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HYPOSTASE

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Pour ridentificatioii d’j ::o5'ïa31 ? et de -om^o-ov, voir anath. iv, et défense de cet anathématisnie, P. G., t. Lxxvi, col. 301 sq. : Episi., xlv, t. lxxvii, col. 232 ; xLvi, n. 2, 4. col. 241, 245. Cf. J. Lebon, op. cit., p. 250 sq.. 277 scj.

C’est toujours le sens d’hypostase-personne physique que CjTille conserve dans les questions trinitaires, mais il ajoute ordinairement à j-oaTaaiç le mot loiy.rl. Voir plus haut, col. 385. En cette matière, nous retrouvons chez saint Cyrille la formule grecque traditionnelle, Vusie est à l’hypostase comme le commun au singulier. De Trinitatc, dial. I, P. G., t. lxxv, col. 700. On rencontre aussi, chez saint Cyrille comme chez tous les Pères grecs, le mot -porsiozo'/ avec le sens de /acies, forma, lequel n’exclut pas, d’ailleurs, le sens philosophique d’hypostase rationnelle. De Trinit., dial. IV, P. G., t. lxxv, col. 888. Sur la terminologie cyi’illienne, voir S. Anastase le Sinaïte, Hodegos, c. x, xxii, P. G., t. lxxxix, col. 161-193, 294 ; Petau, De incarnutione, t. II, c. iii, n. 3-7 ; J. Lebon, op. cit., p. 250 sq. ; Tixeront, op. cit., p. 60 sq. ; Jugie, op. cil., p. 174-190.

5. Flavien de Conslanlinople et Eulychès.

La terminologie cyriUienne, identifiant çj^. ; et 7 : po’a’o7 : ov ou ÛTtoiTaji ;, et consacrant la formule pseudo-athanasienne aia çjîiç tou WîûÙ.Vôyoj jEjap/oaivi, , comportait des interprétations nronophysites, encore que, dans l’intention de saint Cyrille, elle exprimât une pensée orthodoxe. Elle ne pouvait être définitive. Un nouveau progrès devait être réalisé à l’occasion d’Eutychès. Voir t. v, col. 1582 sq. Se couvrant de l’autorité de saint Cyrille et du concile d'Éphèse. Eutychès proclame une seule nature en Jésus-Christ, mais en établissant une équivalence stricte entre çjaiç, J7 : Ô3Ta’ji ; et -pôa’D^ov. Ibid., col. 1.5.S4 scj. Cette équivalence lut consacrée parle pseudo-concile surnommé le brigandage d'Éphèse (449). Mans). Concil., t. vi, col. 744-745 ; t. vii, col. 495 sq. ; Hefele, Hisloirc des conciles, trad. Leclercq, t. ii, p. 555 sq. Flavien, évêque de Constantinople, contredit Eutychès : toutefois, il se contente de reprendre la terminologie de Cyrille, voir sa lettre à l’empereur Théodose, Mansi, t. VI, col. 540, 541, en insistant cependant sur la distinction de « pj^iç, nature, et d’hypostase, dont il fait l'équivalent de -p6rs(<)-0'I. Il dit que le Christ est èx ojo sjascov £v ]Ata Cro^Tâasi Lai svl -^o'^omo. Mansi, l)C. cit., col. 680. D’autres évoques, Basile de Sélcucic et Selpucus d’Amasie en particulier, disent èv ûûo 5J ! j£3t, ibid., col. 685, 686, ce qui ne change rien quant à la significatio 1 à accorder aux termes employés.

6. Théodorct.

D’autre part, Théodoref, qui fut un des adversaires de saint (Cyrille, mais qui, néanmoins, souscrivit à la condamnation de Nestorius, représente la tendance de l'école d'. tioche après le concile d'Éphèse, Dans cette école, la terminologie est sensiblement différente de celle d’Alexandrie. Le mot ç-jj ;  ; n’y est point synonyme de personne. Voir l ; i fijnnule d’accord souscrite, après le concile d’I'.phèsc

(433) quoique s’inspirant visiblement de Théoilore de Mopsueste, par Jean d’Aiitioche et saint Cyrille d’Alexandrie, dans les lettres de saint Cyrille, xxxviii, xxxix, P. G., t. LXXVII, col. 170-187. On y admet explicitement deux natures en.lésus-Christ. Mais il n’y

