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HIPPOLYTE (SAINT)
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Lexikon, édit. Bcrnhardy, p. 1058. De nombreuses citations en sont conservées dans les Chaînes, et ont été recueillies par Achelis pour l’édition de Berlin, ibid., p. 157-175. Au dire de Bardenhewer, cette édition serait, sur ce point, défectueuse ; on y aurait admis des textes contestables, tandis qu’on en excluait des textes authentiques, en particulier le fragment relatif à Proverbes, ix, 1-5, et qui interprétait le texte sacré dans le sens eucharistique. Ce passage se retrouve sous le nom d’Hippolyte dans le Quæstiones et responsiones d’Anastase le Sinaïte, P. G., t. lxxxix, col. 593. D’après Harnack, Chronologie, p. 247, ce fragment est interpolé dans ses deux recensions, celle d’Anastase le Sinaïte et celle qui est donnée par de Lagarde ; mais il a certainement un noyau authentique. Textes à chercher dans de Lagarde, p. 196-200, et dans l’édition de Berlin.

g) Saint Jérôme mentionne un commentaire sur l’Ecclésiaste, dont un fragment relatif à l’Eccle., ii, 10, est donné par Achelis, édit. de Berlin, ibid., p. 179. Sans se prononcer sur l’authenticité, Harnack estime que cette scolie n’est pas sans intérêt.

h) Un commentaire sur le Cantique, sî ; to àau, a, est signalé par Eusèbe, saint Jérôme, Georges le Syncelle, Chronographia, édit. de Bonn, p. 674, Anastase le Sinaïte, P. G., t. lxxxix, col. 592. Il a été publié par Bonwetsch dans l’édition de Berlin, t. i, p. 343-374, à l’aide de fragments entièrement dispersés. Un peu plus tard, Marr découvrit un manuscrit géorgien qui semble bien donner au complet le commentaire sur le Cantique. Bonwetsch a mis cette découverte à la portée des lecteurs occidentaux. Hippolyts Kommentar zumHohenliedauj GrundvonN. Marrs Ausgabe des grusinischen Textes herausgegeben, dans Texte und Untersuchungen, t. xxiii, fasc. 2.

Théodoret cite quelques lignes d’un commentaire d’Hippolyte sur le début d’Isaïe : h. to3 Ào’you tou et ; àpy7]v tou’Hœou’ou, qui est également signalé par saint Jérôme. Il n’en existe pas d’autres traces. Texte dans de Lagarde, p. 142, et dans l’édition de Berlin, t. i b, p. 180. — Aucune trace d’une œuvre sur Jérémie.

/) Eusèbe connaissait également un commentaire sur des parties d’Ézéchiel, s’t'ç [xspr] tou’ltÇv/.rfl. Il en subsisterait un fragment anonyme dans Anastase le Sinaïte, P. G., t. lxxxix, col. 596, et un important fragment syriaque sur Ézéch., i, 5-10, où se trouve la comparaison entre les quatre évangélistes et les animaux fantastiques d’Ézéchiel. Texte syriaque dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 41-47 ; trad. latine, p. 311317 ; trad. allemande dans l’édition de Berlin, t. i b, p. 183 sq.

k) De tous les commentaires d’Hippolyte, le plus lu a été incontestablement celui de Daniel, eîç tov AavirfX, mentionné par saint Jérôme, Georges le Syncelle, Ebed-Jesu, Nicéphore, conservé à l’état plus ou moins complet par un grand nombre de mss, et qu’il a été possible de publier à peu près intégralement en grec. Il comprend quatre livres ; le I er commente Dan., i, et l’histoire de Susanne (Dan., xiii) ; le IIe, Dan., n et iii, avec le cantique des trois jeunes hommes ; le IIIe, Dan., iv-vi ; le IVe enfin, Dan., vii-xii. Il ne manque donc au commentaire pour être complet que l’épisode de Bel et du dragon (Dan., xiv) ; il est très vraisemblable qu’Hippolyte ne l’a point expliqué, car il n’en subsiste point de traces. Écrit sous le coup de la persécution de 202, le commentaire est à rapprocher du Traité sur l’Antéchrist. Dans ce dernier, Hippolyte n’avait pas cherché à calculer l’époque probable du second avènement de Jésus ; ici, au contraire, par égard pour l’indiscrétion humaine, le docteur consent à préciser les circonstances du dernier jugement. L’empire romain doit disparaître avant la venue du séducteur. Mais il lui reste encore longtemps à vivre.

