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1879
1880
GRIMALDI — GROPPER


çais et l’espagnol, acquit des connaissances médicales et aborda aussi l’histoire ecclésiastique et la théologie. Sur la fin de sa vie, il eut à subir quarante jours de prison, comme suspect, 17 février 1744. Devenu avec les années grand admirateur de la philosophie deDescartes, Grimaldi partit en campagne pour la défendre contre les attaques du P. Jean-Baptiste de Benedictis, jésuite, qui, sous le pseudonyme de Benedetto Aletino, avait publié cinq Leilere apologeliche in difesa délia teologia scolasticae délia filosofia peripatetica, in-12, Naples, 1694 ; il donna d’abord dans ce but une Riposta alla lettera apologetica in difesa délia teologia scolastica di Benedetto Aletino, opéra nella quale si dimoslra esser quanlo necessaria la teologia dogmalicae metodica, tanlo inutilee vana la volgare teologia scolastica, in-8°, Cologne (Genève), 1699. Vint ensuite la Risposta alla seconda lettera apologetica di Benedetto Aletino, in cui fassivedere quanlo manchevole sia la peripatetica doltrina, in-8°, Cologne (en Allemagne), 1702 ; et enfin Risposta alla terza lettera apologetica di Benedetto Aletino, opéra in cui dimostrasi quanto soldae pia sia la filosofia di Renalo délie Carte, e perché questo si debba stimare più d’Arislotile, in-8°, Cologne (Naples), 1703. Le P. de Benedictis répondit d’abord par sa Difesa délia scolastica teologia, in-12, Borne, 1702, qui renferme une lettre à un personnage imaginaire, Luigi Oligero, et une Difesa délia lettera précédente, al sig. Costantino Grimaldi ; puis par l’autre Difesa délia terza lettera apologetica, divisa in tre parti, la prima teologica, l’altra filosoftca su la filosofica carlesiana, e la terza critica su d’alcuni fatli in essa conienuli, al sig. Costantino Grimaldi, in-8°, Rome, 1705. Occupé à d’autres travaux, Grimaldi laissa passer plusieurs années avant de reprendre cette question, il revit ses Réponses et en donna une nouvelle édition intitulée : Discussioni isioriche, leologiche e filosofiche di Costantino Grimaldi, faite per occasione délie Risposte aile leilere apologeliche di Benedetto Aletino, 3 in-4°, Lucques (Naples, 1725). Le P. de Benedictis était mort depuis 1706, ce ne fut pas lui qui répondit, mais une sentence de l’Index, en date du 23 septembre 1726, inscrivant les Discussioni et les Risposte parmi les ouvrages condamnés in prima classe. Grâce aux recommandations du futur cardinal Tamburini et du P. Orsi, maître du sacré palais, moyennant une rétractation signée par l’auteur, le 30 avril 1736, les livres de Grimaldi furent enlevés de la première série, tout en restant prohibés. Notre auteur avait déjà subi les censures romaines pour ses Considerazioni leologiche fedle a pro delli edilti di Sua Mæslà Catlolica inlorno aile rendile ecclesiastiche, divisées en deux parties, in-4°, Naples, 1707, 1708. La première avait été condamnée avec d’autres ouvrages sur le même sujet, par un bref de Clément XI, du 17 février 1710, mais comme la seconde n’était point comprise dans la sentence, un nouveau bref du 24 mars la proscrivit également. Grimaldi écrivit encore une Disserlazione in cui si investiga quali sono le operazioni che dipendono dalla magia diabolica, e quali quelle che derivono dalle magie artificiale e naturale, qui parut après sa mort, in-4°, Rome,

1751. Il laissait aussi de nombreux manuscrits relatifs surtout aux questions précédentes, et l’on veut qu’il soit en grande partie l’auteur de l’ouvrage qui porte le nom de son fils Grégoire, Istoria délie leggie magistrati del regno di Napoli, 4 in-4°, Lucques (Naples), 1732 1752. En bon père de famille, Grimaldi voulait ainsi assurer une place à son fils dans la république des lettres.

Mazzuchelli, Vita di Costantino Grimaldi, opuscule 45 de la Raccolla du P. Ange Calogera.Venise, 1728-1758 ; Zaccaria, Storia Ictteraria d’Ilalia, Venise, 1753, t. iv, p. 176-185 ; Melzi, Dizionario di opère anonimee pseudonime di scrittori iialiani, Milan, 1848-1859.

