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HERVET — HESPELLE


naise de sa polémique pat une Épistre envoyée à un quidam fauteur des nouveaux évangéliques, dirigée contre un bourgeois de Beaugency, niais publiée à Reims par Bacquenois, l’imprimeur du cardinal de Lorraine.

En etïet, dès le début de 1562, Hervet résigne sa cure de Gravant et se fixe à Reims, qu’il ne quittera plus. Mais il ne lâche pas ses adversaires. Aussitôt arrivé, il publie un Traité de purgatoire auquel sont confutées les opinions des no ivea.ix érangélisles de ce temps. L’épître dédicatoire est datée du 18 février 1562. Puis il donne les Ruses et finesses du diable pour tascher a abolir le saint sacrifice de Jésus-Christ, Reims. 1562. Là-dessus, le concile de Trente se réunit à nou- | veau. Hervet fait partie de la suite des théologiens qui accompagnent le cardinal de Lorraine. De son activité on connaît surtout les deux lettres qu’il écrivit, l’une, le 28 février 1563, au P. Salmeron, l’autre, le 7 juin, au cardinal Hosius, sur la question de la résidence des évoques. Il y soutient tnergiquement la thèse française du droit divin des évêques, qui fut du reste repoussée par les Pères. Ces lettres n’ont été publiées qu’au commencement du xviie siècle, dans le Mercure jésuite. Mais il est difficile, malgré la vivacité des sentiments qu’elles révèlent, de douter de leur authenticité.

Cependant la guerre icligieuse déchirait la France. Mais elle n’avait pas fait taire les polémistes. De Trente, Hervet adressa « au peuple de Rheims et des environs » un Discours sur ce que les pilleurs, voleurs ri brusleurs d’églises disent qu’ils n’en veullent qu’aux moijnes et aux prebslres, Reims, 1563. Ce petit livret lui valut, de la part d’un maître d’école, rémois d’origine et fixé à Orléans, une première réplique. Response au discours de M. Gentian Hervet, par J. Loys Micqueau, Lyon, 1564. Hervet lui retourna : une Response de Gentian Hervet contre une invective d’un maistre d’escolle d’Orléans, qui se dit de Reims, Reims, 1564. D’où Seconde response de J. Loys Micqueau, maistre d’escolle à Orléans, aux folles resveries… de Gentian Hervet, Orléans, 1564. Sur les entrefaites, Hervet était rentré à Reims. Il y prenait une part active aux délibérations du concile provincial de 1564, où le cardinal de Lorraine faisait adopter les décrets de Trente et « herchait à les faire appliquer. Pour seconder ses vues, Hervet publiait une traduction française complète, la première en date, de ces décrets, sous le titre : Le saint, sacré, universel et général concile de Trente, traduit de latin en françoys par Gentian Hervet, Rheims, 1561.

Au même temps, le cardinal de Lorraine donnait une vive impulsion à son université, qui devait avant tout combattre les nouvelles doctrines. Hervet semble avoir fait partie du corps enseignant. Mais il est dilficile de dire à quel titre. D’ailleurs il continuait inlassablement ses polémiques. En 1561 avait paru un volume de propagande calviniste intitulé : Sommaire recueil des signes sacrez, sacrifices et sacremens instituez de Dieu depuis la création du monde. On l’attribue d’ordinaire à Théodore de Bèze. Hervet y répondit par i ne Confutation d’un livre pestilent et plein d’erreurs, nommé par son auteur les signes sacrez, Reims, 1565. Il composait la même année, contre du Rozier, son Anliluigucs, c est-à-dire response aux escrils et blasphèmes de Hugues Sureau, soy disant ministre calviniste à Orléans. Le volume, en effet, est daté à la fin : de Rheims, le troisiesme de juin 1565. Mais il ne dut paraître qu’en 1567. Cette polémique, du reste, se prolongea. Mamix de SainteA Ideuonde la reprenait en 1580 par son Commentaire et illustration de iepistre missive de M. Gentian Hervet aux desvoiés de la fog. Le vieil écrivain reprit la plume et donna au public une Briefve response .le Gentian Hervet, chanoine de Reims, à un livre d’un huguenot, asseurc menteur et hypocrite, contreiahant le calholicque, Douai, 1581. En 1572, il avait traduit la

Cité de Dieu de saint Augustin et cet ouvrage eut plusieurs éditions.

