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GRAVE -- GHAVESON


avec des moyens d’information malgré tout assez restreints ; aussi dans sa lettre au comte de Mons, parlant des différentes traductions, il ajoutait : Vcnan nihil hic temere corrigera, mutare, aut expungere decretum crat dira grxcorum cxemplarium præsidium, qux. fartasse aul rara, aul nulla hodie extant. Quod si quis ea domi habet inclusa, aut alieubi asservari novit, isobsecro castigaliora proférât, mecumque idem communem cl prsesertim theologise sludiosorum frugem spectel, etc. L’activité de Henri de Grave s’exerça aussi sur d’autres sujets. Il entreprit une édition des œuvres de saint Paulin de Noie, mais qu’il ne put achever. Elle fut terminée par son confrère et ami Joannes Anlonianus, lui aussi du couvent de Nimègue, et elle parut sous ce titre : Divi Paulini episcopi Nolani qiwtquol cxlant opéra omnia partim soluta oralione, partim carminé conscripta, D. Henrici Gravii viri trium lingarum perilissimi studio atque industriel ex v’tustissimis exemplaribus restiluta, ac argiimenlis illustrata, in-8°, Cologne, 1560. La plus grande partie du travail est de Henri de Grave. Antonianus s’est contenté d’ajouter le proœmium et à la fin : Epislolas nonnullas ad D. Auguslimim, Alypium et Romanianum aliosque. Henri de Grave avait eu aussi la pensée de donner une édition des lettres de saint Jérôme. Il avait donc préparé dans ce but : Scholia et annotationcs in centum duas priores S. Hieronijmi epislolas. L’auteur mourut sans pouvoir les éditer. Joannes Antonianus fit paraître la première décade sous ce titre : Epislolarum D. Hieronijmi Stridoniensis decas prima cum a mendis plurimis repurgala, tum pereruditis scholiis illustrata sludio et opéra doclissimi viri D. Henrici de Gravia, Anvers, 1568. Les remarques sur les autres lettres furent utilisées par André Schott, S. J. Elles prirent place en appendice au t. I er de son édition : Bcati Jlicronymi presbyleri Slridonensis Epislolarum selectarum libri III, cum argumentis, scholiis et indieibus : uberiorcs quam anlca et emendaliorcs. Echard, Scriplores, t. ii, p. 141, cite les éditions de Paris, 1609, et de Cologne, 1618 ; l’une et l’autre sont.inconnues de Sommervogel, voir Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. vii, col. 884. L’appendice en question porte le titre suivant : Henrici Gravii ordinis prædicalorum theologi prioris Noviomagensis annotationcs et casligaliones in S. Hieronijmi epislolas. Nous apprenons aussi par la lettre dédicatoire de Joannes Antonianus, placée en tête de l'édition de saint Paulin de Noie, qu’Henri de Grave avait collaboré à l'édition des œuvres de saint Ambroise, in-fol., Bàle, 1555, donnée par Jean de Coster, de Louvain, prieur des chanoines réguliers du Val Saint-Martin. De même, il avait réuni sur plusieurs autres saints personnages, tels que Clément, Didyme et Eucher, des matériaux importants que Schott, en son temps, désirait fort retrouver. Voir la lettre du 1 er avril 1607 adressée d’Anvers par Schotl, aux frères Henri et Jacques Yweins, à Nimègue, et rapportée en partie par Echard, ibid., p. 141. De son côté, Joannes Antonianus, dans la préface à l'édition de la l rc décade des lettres de saint Jérôme, averlil que le but de Henri de Grave, dans ses notes, n’avait point été de faire des notes de critique littéraire, ce qu'Érasme avait fait supérieurement, mais de donner une meilleure intelligence de la pensée de saint Jérôme en rapprochant les passages similaires, en établissant une sorte de concordance, qui permît de voir, en même temps que les variations de la pensée, le souci chez l’auteur d’une expression plus parfaite. Infatigable, Henri de Grave avait entrepris aussi de donner une édition des œuvres de saint Grégoire de Nysse. Dans ce dessein, il avait fait lui-même une copie du livre IIîv. - ; /, ; ToCi àv0poj7Toj yêvvÉaso) ;, mais sur un texte fautif, bien qu’assez ancien. ! l n’eut point le courage de continuer ce travail qu’il cou lia à Joannes Anto nianus, comme nous l’apprend la lettre dédicatoire placée en tête de l'édition, qui parut effectivement en 1537. Enfin, Henri de Grave avait préparé Casligaliones in Nouum Testamentum, qui, au dire du franciscain Zegers, s’inspiraient trop d'Érasme et du texte grec, sans recourir assez aux anciens écrivains. Voir Tacite Nicolas Zegers, Epanorlholes seu Casligaliones in Novum Testamentum. Richard Simon, à son tour, dans son Histoire critique du Nouveau Testament, t. ii, p. 152, rectifie le jugement de Zegers.

