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HABACUC (LIVRE D’) — HABERT


F. Vigoureux, Manuel biblique, 12e édit., Paris, 1906, t. îi, p. 823-82-1 ; E. Philippe, art. Habacuc, dans le Dictionnaire de la Bible, t. iii, col. 373-381 ; R. Comely, Introductio specialis, Paris, 1897, t. ii, p. 577-583 ; S. R. Driver, Introduction to Vie literatur of the Old Testament, Edimbourg, i s’.iT, p. 337-340 ; trad. allemande de Rothstein, Einleitung in die Litleratur des Allen Testaments, Berlin, 1896, p. 360365 ; C. H. Cornill, Einleitung in das A. T., 3e édit., Fribourgen-Brisgau et Leipzig, 1896, p. 194-196 ; G. Wildebocr, Die Literatur des Allen Testaments, 2° édit., Gœttingue, 1905, p. 224-228 ; H. L. Strack, Einleitung in das A. T., Munich, 1906, p. 117-118 ; F. Gigot, Spécial introduction, New-York, Cincinnati, Chicago, 1906, t. ii, p. 432-438 ; L. Gautier, Introduction à l’Ancien Testament, 2e édit., Lausanne, 1914, p. 510-515 ; Firmin Nicolardot, La composition du livre d’Habacuc, Paris, 1908 ; A. Van Iloonacker, Les douze petits prophètes, Paris, 1908, p. 452-460 ; Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. v, col. 1405-1406 ; Realencyclopàdie fur protestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1899, t. vii, p. 278-280 ; Diclionaru o/ the Bible, Edimbourg, 1899, t. il, p. 269-273 ; Encyclopàdia biblica, Londres, 1901, t. il, col. 1921-1928 ; The Exposilor, Londres, 1902, t. i, p. 388-400 ; Jewish encyclopa’dia, NewYork, 1904, t. vi, p. 117 sq. ; Jeioish quarterlg review, octobre 1907, p. 3-30 ; The catholic encyclopedia, NewYork, 1910, t. vii, p. 97-99 ; K. Budde, Die Bûcher Habakkuk und Sephanja, dans Studien und Kriliken, 1893, p. 383 sq. ; J. Rothstein. Ueber Habakuk, ibid.. 1894, p. 51 sq. ; F. E. Peiser, Der Prophet Habakuk, dans Mitteilungen der Vorderasiatisclie Gesellschall, 1903, 1. 1 ; J. Touzard, L’âme juive pendant la période persane, dans la Revue biblique, 1917, p. 61-64.

L. Bigot.

t. HABERT isaac appartenait à une famille berrichonne qui s’était fait un nom dans les lettres. Son grand-père Pierre avait été, suivant La Croix du Maine, l’un des « excellents écrivains » de son temps. Son père, Isaac, valet de chambre de Henri III, avait publié de nombreux poèmes philosophiques. Sa tante, Suzanne, dame Des Jardins, mit au jour, elle aussi, plusieurs recueils de poésies. Il dut naître aux environs de 1600. Dès 1023, il fit paraître, sous le titre de Pietas regia, un volume de vers latins, du reste insignifiants, dédiés à Richelieu. Il s’y donne déjà le titre de bachelier de Sorbonne. En 1626, il était reçu docteur de la faculté de théologie. Il prenait part aux affaires qu’on y traitait. C’est ainsi qu’il fut mêlé à la condamnation de la Somme de théologie du P. Garasse. Il fit partie, avec Filesac et Hardivillier, plus tard archevêque de Bourges, du groupe des vingt-neuf docteurs séculiers, qui réclamaient du parlement confirmation et application des anciens arrêts, en vertu desquels chaque maison de mendiants ne pouvait envoyer que deux docteurs aux assemblées de la faculté quillet 1626). De même, il fut, en 1632, l’un des approbateurs de l’ouvrage du P. Gibieuf, de l’Oratoire, De libcrlale Dei et creaturse, qui était dirigé contre Molina et qui devait susciter une vive polémique. En 1637, il donnait un nouveau recueil de poésies latines, Volum regium Davidici carminis paraphrasi conceplum, qui renferme, à côté de versifications des psaumes, des pièces de circonstances d’époques très différentes et assez curieuses au point de vue historique. Ce volume est délié au chancelier Séguier, avec lequel Habert entretint toute sa vie d’étroites relations.

