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HYPOSTATIQUE (UNIONS


minis, et quem in forma servi atque in veritate, Garnis aspicitis, quem me esse dicitis ? Ubi B. Petrus… Tu es, inquit, Christus Filius Dei viui. Nec immerito beatus est pronuntiatus a Domino, qui per revelationem Patris eumdem et Dei Filium est confessus et Christum : quia unum horum sine alio receptum non proderat ad salutem, et aequalis erat periculi, Dominum Jesum Christum aut Deum tantummodo sine homine, autsine Deosolumhominem credidisse.Post resurrcctionem vero Domini(qu8e utique veri corporis fuit, quia non alter est ressuscitatus, quam qui fuerat crucifixus et mortuus) quid aliud quadraginta dierum mora gestum est, quam ut fidei nostrse integritas ab omni caligine mundaretur ? Colloquens enim cum discipulis suis et cohabitans atque convescens, et pertractari se diligenti curiosoque contactu ab eis, quos dubietas perstringebat, admittens, ideo et clausis ad discipulos januis introibat, et flatu suo dabatSpirituni Sanctum, et donato intelligentiae lumine sanctarum Scripturarum occulta pandebat. et rursus idemvulnus lateris, fîxuras clavorum, et onrnia recentissimse passionis signa monstrabat… ut agnosceretur in eo proprietas divinae tiumanœque naturse individua permanere, et ita sciremus, Verbum non hac esse quod carnem, ut unum Dei Filium et Verbum confiteremur et carnem. Quo fidei sacramento Eutyches iste nimium sestimandus est vacuus qui naturam nostram In Unigenito Dei nec per humilitatem mortalitatis, nec per gloriam resurrectionls agnovit… Caligans ▼ero circa naturam corporis Christi.necesse est ut etiam in passione ejus eadem’obesecatione desipiat. Nam si crucem Domini non putat falsam, et susceptum pro mundi salute supplicium verum fuisse non dubital ; cujuscredit niortem, agnoscat et carnem ; nec difUtcatur nostri corporis liominem, quem cognoscit fuisse passibilem, quoniam ncgatio .verse rarnis, ncgatio est ctlam corporese passionis. ..

opinions, il leur demanda : "Mais"vous, qui croyez-vous que je sois ? Moi qui suis le fils de l’homme, et qui vous ai apparu sous la forme de serviteur et dans une chair véritable, que dites-vous que je sois ? Alors saint Pierre… : « Vous êtes, dit-il, le Christ, Fils du Dieu vivant. Et c’est à juste titre que Pierre fut appelé, par le Seigneur, bienheureux, … lui qui, instruit par la révélation du Père, confessa que le Christ et le Fils de Dieu sont la même personne, parce que l’un sans l’autre n’aurait pu opérer notre salut et qu’il était également périlleux de croire en Jésus-Christ Notre-Seigneur ou simplement Dieu sans humanité, ou simplement homme sans divinité. Après la résurrection de son véritable corps (car c’est le corps qui a été crucifié qui est ensuite ressuscité), qu’a-t-il fait pendant quarante jours, sinon éclairer notre foi et la préserver de tout doute ? Il a conversé avec ses disciples, habitant et mangeant avec eux, se laissant approcher par le contact interrogateur et curieux de ceux que le doute travaillait ; il est allé, les portes closes, vers ses disciples ; il leur a communiqué par son souffle le Saint-Esprit, leur dévoilant les mystères des saintes Écritures à la lumière de l’intelligence (divine) qu’il leur donnait ; il leur montrait la blessure de son côté, les plaies des clous et tous les signes de sa récente passion…, afin que l’on connût qu’il possédait les propriétés de la nature divine et de la nature humaine d’une façon inséparable, et afin que, sans identifier le Verbe et la chair, nous fussions convaincus que le Verbe et la chair ne formaient qu’un Fils de Dieu. Eutyches a complètement ignoré ce mystère de la foi, lui qui n’a reconnu notre nature dans le Fils unique de Dieu, ni dans l’humilité de ^la mort, ni dans la gloire de la résurrection. .. Hésitant sur la nature même du corps du Clirist, il doit aussi, nécessairement, enseigner avec le même aveuglement des choses qui n’ont pas de sens au sujet de ses souffrances. Car celui qui croit àTla réalité de la croix du Seigneur et ne doute pas de la vérité du supplice que.lésus a supporté pour le salut du monde, celui-là doit, ainsi qu’à la mort de.Jésus, croire à sa chair [humaine] et s’il admet l^la passibillté du Christ, reconnaître sa vérl C. VI. Cum autem ad interlocutionem examinis vestri Eutyches rcsponderit, dicens : Conftteor ex duabua naliiris fuisse Dominum nostrum ante adunaiionem : post vero adunationem unani naturam confiteor ; miror tani absurdam tamque perversam ejus professionem. .. : tam impie duarum naturarum ante incarnationem unigenitus Dei Filius fuisse dicatur, quam netarie postquam Verbum caro factum est, natura in eo singularis asseritur.