Il y a à distinguer plusieurs personnages du même nom, ce que n’ont pas toujours fait certains auteurs. Deux autres dominicains, plus ou moins contemporains de Henri de Grave, ont porté le même nom : un certain Henri de Grave, du couvent de Lille, apparaît vers 1491, est reçu maître en théologie en 1496 et meurt en 1506. Un autre Henri de Grave, en 1504, fait partie du conseil de l’université de Louvain, en qualité de maître. Voir Valère André, Fasli academici Sludii genemlis Lovanicnsis, 28 février 1504. Il prétend que cet Henri serait le même que notre auteur, mais Gilbert de La Haye, dans son ouvrage manuscrit, Bibliothcca belgo-dominicana, consulté par Echard, repousse cette hypothèse, pour cette raison bien simple que l’un est déjà déclaré maître en 1504 et siège dans le conseil de l’université de Louvain, alors que l’autre ne sera reçu lecteur, inaugurant ainsi sa carrière professorale, qu’en 1548 ; d’autre part, si c'était le même personnage, il faudrait conclure que déjà maître en 1504, il n’a publié son premier ouvrage qu’en 1544, donc vers l'âge fort avancé de quatre-vingts ans, qu’il a été élu prieur de Nimègue à quatre-vingthuit ans et qu’il est mort dans cet office en 1552, toutes choses inadmissibles, surtout lorsque nous savons qu’il fut enlevé par la mort assez jeune encore, præmalura morte huic sœculo subtraclum, dit Zegers. Il y eut encore un autre Henri de Grave, mais non dominicain, professeur à l’université de Louvain, et fils du célèbre imprimeur Barthélémy de Grave. Sixte-Quint l’appela à Rome et le mit à la tête de la bibliothèque et de la typographie vaticane. Il mourut en 1591 et fut enterré à Santa Maria dcll' Anima, à Rome. Enfin, pour être complet, notons en passant qu’un autre Henri de Grave, ord. S. Bcrnardi, figure parmi les licenciés de la faculté de théologie de Louvain, à la date du 27 septembre 1533. Peut-être est-ce le même que les précédents. Voir H. de Jongh, L’ancienne faculté de théologie de Louvain au premier siècle de son existence {1432-1540), Louvain, 1911, Documents, p. 62.

Echard, Scri'/j/orcs ordinis præd., Paris, 1719-1721, t. il, p. 140-142 ; Nie. Tacite Zegers, Epanorlholes seu Castigationes in N. T., etc., Cologne, 1555 ; Richard Simon, Histoire critique du N. T., Rotterdam, 1690, t. ii, p. 152 ; Hurter, Nomenchdor, t. ii, col. 1473 ; G. A. Meijer, Dominikaner Kloosler en Static te Nijmegen, Nimègue, 1892.

R. Coulon.

    1. GRAVESON (Ignace-Hyacinthe Amat de)##


GRAVESON (Ignace-Hyacinthe Amat de), né le 20 juillet 1670, à Graveson, près d’Avignon, d’Ignace Amat, seigneur de Graveson, et de Marguerite de Crillon. Il fit ses premières études au collège des jésuites d’Avignon et, vers l'âge de seize ans, il se fil dominicain au couvent d’Aix. Après ses vœux, il fut envoyé à Paris, au collège Saint-Jacques, pour y faire ses études de philosophie et de théologie. Après avoir conquis le grade de bachelier en théologie en 1696, il fut envoyé à Arles pour y enseigner la théologie dans le collège de son ordre ; l’année suivante, il fut demandé comme professeur de théologie au couvent de Grenoble. Cf. Lib. consiliorum conv. Gratianopolilani, 1633-1790. D’après Richard et Giraud, Dictionnaire, la même année 1697, Graveson aurait été demande aussi comme professeur de philosophie à Lyon. En quelle