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HESSELS — HETTINGER


grand ouvrage, le Catechismus lalinus. Il avait quarante-quatre ans. Il fut inhumé dans l’église collégiale de Saint-Pierre.

Jean Hessels, nous disent ses contemporains, n’était pas très éloquent. En revanche, la nature l’avait merveilleusement doué sous le rapport de l’esprit, du jugement et de la mémoire. De plus, son entrain et sa force de résistance au labeur studieux tenaient du prodige. Hormis cette inclination ou condescendance, temporaire, semble-t-il, à l’égard du baianisme, que j’ai signalée, tout en lui commandait l’estime et le respect. Le cardinal Bellarmin l’appelle virummultæ doctrines et judicii, et Nicolas Sanderus le proclame prseclarissimum non Academiæ, sed Ivlius orbis lumen.

Nombreux sont, je l’ai dit, les livres sortis de sa plume. Nommons les principaux, en commençant par la théologie et l’exégèse. On remarquera que la plupart n’ont été publiés qu’après la mort de l’auteur. Plusieurs ont eu d’ailleurs de nombreuses éditions. Je me bornerai généralement à l’indication des premières. 1° Catechismus latinus, in-8°, Louvain, 1571. Il traite successivement du symbole, de l’oraison dominicale et de la salutation angélique, du décalogue, des sacrements. C’est donc la même division quadripartite que dans le Catechismus romanus, avec cette seule différence que l’ordre respectif de la deuxième partie et de la quatrième a été interverti. Au reste, il ne s’agit pas ici d’un simple exposé populaire de la doctrine chrétienne, mais bien plutôt d’une grande œuvre catéchétique dans le genre de celle de Pierre Canisius, c’est-à-dire d’une large explication du dogme et de la morale, dont les éléments ont été puisés avec science et discernement aux trésors de la patristique et surtout dans saint Augustin. L’édition originale et cinq autres parurent incomplètes, ne contenant de la troisième partie que ce qui concerne les trois premiers sacrements : c’est là que la plume d’Hessels s’était arrêtée. Une 7e édition, publiée en 1660, a été complétée, pour les quatre derniers sacrements, d’après les notes du maître. On dit que quelques infiltrations de baianisme ont été éliminées par Henri Gravius, le premier éditeur. 2° Commentarius in Passionem dominicam, in-8°, Louvain, 1568. 3° Commentarius in priorem B. Pauli epistolam ad Timolheum, item in priorem B. Pétri canonicam, in-8°, Louvain, 1568. 4° In Epistolas canonicas Joannis, in-8°, Anvers, 1601. 5° Commentarius in Evangelium secundum Matthxum, in-8°, Louvain, 1572. 6° De schismaticis templis Judœorum et vero Dci templo, ex hisloria Josephi, in-8°, Louvain, 1572. 7° Confutatio fidei novitiæ, quam specialem vocanl, aduersus Joannem Monhemium. Adjunctus est Traclalus de cathedra ; Pétri perpétua perfectione et firmitate, in-8°, Louvain, 1562. Deux excellents traités, qui furent, dès 1568, réimprimés l’un et l’autre séparément. Au milieu du xviii e siècle, le savant Zaccaria jugeait encore le second digne de prendre place dans son Thésaurus théologiens, t. vu. 8° De invocatione sanctorum, contra Joannem Monhemium et cjus defensorem Hcnricum Artopœum, in-8°, Louvain, 1568. 9° De communione sub unica specie, adversus Georgium Cassandrum, 1578. C’est au même Cassander qu’était adressée la lettre dont j’ai reproduit ci-dessus un passage objurgatoire, qui fait honneur à Hessels. 10° De corporali præsentia corporis et sanguinis Domini in eucharistia. in-8°, Louvain, 1564 et 1568 ; Paris, 1583. 11° Confutatio confessionis hsereticæ teutonice emissse, qua ostenditur eucharisliam esse sacrificium propitiatorium, in-8°, Louvain, 1567. 12° De ofjicio pii virt, vigenle hæresi, adversus Cassandrum, in-8°, Anvers, 1566. Le petit volume de ce ri’re qui fut mis à l’Index fut condamné sans nom d’auteur ; il n’est donc pas l’ouvrage de Hessels, qui porte le même titre. H. Reusch ; Dr Index d r verbûlenen Bûcher Bonn, 1883, t. i, p. 363. Du reste, il

ne figure plus dans les éditions réformées depuis 1900. 13° Censura de quibusdam sanctorum historiis, in-8°, Louvain, 1568. La Critique, si nous en croyons Molanus, visait un Passionale de sanctis per annum, qui était en usage à l’abbaye de Parc. 14° Epistola de conceptione Virginis Deiparse, reproduite par Corneille Schulting, au t. n de sa Bibliolheca ecclesiaslica. 15° Mentionnons enfin une double étude sur les devoirs propres aux réguliers : Quæslio ad quid teneantur religiosi vi voti sui ; item de obligationibus religiosorum.

