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HIRSCHER — IIIZLER


Son cours de morale eut une portée plus vaste : Die christliche Moral als Lehre von der Verwirklichung des i/iitllichen Reiches in der Menschcil, 3 in-8°, Tubingue, 1835-1837 ; 2e édit., 1836 ; 3e, 1838 ; 5e, 1851. Il fut remanié et amélioré à chaque édition : mais il n’a pas la forme classique des manuels ; c’est plutôt une série de considérations pieuses et de méditations sur la vie chrétienne. La morale chrétienne était, pour l’auteur, la réalisation du règne de Dieu dans l’humanité, et il publiait un catéchisme historique de ce règne, depuis la création jusqu’à son épanouissement complet dans le ciel. Le P. Kleutgen l’a souvent critiqué dans sa Théologie der Vorzeil, t. v. Au t. ir, Hirscher y reprit « es vues sur la prédication populaire. Il joignit de nouveau l’exemple à la théorie, et il publia une série d’homélies : Belrachlungen ùber die sonntâglichen Evangelien des Kirchenjahrcs. I. Die Evangelien vom Advent bis Ostern enthaltend, Tubingue, 1837 ; 2e édit., 1839 ; 3’, 1841 ; II, après la Pentecôte, 1843 ; 5e édit., 1818, 1852 ; ûber die sonnlûglichen Episleln, 2 vol., 1860, 1862. A l’enseignement de la religion se rattache aussi Die Gcschiehte Jesu Christi des Sohnes Gotles und Wcltheilandes, Tubingue, 1839 ; 2e édit., 1840. Le théoricien de la catéchétique publia deux catéchismes : Kalechismus der christkcilholischen Religion, Carlsruhe et Fribourg-en-Brisgau, 1842 ; Der kleinere Katechismus der christkulholischen Religion, ibid., 1845, qui eurent plusieurs éditions, de 1845 à 1862. Le petit catéchisme fut accepté dans l’archidiocèse de Fribourg et conservé jusqu’à la mort de l’auteur. Le P. Kleutgen les a encore critiqués. Voir V. Thalhofer, Enlwicklung des katholischen Kalechismus in Deutschland von Canisius bis Deharb", p. 114-116, 144-151. La brochure : Nachlrag zur Verstûndigung ùber der von mir herausgegebsn Kalechismus, Fribourg-en-Brisgau, 1843, traite de l’importance du catéchisme. Les Beitràge zur Homihtik und Katechelik, 1832, ont été traduits en français sous ce titre : Traité sur les homélies et les catéchismes, Besançon, 1859. Hirscher a puissamment influé sur le réveil de la théologie pastorale en Allemagne.

Il se lança encore dans l’étude des questions sociales de son temps. Il publia d’abord, en trois fascicules, des Erôrterungen ùber die grossen rcligiosen Frgen der Gegemvart, Fribourg-en-Brisgau, 1846, 1855, 1857 ; 2e édit., 1865. Il y expose les principes des relations entre l’Église et l’État, et il propose librement ses vues personnelles sur des réformes à introduire dans l’Église. On lui reprochait son esprit de conciliation avec le gouvernement. Il traita ! e même sujet : Die kirchlichen Zùstande der Gegemvart, Tubingue, 1849, d’après l’ouvrage de Lorente : Projet d’une constitution religieuse, 1820. Ses projets furent critiqués par Dieringer et Heinrich dans Der Katholik ; ces articles furent réunis en brochure : Die kùchliche Reform, eine Beleuchtung der H irschef schen Schrift : die kirchlichen Zuslande, etc., Mayence, 1849, et l’ouvrage fut mis à l’Index par décret du 25 octobre 1849. Hirscher se soumit à la condamnation du saint-siège et rétracta ses erreurs. Il répliqua toutefois à ses adversaires : Aniworl an die Gegner meiner Schrift, 2 éditions en 1850. Malgré ses

vues libérales, il soutint fortement l’archevêque de Fribourg-en-Brisgau dans le conflit qu’il eut avec le pouvoir politique du duché de Bade, et son exemple entraîna le clergé, ^ qui pourtant le suspectait, dans l’obéissance à l’archevêque. A cette affaire se rapportent les ouvrages suivants : Die Bistumsynode, 1849 ; Zur Orientirung ùber den derzeitigen Kirchenstreil, 1854.

