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GERMAIN


nous occupons ici. SjU lilre complet est celui-ci : AÔyoç 817]YTi[xaTty.ô ; r.iy. tûjv ày ! < » v auvoBtov xai xtov zatà xaipoùç àvéxaŒv ~w a7ïoa"CoXixij) xTjp-J-fjvaTi àvaspusiatûv aîpsasojv. Il est dédié au diacre Anthime. En quelques mots, il présente les auteurs de chacune des hérésies, ses partisans, ses adversaires et les conciles qui l’ont condamnée. Ainsi parle-t-il tour à tour de Simon le Mage, 3, des manichéens, 4, des monlanisles, 5, des gnostiques, 6, de Paul de Samosale, 7, de Sabellius, 8, d’Origène, 9, de l’arianisme, 10-19, des pneumatomaques, 20-22, des apoliinaristes, 23, du nestorianisnie, 24-26, de l’eutychianisme, 27-35, du monothélisme, 30-38, et des débuts de l’iconoclasmc, 39-42. Sur cet ouvrage, le cardinal Pitra fait les justes remarques qui suivent : Haud prælcrea dissimulandum jam grandœvum scnem, omnibus subsidiis destitulum, ac dolentem alienis manibus tradi palriarchii libros, seque suis spoliari, forsan lubricse mémorise induisisse nimium, nequc sanam rerum seriem perpeluo servavisse. Juris eccles. græcorum historia et monumenla, t. ii, p. 295. Ces quelques lacunes, bien excusables, vu les circonstances qui en sont la cause, De heeresibus cl synodis, loc. cit., n. 43, ne nous empêcheront pas d'être de l’avis du cardinal Mai et de trouver excellent, cijregium, ce petit traité, de le regarder même comme une perle, gemmula.

2° Œuvres théologiques. — 1. Le seul traité entièrement théologique qui ait été conservé, est le [Isp ! toi opou tt, ; ÇwïJç, P. G., t. xcviii, col. 89132. Encore Photius a-t-il tenté d’en dépouiller saint Germain à son profit, en le transcrivant dans la q. cxlix, ad Amphilochium, sans la moindre mention d’auteur, comme s’il était sien. Le cardinal Mai, qui l’avait édité, Scriptorum velerum nova collectio, t. i, p. 285-315, découvrit plus tard la fraude et restitua l’ouvrage à son propriétaire dépossédé. Velerum scriptorum bibliotheca nova, t. ii, p. 082. Cet opuscule, d’une lecture agréable et facile malgré l'élévation du sujet, est une justification de la providence de Dieu dans la mort, même subite, des hommes. La thèse est nettement posée dans le n. 2 ; elle est conduite avec méthode et aussi avec vigueur grâce à la forme dialoguée, adoptée dans tout le développement. Un rationaliste idéal, B, attaque le dogme par des objections de toute sorte, prises dans la nature, la philosophie, l'Écriture sainte, tandis que le tenant orthodoxe de la pensée chrétienne, A, le réfute victorieusement. Les théologiens remarqueront surtout les n. 10-14, où le saint docteur développe ses vues sur la prescience divine. C’est là, sans doute, que le cardinal Mai a trouvé des passages favorables à la science moyenne.

2. D’après le cardinal Mai, Spicilegium roinanum, t. vii, p. 74 ; P. G., t. xcviii, col. 87, saint Germain, est aussi l’auteur d’un Commentaire sur Denys l’Aréopagile, mêlé à celui de saint Maxime, P. G., t. iv, col. 14.

3. Des quatre Lettres dogmatiques de saint Germain, nous avons déjà analysé les trois qui concernent l’iconoclasme. Il nous reste à ajouter un mot sur celle qu’il écrivit aux Arméniens « en faveur des décrets du concile de Chalcédoine. » P. G., t. xcviii, col. 135-140. Nous n’en possédons qu’une traduction latine, faite sur le texte arménien que conservent les mékhitaristes de Venise et éditée par Mai. Velerum scriptorum bibliotheca nova, t. ii, p. 082. L’authenticité de cette lettre est prouvée, en particulier, par la citation qu’en fait, au xiie siècle, un concile de Tarse. Dans le but de ramener à l’unité de l'Église le peuple arménien, séparé à la suite du concile de Chalcédoine, saint Germain s’attache à réfuter l’hérésie d’Eutychès par un exposé très serré de la doctrine de Chalcédoine et des Pères, en particulier de saint Léon. La réponse dogmatique des Arméniens parut entièrement conforme

à la vraie foi ; aussi furent-ils admis à la communion sans plus de difficultés.