Valère André, Fasti academici studii generalis iMvaniensis, Louvain, 1635, p. 114 ; Foppens, Bibliolheca belgica, Bruxelles, 1739, t. XI, p. 658 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1007, t. iv, col. 36-37 ; Van Even, art. Hessels, dans la Biographie nationale de Belgique, Bruxelles, 1886-1887, t. ix, col. 320-322. Sur le rôle de Hessels au concile de Trente, voir surtout la revue Der Katholik, 1865, t. i, p. 358 sq.

J. Forget.

    1. HESYCHASTES##


HESYCHASTES. Voir Palamites.

    1. HETTINGER François##


HETTINGER François, apologiste et théologien allemand, né à Aschafîenbourg le 15 janvier 1819. Après ses premières études faites au gymnase de sa ville natale, 1836-1839, il alla, à la rentrée de 1839, suivre les cours de philosophie et de théologie à l’université de Wurzbourg. En 1841, il fut envoyé au Collège germanique à Rome et il fréquenta le Collège romain pendant quatre années. Ordonné prêtre le 23 septembre 1843, il prit le doctorat en théologie en 1845. Le 3 octobre de cette année, il fut nommé chapelain à Alzenau ; le 25 octobre 1847, assistant au séminaire des clercs de Wurzbourg, et le 20 mai 1852, sous-régent. Il publia alors ses premiers ouvrages, destinés à la formation sacerdotale des jeunes clercs : Das Prieslerthum der katholische Kirche, Ratisbonne, 1851 ; 2e édit. par E. Muller ; Die Idée der geistlichen Uebungen nach dem Plane des h. Ignalius, Ratisbonne, 1854 ; 2e édit. par R. Handmann, 1908 ; Die Liturgie der Kirche, Wurzbourg, 1856. A la suite d’un voyage à Paris, il avait composé : Die kirchlichen und socialen Zustande von Paris, Mayence, 1852. Le 1 er juin 1856. il fut nommé professeur extraordinaire et, le 16 mai 1857, professeur ordinaire de patrologie et de propédeutique à l’université de Wurzbourg. En 1859, cette université lui donna le titre de docteur honoraire de philosophie. Après avoir publié, en 1862, une dissïrtation : Organismus der Wissenschajten, il fit paraître son grand ouvrage : Apologie des Christenthums, 5 in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1863-1867, qui contient les preuves de la divinité du christianisme et de la vérité de ses dogmes. Voir t. i, col. 861-862, 1568. Il en parut plusieurs rééditions : 1865-1867, 1867-1869, 1871-1873, 1875-1880, 1899-1900, 1906 (les dernières ont été retouchées par notre collaborateur Eugène Muller, professeur à Strasbourg). On en fit une traduction française sur la 3e édition allemande : Apologie du christianisme, 5 in-8°, Bar-le-Duc, 1870 ; Paris, 1891. Le 1 er janvier 1867, Hettinger fut nommé professeur d’apologétique et d’homilétique et il prit la direction du séminaire d’homilétique. Cette année-là il fut recteur de l’université de Wurzbourg. Dans l’audience du 28 novembre 1867, Pie IX nomma Hettinger consulteur pour travailler à la préparation du concile du Vatican. Le cardinal Caterini l’en informa par l’intermédiaire du nonce de Munich. Comme Hergenrœther, il répondit, le 28 décembre suivant, qu’il acceptait cette charge avec reconnaissance, mais à la condition formelle qu’il ne serait pas obligé de cesser son enseignement ; il ne se rendrait à Rome qu’aux mois de mars et d’avril et à l’automne, du début de septembre à la mi-novembre. Le 9 février 1868, la Congrégation directrice le nomma membre de la com-