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HAGER — HAINE


Mosani Yindicias, in-4°, Mayence, 1622. Il composa ensuite, pour éclairer et ramener les prolestants de bonne foi, un exposé méthodique avec une brève et saisissante réfutation des principales erreurs luthériennes : Kleiner Wegweiser zum wahrcn Glauben, Aschalïenbourg, 1625, aussitôt répandu dans toute l’Allemagne. Bientôt parut le traité qui a fait la gloire du P. Hager et qui émut profondément les théologiens protestants, la Collatio Confessionis Augustanæ et cccumenici concilii Tridentini cum Verbo Dei, Wurzbourg, 1627, qui fut l’objet d’une discussion publique sous la présidence de Jean Major à l’Académie d’Iéna. Cf. D. Joh. Conr. Dannhawerus, Dispulalioncs theologicic, Leipzig, 1707. C’est pour réfuter cet ouvrage que Hulsemann composa son Manuale Confessionis Augustanæ, Wittemberg, 1631. Le P. Hager mourut à "Wurzbourg le 9 mars 1629. Le Manuale de Hulsenniann, dont les éditions se multipliaient rapidement, resta sans réponse. La Collatio Confessionis Augustanæ est le premier ouvrage où se dessine le plan d’une théologie symbolique : Moehler n’a fait qu’en développer magnifiquement les grandes lignes avec toutes les ressources de son savoir et de son génie.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. IV, col. 19-20 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1907, t. iii, col. 739 ; A. Ruland, Séries et vitæ pro/essorum SS. Iheologiæ qui W’irccburgi docuerunt, Wurzbourg, 1834, 1>. 56 ; B Duhr, Geschichte der Jesuiten in den Làndern deutseher Zunge, l 7 ribourg-en-13risgau, 1913, t. ii, p. 145 ; t. H b, p. 307.

P. Bernard.

    1. HAIDELBERG Georges##


HAIDELBERG Georges, eontroveïsiste allemand, « é à Sipplingen, en Souabe, le 9 mars 1621, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1640, et devint professeur de philosophie à l’université d’Ingolstadt, où il publia ses premiers écrits : Quæstioncs seleclæ ex omni philosophia, Ingolstadt, 1657 ; De tribus mentis operalionibus, Munich, 1661. Nommé prédicateur à la cathédrale d’Augsbourg, fonction qu’il remplit avec succès pendant quatorze ans, il entra résolument dans le domaine de la controverse et révéla dès l’abord une grande puissance de dialectique et une sûreté d’information qui le rendirent redoutable dans les discussions publiques. Son ouvrage : Aile und neue Predicanten, Francfort-sur-le-Mein, 1674, fit ressortir avec une évidence qui ramena bien des réformes à la vérité catholique, les incohérences et les contra fictions perpétuelles des docteurs rrotestants. Pris à partie dans une série de brochures et de pamphlets par les théologiens de la Réforme, Jean-Frédéric Mayer, Georges Lani, Gaspar Hoffmann, etc., il répondit avec beaucoup d’humour aux attaques personnelles qu’il dédaignait, et avec une haute autorité doctrinale aux calomnies qui atteignaient la religion catholique. Il publia coup sur coup une suite d’ouvrages de controverse qui ont rendu son nom justement célèbre : Lutherischer Parallel-Catechismus, in-4°, Augsbourg, 1676 ; Georgius Anlilani wider Georgium Lani, in-4°, ibid., 1676 ; Aufrichlige Eroerterung eines so genannlen aufrichligen Bedencken ueber ein jungslhin in den Tnick gegebenen Tractât, in-4°, ibid., 1677 ; Hojfminnus seminiverbius, in-4°, ibid., 1677 ; Vngewiste Ungewissheit Lutherischer Rechlfertigung und Seligkeit, in-8°, Ellwangen, 1680 ; Posteriora pejora prioribus, dus ist : Immerzu uebler gegruendeles Lutherlum, in-8°, ibid., 1682. Le P. Haidelberg mourut à Ellwangen, le 31 décembre 1683, après une vie toute de labeur et d’édification.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iv, col. 21-22 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1910, t. iv, col. 396 ; Fr. Vcith, Bibliotheca augustana, Augsbourg, 1885, t. x, p. 36 sq. ; Jôclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon, Leipzig, 1750, t. il, col. 1652.

