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HAGEMAN — HAGER


dignitaies illustres, et une dissertation, De ordinibus miliiaribus, præcipue de equitibus Rhodiis, hodie Melilensibus, Templariis et Teutonicis.

Walch, Bibliotheca Iheologica, in-8°, Iéna, 1757, t. ii, p. 276, 326 ; Ziegelbauer, Historia rei literariæ ordinis S.Benedicti, t. iv, p. 249, 265. 383 ; (dom François), Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, t. i, p. 452 ; Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 713.

B. Heurtebize.

HAGEN ou HAGHEN Jean (de Indagine) naquit à Hadderdop, près de Stadthaghen, en 1415, de la famille des marquis de Hagen, dans la Saxe. A l’âge de vingt-cinq ans, il entra à la chartreuse d’Erfurth et prit l’habit le 25 janvier 1440. Il a raconté lui-même que l’on retarda quelque temps son entrée au noviciat, afin de lui donner la faculté de se faire recevoir docteur en l’un et l’autre droit, mais, par un motif surnaturel, il refusa cet honneur. Admis à la profession et aux ordres sacrés, il demeura longtemps simple religieux dans une cellule de cloître, où il put satisfaire largement ses goûts pour l’étude. En dehors des heures destinées par le règlement aux offices et aux autres exercices réguliers, il consacrait à l’étude presque tout le temps qui lui restait. Il dormait peu, et, pour prolonger ses veilles, il était obligé de suppléer au défaut d’huile et de chandelles, qu’on ne lui fournissait pas suffisamment à cause de la pauvreté du couvent, par le jus de la soupe et des autres aliments quotidiens. Aussi ses manuscrits portaient les marques de cette ingénieuse industrie. Il fut successivement prieur des chartreuses d’Erfurth, d’Eisenach, au diocèse de Mayence, de Stettin, dans la Poméranie, et de Francfort-sur-1’Oder. Sa grande vertu et son vaste savoir lui attirèrent l’estime et la confiance des princes et des prélats d’Allemagne. Il mourut le 19 avril 1475 dans la chartreuse d’Erfurth, en laissant la réputation d’une grande sainteté. Le catalogue de ses écrits est très long, car numériquement aucun chartreux n’a composé autant de livres que lui. Trithème, son ami, donne les titres de soixante ouvrages, qu’il avait vus, et termine sa liste en disant que dom Hagen avait encore écrit un nombre considérable de commentaires sur l’Écriture, de traités et de consultations en réponse aux cas et aux difficultés qu’on lui proposait. Le P. Possevin, suivi par le chartreux Petrejus, énumère jusqu’à 433 livres ou traités ; Morozzo en compte 492, et un autre bibliographe donne le chiffre de 500 titres. Sans entrer dans les détails, nous dirons que dom Hagen a composé des commentaires sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, selon les quatre sens reçus dans l’Église, et plusieurs traités complémentaires de ses travaux sur l’Écriture sainte. Il a écrit plus de cent vingt traités de théologie dogmatique et morale, ainsi que plusieurs apologies de la foi et réfutations des erreurs des païens, des juifs, et surtout des hussites, des flagellants et des autres hérétiques de son temps. Il a laissé des traités sur le symbole des apôtres, l’oraison dominicale et l’Ave Maria, sur la noblesse et la grâce de Jésus-Christ, sur la Passion, sur la très sainte Vierge Marie, sur les devoirs des chrétiens vivant dans le siècle. Il a écrit aussi un traité concernant le pape, les cardinaux et les évoques, et les bibliographes ajoutent que c’est un bon traité. Il écrivit également sur les devoirs et les droits des chanoines, des curés, des prédicateurs et des clercs. Il composa des messes, et il expliqua l’office de la messe et résolut les questions relatives au saint sacrifice. Plus de quarante de ses écrits s’occupent de la vie religieuse en général, et vingt-cinq de l’ordre des chartreux. On a compté plus de soixante-dix traités spirituels, beaucoup de sermons, une chronique générale depuis la création du monde jusqu’à 1471, une autre plus abrégée, et une troisième très courte, plusieurs traités sur diverses branches de l’érudition ecclésiastique et un recueil

de lettres. Autrefois, le grand-duc de Toscane, Léopold II, possédait les manuscrits de dom Hagen de Indagine. Il est probable que ces trésors ont suivi dans l’exil leur illustre propriétaire. Il y a des bibliothèques publiques et privées où l’on trouve quelques copies de ses traités et même quelques-uns de ses commentaires sur l’Écriture. Cf. Migne, Diclionn. des manuscrits, 1. 1, col. 237 ; t. ii, col. 170, n. 169 ; col. 172, n. 729 ; col. 16, n. 74 ; L. Rosenthal, Bibliotheca cartusiana, n. 711-712.

