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GLAS - GLOIRE

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en 1773. Ses disciples, qui existent encore en petit nombre, portent en Ecosse le nom de glassistes. On les appelle sandemaniens en Angleterre et en Amérique, où la secte fut introduite par son gendre Sandeman. Ses ouvrages parurent à Edimbourg en 1761 ; une seconde édition en 5 vol. fut publiée à Dundee en 1782. Son Trealisc on ihe Lord’s supper, Edimbourg, 1743, a été réimprimé à Londres en 1883.

Dictionary of national biography, Realencyclopàdie fiir protestant ische Théologie und Kirche, 3e édit., art. Sandemanier ; Hunt, Religious Ihought in England.

A. Gatard.

GLEY Gérard, né à Gérardmer (Lorraine), le 24 mars 1761, de parents pauvres, reçut les premières leçons de latinité du vicaire de la paroisse, qui avait été frappé de la justesse de ses réponses au catéchisme. Entré au collège deColmar en 1777, il y donna des leçons pour subvenir à son entretien ; il y fit la philosophie et y commença la théologie, qu’il alla terminer à Strasbourg en 1781. Dès lors, il fut répétiteur, et en 1783, il enseigna la philosophie et les mathématiques. En 1785, il présenta une thèse pour la licence en philosophie. Ordonné prêtre, le 24 septembre 1785, il fut nommé vicaire à la paroisse Saint-Martin de Saint-Dié. Il fut professeur de philosophie et de théologie au grand séminaire de la même ville, en 1787. Il était aussi examinateur synodal. Il refusa de prêter le serment de fidélité à la constitution civile du clergé en 1791 et il s’expatria en 1792 en Allemagne. Après avoir fait l’instruction de quelques enfants à Cologne, il s’établit, en 1794, à Bamberg, où il obtint une chaire de langues étrangères à l’université. A la demande de l’évêque du diocèse, il fonda, en 1795, un journal allemand qui eut une grande diffusion. Il trouva dans les archives de la cathédrale une paraphrase des Évangiles en langue francique de l’époque de Louis le Pieux, qui fut transférée à Munich en 1802, quand Bamberg fit partie de la Bavière, puis en 1806 à Paris, où elle se trouve à la bibliothèque de l’Institut. On lui refusa l’autorisation d’en publier une traduction allemande. Le maréchal Davoust, passant à Bamberg au mois d’octobre 1806, voulut que l’abbé Gley l’accompagnât dans la campagne de Prusse et de Pologne. Dans ses courses à la suite de l’armée française, Gley visita les bibliothèques de diverses contrées. Au nom du maréchal, il administra la principauté polonaise de Lowicz en Mazovie, et il fut choisi par le gouverneur de Varsovie comme inspecteur de l’instruction publique. Au mois d’octobre 1809, il lit le voyage de Cracovie et de Vienne. Il revint en 1811 en Pologne qu’il quitta en 1812, lors de la retraite de Moscou, pour rentrer en France. II avait traduit en français Y Histoire de Pologne d’Adam Naréiswicz. Le 22 septembre 1813, il fut nommé principal du collège de Saint-Dié et il travailla avec zèle, mais sans succès, à l’établissement d’un petit séminaire dans cette ville. Voir sa correspondance avec Grégoire à ce sujet, dans le ms. 958 de la bibliothèque municipale de Nancy. Il fut mis à la tête des collèges d’Alençon (1815), de Moulins (1817) et de Tours (1818). Révoqué en 1823, il se retira à Paris, au séminaire des Missions étrangères. En 1824, il fut nommé chapelain des Invalides, et il mourut le Il février 1830. Il était membre de la Société royale des amis des sciences de Varsovie et chanoine honoraire de Gap.

