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HÉNOTIQUE

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çonnant encore en rien le pti riarche de Constantinoplc, il le priait de travailler sans relâche a maintenir l’empereur clans la disposition de défendre l’orthodoxie, et de lui mander ce qu’il apprendrait concernant cette a (Ta ire.

Nous saisissons ici la véritable attitude d’Acace et tout le danger qu’elle présentait pour l’avenir des relations de l’Église d’Orient avec Rome.

Le C novembre 482, Simplicius se plaint de nouveau à Acace du silence gardé par lui au sujet du siège d’Alexandrie. Les efforts tentés contre cette Église, disait le pape, ne lui permettaient point de repos : cogilationum /crias non habemus, et il pensait sans cesse au compte qu’il devrait en rendre à Dieu. Epist., xviii, dans Mansi, t. vii, col. 995.

Bien loin de satisfaire aux désirs et aux ordres du pape, Acace s’était concerté avec Pierre Monge sur un édit religieux qui devait résumer ce qu’il y avait de commun dans toutes les confessions, et il l’avait fait sanctionner par le complaisant empereur sous le nom d’Hénotique ou formule d’union.

II. La formule de l’Hénotique. — C’est une lettre adressée, au nom de l’empereur Zenon, aux évêques, aux clercs, aux moines et aux peuples d’Alexandrie, de l’Egypte, de la Libye et de la Pentapolc. Mais, remarque Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, a. 24, Venise, 1732, t. xvi, p. 327, « elle ne parle qu’à ceux qui étaient séparés de l’Église, c’est-à-dire aux acéphales ou demi-eutychiens. » Après y avoir protesté de son zèle pour la foi et des efforts qu’il avait faits pour réunir tous les chrétiens dans une même communion, Zenon dit que des archimandrites, des ermites et d’autres personnes vénérables l’ont supplié d’essayer une nouvelle tentative dans ce but. Tillemont, toc. cit., pense que ces instigateurs étaient sans doute les envoyés de Pierre Monge. L’empereur déclare ensuite, au nom de toutes les Églises ( « qui ne l’en avouaient nullement » , note en passant Tillemont), qu’il n’y avait point d’autre définition de foi reçue ou à recevoir que celle des Pères de Nicée, confirmée par ceux de Constantinople ; que si quelqu’un en recevait une autre, il le regardait comme séparé et ennemi de l’Église. » On pouvait dire en un véritable sens, écrit Tillemont, loz. cit., que l’Église ne recevait point d’autre symbole que celui de Nicée. Mais on ne pouvait pas dire qu’elle ne reçût point d’autre définition de foi, sans rejeter celle du concile de Chalcédoine. Néanmoins, Zenon rejette encore plus ouvertement ce concile, lorsqu’il a la témérité de prononcer un anathème à quiconque tiendra ou aura tenu rien de plus que ce qui est dans son Hénotique, en quelque temps et en quelque lieu que ce soit, soit à Ch ikédoine, soi. en quelque autre concile. » Du reste, les contradictions et les incohérences sont nombreuses. En même temps qu’il rejette toute définition de foi autre que celle de Nicée-Constantinople, l’empereur-théologien reçoit les douze chapitres ou anathématismes de saint Cyrille d’lexandrie. « Il traite de saints et de véritables disciples des Pères de Nicée ceux qui se sont assemblés à Éphèse pour condamner non seulement Nestorius, mais encore ceux qui se sont engagés depuis dans sen erreur, c’est-à-dire qu’il approuve tous les deux conciles d’Ephèse, le faux comme le véritable… Il veut néanmoins qu’on anathématise Eutychès, et qu’on reconnaisse que Jésus-Christ s’est véritablement incarné de la sainte Vierge, Mère de Dieu, sans confusion, réellement et non en fantôme ; qu’il nous est consubstantiel selon son humanité. Mais hors l’anathème d’Eutychès, dont la plupart des eulychiens ne faisaient pas de difficulté, il ne dit rien en cela qui ne fût presque aussi positivement dans la circulaire de Basilisque, et ce sont des choses que les catholiques et les hérétiques avouaient

également. » Tillemont, op. cit., p. 327-328. Quant aux deux natures, l’expression même est soigneusement évitée.

Tillemont, qui a parfaitement analysé l’Hénotique, conclut en ces termes : « C’est après avoir ainsi renversé la foi de l’Église, qu’il (Zenon) exhorte les eulychiens à rentrer dans sa communion, comme si la confusion faisait l’unité de l’Église, et qu’il fallût y rappeler les hérétiques, non pour les convertir en leur faisant quitter leurs erreurs, mais pour pervertir plus aisément les catholiques par le commerce qu’ils auraient ensemble… Il s’imaginait vainement pouvoir gagner les hérétiques en supprimant la vérité. » Tillemont, loc. cit.

Cette rapide analyse et ces quelques remarques faciliteront la compréhension du texte de l’Hénotique, dont nous donnons ci-après l’original grec, tel qu’il nous a été conservé par l’historien Évagre, H. E., 1. III, c. xiv, P. G., t. lxxxvi, col. 2620-2625, avec la traduction latine de Henri de Valois qui l’accompagne dans l’édition de Migne.