On a imprimé les opuscules suivants de dom Hagen : 1° Tractatus de diversis gravaminibus religiosorum, in-4°, s. 1. n. d. Cf. Hain, n. 9169 ; Panzer, t. ix, p. 178, n. 175 ; 2° De perfectionne et exerciliis sacri carlusiensis ordinis, libri duo, in-12, Cologne, 1606 et 1609 ; Lyon, 1643 ; 3° Declaralio religiosi patris Johannis Haghen carthusiensis super indulgentiis bullaz Boni/acii papas de festo Visilationis gloriosse Virginis Maria*, publiée par Martène et Durand, Veterurn scriptorum ampliss. collectio, 1. 1, col. 1379-1380, et par le chartreux Tromby, Histoire des chartreux, t. ix, p. xix-xx ; 4° selon dom Théodore Petrejus, on a publié, à Ingolstadt, une traduction allemande du traité : De concilio generali, qualiler errare possil, et quo pacto circa schisma habere se oporleal. Cf. Bibliotheca cartusiana, Cologne, 1609, p. 190, note marginale. Il paraît que l’auteur n’avait pas suivi l’opinion des théologiens allemands, ses contemporains, au sujet de la suprématie du concile sur le pape, puisque l’on trouve parmi ses traités apologétiques le titre d’un livre contre un célèbre prédicateur franciscain qui, dans ses sermons, ne s’exprimait pas assez exactement au sujet de l’autorité ecclésiastique ; mais après avoir été averti par le zélé solitaire, il se corrigea et rétracta ses erreurs. Il convient de rappeler que le Saint-Siège, en condamnant les ouvrages d’un auteur homonyme, Jean Havers de Indagine, a expressément déclaré qu’il n’entendait pas confondre cet écrivain avec le théologien chartreux. Cf. Reusch, Der Index der verbolenen Bûcher, Bonn, 1883, t. i, p. 280.

Une autobiographie de dom Hagen a été publiée dans les Ephemerides ordinis carlusiensis de dom Léon le "Vasseur, t. i, p. 463-496. Voir aussi Trithemius, De scriptoribus ecclesiasticis ; Théoph. Raynaud, Trinitas patriarcharum ; Petrejus, Bibliotheca cartusiana ; Morozzo, Theatrum chronol. S. ord. cartus., Tromby, etc.

S. Autore.

    1. HAGER Baitasar##


HAGER Baitasar, controversiste allemand, né en Souabe, à Ueberlingen, en 1572, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 14 août 1593, enseigna les humanités et la philosophie. Il a laissé une Theoria de fossilibus, Wurzbourg, 1593, dont les idées hardies pour l’époque lui avaient valu alors une grande réputation de science. Devenu recteur des collèges de Mayence, en 1611, d’Heiligenstadt, de Wurzbourg, en 1624, il se dévoua avec un zèle touchant au soin des malades et des pauvres pendant les troubles causés dans le Palatinat par la guerre de Trente ans et consacra tous les loisirs que lui laissait sa charge à défendre la foi catholique contre les attaques des écrivains et des pasteurs protestants. Son Catholisch Jubelpredig, publié à Mayence en 1618, à l’occasion des fêtes célébrées par les luthériens pour le premier centenaire du protestantisme, provoqua de vives polémiques sur les points fondamentaux de la religion réformée, notamment sur le culte des images. Cf. Abraham Scuitetus, Sermo de imaginibus idololatricis, Francfortsur-le-Mein, 1620. Le P. Hager défendit la vérité catholique contre les attaques de Scultetus et de Mesanus dans deux ouvrages fort estimés et qui parurent clore le débat : Widerlegung des kurtzen aber nicht schriiflmœssigen Berichts Abrahami Sculteti von der vermeinten Goetzen Bildern, in-4°, Mayence, 1622 ; Rettung der Ehre Gottes in Verehrung der Bilder wider Theophili