Sans parler de ses ouvrages de grammaire, de littérature et d’histoire profanes, il a publié : In Elemenla philosophiez lentamen, in-8°, Paris, 1817 ; Historia philosophiæ, in-12. Tours, 1822 ; Philosophiæ Turonensis instituliones ad usum collegiorum et seminariorum, 3 in-12, Paris, 1823-1824 ; Histoire de noire Sauveur exposée d’après le texte des saints Évangiles selon l’ordre chronologique des faits, distribuée en 60 instructions et précédée d’une harmonie des quatre evangélistes, 2 in-12, Tours, 1819 ; Doctrine de l’Église de France sur l’autorité des souverains pontifes et sur cette du pouvoir temporel conforme à l’enseignement de l’Église catholique sur les lettres de M. d’Aviau, archevêque de Bordeaux, in-8°, Paris, 1827 ; Journée du soldai chrétien, sanctifiée par les bonnes œuvres et par la prière, offerte à l’armée, in-32, Paris, 1827 ; Observations où l’on examine les faits et principes exposés dans le Mémoire présenté au roi par les évêques de France au sujet des ordonnances du 16 juin 1828, in-12, Paris, 1828 ; M. l’abbé Dumonleil. sa cause devant les tribunaux, ses défenseurs, leurs plaidoyers. Mémoire pour l’Église catholique présenté à M. le premier président el MM. les conseillers de la cour royale de Paris, les premières et troisièmes chambres réunies, in-8°, Paris, 1828. L’abbé Gley a donné aussi plusieurs biographies historiques à la Biographie universelle de Michaud et au Bulletin des sciences de Férussac.

A. G., Notice sur l’abbé Gley, in-18, Épinal, 1836 ; Biographie universelle, t. lxv, p. 430-434 ; Nouvelle biographie générale, t. xx, col. 818-820 ; Feller, Dictionnaire historigne, Paris, 1848, t. iv, p. 135 ; Hurter, Nomenclator, 1912, t. v, col. 944-945 ; E. Martin, Histoire des diocèses de Tout, de Nancy et de Saint-Dié, Nancy, 1903, t. iii, p. 52, 297, 461.

E. Mangenot.

GLOIRE. On appelle gloire l’éclat qui s’attache à quelqu’un à cause de l’excellence bien connue de son élat, de ses mérites, de ses actions. De là. cette définition empruntée par saint Thomas à saint Augustin : clara cum lande nolilia de bono alicujus, ou encore cette autre, empruntée par saint Augustin à Cicéron, De invenlionc, 1. II, c. i.v : frequens de aliquo fama cum liude. Cf. S. Augustin, Cont. Maximinum, 1. II, c. xiii, P. L., t. xlii, col. 770 ; In Joannis evangelium, tr. C, n. 1 ; CV, n. 2, P. L, t. xxxv, col. 1891, 1905 ; De diversis quæstionibus, q. xxxi, n. 3, P. L., t. xl, col. 22 ; S. Thomas, Sum. theol., I » IF, q. ii, a. 3 ; P IF, q. ciii, a. 1, ad 3°" ; q. cxxxii, a. 1 ; Cont. gentes, 1. III, c. xxix ; De malo, q. ix, a. 1. Lcssius, In /"" /F Sum. S. Thomæ, q. i, deullimo fine. a. 8, ne fait que reproduire la définition de saint Thomas, en faisant toutefois ressortir l’élément spécifique, la connaissance. La gloire, dit-il, est NOT1T1A de alicujus excellentia pamens amorem, venerationem el laudem.

La gloire peut être tout d’abord interne, gloria inlrinscca, ou extérieure, gloria exlrinseca. La gloire est interne, quand elle résulte de la connaissance et de l’estime que l’être intelligent a de lui-même, de sa propre excellence. Elle est extérieure, quand elle résulte de la manifestation faite a autrui des dites perfections.

De plus, gloire interne et gloire extérieure peuvent être envisagées sous leur aspect objectif ou fondamental ou sous leur aspect formel. La gloire objective ou fondamentale est constituée, comme l’indique le nom, par l’objet lui-même, fondement de la gloire formelle. Cet objet, fondement de la gloire formelle, c’est l’excellence même de l’être glorifié, excellence qui, une fois connue, lui attire louanges, honneur, amour, soit de lui-même, soit des autres êtres. La gloire est formelle lorsqu’elle procède de l’intelligence, c’est-à-dire lorsqu’à la gloire fondamentale s’ajoute la connaissance qui entraîne à sa suite louanges et honneur. Clara cum laude nolilia se rapporte donc à la gloire formelle, de bono alicujus indique le fondement de cette gloire. Lessius, loc. cit., et De perfectionibus moribusque divinis, 1. XIV, c. i, n. 7.

Ces principes généraux rappelés, il faut examiner successivement :

I. La gloire de Dieu. II. La gloire des élus. III. La gloire humaine.

I. GLOIRE DE DIEU.

I. Dans la théologie. II. Dans l’Écriture et chez les juifs.