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GERMAIN

l.ild

passim ; Nicéphorc, Apoleget icus minor, n. 3 ; Menées, dans Sgnaxariuin Ecclesiæ Constantinopolilanx, édit. H. Delehay e, dans Acta sanetorum, Bruxelles, 1902, novembris t. i ; Georges Hamartolc, Cedrenus, Zonaras en ont aussi parlé ; Baronius-Pagi, an. 712-730, passim ; Henschenius, dans Acta sanctorum, 1680, maii t. m ; P. G., t. xcvnr, col. 19-36 ; Fabricius, Bibliolheca græca, P. G., t. xcviii, col. 9-18 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1862, t. xii, p. 36-43 ; Galland, Bibliotlieca velerum Patrum, dans P. G., loc. cit., col. 17-18 ; Le Quien, Oriens cliristianus, 1740, col. 755, 235 ; Mai, introductions diverses reproduites P. G., loc. cit. ; Pitra, Juris eccl. græcorum historia et monumenta, Rome, 1868, t. ii, p. 295-300 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1910, t. iii, 1. XVIII, c. i, n. 352 ; M. Gédéon, IIocTpiapxtxoï nivxv.it ;, Constantinople, 1890, p. 255-258 ; Kruinbacher, Gescliichle der byzantinische Littcratur, 1897, p. 66-67 ; Pargoire, L'Église byzantine de 527 à 847, Paris, 1905, p. 254, 370 ; Bollandistes Bibliolheca hagiographica græca, Bruxelles, 1909, p. 97. Voir aussi l’art, de M. Barbier de Montault, dans la Revue de l’art chrétien, 1892, p. 233, et les encyclopédies : Kirchenlexikon, art. de Fechtrup, 1830 ; Dictionarg of Christian biography, 1880 ; Bogoslovskaia entsiclopedia, art. de M. Sokoloꝟ. 1903 ; J. Andreef a publié sur saint Germain, dans le Bogoslovskii ï'eslnik, une étude d’ensemble, qui a paru en volume, S. German, patr. Constant. (715-730), in-8°, Moscou, 1898, et a été plus tard unie à une autre étude sur saint Taraise, dans Germani Tarasii, patriarchi Constanlinopolskie, Moscou, 1907.

F. Cayré

    1. GERMAIN##


2. GERMAIN, patriarche de Constantinople (12221240), est célèbre par sa résistance aux latins et par ses homélies. Il naquit à Anaplous sur le Bosphore. Il était diacre de Sainte-Sophie, au moment de la prise de Constantinople par les Francs, en 1204. Il se retira alors dans un monastère, jusqu'à ce qu’en 1222, Jean III Vatacès, empereur grec de Nicée (1222-1254), l’en tirât pour en faire un patriarche « œcuménique » , en résidence à Nicée. C’est dans cette ville qu’il mourut. 1240, et fut enterré. Son fanatisme antilatin, autant que les miracles opérés sur son tombeau, lui a valu d'être mis sur les autels par les grecs.

Sous son pontificat eurent lieu certaines tentatives de rapprochement avec Rome ; ce fut même lui qui en eut l’initiative. En 1232, en eiîet, à l’instigation de l’empereur, Jean Vatacès, qui craignait pour ses États, il feignit de vouloir opérer l’union de l'Église grecque à l'Église latine, et écrivit au pape Grégoire IX. une lettre, assez impertinente d’ailleurs, en faveur de l’entente des deux Églises. Mansi, Concil., t. xxiii, col. 245. Une autre épître, adressée en même temps aux cardinaux, exaltait la grandeur de l'Église grecque. Raynaldi, an 1232, p. 50. Quoique Jroissé, le pape accepta. Sa lettre, ferme mais très digne, faisait entendre qu’il enverrait bientôt des ambassadeurs. Mansi, loc. cil., col. 55. Ils vinrent en effet, en 1234, et curent avec les grecs, à Nicée d’abord, puis à Nymphée, près de Smyrne, sept colloques qui furent absolument inutiles. On se sépara en se jetant mutuellement l’analhème. Hefele, H isloirc des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1913, t. v, p. 1565 sq. On trouvera dans Mansi, loc. cit., col. 277-307, les Actes de ce concile. Ils se terminent par une profession de foi du patriarche et de son synode, col. 307-319. Il existe aussi de la même époque, sur la même question, un autre acte patriarcal et synodal fort intéressant, édité à Vienne en 1796, avec le Xpovixôv rswpyioj xo> <PpavrÇfj, et intitulé : 'A7 : âvT7]atç r.pôç tijv ToiauTT]v ôfvoXoytav toù' r.xr.r.x rpï)Y<>ptoo y.xl jepôç tobç û-' èxetvou oraXévTaç $pê[iivoupioy ; (frères mineurs) xat toù ; Xoi-oùç r.tpl xrj ; EXKOpeuæwç to3 IlvrJ[j.aio ; âyiou.

