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HYTOSTATIQUE (UNION) — II Y l’OTIIÈQUE


2° La communiculion des idiomes et l’emploi des termes concrets et abstraits. — Voir Abstraits (Termes), t. I, col. 285-286, et Idiomes (Communication des),

t. VII.

La perfection de l’humaiiite unie à lu divinité.


Perfection dans l’ordre naturel, mais surtout dans l’ordre surnaturel : pour l’intelligence du Christ, science parfaite, voir Agnoètes, t. i, col. 587 ; vision intuitive, voir Jésus-Christ ; pour la volonté, impeccabilité jointe à une liberté certaine, ibid., et Rédemption ; perfection qui laisse subsister dans la nature humaine les imperfections requises par la mission rédemptrice du Sauveur, en particulier la passibilité. Voir Jésus-Christ et Rédemption.

4° Possibilité de l’accomplissement de cette mission rédemptrice. — D’une part, infériorité du Christ, considéré dans la nature humaine, par ra])port au Père, au Saint-Esprit et à lui-même, considéré dans sa nature divine : donc possibilité de satisfaire à Dieu. D’autre part, en raison de l’union hypostatique, satisfaction suffisante, c’est-à-d re de condignité. Voir Rédemption, Congruo (De), t. iii, col. 1145 ; Incarnation.

5° Dualité d’opérations en Jésus-Christ, en raison des deux natures, divine et humaine, et très particulièrement dualité de volontés. Voir Monothélisme. Mais, en raison de l’attribution des opérations au même sujet, Jésus-Christ, coordination nécessaire entre les opérations, soit dans l’ordre de la perfection morale, soit dans l’ordre de l’exécution, soit dans l’ordre de la satisfaction. Aussi les opérations de JésusChrist ne sont pas des opérations purement humaines si elles procèdent de la nature humaine, ou purement divine, lorsque, procédant de la nature divine, elles se rapportent à l'œuvre de l’incarnation ou de la rédemption : ce sont des opérations divino-humaines, voir Théandriques (Opérations). De ce principe général se déduit pareillement la doctrine concernant le sacerdoce et la prière du Christ. Voir Jésus-Christ.

6 » Unique filiation naturelle du Christ. — Le Christ, Fils de Dieu, Verbe incarné, est fils naturel et non pas adoptif de Dieu. Voir Adoptianisme, 1. 1, col. 408-413. On ne peut même pas concevoir en lui une double filiation naturelle, une par rapport à la génération divine, l’autre en raison de la naissance temporelle. Ibid., col. 420, et Jésus-Christ.

Adoration unique de Jésus-Christ.

Voir JésusChrist et Cœur sacré de Jésus (Dévotion au), t. iii,

col. 283-285, 293-298.

I. Ouvrages généraux.

1° Partie positive : Petau, De tbeologicis dogmatibus. De incarnatione, 1. III-VII ; Thomassin. Dogmata theologica. De incarnatione, I. III ; Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1900-1912 ; Scheeben, La dogmatique, t. V, trad. franc., Paris, 1882, t. iv ; Schwane, DogmengeschiclUe, Fribourg-en-Brisgau, 1892 ; R. Seeberg, Lelirbuch der Dogmengeschiclite, Erlangen et Leipzig, 1895 ; Loofs, Leitfaden zum Studium der Dogmengeschichte, Halle, 1893 ; Harnack, Lehrbiich der Dogmengeschiclile, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1893-1897 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907-1916 ; et, pour la partie du moyen âge, Bach, Die Dogmengeschichte des katholisclien Mittelalters, Vienne, 1873-1875. Les textes dans dom Maran, Divinitas Dom.ini nosiri Jesu C/iris(i, Wurzbourg, 1859, mais plus spécialement dans Diekamp, Doctrina Palriim de incarnatione Vprbi, lIunster-en-Westphalie, 1907 ; Cavallera, Thésaurus doclrinie catiioliciE ex documentis magisterii ecclesiastici, Paris, 1920, n. 659-781 ; et dans les Enchiridions de Denzinger-Bannwart et de Rouet du Journel. — 2° Pour la partie spéculative, la bibliographie sera donnée d’une façon complète à Incarnation, dans la nomenclature des ouvrages publiés sur ce dogme. Se référer aux indications données au cours de l’article.

