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HYPOSTATIQUE (UNION)

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dans la même hijposlasc est proposée coniine la doctrine reçue dans l'Église : Aoyoç auvsvoiaa ; (corps, âme, esprit), si ; aiav évoTrixa xxî afav 7 : v£uu.aTiy.r, v 'jTïoa-ars'.v. C’est déjà' presque la formule et c’est déjà tout à fait le sens du dogme de l’union liypostatique : formule et sens que l’on retrouve à l’hérésie Lxxii, n. 29, P. G., t. XLH, col. 684. Où oûo XoiŒTOj ; r/oij-sv, oj ôûo [saatÀsa ; Yio’J ; Œou, àXXà tov aùxov Oso’v, -rov aùjov av60c.)7 : ov où/ ô> : Év ivGpw-o) oîzr^aavta, à)vX' aùtov oLov svavapo-rjaocvta. « '0 Aoyo ; tjxp ; Èyivjto. » Où J*P eÏ-ev. 'H sâp ? Aoyci ; yÉvsTO, î'va ŒiÇr ;  : iptrjTOv iÔYOv à-oùpavwv sXôo’vca, eî ; âa’j-ôv 8È'j x : oîT-T)cxavTa Tr]v èvav OoroTïïiaiv TeXst'-Oç £iç Éauto"' à/a-Aajiasvov. Cf. LXIX, n. 26, col. 245. Cavallera, Thésaurus, n. 661.

4. L'école d’AntiocIie, malgré ses tendances nettement prononcées en faveur d’une distinction bien marquée entre les deux natures, par réaction contre l’apollinarisme, témoigne cependant, au cours du ive siècle, de la foi catholique en l’unité substantielle de Notre-Seigneur. Le représentant de l’orthodoxie catholique à Antioche est, à cette époque, saint Eustathe, dont la doctrine christologique, quoique prêtant parfois à discussion, semble bien, dans l’ensemble (autant que les rares fragments que nous possédons de ses œuvres permettent de porter un jugement), reproduire la foi en l’union hypostatique. En lire le résumé à Eustathe d’Antioche (Saint), t. v, col.1563. On nepeut passer sous sileiif-e saint Jean Chrysostome, dont la doctrine s’inspire souvent des principes de l'école antiochienne. Nous avons déjà vu qu’il désigne l’union sous le terme de TJvisE'.a, plus lard adopté par Nestorius ; néanmoins, la doctrine du grand évêquc est pleinement orthodoxe. Dans son commentaire du ps. xlv, il affirme la dualité de nature, la divinité et la chair, qui cependant sont unies. Et, commentant l'Évangile de saint Jean, El Verbum caro factum est, il insiste sur le caractère blasphématoire du monophysisme. Le Verbe n’a subi aucun changement dans sa substance, mais, ' demeurant ce qu’il est, il a pris la forme d’esclave. P. G., t. Lv, col. IS.'J sq. ; t. ux, col. 79. Mais, à l’inverse, le même Père insiste sur l’unité de la personne et de l’hj^postase, dans sa lettre au moine Césaire, P. G., t. i, ii, col. 760. Il devient donc facile d’expliquer en bonne part certaines formules qui pourraient laisser supposer que saint Jean Chrysostome eiit admis deux personnes en Jésus-Christ. Cf. In Epist. ad Heb., c. I, homil. iii, n. ^. P. G., t. Lxiii, col. 28 sq. De plus, affirmer que l’humanité est ta tente, le temple, de la divinité. In Joa., loc. rit. ; In ps. XUV, n. 2, n’est pas préconiser la théorie nestorieiine. Nous avons déjà rencontré ces expressions chez saint Atha iiase et chez les Pères cappadociens. Voir col. 4.58, 459, et Petau, De incarnatione, I. VII, c. x sq. ; ces façons de s’exprimer sont des comparaisons fort utiles pour faire comprendre la disliiiction des natures et même l’unité de personne. Cf..Janssens, De Deo tmmine, Fribourg-en-Brisgau, 1901, p. 120-121.

5. On doit signaler également au iV siècle la tra dition catholique chez les Pères syriaques. Voir .phraate, Dcmonslrationes, xvii, n. 2 ; Rouet de Journel, II. 692 ; Palrohgia stjriar.n, t. i, col. 787, et surtout '~ : iint Éplircm, dans ses sermons sur la semaine sainte, %n, n.9 : "Dans la divlnitéetl’humanitéquirurent unies hypostatiqucment, dans l’humanité dont il usa divinement et humainement…, le I-'ils de Dieu qui s’est fait homme, reste lui-même unique, sans division. » Rouet de Journel, Enrhiridinn palrislicum, n. 709 ; Lamy, Ifi)mni ri srrmones, t. r, p. 176 ; cf. Éphrem (Saint), t. v. col. 191-193.