3° Œuvres oratoires. — Neuf homélies ont été éditées, P. G., t. xcviii, sous la nom de Germain ; sept se rapportent à la sainte Vierge ; des deux autres, l’une a pour sujet la sépulture du corps de NoireSeigneur, et la dernière, la croix vivifiante. Avant d’en examiner le contenu, il importe de décider si vraiment toutes appartiennent à saint Germain, ou si l’on ne pourrait pas les attribuer à Germain II, patriarche de 1222 à 1240, ou même à Germain III, patriarche pendant trois mois, en 1267.

1. Homélies mai iules.

Ballerini, Sylloge monumentorum, a étudié longuement la question de l’authenticité des homélies mariales, et l’a admise pour toutes. Dans le c. De homeliis Germano inscriplis disquisilio crilica, Paris, 1855, t. i, p. 249-280, appuyé tant sur des arguments intrinsèques que sur la date des manuscrits, en particulier d’après le codexVaticanus grœcus 4ô5, il reconnaît à saint Germain l’homélie in sanctæ Mariée zonam, P. G., loc. cit., cul. 372 ; les deux homélies sur la Présentation, ibid., coi. 292, 309 ; les trois sur la Dormilion, ibid. : col. 340, 348, 300. En faveur de ces dernières, la récente édition, faite par M. S. Eustradiades, des lettres théolog : ques de Michel Glykas, fournit un nouvel argument irrécusable. MiyowjX Toi FÀuxà eîç tÔcç à/ïopîocç rfjç 6s£aç rpajpijç xscpcéÀaia, Athènes, 1900, t. i. Cet écrivain du xii c siècle cite, dans sa xxiie lettre théologique, op. cit., p. 258-272, chacun des trois discours en question et les attribue expressément au Œio’t<xtoç Germain, c’est-à-dire évidemment à Germain I er. Dans le t. ii, p. 285-287, Ballerini prouve aussi que l’une des deux homélies sur l’Annonciation connues sous le nom de Germain doit être attribuée au premier, c’est celle qu’avait éditée Combefis, Auclarium novum, t. ii, p. 14-23 et qui est reproduite, P. G., toc. cit., col. 320. Quelques auteurs semblent encore hésiter sur son authenticité ? Ont-ils remarqué qu’elle se trouve dans un manuscrit du xii c siècle '.' Cf. II. Omont, Manuscrits grecs de la Bibliothiqu : nationale, Paris, 1898, t. iii, p. 372 ; cod. 542 de la bibliothèque de Lyon. Cela coupe court à la plupart des difficultés et rend à peu près sûre l’attribution proposée.

Saint Germain est, avec saint André de Crète, un des grands témoins du culte de Marie à son époque ; il en fut aussi un des plus grands propagateurs. Dans les homélies qui nous restent de lui, deux pensées reviennent sans cesse et semblent être le pivot de sa mariologie : la pureté incomparable de la mère de Dieu et son universelle médiation dans la distribution des biens surnaturels aux hommes.

Le. premier point, mis en relief aussi par saint André de Crète, contemporain de notre saint, est développé spécialement dans les homélies sur la Présentation et l’Annonciation. L'Église y a puisé les leçons de l’office de l’Immaculée Conception et à bon droit, car si on n’y trouve pas ce dogme signalé en propres termes, il y est enseigné, sans aucun doute possible, au moins d’une manière indirecte. Tant dans des affirmations positives que dans d’innombrables comparaisons, Marie y est exaltée pour sa pureté incomparable, écartant toute souillure, sans la moindre restriction ni pour une tache quelconque, ni pour un moment de son existence. Le péché originel est évidemment exclu aussi. On remarquera, d’ailleurs, sur le nombre, certaines expressions qui serrent de plus près le dogme de l’immaculée conception : par exemple, dans la n u homélie sur la Présentation, P. G., loc. cit., col. 313, Marie est appelée un dépôt de Dieu. Tf, v ïv. H ; oj -ap./.7.Ta0r|i'.r ; v, confié au sein d’Anne ; il est inadmissible que le saint l’eût désignée ainsi, s’il l’avait crue souillée par le péché au premier instant