Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée
137
438
HYPOSTASE — HYPOSTATIQUK i UNION)


différents auteurs à propos d’études plus générales : Bardy, Didyme l’Aveugle, Paris, 1910, c. iii, § 1, p. 50-69 ; Leitpoldt, Didynius der Blinde non Alexandria, dans Texte und Uniersnchungen, Leipzig, 1905, t. xxix, p. 97-126 ; A. Beck, Die Trinitatslehre des hl. Ililariiis vun Poitiers, Mayence, 1903, dans la collection Forschnngen ziir ehristlichen Literatur und Dogmengeschichtc, de Ehrard et Kircli, p. 17 sq. ; K. Holl, Amphilochius von Ikoniutn, Tubingue, 1904, p. 130 sq. ; cf. p. 170, 177, 217, 242 ; Loofs, Leontins von Bgzanz, dans Texte und Vntersucliungen, Leipzig, 1887, t. iii, p. 43 sq. (du même auteur, on trouvera, passini, de bormes indications, dans Leiljaden zum Studium des Dogmengescliichte, Halle, 1906, et dans l’article Christoloqie, dans Realeneyelopiidie fiir protesinntische Théologie ) ; Junglas, I.eontius von Bijzanz, Padcrborn, 1908, § 17-18 ; Bethune-Baker, The meaning o/ homoousiox in the Constantinopolitan creed. dans Texts <uid siudies, t. vii, (1901), p. 1-83 : M. Jugie, estorins et la controverse nestorienne, Paris, 1904, c. ix ; J. Lebon, Le monopbysisnie sévérien, Louvain, 1909, IIIpartie, n"^ section, c. i, a. 1 ; J. Labourt, Le christianisme duns l’empire perse, Paris, 1904, c. ix ; cf. Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, 3’édit., t. ii, p. 197.211, note 1, 227. note 2. 249, note 3, 253 sq., 288. On lira toujours avec profit la réplique de Petau, De incarnat ione, t. IV, en entier, aux assertions du calviniste Bruguier, qui avait publié, sous l’anonymat, sa Disputatio de supposito, Francfort, 1645 ; il s’agit ici principalement de Xestorius, de sa doctrine et de sa terminologie en regard de la doctrine et de la terminologie de saint Cyrille. Signalons également deux ouvrages classiques en la matière : De Régnon, Études de théologie positive sur la sainte Trinité, Paris, 1892, voir surtout 1. 1, p. 129-297 ; Tipliaine, Dcclaratio ac de/ensio scholasdca doctrinic sanctorum Patrum doctorisque Angelici de hypostasi et persona, édit. lovene, Paris, 1881.

."Vu point de vue plus strictement scolastique, des innombrables manuels qui ont abordé l’étude de la notion d’hypostase et de personne, on en retiendra trois principaux, plus particulièrement complets : Stentrup, Pradectiones dogmaticæ de’erbo inenrnulo. Inspruck, 1887, thes. xx-XXX (opinion de Tiphaine) ; Billot, De Vcrbo incarnato, Prato, 1912, q. ii, p. 57-99 (opinion de saint Thomas et de €apréolus) ; IIugon, Metap/ijLsica. Paris, 1907, part. II, tr. III, q. 1, a. 4-6, p. 247-272 (opinion de Cajétan), auxquels, pour l’étude spéciale de la pensée de saint Thomas d’Aquin, il faut joindre le livre classique du P. Terrien, .S’. Thomw Aquinntis doctrina sincera de unione lujpostatica, Paris, 1894. Comme articles de revues, signalons : Bemies, La notion de personnalité, dans la Revue du clergé français, 1° avril, 1° juillet 1905 (doctrine thomiste adaptée aux discussions contemporaines) ; 1’. Dubois, Le concept de la personnalité ri l’union hypostutiquc, ibid., " octobre 1901 (doctrine de Scot) ; llugon. Les notions de nature, substance, personne, dans la Revue //lomiA/e, janvier-février 1908 ; R. Welschon, La personne, son concept d’après saint Thomas, ibid., janvier-mars 1919. F.nfin, il convient de citer les études suivantes : Illingworth, Personnality, luinian and divine, Londres, 1895 ; Cl. Piat, La personne humaine, Paris, 1897, et, au point de vue protestant, l’article Person, dans le Philosophische Lexicim de Walch.

Dans un sens dégagé de toute croyance, citons : Renouvicr. Les dilemnws de la métaphysique pure, Paris, 1901, Introduction, p. xiii-xiv. et c. v ; Histoire et solutions des problèmes métaphysiques, Paris, 1901, 1.’, e. xxi ; Rudolf Kucken, Les grands courants de la pensée contemporaine, trad. franc., Paris, 1912, p. 446-463. Ce dernier auteur a également édité, dans les KanLsIudien, Berlin, 1908, t. xiii, p. 1-17, une étude posthume de Trendelenbourg, Zur Geschichie des Wortes Person.