P. Edouard d’Alençon.

    1. GRISOT Jean-Urbain##


GRISOT Jean-Urbain, théologien, né à Chancey vers 1710, mort à Besançon le 13 avril 1772. Entré dans les ordres, il fut tout d’abord employé au ministère paroissial. Très estimé par son archevêque, Mgr Antoine-Pierre de Grammont, il fut choisi pour un des directeurs du séminaire de Besançon et il refusa toujours toute dignité ecclésiastique. On a de lui : Lettre à un ministre protestant au sujet d’une abjuration, in-12, Besançon, 1755 ; Lettre à un protestant sur la cène du Seigneur, ou la divine eucharistie, in-12, Besançon, 1767 ; Lettres à une dame sur le culte que les catholiques rendent à Jésus-Christ dans l’eucharistie, in-12, Besançon, 1770 ; Histoire de la vie publique de Jésus-Christ tirée des quatre évangélistes, avec des réflexions et une règle de vie pour se sanctifier dans le clergé, 3 in-12, Besançon, 1765 ; Histoire de la sainte jeunesse de Jésus-Christ, tirée de l’Évangile, par forme d’entretiens, 2 in-12, Besançon, 1769 ; Histoire de la vie souffrante et glorieuse de Jésus-Christ, de la dernière Pâque jusqu’à son ascension au ciel, tirée des évangélistes, 2 in-12, Besançon, 1770. A sa mort, J.-U. Grisot laissait des Projets de prône dont Mgr Claude Drouas de Broussey forma les t. m-v des Instructions sur les fondions du ministère pastoral adressées par Mgr l’évêque de Toul, prince du Saint-Empire, au clergé séculier et régulier de son diocèse, 5 in-12, Paris, 1773. Ces Projets de prône furent ensuite publiés à part et eurent plusieurs éditions ; nous mentionnerons celle qui parut sous le titre : Projets de prônes pour tous les dimanches et fêles de l’année, connus sous le nom d’Instructions de Toul. Édition mise en ordre et augmentée par l’abbé Breuillot, 4 in-12, Besançon, 1819.

Quérard, La France littéraire, t. iii, p. 482 ; Feller, Dictionnaire historique, 1848, t. iv, p. 225 ; E. Martin, Histoire des diocèses de Toul, de Nancy et de Saint-Dié, Nancy, 1902, t. ii, p. 563 ; Hurter, Nomenclator, 1912, t. v, col. 58.

B. Heurtebtze.

    1. GROPPER Jean naquit à Soest##


GROPPER Jean naquit à Soest, en Westphalie, le 24 février 1503. Son père occupait une situation importante dans cette ville. Il y fut même bourgmestre, et, en cette qualité, semble s’être opposé à la révolution anabaptiste. C’est ce qui l’aurait obligé plus tard à quitter Soest pour s’établir à Cologne. Il avait une nombreuse famille, dont quatre fils, qui se distinguèrent tous comme juristes et occupèrent des situations élevées dans l’Église. Le plus jeune, Kaspar, fut auditeur de Rote et chargé de missions importantes par la cour de Rome. Cf. E. Schwarz, Die Nunlialurkorrespondenz Kaspar Groppers, 1898. Mais Jean, l’aîné, reste de tous le plus célèbre. Dès l’âge de quatorze ans, il entrait à l’université de Cologne pour y étudier la jurisprudence. Plus tard seulement il s’adonna à l’étude de la théologie, et, suivant ses propres paroles, « de façon toute privée et sans maître » . Mais déjà ses succès d’école l’avaient mis en relief. Le 7 novembre 1525, il conquérait le grade de docteur en droit civil. 11 resta toujours très attaché à la faculté de droit de l’université, et plus tard, malgré ses occupations et ses dignités, il y faisait encore des cours.

Les honneurs venaient rapidement s’accumuler sur ses épaules. En 1525, il était officiai du prévôt du chapitre, en 1526, grand chancelier de l’archevêché, en 1527, écolâtre de Saint-Géréon de Cologne, en 1532, chanoine et en 1533, écolâtre de Xanten, en 1543, doyen du chapitre tout à la fois à Xanten et à Soest. Il usait d’ailleurs de tous ces titres et de tous ces bénéfices pour le plus grand bien de l’Église et des âmes. Dès ce moment, en effet, il s’occupait activement de la réorganisation de l’archidiocèse de Cologne. Hermann V de Wied, qui occupait le siège, était un homme sans caractère et accessible à toutes les influences. Gropper en profita tout d’abord. Il composait en 1528 un plan de réforme de la province