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HYPOSTATIQUE (UNION)


loc. cit., P. G., t. XLV, col. 44, 705 ; et par saint Jean Damascène, Dialectica, c. lxv, P. G., t. xciv, col. 664. C’est l’équivalent du mot latin conjunclio. L’idée d’union est impliquée dans le substantif aj[j.Çaa ;  ; ou dans le verbe tj ; j.Çv/oc’., qu’emploie saint Cyrille d’Alexandrie pour marquer l’unité du Christ en deux natures : souvent alors l’adjectif oîxovoij.iP.ri vient préciser la pensée de l’auteur. Dialogiis de incarnalione, P. G., t. Lxxv, col. 123 ; Scholia de incarnalione, c. viii, ibid., col. 1376 ; Adversus Nestorium, t. I, c. rn, P. G., t. Lxxvi, col. 33. C’est l’expression dont se sert saint Sophrone au VI « concile, act. XI. Mansi, t. xi, col. 473 ; P. G., t. lxxxvii, col. 3161. On doit rapprocher de ces expressions, iJvOîjt ;, que l’on trouve appliqué à l’union des deux natures dans le Christ par quelques Pères, notamment saint André de Crète, In Transftguratione Domini, P. G., t. xcvii, col. 937, 940 ; par saint Jean Damascène, nommant l’union hypostatique £V(031 ; -Lol-x cjvvŒaiv. Dialectica, c. lxv, P. G., t. xciv, col. 664. Cette expression, chère aux monophj’sites sévériens, se traduit assez exactement par compositio. La formule a ! a œJs ;  ; aJvÔsTo ;, employée par Sévère, voir Contra monophysitas, P. G., t. Lxxxa, col. 1848, semble bien être dans la perspective de saint Cyrille d’Alexandrie. Ce Père ne l’emploie pas directement, mais il caractérise par le terme ctjvÔscxii ; l’union de l’âme et du corps, aux endroits mêmes où il compare cette union à l’union hypostatique. Voir Epist., et ii, ad Succensum, P. G., t. Lxxvii, col. 233, 241. Cf. Jean Maxence, Dialog. II, n. 2, P. G., t. Lxxxvi, col. 136. Cette cjjvOsji ; s’oppose à la fois à la jjyzpx :  ! ’. ; monophysite et à la o.aipejt ; ou zapà6=c7’.ç nestorienne. Cf. Jugie, Ncstoriusetla controverse nestorienne, Paris, 1912, p. 165, note ; Lebon, Le monophysisme séDéricn, Louvain, 1909, p. 292-326. Notons encore que l’expression L’X-k aûvôe^tv r^’-j’o-iv za9’'j-r’i^zaiv/ a été retenue par le II* concile œcuménique de Constantinople. Denzinger-Bannwart, n. 216 ; voir plus loin, col. 000.

7° D’autres termes, moins corrects, sont encore cependant en usage chez les Pères. Origène, qui envisage l’union des deux natures comme un tissu dont les fils se mélangent sans se confondre (TJVJsaivscjOa’.), n’hésite pas à appeler l’union hypostatique zpîjiç ou a : ?’. ;, commixtio, mélange. Contra Celsum, t. III, c. xci ; De principiis, t. III, c. vi, n. 3, P. G., t. xi, col. 972, 256. Ces mêmes expressions se rencontrent également chez saint Irénée, Cont. hier., t. III, c. xix, n. 1, P. G., t. vii, col. 938 ; chez saint Méthode, Fragmenta, P. G., t. xviii, col. 400 ; chez saint Cyrille, Adversus Ncslorium, t. I, c. iii, P. G., t. lxxvi, col. 33 ; Thcsaurus, assert, xxiv, P. G., t. lxxv, col. 399 (sur l’emploi de zpàa ;  ; et de aiç’. ; chez saint Cyrille d’Alexandrie, voir t. iii, col. 2515) ; chez S. Grégoire de Nazianze, Orat. in S. Paschate, xlv, n. 11, P. G., t. xxxiii, col. 633 ; Oral., II, apologetica, n. 23, P. G., t. xxxv, col. 431 ; Oral., xxxviii, n. 13, P. G., t. xxxvi, col. 325 ; chez saint Grégoire de Nysse, Oratio cutechclica, c. xxv, P. G., t. XLV, col. 66 ; Adversus Apollinarcm, co]. ; chez Synesios, dans ses hymnes, vii, P. G., t. lxvi, col. 1612. L’équivalent latin, co/nmix/i’o, est usité par les Pères occidentaux : Tertullien, Apologeticus, c. xxi, P. L., t. I, col. 450 ; Adversus Marcionem, t. II, c. XXVII, p. L., t. II, col. 317 ; S. Cyprien, De vanitate idolorum, P. /, ., t. iv. col. 585 ; Novatien, De Trinilate, r. XI, P. L., t. i, col. 482. Saint.ugustin explique cette mixtion » de Dieu et de l’homme, Epist., cxxxvii. n.ll.P. L., t. xxxiii, col. 529 ; cf. S. Léon le Grand, .SVrm., xxiii.Dc na/(( » /7., iii, n. 1, P. /-., t.Liv, col. 200 ; Vigile de Tapse. Contra Eut]chden. l.n.4, P. L., t. Lxii, col. 97 ; ClaudienMamprt, De statu anima’, J II.c.ix, P. L., t. LUI, col. 758 ; Leporius, Libellas cmendalionis, P. /, ., t. l, col. 26. Sur le sens orthodoxe à