6. Dans l'Église latine, l’absence de préoccupation apologétique laisse moins de jilace, dans la pensée des Pères, à l’exposition du dogme touchant l’union hy postalique. Citons cependant saint Ambroise, De incarnatione, c. v, n. 35, affirmant que le Christ, dans le mystère de l’incarnation, est non pas divisé, mais un : utrumque unus, et unus in ulroque, hoc est in divinitate vel cor pore ; non enim aller ex Paire, altérez Virgine, sed idem aliter ex Pâtre, aliter ex Virgine. P. L., t. xvi, col. 827. Cf. De fide, t. II, n. 77, 57, 58, 60 ; 1. IH, n. 8 ; 1. V. n. 107, ibid., col. 576, 571, 572, 591, 670 ; S. Hilaire, De Trinilale, t. IX, n. 3, 14 ; I. X, n. 22, 23, 34, 52, 62, 63 ; cꝟ. t. IX, n. 14 ; t. X, n. 47 ; Phebadius, Liber contra arianos, c. v, xvra ; De Filii divinitate, c. viii, P. L., t. XX, col. 16, 26, 45 sq. ; Victorin, Adversus Arium, t. I, n. 45, P. L., t. viir, col. 1075 ; cf. n. 14, col. 1048 ; In Epist. ad Phil, c. ii, v. 6-8, col. 1208 ; ^c.eta’i, Explanalio sijmboli, n. 1-6, P. L., t. i.n, col. 866, 870 ; S. Jérôme, Epist., cxx, n. 9 ; In Epist. ad GaL, t. I, c. i, 11 ; In Matthmim, . IV, c. xxNTii, 2, P. L., t. XXVI. col. 322, 216 ; S. Damase, Epist. ad Paulinuni Antiochenum, P. L., t. xiii, col. 356 ; cf. Confessio fidei catholica, col. 360. Dans toutes les affirmations des Pères latins, dont qiielquesunes semblent préluder à la lettre de saint Léon à Flavien, « peu, très peu de philosophie : rien des longues dissertations sur la personne et la nature où se complaira le génie grec ; mais l'énoncé très ferme de ce qui est la foi de l'Église, foi plus sentie encore qu’intellectuel’ement analysée ». Tixeront, Histoire des dogmes, t. ii, p. 293.

IV. Controverses.

Les termes du problème sont désormais nettement posés. D’une part, unité de sujet, de personne, comme on dira plus tard ; d’autre part, dualité des natures, chacune prise en ellemême, complète et parfaite ; puis, union substantielle, sans cependant que la divinité subisse un changement ou que la « fusion », le » mélange », en un mot, « l’union » produise une troisième nature résultant des deux autres ; enfin, communication des idiomes, manifestant la vérité de tout ce qui précède. Il semble que la définition du dogme si clairement professé dût facilement être prononcée ; mais précisément, , parce que cette définition devait avoir pour occasion la condamnation solennelle d’hcréticpies de marque — ^eV d’hérétiques orientaux — elle sera précédée de discussions, longues, subtiles et parfois passionnées, dans lesquelles les champions de l’orthodoxie euxmêmes emploieront les expressions forcées, que l'Église ne ratifiera pas dans la suite. La période des luttes relativement au dogme de l’union hypostatique présente une double pliasc, la lutte contre le neslorianisme. et la lutte contre le monophysisme, le nestorianisme, relâchant les liens de l’union hypostatique an point d'-idincttre en.Jésus deux personnes physi<iues dans la même personnalité morale, le immophysisme, resserrant à l’excès ces liens et n’adinattant qu’une nature dans le Verbe incarné. Il ne saurait être question de refaire, à propos du dogme de l’union hypostatique, l’histoire du neslorianisme et des luttes de saint Cyrille d’Alexandrie, pas plus que l’histoire du monophysisme. Conformément au programme du dictionnaire, ces sujets doivent faire ou ont déjà fait la matière d’articles différents et notre dessein ici ne peut être que de coordonner en une suite lo :  ; ique les différenls épisodes de la controverse christolo^ifiae et de montrer comment la lutte contre l’hérésie a préparé les form îles définitives de la foi catholique. 1 » Observation généralr. — Les discussions christologiques au suiet de l’unité de la personne en Jésusj Christ, tout comniï les discussions trinitaires au sujet des trois personnes divines, ont été nécessaires pour arriver, dans la thiologic catholique, à préciser les concepts de person^ie, d’cssen"e c <le nature C’e^t parce (fue les hérétiques idenlifiiient complôtcinîiit ces trois concepts, qu’il leur devenait impossible