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HYPOSTATIQUE (UNION)


après Chalcédolne : les différentes formes qu’il revêt marquent différentes systématisations théologiques de l’erreur initiale d’Eutychès. Sur ces différentes formes, voir Eutychès et eutychianisme, t. v, col. 1601 sg.

Sur le développement théologique qui s’y rencontre, voir plus loin. A vrai dire, ces formes nouvelles du monophysisme ne provoquent pas de nouvelle sentence dogmatique de l’Église catholique. Pour amener de nouvelles affirmations solennelles relatives à l’union hypostatique, il faut des retours offensifs du monophysisme, tantôt dans un sens acceptable, comme ce fut le cas de l’affaire des Trois Chapitres, voir CoNSTANTiNOPLE (// « concHc de), t. iii, col. 1231-1239, et, plus tard, la question du monothélisme, voir ce mot, et Gonstantinople (III^ concile de), t. ra, col. 1260-1266. On sait d’ailleurs que le IIP concile de Gonstantinople avait été précédé et préparé par un concile romain de Latran, en 649. Après les décisions du 1I<= concile de Gonstantinople où fut acclamée la célèbre lettre dogmatique du pape Agathon, il n’y a plus, à proprement parler, de controverses christologiques en Orient. Les définitions qui se produiront ne seront plus, relativement à l’union hypostatique, que le rappel et la répétition des définitions antérieures d’Éphèse, de Ghalcédoine et de Gonstantinople.

2. Définitions du II « concile œcuménique de Gonstantinople. — Voir le texte et le commentaire des 14 anathématismes, t. iii, col. 1239-1259. Le ! >= anathématisme fixe la doctrine catholique relative à la Trinité. Un seul point nous intéresse, l’identification des termes « hypostase » et « personne », voir col. 1240. Le ii « anathématisme vise très spécialement la théorie nestorienne. Dieu le Verbe a deuxiiaissances, l’une, éternelle, comme Dieu, l’autre, temporelle, comme homme, par l’incarnation qui a fait de la Vierge Marie la mère de Dieu. Le iii « anathématisme condamne ceux qui séparent Jésus en deux sujets, il n’y a pas dans le Ghrist a’LXoç et àiXXoç, c’est-à-dire deux hypostases ; mais c’est un seul et même Notre-Seigneur Jésus-Christ, Verbe de Dieu, qui s’est incarné et fait liomme, à qui reviennent et les miracles et les souffrances qu’il a volontairement supportées dans sa chair », col. 1242.

Mais le iv<= anathématisme est, pour la doctrine de l’union hypostatique, d’une importance exceptionnelle. Il condamne tout d’abord la théorie de l’union morale, selon une certaine égalité d’honneur, ou selon un rapport ou une relation, ou selon l’énergie, au sens de Théodore de Mopsueste ou des nestoriens, qui « affirment ouvertement l’existence de deux personnes, protestant ne parler d’une seule personne et d’un seul Glirisl qu’au point de vue de l’appellation et de l’honneur et de la dignité et de l’adoration ». Il affirme ensuite que " l’union du Dieu Verbe avec la chair animée par une âme raisonnable et pensante s’est faite Lx-.k TJvOîî’.v, c’cst-à-dife selon l’hypostase ». Il n’y a donc en Jésus-Christ qu’une unique hypostase, ; j.iav JTTÔiTai’.v, laquelle est Jésus lui-même, « l’un de la sainte Trinité. Mais le saint concile nous signale cpj’il y a trois façons de comprendre cette union selon l’hypostase : la manière impie d’.VpolIinaire et d’Eutychès, qui implique une /usion entre les éléments constitutifs de l’union, lescjuels disparaissent dans cette union par confusion, L/x-.’ol ^jyyji : / ; la manière de Théodore (de Mopsueste) et de Nestorius, « introduisant une union relative, 7/î- : -.y.f, v -r, / jv’.)^ ; / ; enfin, hi conception catholique, « rejetant l’impiété de l’une cl l’autre hérésie, confesse l’union (plus exactement : unitionem, ïP., - ;  : j) du Verbe de Dieu à la chair, selon la synthèse, c’est-A-dire selon l’hypostase. La canonisation du mot ijvDi’S'. ; pour indiquer l’union