Depuis lors, Germain put montrer sans feinte son vrai caractère et lutta avec ardeur contre l’envahissement latin. II reste quatre lettres, comme témoins de ses efforts. L’une est adressée au patriarche latin de Constantinople ; Démétracopoulos en a édité une

partie. 'OpGdSoFoç 'EXXâ ;, Leipzig, 1872, p. 40-43. Le même auteur, ibid., p. 39-40, résume une autre lettre du patriarche adressée aux moines du couvent de « La Pierre » , près des Blachernes, pour les féliciter de leur résistance aux latins, et les encourager à avoir toujours la même horreur des innovations occidentales sur le Filioque, les azymes, le purgatoire, etc. Les deux autres lettres ont été éditées par Cotelier, Monumenta Ecclesiæ greecæ, t. iii, et sont reproduites dans Migne, loc. cit., col. 001-622. Elles sont adressées aux fidèles de Chypre, alors soumis à la domination franque des Lusignan. L’une règle les rapports avec les clercs latins et l’autre prend des mesures contre ceux qui ont accepté de se soumettre au pape.

Non content de combattre le latinisme sur le terrain pratique, Germain II ne dédaigna pas de le poursuivre jusque dans le domaine thôologique. Allatius, De consensione, p. 712, énumère un certain nombre de traités que le patriarche composa contre les hérésies latines, et dont on devine immédiatement les titres : Sur la procession du Saint-Esprit ; Des a : ymes ; Du jeu du purgatoire ; Du baptême. Ils sont encore inédits et cela n’est guère à regretter, à en juger par ce que nous connaissons et dont Le Quien a écrit : « Il reste de lui quelques opuscules si vides et si fades qu’il n’a presque rien été publié de pire par des grecs, » et ce n’est point peu dire.

L'œuvre la plus considérable de Germain II est oratoire. Le manuscrit de Coislin 278 contient de lui quarante-six homélies et six catéchèses. Fabricius en donne le sujet et les premiers mots. Huit seulement ont été éditées. On en trouvera sept, P. G., t. cxl, col. 601-755. Dans ce nombre, on en comprend deux qui ont été parfois attribuées à saint Germain I er et ont été insérées dans ses œuvres : ce sont les homélies sur l’adoration de la croix, P. G., t. xcviii, col. 221, et sur la sépulture du corps du Christ, ibid., col. 243. Quoiqu’on ne puisse l’aflirmer, il est très vraisemblable que c’est Germain II qui en est l’auteur, à en juger d’après le titre, le style, le sujet et l'âge des manuscrits. L’homélie prononcée contre les Bogomiles, sur l’exaltation de la croix, loc. cit., col. 621, a un certain intérêt historique, surtout si on la complète par VEpislula ad Constantinopolitanos contra Bogomilos du même auteur, que M. Ficker vient d'éditer dans son livre Die Phundagiagiten, Leipzig, 1908, p. 115-125. Ballerlni, qui a édité l’homélie sur l’Annonciation, P. G., loc. cit., col. 677, l’attribue à Germain II par des arguments assez probants. Sijlloge monumenlorum, Paris, 1857, p. 285-295. Les autres discours, publiés dans Migne, sont les suivants : Sur la croix, col. 643659 ; Sur les images, col. 659-676 ; Sur les saints innocents, col. 736-758. Avant de porter un jugement d’ensemble sur l'œuvre oratoire de Germain II, il paraît prudent d’attendre, avec Ehrliard, qu’un plus grand nombre d’homélies aient été publiées. Dans l’homélie sur l’Annonciation, il enseigne assez clairement le dogme de l’immaculée conception.

Nous nous contenterons de signaler quelques actes d’ordre canonique, sans grande importance, concernant certains monastères. Miklosich-Miiller, Acta patr., t. i, p. 87 ; Acta monasl., t. r, p, 298-303 ; Rhalli-Potli, i]'jvtay[xa Uftov xavo’vcov, t. v, p. 106-113. C’est sous son patriarcat que Jean III Vatacès, par un chrysobulle de 1228, prit des mesures nouvelles pour conserver aux églises les biens des prélats défunts. Rhalli-Potli, loc. cit., p. 324-325. Une recension nouvelle, avec une étude préparatoire, a été faite de cette encyclique par M. Jules Nicole, Revue des éludes grecques, 1894, t. vii, p. 68-80.

Nicéphore Calliste, Catalogus, P. G., t. cxlvii, col. 465 ; Éphrem le Chronographe, Cœsares, P. G., t. cxliii, col. 373 ; Georges l’Acropolite ; Allatius, De consensione, 1648, p. 300,