AÛTOxpaTtop "Kaïo-ap Zr r Imperator Csesar Flavius

vuv, gùaEëT|Ç, vixy|TT|ç, TpoZeno, pius, victor, trium 7taioû"/oç> Ltéyto-Toç, àeiué- phator, maximus, semper

êauToç, Avyovo-Toc, xoïç xoaà Augustus, reverendissimis’AXe^âvfipeiav xai Ai’yuTrrov episcopis et clericis ac mona xai Atëu7)V xai LTsvTàiroXiv chis et populis, per Alexan EÛXaêsaTaTOtç è7rt<r/.Ô71O’. ; xai driam et per TEgyptum et

x>.ï]pixot ; xai jj.ova-/oïç xai Libyam ac Pentapolim con »

Xomhç. stitutis.’Ap-/r|V xai miaracriv, SjCum initium et confirma vajxiv te xai oitXov àxaxationem, vim et scutum inex [lâjjyjTOV tf| ; T|ij.5Tépa ; eïôoteç pugnabile imperii nostri esse

fSauiÀEt’a ; Tr, v u.ovr|v opôV’**l intelligamus solam rectam ac

ccXy|81vy|V 7r : ariv, ^v-eva Scà veram fidem, quam trecenti

tt, ; 6sia ; Èiriçoirr^Eto ; èÇetÉ- quidem et octodecim sancti

ôsvto (jièv o’t èv Nixac’a auvPatres, Nicseæ congregati.di aÔpOKTÔévTE ; Tiï)’àycoi IlaTÉ- vina inspiratione exposue psç, Èêsêaûixrav Se xai o’t runt, centum vero et quin Èv Ka>v<TTavTtvou7cdÀEc pv’, quaginta itidem sancti Pa ôu.otwç à’ytot HaTÉpEÇ q-uveXtrès Constantinopoli collecti

Oovts ;, vuxxiop te xai xaO’confirmarunt, diu noctuque,

Ti|j.Épav, 7râ<T7] upodEj/r, omni studio ac diligentia et

(Henri de Valois propos dé legibus nostris id agimus

lire plutôt upoiro/rj, note 89, (une traduction plus an P. G., col. 2621) xai ffftouSrj cienne, conservée par Libe xai vri[j.oi ; X£ypr|[j.E6a, 7tXr, 6jratus, Breviarium, c. xviii,

vesôai Sl’aÙTije tï|V a7tavTaprésente ainsi ce passage :

XÔoi âyt’av to-j ©eo’j xa60Noctibus ac diebus ora Xty.7)v xa : àitoa"toXtX7)V’Extione et studio et legibus

xX-/)aïav, vî"|V a<p8apTov xai nitimur), ut ubique loco àT£).EJTrjTov |xr)TÉpa Ttôv ï, |j.erumsanctacatholica et apo TÉpwv o-y.rjTTTpwv, Etpr, v/) -te stolica Dei Ecclesia, quæ in xai r/j uspi 0EoO ôtxo’voia corrupta atque immortalis

tou ; euo£@eïç Xaou ; StauÉvovest mater sceptrorum nos toc ;, E-JîipoaSÉxTo-j ; -ràç JTtjp trorum, per illam quam dixi

xr, ; r, (j.ETÉpa ? Bao-tAEt’aç ixefidem multiplicetur : utque

TEi’a ; Ttpoa|iÉp£iv, o-ùv toi ; pii populi, in pace et in ea

8îo : piX£aTS(Toiç ÈTtc(ixÔ7ro r. ; xai qurc circa Deum est concor 6Eoo-Egôo-TdtTOiçx), y)pixoï ;, /.ai dia persévérantes, una cum

àpytp.avSptTatç xai u.ovâ*o-jDeo charissimis episcopis, et

o-t. Toû yàp (XEyâXou ©eov religiosissimis clericis, et ar xa’t YJcoxïjpo ; f, |x, (ôv Tria-oû chimandritis et monachis,

Xpio-roj, toj Èx xï) ; âyîa ; acceptas Deo preces offerant

llapûévov xai Beoxoxov Maproimp ionostro. Quamdiu

pîaç o-ap/f.>0ÉvTo ; xai te/QÉvenim m ;.gnus Deus et Serva toç, tï]V Èx o-’jfjepojvt’aç ôo^otor ester Jésus Christus, qui

Xoyt’av te xai Xaxpsiav r, [j.ûv ex sancta Virgine ac Dei

ÊirocivoûvToç xai Éxotjvwç SsvoGénitrice Maria incarnatus

(j.évo-j, rà [j.Èv Tfiiv nôXe|J.((dV et natus est, concinentem

âxTp16vîo-ETat xai èÇotXetçB^- omnium nostrum glorifica o-£Ta ; y£vr|’iziviiç 6è xbv tionem cultumque approba oîxeïov -JTtoxXivoCio-iv aù/Éva verit et bénigne susceperit,

Tojï l ij.£T£p( ; jjj.£Tà0EÔv xpaTEi - oinnes quidem hostes conte EÎpr, vr) ôÉ, xai Ta ex TajTr)ç rentur ac delebuntur : uni àyaOi, àépuv te £Jxoao-i’a. versse autem gentes nostra ;

xai tïôv xapirwv E-J^opta, xai quæ secundum Deum est po Ta àXXa 8è Ta Xuo-iTeXoijVTa testati colla submittent :

toîç àvOpoiiToi ; çiXoTtjj.Tjft^o-EPax denique, et quae ex pace

Tai. proveniunt bona, cæli tem-