Ses dernières années paraissent avoir été ass< mbries par des querelles canoniales et des dénonciations. Il existe de lui, aux Archives vaticanes, une longue lettre apologétique, adressée, en 1571, au cardinal Sirlet. Hervet se défend en particulier contre le reproche d’avoir écrit en français sur des questions de théologie. C’est peut-être la raison pour laquelle il se contenta, dans ses dernières années, de revoir ses travaux antérieurs et d’en donner de nouvelles éditions. Il travaillait à so.i Clément d’Alexandrie lorsqu’il mourut en 1584. Il fut enterré à Reims.

Nicéron, Mémoires, t. xvii, p. 102 ; t. xx, p. 108 ; Débarbouiller, dans Les hommes illustres de l’Orléanais, par Brainne, Débarbouiller et Lapierre, Orléans, 1852, p. 364 sq. ; Concilium Tridentinum, édit. Elises et Merkle, t. v, p. 566 sq.

A. HUMBERT.

    1. HESER Georges##


HESER Georges, théologien allemand, né à Weyer, au diocèse de Passau, le 26 décembre 1609, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 7 août 1625, enseigna quelque temps les belles-lettres et la philosophie, puis la controverse et l’Écriture sainte à Ingolstadt et à Munich, s’adonna spécialement à l’étude de la théologie mystique et publia d’importants ouvrages sur l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ et sur sa doctrine : Dioptra Kempensis, qua Thomas a Kempis… demonslratur verus auclor IV librorum de Imitatione Christi, Ingolstadt, 1650, œuvre de rigoureuse critique basée sur l’étude des manuscrits et des sources. Le P. Heser est le premier qui ait établi un catalogue généralement exact d’une multitude d’éditions de l’Imitation des xvie et xviie siècles et d’un grand nombre de traductions : Vita et syllabus operum omnium Thomse a Kempis ab auctore anonymo sea cosevo non longe post obitum illius conscripta, Ingolstadt, 1650 ; Paris, 1651 ; Summula apparatui Conslantini Cajetani abbalis ad Joannem Gerscn restilulum opposila, Ingolstadt, 1650. Le P. Heser ne se contenta point de revendiquer avec des arguments décisifs l’authenticité de l’Imitation en faveur de Thomas a Kempis contre les partisans de Gerson, il fit de l’ouvrage lui-même une étude philologique et littéraire : Lexicon Germanico-Thomœum, Ingolstadt, 1651 ; Obrliscus Kempensis, Munich, 1669, et surtout une étude doctrinale qui est une véritable somme de th ologie îmstique : Summa theologise mysticæ venerabili servi Dei Thomse a Kempis ex qiatuor libris de Imitation Christi, Augsbourg, 1626, plusieurs fois rcéditée même de i os jourset traduite en allemand, en espagnol et en français. Cf. Jacques Brucker, La doctrine spirituelle de l’Imitation de Jésus-t hrist, Paris, 1880. On a aussi du P. Heser plusieurs traitas spirituels tirés de la doctrine des Près de l’fe glise : Theriaca l.endæ castilatis, Munich, 1677 ; Hebdomas officiosse pietatis, Ingolstadt, 1653 ; Munich, 1699, 1714, etc. ; divers commentaires sur les psaumes de David, sur les cantiques du Bréviaire et un recueil de cas de conscience. Le P. Heser occupa pendant treize ans les grandes chaires de Bavkre et mourut à Munich le 9 mai 1686.

Sommervogel, Bibliothèque de la O de Jésus, t. IV, col. 331-336 ; Hurter, Nomenclutor, 3e édit., Inspruck, 1910, t. iv, col. 144 sq. ; de Backer, Essai sur le livre de l’Imitation, Liège, 1802.

P. Bernard.

    1. HESPELLE Augustin##


HESPELLE Augustin, né à Neuville-SaintVaast (Pas-de-Calais), le 9 décembre 1731, fut docteur de Sorbonne et chapelain des QuinzeVingts à Paris jusqu’à la Révolution. On lui doit : Le jansénisme démontré et condamné, in-12, Paris ; Le chemin du ciel ou la vie du chrétien sanctifiée par la prière, in-12, Paris, 1773 ;