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GOSSELIN — GOTESCALE


contenir tous les élèves de théologie, il ne resta plus à Issy que des philosophes, dont M. Gosselin devint en 1831 le supérieur. En 1844, le délabrement de sa santé l’obligea de donner sa démission et d’aller passer l’hiver à Nice. A son retour, il dut se borner à rendre comme directeur quelques services à la maison dans la mesure de ses forces. Grâce à sa prudence et à sa régularité, il put achever cependant divers travaux qu’il avait entrepris pendant qu’il était directeur ou supérieur. Il écrivait les dernières pages de la Vie de M. Émery, lorsqu’il mourut le 27 novembre 1858.

Les ouvrages de sa composition sont : 1° Méthode courte et facile pour se convaincre de la vérité de la relit /ion catholique, d’après les écrits de Bossuet, Fénelon, Pascal et Bullet, 2 in-12, Paris, 1822. Ce petit ouvrage, rédigé sur le plan de la cinquième lettre de Fénelon à un protestant, a eu plusieurs éditions, revues et augmentées en 1824, 1833, 1840, 1847. Une dernière édition en fut faite en 1876, suivie d’une lettre pastorale de Mgr Darboy, sur la divinité de Jésus-Christ ; 2° Police historique et critique sur la sainte couronne d’épines de N.-S. J.-C. et sur les autres instruments de sa passion qui se conservent dans l’église métropolitaine de Paris, in-8°, Paris, 1828 ; 3° Pouvoir du pape sur les souverains au moyen âge ou Recherches historiques sur le droit public de celle époque, relativement à la déposition des princes, in-8°, Paris, 1839 ; la 2e édition considérablement augmentée porte pour titre : Pouvoir du pape au moyen âge, ou recherches historiques sur l’origine de la souveraineté temporelle du Saint-Siège, et sur le droit public au moyen âge relativement à la déposition des souverains, précédées d’une Introduction sur les honneurs et les prérogatives temporelles accordées à la religion et à ses ministres chez les anciens peuples, particulièrement sous les premiers empereurs chrétiens, in-8°, Paris et Lyon, 1845 ; 3e édit., 2 in-8°, Louvain, 1845. L’ouvrage fut traduit en allemand à Munster, 1847, en 2 in-8° ; 4° Instructions historiques, dogmatiques et morales sur les principales (êtes de l’Église, par un directeur de séminaire, 2 in-12, Paris, 1848 ; nouvelle édition augmentée d’une Méditation pour chaque jour de fête et de plusieurs instructions, 3 in-12, Paris, 1850 ; l’ouvrage fut réédité en 1861 et en 1880. Un bon nombre d’instructions de cet ouvrage ont été reproduites dans Les magnificences de la religion, par l’abbé Henry ; 5 D il composa aussi la Vie de M. Émery, neuvième supérieur de Saint-Sulpice, qui n’a été éditée qu’après la mort de M. Gosselin, par MM. Philpin et Renaudet, 2 in-8°, Paris, 1861-1862 ; 6° Histoire littéraire de Fénelon ou Revue historique et analytique de ses œuvres pour servir de complément à son histoire et aux différentes éditions de ses œuvres, in-8°, Paris et Lyon, 1843, et en tête de l’édition des Œuvres de Fénelon de 1842 ; cette étude revue et augmentée a été mise en tête de l’édition de 1850 ; 7° M. Gosselin a laissé en manuscrits des Instructions sur la prédication, un vol. in-4° ; des Dissertations sur l’Écriture sainte, 3 in-4° ; et surtout des Mémoires pour servir à l’histoire de la Compagnie de Saint-Sulpice sous forme de notices sur les supérieurs généraux et sur les principaux actes de leur administration depuis M. Olier jusqu’à M. Émery, ainsi que sur les successeurs de M. Olier dans la cure de Saint-Sulpice jusqu’à la Révolution, 3 in-4°.