personnelle, hypostatique, est remarquable dans cet anathématisms ; avec l’allusion à Vunus de Trinitate, qui fut le problème initial de l’affaire des Trois Chapitres, on peut dire qu’elle constitue l’élément vraiment original de la définition. L’expression ïvfoj ;  ; xati cjjvOîcîtv indique la composition de l’iiypostase ainsi formée par l’union du Verbe à la chair, parce que « non seulement elle sauvegarde l’inconfuùon des éléments entre lesquels se fait l’union, mais aussi elle exclut toute division ». Il était bon que le concile qui a voulu, en acceptant le mot 7jvO ; c7’. ;, faire une concession aux monophysites, expliquât d’une façon précise le sens de ce mot cher aux sévériens. Voir col. 441. Il est à remarquer d’ailleurs que la formule de Ghalcédoine est reprise et derechef approuvée par le concile ; l’union par synthèse est l’équivalent de l’union hypostatique : l’Église professe l’union du Verbe Dieu à la chair zaTà TJvO : criv, oizep èit ; y.aO’O-ojtajtv, col. 1215-124().

Le v° auatliématisme explique le sens du décret do Ghalcédoine, en reprenant ce qui vient d’être afflrmi de l’unité de sujet dans le Ghrist. Il s’agit toujours d’en exclure toute interprétation nestorienne : « Si quelqu’un admet cette unique hypostase en Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais comme susceptible d’être interprétée dans le sens de plusieurs liypostases, et par là essaie d’introduire dans le mystère du Ghrist deux hyposlases ou deux personnes et des deux personnes introduites ne prétend faire qu’une sous le rapport de la dignité, de l’honneur et de l’adoration, comme l’ont écrit dans leur délire Théodore [de Mopsueste] et Nestorius, et s’il calomnie le saint concile de Chalcédoine, en affirmant que c’est dans ce sens impie qu’il a employé cette expression d’une hypostase ; s’il ne confesse pas que l’union du Dieu Verbe avec la chair s’est faite selon l’hypostase, et par conséquent que son hypostase ou sa personne est une, et que c’est dans ce sens que le saint concile de Ghalcédoine a professé Vanité d’hyposlase en Noire-Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème. » Et, après cet auathème, apparaît encore une allusion à Vunus de Trinitate : « Car, ajoute le concile, même par l’incarnation de l’un de la sainte Trinité divine, le Dieu Verbe, cette sainte Trinité n’a subi aucune adjonction d’hypostase ou de personne. »

L’anathématisme vi » prend soin d’expliquer le Oso-ToV. oç, proclamé à Chalcédoine, dans le sens même où les Pères d’Éphèse l’entendirent : ce n’est pas dans le sens impie de Théodore, mais « au sens propre et en toute vérité ».

L’anathématisme vii<’explique l’expression : en deux natures, consacrée par saint Léon et le concile de Chalcédoine. C’était le point qui touchait au vif les partisans plus ou moins avérés du monophysisme : « Si quelqu’un, employant la formule sv ojo ojjsjt, ne confesse pas que Vunique Notre-Seigneur Jésus-Christ est reconnu être en la divinité et en l’humanité, afin d’indiquer par là la différence des natures dont s’est constituée sans confusion l’union ineffable, sans que ni le Verbe se soit transformé en la nature de la chair, ni la chair se soit élevée jusqu’à la nature di Verbe (car chacun d’entre eux demeura ce qu’il est par nature, môme une fois réalisée l’union selon l’hypostase) — mais s’il prend cette formule… dans le sens d’une division en parties en confessant le nombre des natures… ne prend pas la différence des natures en théorie, fhropt’-a iio’vT)… mais se sert du nombre pour arriver à avoir les natures séparées et douées chacune de sa propre hypostase. qu’il soit anathème. » Ce canon explique, d’une part l’inc-onfusion (v.s, natures dans l’union : c’est un commentaire de. termes, àijy/jt’.i. :, irpin--’> ; du concile (le Chalcédoine. Voir col. 403 Mais il ne faudrait pas prouver la distinction des deux