Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

365

HYPNOTISME — HYPOCRISIE

366

Peillaube, Les images, Paris, 1912 ; W. C. de Sermyn, … Facultés cérébrales méconnues, Lausanne et Paris (Alcaii), 1911 ; D’Geley, De l’inconscient au conscient, Paris, 1919.

— 4. La suggestion. — Binet, La suggestibilité (Bibliothèque de pédagogie), 1900 ; Grocq, Les suggeslibilités. Revue de psychologie, juin-juillet 1898 ; R. Vander EIst, La suggestion, dans la Revue de philosophie, novembre 1910.

2> Morale, droit, pédagogie. — J. P. F. Schneider, L’hypnotisme, Paris, Lyon, s. d. ; X, Peut-on hypnotiser pour gagner sa vie ? dans l’Ami du cZergé, part, doctrinale, 1906, p. 64 ; V. Raymond, Guide des nerveux et des scrupuleux, 25’édit., Paris, 1920 ; P. de La Vaissidre, Psychologie pédagogique, Paris : voir la bibliographie de cet ouvrage ; Liégeois (de Nancy), De la suggestion et du somncunbulisme dans leurs rapports avec le droit civil, etc., Paris, 1889.

3° Métaphysique, Apologétique, etc. — 1. Ouvrages dus à des théologiens. — J. P. F. Schneider, op. cit. ; Ribet, La mystique divine, contre/açons diaboliques et analogies humaines, Paris, 1903, t. iv, c. xjv (hypnotisme) et suivants (interprétation, dangers de l’hypnotisme) ; J. Guibert, Étude sur rijypnotisme, faits, théorie, difficultés, Paris, vers 1894 (cf. bibliographie) ; P. Teilhard de Chardin, dans les Études, 20 janvier 1909 (à propos de Lourdes) ; P.Raymond, Les phénomènes anormaux de la vie psychique, dans les Études franciscaines, juillet 1910 ; A. Castelein, Les phénomènes de l’Iigpnolisme et le surnaturel. Paris, 1912 ; Duhaut, Traité des démons, hypnotisme, etc., Paris, 1915 ; L. Roure, Le merveilleux spirite, c. x, Paris, 1917 ; Ferret, Cause de l’hypnose, Paris, 1891 ; Mgr Farges, bibliographie courte, mais substantielle, dans la Revue pratique d’apologétique, 1909, t. IX, p. 719 ; Documents relatifs aux ordres du Saint-Offlce, 161(i., 1911, t. xir, p. 206. — 2. Études faites par des /aî(î « as(apologistesou adversaires de la foi). — D’Hélot, Le diable dans l’hypnotisme, Paris, 1899 ; D’Lapponi, L’hypnotisme et le spiritisme, Paris, 1907 ; D’Grasset, L’occultisme hier et aujourd’hui, 2’édit., Paris, 1908 ; Lombroso. Hypnotisme et spiritisme (collection Flammarion), 1010 ; Flournoy, F-sfirils et médiums, Paris, 1911 ; D’Osty, Lucidité et intuition, Paris, 1913 ; D’Charcot, La foi qui guérit, dans les Archives de neurologie, 1893 ; D’Janet, op. cit. (médications psyclmlogiques) ; D’Geley, o, >. cit. ; D’Vander Elst, art. Guérisons miraculeuses et Occultisme, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique.

Nous avons fourni une bibliographie spéciale dans ces deux derniers articles. On trouvera aussi des références que nous ne pouvons détailler ici dans nos articles de la Revue de philosophie, 1911, t. xix, p. 65.$ : Phénomènes surnaturels et phénomènes nerveux ; dans la Revue pratique d’apologétique, 15 décembre 19Il et 15 septembre 1912 : Stigmatisation, extase ; dans la Revue du clergé frunçais, octobre 1912 : Possessions démoniaques.

R. Vandek Elst.


HYPOCRISIE. —
I. Nature.
II. Culpabilité.
III. Variétés.

I. Nature.

1° L’hypocrisie, du grec O-o, sous (dans le sens de secret, cactié), et zf-^ ?, jugement, opinion, est le vice de celui qui, étant méciiant intérieurement, affecte de se revêtir en public des apparences de la vertu, afin de tromper les autres sur le jugement qu’ils peuvent porter à son sujet, ou sur l’opinion qu’ils peuvent avoir de lui. Saint Isidore, Eli/m., t. X, § 119, P.L., t. Lxxxii, col. 379, compare l’hypocrite sur la scène du monde à l’acteur qui, sur le théâtre, ou bien se voile la face pour cacher qui il est, ou bien se farde le visage de diverses couleurs, pour imiter la physionomie du personnage qu’il joue, de manière qu’il se montre tantôt sous les traits d’un homme, tantôt sous ceux d’une femme, pour tromper les spectateurs. Saint Augustin emploie une comparaison identique. De sermnne Domini in monte. I. II, c. M, P. L., t. xxxiv, col. 1271 : de mèine, dit-il, que les acteurs de théâtre sont tout différents du personnage qu’ils représentent, car celui, par exemple, qui joue le rôle d’Agamemnon n’est pas véritablement ce prince, mais il feint de l’être ; ainsi, dans toute la vie humaine, et spécialement dans la vie de la piété et de la vertu, celui qui veut paraître cp qu’il n’est pas est un hypocrite, car il feint d’être juste, et il ne l’est pas.