II. Ouvrages spéciaux.

1° Sur la christologie antérieure aux discussions du v siècle : Dorner, Dic Lettre von der Person Clirisli, 2e édit., Stuttgart, 1845 ; G. Voisin, L’apollinarisme, Louvain, 1901, 111= partie ; La doctrine

chrialologique de saint Alltanase, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, t. i ; Dræseke, Apollinarios von Laodicea, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1892, t. vii, fasc. 3-4 ; Lietzmann, Apotlinuris von Laodicea und seine Scluile, Tubingue, 1904 ; Baltzer, Christologie des ht. Hilarius von Poitiers, Rottwcil, 1889. — 2° Controverse nestorienne : L. Fendt, Die Christologie des Nestorius, Kempten, 1910 ; Bctliune-Baker, Ne.slorius and his teaching ; a fresli examination o/ the évidence uiith spécial référence to tite ncwty recovcred Apology of estorius, CaiTibridge, 1908 ; A. Rehrmann, Die Christologie des hl. Cyritlus von Alexandrien, Hildesheim, 1902 ; J. Mahé, Les anathémalismes de saint Cyrille et les évêques orientaux du patriarcat d’Antioclie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, 1906, t. vu ; M..Jugie, Nestorius et ta controverse ncstorienne, Paris, 1912 ; J. Labourt, Le christianisme dans l’empire perse, Paris, 1904, spécialement, c. ix ; Bertram, Theodoreti episcopi Cyrensis doctrina christologica, Hildesheim, 1883. — 3° Controverse monophysite, voir t. v, col. 1608-1609. — 4° Sur la christologie de saint Augustin : O. Scheel, Die Anschauung Augustins iiber Christi Person und Werh, Leipzig, 1901 ; C. van Crombrugghe, La doctrine christologique et sotériologique de saint Augustin et ses rapports avec le néoplatonisme, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, 1904, t. v. — 5° Théologie grecque postérieure aux controverses du v siècle : F. Loofs, Leontius von Byzanz, Leipzig, 1887 ; J. P. Junglas, Leontius von Byzanz, Paderborn, 1908 ; Ermoni, De Leontio Byzantino, Paris, 1895 ; W. Ruegamer, Leontius von Byzanz, Wurzbourg, 1894 ; J. Pargoire, L'Église byzantine de 527 à 754, Paris, 1905 ; Straunbinger, Die Christologie des ht. Maximus Confessor, Bonn, 1906 ; M. Peisker, Severus von Antiochen, Halle, 1903. — 6° Sur saint Jean Damascéne, voir ce mot. — 7° Sur la doctrine scolastique et particulièrement thomiste : Terrien, S. Tlmma' Aquinatis doctrina sincera de unione hypostatica Verbi Dei cum humanitate amplissime declarala, Paris, 1894 ; Sclnvalm, Le Christ d’après saint Thomas d’Aquin, Paris, 1910 ; Villard, L’incarnation d’après saint Thomas, Paris, 1908 ; Hugon, Le mystère de l’incarnation, Paris, 1913, principalement 111'= partie.

A. Michel.


HYPOTHÈQUE.
I. Notion.
II. Espèces.
III. Effets.
IV. Extinction.

I. Notion.

L’hypothèque forme avec le cautionnement, le gage et l’antichrèse ce que le droit appelle « les contrats de garantie, » c’est-à-dire les contrats destinés à garantir les créanciers contre l’insolvabilité de leurs débiteurs en leur donnant une « sûreté « de remboursement. Le patrimoine du débiteur est le gage du prêteur, mais ce gage deviendrait illusoire si le propriétaire pouvait, frauduleusement ou non, l’aliéner à sa guise et disposer du prix ; car, suivant l’adage juridique, « tout ce qui sort du patrimoine du débiteur sort du gage du créancier ». Le gage deviendrait illusoire encore, au moins partiellement, si le débiteur ajoutait indéfiniment dettes à dettes ; alors, en effet, ses biens finiraient par ne représenter qu’une partie de son passif et, à leur vente, ses créanciers ne pourraient toucher qu’un tant pour cent sur ce qui leur est dû : » les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers et le prix s’en distribue entre eux par contribution. » L’hypothèque a pour but de protéger le créancier contre ces deux surprises.

Le mot hypothèque désignait primitivement un contrat par lequel un débiteur donnait à son créancier, sans cependant la lui livrer, une chose en garantie de sa créance ; plus tard, il désigna la chose elle-même donnée en garantie ; aujourd’hui il sert le plus habituellement à désigner le droit conféré au prêteur sur l’objet hypothéqué. Ainsi entendue, l’hypothèque peut être définie : une sûreté réelle qui, sans déposséder actuellement le propriétaire du bien hypothéqué, permet au créancier de s’en emparer à l'échéance de sa créance pour le faire vendre n’importe en quelque main qu’il se trouve et se faire payer sur le prix, de préférence aux autres créanciers.

Avec l’hypothèque le créancier n’a pas à redouter l’effet des aliénations consenties par son débiteur, car