Signalons encore Dus’Leben der seligsten Jungfrau Maria, 1859 ; 7e édit., 1899 ; Selbstàuschungen, 1865. Hirscher fut un des fondateurs et des collaborateurs de la Theologische Quarlalschri/t. Ses articles traitent de la pastorale et de la prédication. Voir Ed. Vermeil, Jean-Adam Mœhler et l’école catholique de Tubingue (1815-1840), etc., Paris, 1913, p. 479, 480, 486, pour les articles publiés de 1819 à 1840. Rolfus a édité : Nachgelassene kleinere Schri/len de Hirscher, Fribourgen-Brisgau, 186k

Tiibinger theologische Quartalschrift, 1866, p. 298 sq. ; B. Wôrner et B. Gams, J. A. Molher. Ein Lebensbild, Batisbonne, 1866, p. 124-130 ; courte préface de Bolfus, op. cit. ; Badisclie Biographien, Carlsruhe, 1881, t. i, p. 372-377 ; Lauchert, dans la Revue internationale de théologie, 1894, p. 627-656 ; 1895, p. 260-280, 723-738 ; 1896, p. 151-174 ; Kirchenlexikon, 2° édit., t. vi, col. 28-34 ; Allgemeine deutsche Biographie, Leipzig, 1880, t. xii, p. 470-472 ; Realencyklopàdie fur protestanlische Théologie und Kirche, 3e édit., 1900, t. viii, p. 145-146 ; G. Goyau, L’Allemagne religieuse, le catholicisme, Paris, 1905, t. iii, p. 273-276 ; Catholic eneyelopedia, New York, 1910, t. vii, p. 363-365 ; M. Buchberger, Kirchliches Handlexikon, Munich, 1907, t. i, col. 1987 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1912, t. v, col. 1385-1388 ; Ed. Vermeil, op. cit., p. 331-333, 338-340, 365-368, 479-480, 486, 488-489 ; H. Beusch, Der Index der verbotencn Biicher, Bonn, 1885, t. ii, p. 1112-1113.

E. Mangenot.

H IZLER Jacques, moraliste allemand, né à Kicklingen, dans le diocèse d’Augsbourg, le 4 novembre 1712, reçu au noviciat de la Compagnie de Jésus le 13 septembre 1730, enseigna la philosophie et la théologie morale à Augsbourg, puis la théologie dogmatique à Inspruck. II se fit remarquer par la clarté et la rigoureuse précision de ses décisions en matière morale. On a de lui plusieurs importants ouvrages : Instiluliones theologiæ moralis de obligalione restituendi, Augsbourg, 1755 ; De virtutibus theologicis, fîde, spe et charitate, Ingolstadt, 1758 ; Institutiones theologiæ moralis de sacramentis in génère, Augsbourg, 1756 ; Ingolstadt, 1759 ; Quæstio lacti an major fides sit habenda probabilistis aut antiprobabilislis in adlegandis auctoribus eorumque doctrinis, ibid., 1759. Le P. Hizler mourut à Kicklingen le 13 août 1785, après avoir été recteur de Mindelheim et supérieur du pensionnat de Dillingen. Après la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773, il avait continué en Bavière sa vie apostolique dans les plus humbles exercices du ministère des âmes, toujours fidèle aux moindres règles de son institut.

Sommerrogel, Bibliothèque de la C 1’de Jésus, t. IV, col. 397 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1912, t. v, col. 549.

P. Bernard.