2° Entre l’hypocrisie et la dissimulation, il y a la différence de l’espèce au genre. Toute hypocrisie est une dissimulation ; mais toute dissimulation n’est pas une hypocrisie. Celle-ci n’existe, dit saint Thomas, Sum.theol., Il" 11 », q. cxi, a.2, que lorsqu’on simule un autre personnage, comme, par exemple, quand le pécheur feint d’être juste, l’hypocrisie étant, à proprement parler, le vice par lequel on cherche à paraître un homme vertueux, lors même qu’on ne pratique pas la vertu. La dissimulation a un sens plus large : c’est un mensonge exprimé, non par des paroles, mais par des actes extérieurs. Il importe peu, remarque le saint docteur, loc. cit., a. 1, qu’on viole la vérité simplement par paroles, ou par des actes. La vertu de vérité, ou de véracité, demande qu’on se montre au dehors tel qu’on est au dedans. De même qu’il est contraire à la vérité d’exprimer à l’extérieur par des paroles autre chose que ce que l’on pense, et c’est ce qui constitue le mensonge ; de même, il est contraire à la vérité de se servir des actes extérieurs pour exprimer le contraire de ce qu’on est en réalité. En d’autres termes, la dissimulation est une espèce de mensonge, et l’hypocrisie est une espèce de dissimulation.

3° Les œuvres extérieures désignent naturellement l’intention de celui qui les fait. Donc, lorsque, par de bonnes œuvres qui, de leur nature, appartiennent au service de Dieu, on ne cherche pas à plaire à Dieu, mais aux créatures, on simule une intention droite qu’on n’a pas. C’est ce qui fait dire au pape saint Grégoire le Grand, MoraL, 1. XXXI. c. xiii, n. 24, P. L., t. Lxxxvi, col. 587, que les hypocrites servent les intérêts du siècle, tout en travaillant aux choses de Dieu, parce que, par les actions saintes qu’ils font en présence des créatures, ils ne cherchent pas la gloire de Dieu ou la conversion des âmes, mais la faveur humaine et la satisfaction de leur amourpropre. Ainsi ils simulent mensongèrement une intention droite qu’ils n’ont pas, quoiqu’ils ne simulent pas l’action droite qu’ils font. Comme s’exprime le Sauveur dans le saint Évangile, ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes. Ila1th., xxiii, 5. Cf. Eccli.. XIX, 23 ; Job, viii, 13 ; xiii. 16 : xxvii, 8 sq. C’est ce. dont Jésus a voulu inculquer l’horreur à ses disciples, quand il leur a dit : Lorsque vous jeûnez, ou que vous faites l’aumône, ne sonnez pas de la trompette, comme font les hypocrites. Malth., vt, 2, 0. Il a condamné également ces faux dévols hypocrites, qui louent Dieu avec leurs lèvres, et non avec leurs cœurs, ou qui font consister leur dévotion principalement et même uniquement dans les observances extérieures. Matth., xv, 7 ; xxii, 18 ; Marc, vu, 6. Cf. Is., XXIX, 13. Très souvent il a reproché ce défaut aux Pharisiens, Luc, xii, 1 ; Matth., xv, 2, 9 ; wiii, .5 ; et c’est contre eux, pour oc motif, rpi’ll s’est montré le plus sévère, en formulant contre eux les plus terribles menaces. Matth., xxiii, 27, 28. Cf. I Tim.. IV, 2 ; Il Tim., iii, 5 ; Gal., iii, 13 ; I Pet., ii, 1. IL CuT.PABtLiTÉ. — l » D’après saint Thomas, tout mensonge étant un péché, Siim. Ihcot., II-’II"’. q. ex, a. 3 ; voir Mensonge, et comme il importe peu, selon lui, que l’on mente par paroles, ou autrement. II »  » l^, q. ex, a.l, ad 2’"", le mensonge, la dissimulation et l’hypocrisie ne sont que des moyens divers de déguiser la pensée. La vertu de véracité exige qu’une personTie dise toujours le vrai, non seulement dans ses discours, mais dans ses actes et dans sa conduite. Les mots, les signes et les actes étant naturellement l’expression de la pensée, il est contraire à la nature et au devoir de se servir, non seulement des paroles, maisaussi des signes et desactes pourexprimer ce qu’on n’a pas dans l’esprit, et quelquefois tout le contraire. Toute dissimulation est donc un péché, puisqu’elle est