ; ’lio-iiI. : -ava ; j.<r)y.Y|Tî. Menées, 15 septembre, ode vu. Tu as renouvelé notre nature corrompue par la transgression, ô la bénie entre les femmes, toute pleine de gràcj, en enfantant celui qui renouvelle toutes choses, > çOapïmv tYjV Yjaw/ iI. napa^àas’o ; f).iz%i av£Laiv[sa :, tov Lt.’.-rX.’tr.T. -h. rav-a zjrjciasa, iv Y’jva !  ; ’! '/ eJÀoYïiaivi, l) : o/ïr, : -.<-'>-%--. Menées, 18 février. ode VI. « Le pommier odorant a fleuri, la rose divine s’est épanouie (il s’agit de Marie) et la puanteur de notre péché a disparu. » "llvOïi^ ; to ; j.v, ov to £Jû15 ::, TO Û£’.ov nçavip’i-ra ; to p’j’oov, La ; to ou i.’jo-ç f-ajis tt|. : àaasT’ï ; r, ; j.iôv. OfTice de la vigile de la Nativité de la Vierge, 7 septembre, ode viii. « Salut, délivrance de la malédiction, » yaîp :, ÀJît ; -.1’, ; ap^ :, expression très fréquente.

D’autres passages font allusion à la sanctification de.Marie dans le sein maternel et à l’intervention spéciale de Dieu en sa faveur, mais ne précisent pas suITlsamment le moment de cette sanctification. Nous savons par ailleurs rpie ce moment est le premier de l’existence de.Marie. Dans l’ofFice du 9 décembre, la Vierge est saluée comme le tabernacle sanctifié du Très-llaul. comme la maison ((ue la Sagesse se bùtit elle-même, comme le tempic saint qu’Anne reçoit dans son sein, tov vaov tov oyiov èv *tj Loivia lou £(.8e/ojj.^vt). .illcurs, elle est déclarée une fille sahite donnée il

niCT. DL THÉOL. CATMOI..

Anne en vertu de la promesse, le trésor sanctifié du Seigneur, le fruit glorieux d’une semence sainte, -./, ’ooO£iaav auT’^ j ? s-aYYE’^'-^’; x’rix’^ Ouyoc’Épsc, r^Y’.aoas’vrjv Lî !  ; j.r)Xiov Kjp ; ’o-j, ’7- ; p|JiaTo ; cf-io-j LxotzÔz vjyjkir^ ;. Office de la Présentation de la Vierge au temple, le 21 novembre. Si elle est morte, c’est pour être conforme à Jésus, se soumettre comme lui à la loi de la nature mortelle, et confirmer la vérité de l’incarnation : za ; Ji, 0 ; o ; j.ï|Top, voat ;) ç-jsî’i) ; Oavîïv î-JooV.ï, a£v, iva rj.-/, -oîç a-isTo ;  ; çavTa-j : a vou’.tOt) /, oiV.ovoivta. Offices du 15 et du 17 août, à l’orthros. Au demeurant, son corps fut inaccessible à la corruption, ^Jju.â zn-j -r] çôopà i-pdt7tTo/ jrrv.p ;  :. Office du 17 août, à vêpres, et sa Dormition est qualifiée d’immortelle, i, /, oîjj.r|3Îç co-j iOivaToç. Office du 15 août, à l’orthros.

Voilà ce que nous avons trouvé de plus clair en faveur de la doctrine de l’immaculée conception dans les livres liturgiques de l’Église grecque. Ces témoignages, comme nous l’avons déjà dit, sont loin d’avoir la même netteté que ceux des théologiens et des orateurs. Ils constituent une preuve subsidiaire, qu’il ne faut point séparer de la preuve princiiDale tirée des autres documents.


V. La croyance de l’immaculée conception dans l’église gréco-russe a partir du XVIe SIÈCLE.

Après avoir entendu les derniers théologiens de Byzance enseigner si clairement la sainteté initiale de la mère de Dieu, on est porlé tout naturellement à cr ire que cette doctrine avait définitivement acquis droit de cité dans l’Église grecque, et l’on s’attend à la retrouver chez les théologiens postérieurs. Or voici le phénomène étrange que l’on constate. L^n grand nombre de théologiens modernes nient ce qu’avaient affirmé les anciens, et se dédirent les adversaires de la doctrine catholique de liinmaculée conception. Dès le xvie siècle, commence à prendre consistance dans les milieux orientaux l’opinion timidement émise au xive siècle par Nicéphore Cullisle : « La Toute-Sainte a été conçue dans le péché originel tout comme les autres hommes. Elle n’a été purifiée de cette souillure qu’au moment de devenir la mère du Sauveur, lorsque le Saint-i.sprit descendit en elle, selon la parole de l’ange : « Le Saint-Esprit viendra sur vous et vous « couvrira de son ombre. < Lue., i, 35. Vers la fin du xviF siècle, la doctrine de l’immaculée conception est déjà rangée par quelques polémistes anlilatins au nombre des Innovations occidentales qu’il faut rejeter, et quand, en 1854, le pape Pie IX exprime dans une définition solennelle la foi de l’Église catholique, ce sont, en Orient et en Russie, des protestations et des attaques passionnées contre i le dogme nouveau inventé par ri-église papique sous l’innuence des jésuiies. » Il fcvU’cependant attendre l’année 1895 liour t"ouve, r dans l’Église grecque proprement dite un document officiel qui catalogue l’immaculée conception parmi les divergences qui font obstacle à l’union des Églises Ce document est la lettre synodale du patri.rche œcuménique.

thiine VII, écrite en réponse à l’cncycli que Prx.clnra çiraluhdionis du pape Léon XIII aux Orientaux. Quelques années auparavant, en 1 8-1, le saint-synode russe avait également fait figurer l’immaculée conception parmi les divergences entre les Églises dans un programme officiel de théologie polémique pour les éminaires et les académies ecclésiastiques. Comment expliquer cette rupture avec l’antique tr.idltion dans une Église qui est si fiôre de son l)assé ? Ce revirement ne s’explique point aisément et lient à des causes multiples.

M. lis tout d’abord, il faut se garder d’en exagérer l’étendue et la portée. A côlé du cou ; mt dielrina) fort puissant, il est vrai, loslile ; iu privilège ne M.iric, il y a toujours eu dans l’Église gréco-russe, ai’ii<)in8 jusqu’à la définition de 1851, un courant nettement

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