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HARNEY — HARPHIUS

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attaquée. Harney répondit d’abord de vive voix en trois discours prononcés en 1663 devant l’université de Louvain, puis par écrit : Epistola apologetica ad / ;. A. 1’- F. Petrum de Alva et Asturga… de secunda editione (1662) ejus Nodi indissolubilis, et publieatione libelli, cui tituhim jecit : Cerlum quid…, Bruxelles, 1664. On a aussi de lui : Bidionabilis obedientia catholicorum Belgii quod leeticjnem Scripturse sacrse in lingiia vulgari, Anvers, 1686 ; c’est la traduction latine de l’ouvrage écrit en flamand et dirigé contre Antoine Arnauld. Voir Scriptores ord. præd., xviii ssec, p. i I. Comme régent des études au collège de Louvain, Harney fit soutenir un grand nombre de thèses théologiques, dont la liste se trouve dans les Scriptores ord. prœd., p. 45 sq.

Coulon, Scriptores ord. præd., Paris, 1910, fasc. l, p. 42-48.

R. Coulon.

HARPHIUS est le nom latinisé sous lequel est le plus ordinairement cité Henri Herp, frère mineur observant de la province de Cologne. Sbaraglia a voulu que ce nom fût symbolique et signifiât joueur de harpe, parce qu’à la fin d’une édition de sa Théologie mystique il est appelé Citharedus ; d’autres ont prétendu qu’il indiquait son pays d’origine, soit Erp en Brabant, soit Erps près de Louvain ; toutefois comme lui-même s’est nommé Henri Herp, sur le seul de ses ouvrages imprimé de son vivant, il semble plus logique d’y voir son nom de famille. En 1445, on le trouve à Delft, en Hollande, puis à Gouda, comme recteur et prédicateur très goûté des « Frères de la vie commune » , institués vers la fin du siècle précédent par Gérard de Groote. Au cours d’un pèlerinage qu’il fit à Rome en 1450, Herp revêtit l’habit des frères mineurs au couvent de l’Ara cœli. Vingt ans plus tard on le retrouve vicaire de la province des observants de Cologne (1470-1473), et le temps de sa charge expiré, on l’envoya avec la charge de gardien au couvent de Malines, où il mourut en 1477. « Le « bon Harphius » , ainsi l’appelle Bossuet, fut un des mystiques les plus appréciés au cours du xvie siècle, comme le prouvent les nombreuses éditions et traductions de ses ouvrages, mais cette vogue passa vite, car le même auteur de l’Instruction sur les étals d’oraison ne manquait pas de dire : « Qui connaît maintenant Harphius ou Rusbroc lui-même ? » Il avait cependant été mis par le cardinal Bona au nombre des maîtres les plus instruits dans la vie spirituelle. Ce n’est donc point, ainsi que le remarque Bossuet, que la doctrine de ses livres soit mauvaise, mais à cause des exagérations dont ils sont remplis et de leur obscurité. C’est ainsi que l’on explique la condamnation de la Theologia wystica, composée avec ses écrits, dont il nous reste à parler. Le seul qu’il ait publié lui-même est le Spéculum aureum preceptorum Dei jratris Henrici Herp, per modum sermonum ad instruclioncm tam confessorum quam prædicatorum, in-fol., Maycnce, 1474 ; puis Nuremberg, 1478 et 1481 ; Bâle, 1496 ; Strasbourg 1486, 1520 ; Heidelberg, 1520. Après sa mort on publia un autre volume de Sermones de tempore et de sanctis. de Iribus parlibus pœnitenliæ, de triplici adventu Christi, in-4°, Nuremberg, 1481 ; Spire, 1484 ; Haguenau, 1509. Les autres ouvrages d’Harphius furent écrits en langue ulgaire et on édita dans cette langue : Dits die groote en nieuwe spieghel der volcomenheii, in-8°, Anvers, 1501, 1502, 1512 ; modernisé et réédité parle P. Adrien de Malines, Dcn spieghel der volmæctheid, in-8°, Louvain, 1551. Cet ouvrage traduit en italien parut d’abord sous le titre de Libro de la perjectione humana thesoro elerno sopra tutti altri thesori, in-8°, Venue, 1522, puis de nouveau, par les soins du P. Benoît Osanna, char treux de Mantoue, sous celui de Specchio délia perfettione humana, opéra devetissimae necessaria ad ogni fuit l christiano, in-8°, ibid., 1546. Une traduction latine. Spéculum perfeclionis, in-8°, avait déjà paru au même