ivait pas accord sur le sens du mot j-o’aTaat ;. André

de Samosate tenait ce mot pour un synonxrur de rpds’DSOv et rejetait expressément la formule '/jo ûroi-.i.it : <, après l’union. Cyrilli apnlngrficus adrrrsiis Oricnlales, P. G., t. i.xxvi, col. : î48 : cf. col. 333.Théodoret, au contraire, s’il identifie sJi ;  ; et j-03T7.7'. ;, les oppose à -pÔTonov. Critique des aitalii., m et iv, P. G., t. Lxxvi, col. 404. Cf. Petau, Dr incornatiniiP, I. II, V. iir, n. 6. Mai" ! comme, en somme, ils acceptent l’un et l’autre l’union physique de Cyrille et non

l’union morale de Nestorius, leur terminologie reste, en fin de compte, orthodoxe. 'Yr.oQ’aai : représente, pour ïhéodoret, la nature concrète individuée. qui s’oppose à ojat’a, siibstantia. comme le particulier s’oppose au commun. Diul. Jmmut., P. G., t. i.xxxiii, col. 33.

Détermination officielle de la Urminoloijie catholique.

1. La lettre dogmatique xxviii de saint Léon
i Flavien précisa la terminologie catholique, en définissant l’unité de personne et la tlualité de natures en

Jésus-Christ. La nature complète, parfaite, avec toutes ses propriétés, substance concrète, n’est pas la personne. En quoi cousiste la différence, le <iocuinent pontifical ne l'établit pas : il pose simplement les données du problème dogmatique : un Christ, une personne, deux natures. Dcnzinger-Bannwart, n. 143-144.

2. Le concile de Chalcédoine, voir le texte de la définition, ibid., n. 148, et Ch.^lcédoini ; (Concile de), t. ii, col. 2194-2195, reprenant la doctrine de Léon, définit que « Jésus-Christ, complet quant à la divinité et complet quant à Ihumauité, vraiment Dieu et vraiment homme, est un seul et même Christ… en deux natures, sans mélange, sans transformation, sans division, sans séparation ; car l’union n’a pas supprimé, la différence des natures : chacune d’elles a conservé sa manière d'être propre ets’estrencoutréeavec l’autre dans une ur^ique personne ou hypostase. » Il afiirme que Jésus-Christ n’a pas été partagé ou divisé en deux personnes, mais il n’y a qu un seul et même Fils, Fils unique, Dieu-Verbe, » etc. De ce texte, il faut conclure : a) à l'équivalence dogmatique des termes liyposlase et personne ; par là se trouvent écartées les terminologies opposées de saint CyriUe et de Théodoret, parmi les catholiques ; celles d’Eutychès et de Nestorius, parmi les hétériques ; b) à l’exclusion du prosôpon moral de Nestorius, déjà rejeté au concile d’Ephèse ; la personne est un individu n’admettant ni partage, ni division ; c) à une différence réelle entre le concept de personne ou d’hypostase et celui de nature concrète (çiJaie) : d) à la possibilité pour une nature concrète de subsister, complète, sans mélange, sans transformation, dans une hypostase différcnte de la sienne. Ces quatre points sont désormais acquis :  ! la pensée catholique. On les retrouve dans la lettre de saint Gélase. De duabus naturis in Christo, Jafïé, n. 670 : Denzinger Bannwart, n. 168. Cf. S. Jean Chrysostome, Epist. adCasarium monachum, P. G., t. iii, col. 760.

3. L’affaire des trois chapitres devait, malgré des incidents regrettables, apporter sa part de précision dans la terminologie catholique. Voir Constantinople (Hconcile de), t. iii, col. 1231-1259. — « ) La formule Unus de Trinitate passas est, approuvée par Jean II, amène, dans le document pontifical, et. Jatte, n. 885 ; Dcnzinger-Bannwart, n. 201, cette phrase : unum cnim ex sancta Trinitate Christum esse, hoc est unam rie Irihns.sanctæ '1 rinitatis PERSiONIS sandam esse PErSO.XAM sive subsistentiam, quam qrœci J-ouTaaiv dir.unt. Aux précisions précédemment signalées, on trouve ici, authentiquement proposée, l'équivalence de personne ou hypostase et de subsistencc. Sur cette équivalence, voir plus loin, col. 391. — b) Les canons du V' concile général, voir Denzinger Bannwart, n. 213 sq., fixent d’une façon irrévocable les formules. Le canon 1^' identifie, dans les questions trinit aires, d’une part, çj- ;  !  ; et oJi’i entendue dans le sens de substance concrète, d’autre part, û-ciTaje et -y>o’o-'fi. En ce qui concerne le problème cliristologique, le canon 4, rejetant les erreurs neslorienne et eulychéenneet pronnilguant à nouveau la doctrine de Chalcédoine, établit l’unité d’hypostase ou <le personne : il identifie jroTri^ : et --.'/îr-rov sans aucme restriction. Le canon 5 définit ce qu’il faut ent cnclxe par « hypostase » dans le Christ : ce n est pas l’union de deux hypostascs