Quelques années plus tard, il prenait contact avec un personnage autrement important, dont l’action sur ses idées, même théologiques, paraît avoir été profonde. Le bruit se répandit, vers 1639, que Richelieu voulait établir un patriarcat gallican, afin de rendre la France plus indépendante de Rome. Ce bruit prit consistance dans un pamphlet théologique, qui eut alors un grand retentissement : Optati Galli de cavendo scliismate liber parœneticus, Paris, 1610. L’auteur était l’oral orien Claude Hersent. Voir Hersent. Richelieu le lit d’abord condamner par le parlement. Puis il provoqua une série de réponses dont une des principales est le volume de Habert : De

consensu hiérarchise et monarchise, adversus parwnelicum Optati Galli schismatum ficloris, libri VI. Paris, 1640 ; en français, Paris, 1641, Le VIe livre de l’ouvrage porte le titre spécial : De juslilia edicii connubialis. Il a été considéré parfois, à tort du reste, comme un traité à part. Il a pour sujet l’accord de la législation civile française sur le mariage avec la législation canonique. Habert s’efforce de démontrer que les édits des rois, en particulier le célèbre édit d’Henri II sur la clandestinité, ne sont pas en opposilion avec les décrets du concile de Trente.

En 1643, Habert quitte un instant la polémique pour la science pure. Il publie l’ouvrage qui lui a valu une renommée durable d’érudit : APXHEPATIKON, Liber pontiftcalis Ecclesiie græcæ. Il a rassemblé là les résultats de ses lectures dans les euchologes manuscrits de la bibliothèque royale. Une traduction latine, des notes et des observations font de cette publication une source encore intéressante pour la liturgie grecque. Habert y prend le titre de chanoine théologal de Paris, abbé de Sainte-Marie des Alluz, en Poitou, docteur de Sorbonne et prédicateur ordinaire du roi. A ce dernier titre, il était déjà engagé dans une nouvelle lutte. Est-ce, comme l’affirment ses adversaires, à l’instigation de Richelieu, irrité par la publication du Mars Gallicus de Jansénius ? Est-ce en raison des plaintes que lui avait attirées, de la part de Saint-Cyran, l’approbation qu’il avait donnée au livre du P. Jacques Sirmond contre le Petrus Aurelius ? Toujours est-il qu’à partir de ce moment, Habert se montra l’adversaire irréductible des idées et des hommes du jansénisme. L’affaire de Y Auguslinus venait de commencer. En Sorbonne s’élevaient des discussions ardentes pour ou contre l’évêque d’Ypres. Dans trois sermons, prêches à Notre-Dame le premier et le dernier dimanche de l’Avent 1642 et le jour de la Septuagôsime 1643, Habert attaqua vivement les doctrines de Jansénius. Il soutenait que le saint Augustin de cet évêque était un saint Augustin mal entendu, mal expliqué, mal allégué. De plus, il faisait des rapprochements désobligeants entre sa doctrine et celle de Calvin.

L’archevêque de Paris avait vainement essayé de ramener le calme au milieu de toutes ces discussions. Les actes de Sorbonne étaient devenus un champ de bataille où Habert donnait libre cours à son aversion contre les dogmata calviniano-janseniana. C’est alors qu’Antoine Arnauld lui-même se décida à entrer en lice contre le bouillant théologal. Il le fit dans une Apologie de monsieur Jansénius évesque d’Ipre et de la doctrine de saint Augustin expliquée dans son Hure intitulé Augustinus contre trois sermons de monsieur Habert, Paris, 1644. Il reprochait à Habert sa volteface, cherchait à le mettre en contradiction avec lui-même et lui supposait les motifs les moins avouables et les plus personnels. Le théologal ainsi attaqué s’empressa de répondre par un volume dans lequel il publiait les trois sermons incriminés avec un exposé et une justification de sa propre doctrine. C’est La défense de la foy de l’Église et de l’ancienne doctrine de Sorbonne, touchant les principaux points de In grâce, Paris, 1644. Il s’y présentait comme partisan de la grâce efficace, mais d’une manière toute différente de celle de Jansénius. Arnauld ne voulut point rester sous le coup de cette réponse et, en 1645, il publia une Seconde apologie de monsieur Jansénius, ou il insistait surtout sur le ? différences du jansénisme et du calvinisme. Habert avait dédié son ouvrage au prince de Condé. Plus tard, en 1717, une « personne zélée pour la religion » mit au jour une Lettre de monseigneur le prince pour remercîment à AI. Habert du limde la Défense de la foi ; de l’Église, qui devait servir, comme l’ouvrage lui-même, « de contrepoison contr l’esprit de séduction des novateurs de ce temps. »