P. Bernard.

    1. HAIDEN Jean##


HAIDEN Jean, jésuite autrichien, né à Hradisch (Moravie) le 23 décembre 1716, admis au noviciat le 30 octobre 1736, enseigna les humanités à Prague et se livra spécialement à l’étude de la littérature ecclésiastique des premiers siècles. Sa dissertation De therapeulis Philonis Judœi, Prague, 1656, le mit au premier rang des maîtres de la critique en ce temps. Cf. Zaccaria, Disciplina populi Dei, Venise, 1782. Chargé pendant onze ans de l’enseignement de l’histoire ecclésiastique à l’université de Prague, il publia d’importantes études de chronologie : Animadversiones crilicæ in chronologiam, Prague, 1760 ; Exercitationcs chronologicæ de tribus præcipuis annis Christi, nali, baptizati, emorienlis, ad calculum Joannis Kepleri, ibid., 1760. Ses travaux les plus remarquables ont trait à l’histoire du dogme : De instilulo Ecclesiæ infantibus mox cum baplismo conferendi sacramenta confirmationis et eucharistiæ, ibid., 1659, dissertation insérée au t. x, du Thésaurus theologiæ de Zaccaria, p. 217-242 ; Decretum Eugenii IV pro Armenis num lanquampars synodi cecumenicæ Florentinæ sit omnino respiciendum, in-4°, ibid., 1659 ; Omoousion an ex sententia Prudenlii Marani iccle negetur in concilio Anliocheno, in-4°, ibid., 1760. Après la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773, le P. Haiden devint membre du consistoire royal de Prague et directeur des études de séminaire à Kœniggratz. La date de sa mort est incertaine.

Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. iv, col. 23-25 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1912, t. v, col. 399.

P. Bernard.

HAINE — I. De la haine en général. II. De la haine envers Dieu, envers le prochain, envers soi-même.

I. De la haine en général.

Notion et caractère moral. Le bien nous plaît et nous convient. Notre volonté se porte naturellement vers lui ; elle le désire, en jouit ou le regrette selon qu’il lui est présenté comme possible, comme présent ou comme passé. Par contre, le mal nous déplaît et nous rebute. Notre volonté s’en détourne quand elle le rencontre. Elle le redoute lorsqu’elle en est menacée, en souffre lorsqu’il arrive, se réjouit lorsqu’il est évité ou passé. Le mouvement de la volonté vers le bien, c’est l’amour ; l’aversion qu’elle éprouve pour le mal, c’est la haine.

Le caractère moral de la haine dépend de la nature même de ce qui est haï. Si c’est un mal véritable, comme le péché, l’injustice ou le crime, la haine est de soi juste et honnête. Si c’est un bien, comme la justice, la vérité, la vertu, la haine est coupable parce que le bien doit être aimé et non haï.

De la haine du mal à la haine des personnes qui en sont la cause ou l’occasion, le passage est facile. Celle-ci se rencontre à des degrés divers : tantôt faible et à peine remarquée, tantôt violente et exaltée ; mais toujours elle tend à se traduire par des actes capables de nuire au prochain détesté, ou tout au moins par le désir de lui causer du tort ou de le voir souffrir. Ainsi, par sa nature même comme par le caractère des actes qu’elle inspire, la haine est en opposition avec le précepte de la charité qui nous oblige d’aimer noire prochain et nous défend de lui faire aucun tort. L’importance du mal fait ou souhaité est une des données qui permettront d’apprécier le degré de culpabilité de la haine.

II. DE LA HAINE ENVERS DIEU, ENVERS LE PROCHAIN,

envers soi-même. — 1° Envers Dieu. — 1. Possibilité.

— Il semble que Dieu, qui est par essence le bien infiniment aimable et désirable, ne puisse être un objet de haine. Il ne peut, il est vrai, être haï de qui le voit en lui-même dans la vision béatifique, parce que l’infinie bonté ne peut pas ne pas être aimée de qui la contemple. Mais sur terre nous ne connaissons Dieu que per spéculum et in œnigmale, à travers les créatures et