lieu, 152-1 ; il s’en trouve aussi une version allemande du P. Anselme Holmann. Harphius avait composé le Miroir de lu perfection pour une pieuse veuve, sa pénitente, Mire spirituelle du couvent de Malines, écrit le P. Dirks ; ce qui est en opposition avec le dire de YYadding, qui rapporte que notre auteur aurait composé sa Theologia mystica sur le mont Alverne. Le Spéculum perfectionis est l’original du Directorium aureum contemplativorum, ex vulgari teutonico in latinum versum per Petrum Blomevennam, in-8°, Cologne, 1513 ; le traducteur, chartreux de Leyde, ajouta d’autres opuscules : Accedunt ejusdem Herp Colluliones très pro cupientibus ad christianæ religionis normam peroenire. Traclatulus de effusione cordis. Modus legendi rosarium Virginis Marias. Remédia contra distraction.es. On en trouve aussi une édition d’Anvers, 1513, et une de Paris, s. d. Le P. Blomevenna revit et améliora sa traduction et la republia, Cologne, 1527 ; Anvers, 1586 ; une édition incomplète, Cologne, 1604. Le Directoire d, s contemplatifs parut à Paris, 1549-1552 et depuis. En 1538, le P. Bruno Loher, procureur de la chartreuse de Cologne, recueillit en un seul volume les divers traites mystiques, imprimés ou inédits du P. Herp et les publia sous ce titre : Theologiæ myslicie D. Henrici Harplui theologi erudiliss. juxta ac rerum divinarum conteml )latoris profundissimi, cum speculativæ, tum adfectivæ, quæ non tantum lectione juvatur, quam animi puritate, exercilioque obtinetur amoris, libri 1res, in-fol., Cologne, 1538, 1545 ; la 3e édition revue et corrigée, ibid., 155(5, fut dédiée par le traducteur Celeberrimo Palri ac domino D. Ignalio, instituteur de la Compagnie de Jésus. La théologie mystique fut insérée dans les Appendices de l’Index publié par le concile de Trente, si elle n’était conforme à l’édition corrigée de Rome. 1586. Elle reparut ainsi expurgée à Brescia, 1601 ; Cologne, 1604, 1611, 1645, et fut traduite en français par le P. Jean de Machault, jésuite, qui la publia sous, le nom du sieur de La Motte Romancourt, in-4°, Paris, 1617. Cet ouvrage est divisé en trois livres : le I er, intitulé : Epithalamium, est une explication du Cantique ;, le IIe n’est autre que le Directorium contemplativorum. qui dans les éditions autorisées est précédé d’une introduction du dominicain Pierre-Paul Philippi ; le IIIe ; t pour titre : Eden, hoc est paradisus contemplativorum^ et renferme cinq opuscules différents, dont un, ’Explanalio succincta et perspicua novem rupium, per novem verse salutis et abnegationis suiipsius gradus, fut réédité par Surius, Cologne, 1615, comme commentaire au traité des neuf rochers, attribué au B. Henri Suso, mais qui appartient à Kulman Merswin, un des membres du groupe de mystiques allemands du xive siècle, connus sous le nom d’Amis de Dieu, GcLtesfreunde. En 1598 parut à Paris un Index expurgutorius theologiæ mijslicæ ad exemplar eorumdem libn>rum Romæ impressorum, colleclus opéra carihusiaiia fomiliæ, in-8°. Quoique le chapitre général des frères mineurs, réuni à Tolède en 1633, eût ordonné que dans chaque couvent on fît des conférences de théologie mystique, en prenant Harphius comme auteur, ses écrits, comme ceux de Ruysbroecke, son maître, bien qu’ils « ne soient méprisables » , au dire de Bossuet. furent abandonnés et « ils demeurent presque inconnus dans des coins de bibliothèques. »

Wadding, Sbaraglia, Scriptores ordinis minorant. Rome, 1806 ; la nouvelle édition, ibid., 1908, renferme de plus exactes indications bibliographiques ; Antoine Possevin, S. J., dans son Apparatus sacer, Venise, 1603, t. i, p. 728, fait un bel éloge d’Harphius, reproduit par Wadding ; Moréri, Dictionnaire historique, à Henri Harphius, où il cite longuement Poiret, Lettre sur les auteurs mystiques ; P. Servais Dirks, Histoire littéraire et bibliographique des frères mineurs de V’observance en Belgique, Anvers, 1885, p. 7-1 1 : Kirehenïexikon, t. v, col. 1707 ; Biographie national Belgique, t. îx, p. 278-284 ; P. Patrice SchUiyer, Beitràg,