A. Michel.


HYPOSTATIQUE (Union). —


I. Défintion et notions uénéraies.
II. Révélation du dogme de l’union liyposlaliquc.
III. l’remières aflirniations de ce dogme dans l’figlise.
IV. Controverses.
V. Délinilions plus précises du dogme.
VI. La théologie des l’éres.
VII. La lliéoiogic scolastique.
VIII. Krrcurs modernes.


IX. Les corollaires du dogme de l’union li>postalique.

I. Dkunitio.n et notions oKNKHAi.Ks. — 1 " Le dogme de l’incarnation nous présente, en Jésus-Clirist, le vrai Fils de Dieu fait homme. Que Jésus-Christ soit simultanément Dieu et homme, qu’il possède à la

fois la divinité et une parfaite liumanitc, cette vérité primordiale sera exposée et défendue à l’art. Jésus-Christ. Or elle appartient à l’iiistoire et à Tapologétique plutôt qu’; i la théologie dogmatique. C’est surtout par l’étude des textes scripturaires, considérés comme documents humains, qu’elle doit être mise en relief. Les conclusions dogmatiques et théologiques concernant la perfection de l’humanité de Jésus-Christ et les prérogatives du Sauveur des hommes supposent déjà faite cette première recherche d’ordre rationnel. Mais on ne peut pleinement atteindre la réalité même. de l’être de Notre-Seigneur, qu’à la condition d’aborder un autre problème, qui se trouve à la substance même du dogme de l’incarnation. Jésus a uni en lui la divinité et l’humanité. Quelle est la nature de cette union ? Quel rapport préside à la compénétration en Jésus de la vie divine et de la vie humaine ? C’est le problème de l’union hypostatique.

La réponse à ces questions est donnée par l’explication du terme « union hypostatique » employé dans le langage ecclésiastique pour désigner en Jésus-Christ l’union de la nature divine et de la nature humaine. Hypostase, voir plus haut, signifie réalité, substance, individu : le Verbe s’est donc uni l’humanité d’une façon réelle, substantielle, de manière à ne constituer avec elle qu’un seul être individuel. Si, dans l’union, la divinité demeure sans changement et sans confusion : si l’humanité conserve tout ce qui lui est propre, c’est néanmoins un seul et même Fils de Dieu qui subsiste en ces deux natures, divine et humaine. On peut donc définir l’union hypostatique : l’union substantielle de la nature divine et de la nature humaine en une seule personne, la personne même de Jésus-Christ, Fils de Dieu.

2° Cette vérité appartient à la joi divine et catholique et n’est pas une simple anirmation ou déduction théologique : elle se rapporte, avons-nous dit, à la substance même du dogme de l’incarnation. C’est le même Jésus-Christ qui est Dieu et homme. L’identité du sujet, auquel appartiennent à la fois la divinité et l’humanité, est à la base même <le la croyance catholifpie. Sans cette identité, pas de véritable incarnation, puisque ce ne serait pas le Verbe même. Fils de Dieu, qui se serait fait chair. Le symbole de JN’icée est formel : Credo… in unum Dominum.Jrsum Christum, Filium Dei, Deum verum… qui… descendit de cœlis et incarnatus est. D’ailleurs, cette vérité est expressément définie dans les conciles d’Éphèse. de Chalcédoinc et de Constantinople, 11^ et III. Le VF’concile u’cuménique s’exprime ainsi : » Nous confessons un seul et même Christ, vrai Fils unique, qui est reconnu être en dvti.r natures, sans confusion, sans chaTigement, sans séparation, sans division, la dijlcrvncc des deux natures n’étant en aucune jacon supprimée par l’union, ce qu’il II (I de propre en chaque nature étant au contraire sauvef/ardé et concourant o former une personne et une lu/fwstase ; non divisé, ni partagé en deux personnes, mais un seul et même Vus unique de Dieu, Verbe, Seigneur Jésus-Christ, comme nous l’ont appris les anciens prophètes à son endroit et lui-même Jésus-Christ nous l’a enseigné et comme nous l’a transmis le symbole des saints l’ères. » Voir t. iii, col. 1267.

3° Ce dogme est un dogme cxfjlicitement révélé et professé dans l’I-Iglise dès le début de l’ère chrétienne. La foi en l’incarnation, voir ce mol. est de nécessité tout au moins de précepte ; or. la substance du dogme de l’incarnation, est précisément constituée par l’affirniation de l’union hypostatique en.Iésus-( ; iirist. Sans doute, les définitions plus précises <|ne l’Église a dû formuler, aux v et Vfe siècles, contre les hérétiques niant l’unilé de personnc on la dunlite de natures, ne s’imposent pas à la connaissance explicite de tous les