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

table humanité : nier que Jésus ait eu une chair véritable, c’est nier qu’il ait réellement souffert.

Comme à votre question Eutyches a répondu en ces termes : « Je professe qu’avant l’union Notre-Seigneur était en deux natures ; mais, après l’union, je crois qu’il n’existait plus qu’une seule nature, je suis surpris qu’on lui ait laissé émettre ainsi une profession de foi aussi insensée et blasphématoire… Il est aussi impie de dire que le Fils unique de Dieu était en deux natures avant l’union, que de soutenir qu’après l’incarnation il n’avait plus qu’une seule nature.

Celte admirable lettre doi ; matique résume parfaitement la doctrine et propose une terminologie claire et déjà suffisante. Au point de vue de la doctrine, le pape précise tout d’abord que le dogme de l’union des natures en une seule personne est contenu implicitement dans trois propositions fondamentales du symbole, qui « suffisent à vaincre toutes les iiérésies ». Il affn-me ensuite que, pour payer notre dette, Jésus-Christ a pris notre nature tout entière, dans le sein de la Vierge Marie — c’est l’argument développé contre Apollinaire, voir col. 470 — - et que sa chair n’est autre que notre propre humanité ; que l’union de la personne divine à la nature humaine n’a nui à l’intégrité ni de la nature divine ni de la nature humaine : les propriétés des deux natures et substances sont pleinement sauvegardées ; que les deux natures sont unies en une personne : Salva proprietate ulriusquc naturse et substantiee, in unam coeunte personam : les trois premiers chapitres de la lettre ne sont que le développement de ces articles de foi ; que, chaque nature opérant en union avec l’autre selon son mode propre, les opérations doivent être néanmoins rapportées à l’unique personne (lu Christ : agit atruqiie forma cum alterius communionc, quod proprium est… ; unus idemque est, quod sœpe diccndum, vere Filius Dei et hominis filius, c. IV. Enhn, la communication des idiomes est olTiciellement consacrée au c. v, propter liane unitatem personæ in utraque natura intelligendum est, et prouvée par l’autorité de la sainte Écriture elle-même. La doc-Iriiic d’Eutychès est répréhensible parce qu’elle n’accepte pas l’union des deux natures, chacune des natures conservant ses propriétés et son intégrité substantielle ; mais elle est tout aussi répréliensible à causede ses conséquences, dont laprincipale est la négation de la réalité de la passion de Jésus-Christ. La réponse d’Eutychès à l’évcque Flavien, c. vi, est plus impie encore : elle laisserait supposer qu’auant l’union l’humanité ou tout au moins l’Ame du Christ aurait existé. Cf. S. Léon, Episl., xxxv, c. ni, P. L., t. liv, col. 807-810. La lettre dogmatique de saint Léon est justement célèbre dans les annales de l’Église catholique : le concile de Chalcédoine, act. II et IV, prodigua les témoignages d’admiration à cette lettre, qu’on traita avec autant de révérence que si elle avait eu pour auteur l’aijùtre Pierre en personne, cf. Hcfele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. ii, p. 568-569 ; mais auparavant déjà, elle avait reçu la l)leinc approbation des évêqucs de la haute Italie réunis à Milan. Episl., xcvn.c.i, P. L., t. liv, col. 10.37 ; Mansi, t. vi, col. 141. On ne peut pas dire alisolument qu’elle marque un progrès Ihéologique et dogmatique relativement au <lo(ime de l’union hyposlalique ;

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