Car Jésus étant venu sur terre l’an 3500 du monde, et le monde devant durer 6 000 ans (chaque millénaire correspondant à un des jours de la création), c’est seulement au terme du sixième millénaire que paraîtra l’Antéchrist. On voit combien les préoccupations eschatologiques dominent notre auteur.

WTJne première édition critique du texte avait été donnée par O. Bardenhewer, Des heiligen Hlppolytus von Rom Kommentar zum Buch Daniel, Fribourg-en-Brisgau, 1877 ; elle est toujours à consulter, même après l’apparition de l’édition de Berlin, t. i a, p. 1-340, qui donne à la fois le texte grec (établi d’après de nombreux mss, dont la liste est pourtant incomplète) et une traduction allemande de la version slave. Les fragments syriaques ne sont utilisésque dans l’apparat critique et dans une traduction allemande. On le trouvera avec une traduction latine dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 47-51, 317-320.

I) Du commentaire sur Zacharie, signalé et probablement utilisé par saint Jérôme, il ne subsiste rien.

2. Nouveau Testament.

Les écrits exégétiques sur le Nouveau Testament ne sont probablement que des homélies sur des péricopes évangéliques. L’ouvrage sur l’Apocalypse mériterait seul le nom de commentaire.

a) Sur la foi de saint Jérôme, Achelis a cru pourtant devoir attribuer à Hippolyte un commentaire sur saint Matthieu. Il considère comme en faisant partie un certain nombre de scolies rassemblées dans les Cnaîneset qui toutes se rapportent à Matth., xxiv, c’est-à-dire à un passage eschatologique. C’est au même chapitre qu’appartient le texte d’Hippolyte cité par Denys Barsalibi et publié par Gwynn, Hippolytus on St. Matthew, xxiv, 15-22, dans Hermathena, 1890, t. vii, p. 137150. Mais Achelis l’a restitué aux Capita adversus Caium.

L’existence d’un commentaire sur Matthieu reste donc incertaine. Au cas où on l’admettrait, c’est à cet ouvrage qu’il conviendrait de rapporter le Xo’yoi ; eî ; ir^v tôSv TaXâvxcûv 8tavo[j.riv, explication de la parabole des talents, citée par Théodoret, P. G., t. lxxxiii, col. 172.

Texte dans l’édition de Berlin, t. i b, p. 197-209 ; cf. Achelis, Hippolytstudien, p. 163-169.

b) Un Xôyo ; etç toù ; oûo XrjaTixç, dont Théodoret cite trois fragments, a été également rapporté à un prétendu commentaire sur l’Évangile de saint Luc, dont nous n’avons pas d’autres nouvelles. Je ne sais pourquoi Achelis veut en faire une explication de Joa., xix, 31. Nous sommes vraisemblablement en présence d’une homélie sur Luc, xxiii, 39 sq. Édit. de Berlin, t. i b, . p. 211.

c) On lit parmi les œuvres attribuées à saint Chrysostome, P. G., t. lxii, col. 775-778, une homélie ïtç tov -£Tpa7][j.epov AaÇapov, qui dans plusieurs mss arméniens porte comme inscription : B. Hippolyti Bostrorum episcopi ex commentario in Evangelium Johannis et in resurrectionem Lazari. L’authenticité de ce texte ne serait pas contestable, d’après Harnack, Chronologie, t. ii, p. 253. Mais de là à conclure à l’existence d’un commentaire sur le IVe Évangile, il y a loin encore.

Texte grec dans l’édition de Berlin, t. i b, p. 211-227 ; texte arménien avec trad. latine dans Pitra, Analecta sacra^ t. ii, p. 226-231 ; t. iv, p. 64-68, 331-335.

d) Il est vraisemblable qu’en dehors du traité contre les Aloges où il défendait l’Apocalypse, Hippolyte a composé un autre écrit, peut-être un commentaire sur ce livre. Il est nommé par saint Jérôme, et on pense en avoir retrouvé des traces dans des citations d’André de Crète, de Jacques d’Édesse, mais surtout dans un commentaire arabe sur l’Apocalypse rédigé en Egypte au xiiie siècle et qui est peut-être l’œuvre du jacobite Ben-Assal.