attribuer aux termes grecs xpâ3’. ; et [j. ? ;  ;, voir S. Cyrille d’Alexandrie, Adversus Xestorium, loc. cit., col. 33 ; se référant à Heb., iv, 2 ; S. Grégoire de Nysse, Oratio catechelica, c. xxv ; Adversus Apollinarem, P. G., t. xlv, col. 66, 1275 ; S. Jean Damascène, De /îrfe orlhodoxa, t. III, c. xviii, P. G., t. xciv, col. 1074 ; au terme latin mixtio, commixtio, Cassien, De incarnalione Christi, c. v, P. L., t. L, col. 26 ; S. Léon le Grand, Epist ad Julianum, P. L., t. liv, col. 805. Cf. Pelau, De i/icarfia/ione, t. III, c.ii.n. 8 sq. ; Thomassin, De incarnalione Verbi Dei, t. III, c. v. On rencontre aussi les composés de y.^ii’.i, aûyy.caai ; et ivîy.paa !  :, employés par saint Athanase, Con/ra Apollinarem, t. II, n. 16, P. G., t. xxvi, col. 1160 ; par saint Grégoire de Nazianze, Oral., xxxvii, n. 2, P. G., t. XXXVI, col. 284 ; iîpis^. Cl, P. G., t. xxxvii, col. 177, 180, et par saint Grégoire de Nysse, Oratio catechelica, c. XI, P. G., t. XLV, col. 44 ; Contra Eunomium, t. I, c. v, P. G., t. XLV, col. 693, 697, 705, 708 ; Antirrheticus, n. 42, col. 1221.

8° De telles expressions, orthodoxes sous la plume des Pères catholiques et avec le sens qu’ils y attachaient, sont également employées par les hérétiques dans un sens hétérodoxe, et, de ce chef, donnent lieu à des discussions qui divisent les catholiques eux-mêmes, ivpàcj’.ç et ses dérivés sont fort contestés. Saint Amphiloque le rejette, Fragm., ix, P. G., t. xxxix, col. 105 ; saint Cyrille d’Alexandrie loue Jean d’Antioche de le condamner et se défend de lepatronner. iîpis^.xxxix, P. G., t. Lxxvii, col. 180. Sur les variations dans le vocabulaire de saint Cyrille, voir t. iii, col 2514-2515. Théodoret surtout condamne cette expression comme apollinariste, dans sa critique des anathématismes, Anal. II, P. G., t. lxxvi, col. 400, et dans le Dial. II, P. G., t. Lxxxiii, col. 148 : on ne peut nier qu’Apollinaire dise plus souvent aJyzpaTo ; que ajvÔcTOç en parlant de la nature du Christ incarné. Cf. Voisin, L’apollinarisme, Louvain, 1901, p. 281 sq. ilJY/uj’. ;, confusio, est rejeté par l’unanimité des catholiques, comme une expression nettement monophysite. Voirie concile de Chalccdoine, confessant le Christ en deux natures sans confusion, àjjy/JT » ’) ;, t. ii, col. 2195. Dans l’épîlre i, ad Succensum, saint Cyrille d’Alexandrie semble dire qu’on pourrait à la rigueur lui donner un sens acceptable, puisqu’il prend ce terme comme un synonyme de ajyy.paai :, P. G., t. lxxvii, col. 232 ; toutefois, il faut en éloigner l’idée d’un mélange réel. Cf. Adversus Nestorium, t. I, c. iii, P. G., t. lxxvi, col. 33 ; t. II, c. VI, col. 86 ; Apo/of/rfi’cHs contra Orientales, ibid., col. 329. Notons enfin que certains monophysites semblent répudier l’idée de confusion ; Dioscore lui-même protesta contre cette interprétation de sa doctrine. Cf. Mansi, t. vi, col. 676. Les synonymes monophysites de ajyy jat ; sont principalement : àvâ L’expression auvâçsia, adhœsio, devient, à l’épocjue de saint Cyrille d’Alexandrie, une expression proprement nestorienne. S. Cyrille, Quod unus sit Christus, P. G., t. LXXV, col. 1286 ; Explicatio duodecim capitum, anal, iii, P. G., t. lxxvi, col. 299 sq. Si l’on rencontre sous la plume de Nestorius le terme catholique d’£v’.)31 ; (au moins une fois, cf. Loofs, Ncstoriana, Halle, 1905, p. 242), il est joint au verbe auvoc7 : T£iv. L’hérésiarque ajoute habituellement à luvotïEia des déterminations qui ne laissent aucun doute sur l’hétérodoxie de son concept : c’est une adhésion a/îT’.xf, de pure affection, xat’ivaipopâv, de relation intime, Lxt’èvo ! Lt|’î'v, d’inhabitation, zit’ÊV£p-c£’.av, selon l’opération, d’où résulte l’union personnelle, r.poi’o- : Lr[. Cf. S. Cyrille d’.Mcxandrie, Quod B. Maria sit deipara, P. G., t. LXXV, col. 265 ; Quod unus sit Christus, loc. cit. ; Adversus Nestorium, t. II, proœmium, P. G., t. LXXVI, col. 60 ; Epist., IV, ad Nestorium ; xvii, ad