Outre les livres de sa composition, M. Gosselin a édité, seul ou en collaboration, plusieurs ouvrages importants : 1° Il a donné son concours à l’édition de Versailles des Œuvres de Bossuet publiée par MM. Hémcy et Caron et y a composé plusieurs avertissements, par exemple, celui qui est en tête des Élévations, des Méditations sur V Évangile ; 2° c’est lui qui fut le principal éditeur des Qiuvrcs de Fénelon, archevêque de Cambrai, publiées d’après les manuscrits

originaux et les éditions les plus correctes, avec un grand nombre de pièces inédites, 22 in-8°, Versailles, 1820-1824 ; auxquelles furent ajoutées la Correspondance de Fénelon, Il in-8°, Paris, 1827-1829, et la Table des Œuvres, in-8°, Paris, 1830 ; autre édition un peu abrégée en 1842, 4 in-8° ; et une autre plus complète de 1848-1852 en 10 in-8° ; 3° il donna d’après l’original, en 1834, le Traité de l’existence et des attributs de Dieu et lettres sur la religion par Fénelon ; il y eut une 2e édition en 1845, in-12, Lyon et Paris ; 4° en 1850, il publia une nouvelle édition de l’Histoire de Fénelon, par le cardinal de Bausset, corrigée et augmentée d’après les manuscrits de Fénelon et de nombreuses pièces authentiques, 4 in-8°, Paris ; 5° on lui doit également une nouvelle édition du Traité de l’obéissance de M. Tronson, in-12, Paris, 1822 et 1846 ; une édition des Examens particuliers de M. Tronson, dans laquelle il ajouta des examens pour les principales fêles de l’année et pour le temps des vacances, in-12 ; Paris, 1852 ; le Manuel du séminariste ou entretiens sur la manière de sanctifier ses principales actions par M. Tronson, 2 in-12, Paris, 1823 ; Lyon, 1832 ; le Manuel de piété à l’usage des séminaires, in-32, Paris, 1825 ; en 1895, cet ouvrage était à la 24e édition ; les Méditations sur les principales obligations de la vie chrétienne et de la vie ecclésiastique de l’abbé Chenart, docteur de Sorbonne, directeur au séminaire Saint-Su )pice, 2 in-18, Paris, 1826 ; L’esprit de saint François de Soles, extrait du recueil publié sous le même titre par Jean-Pierre Camus, évêque de Belley ; édition corrigée et disposée dans un ordre plus méthodique, in-12, Paris, 1841 ; La vraie et solide piété expliquée par saint François de Sales, par Collot, disposée dans un ordre plus méthodique, in-12, Paris. Dans l’Ami de la religion, 19 et 21 juillet 1838, il donna une Notice sur les Pensées de Pascal et sur leurs principales éditions. Dans la même revue, il a public plusieurs comptes rendus ou critiques d’ouvrages, sous la signature G., ou anonymes. Il avait préparé une édition disposée dans un ordre plus méthodique du Catéchisme spirituel du P. Lorin.

Notice sur M. l’abbé Gosselin, par M. l’abbé Tresvaux, dans l’Ami de la religion du 14 mai 1859 (dans le tirage à part, elle est suivie d’une lettre du cardinal Matthieu, archevêque de Besançon) ; Notice sur M. Gosselin, par M. Philpin en tête de la Vie de M. Émery ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne ou Histoire littéraire de la C’e de Saint-Sulpice, in-8°, 1900, Paris, t. ii, p. 244-260. Ce dernier ouvrage corrige quelques erreurs des deux précédentes notices.

E. Levesque.

    1. GOTESCALE ou GOTTSCHALK##


GOTESCALE ou GOTTSCHALK, esprit inquiet, faux et opiniâtre, qui troublera l’Église gallo-franque du ixe siècle par sa doctrine de la prédestination absolue, était saxon d’origine. Dès son bas âge. il fut offert par son père, le comte Bernon, à l’abbaye de Fulda, et voué en conséquence à la vie du cloître. Homme fait, il attaqua pour défaut de consentement la validité de son engagement monastique et en obtint l’annulation du concile de Mayence de 829. Toutefois, son nouvel abbé, Raban Maur, ayant protesté contre la décision du concile devant l’empereur Louis le Débonnaire, cette décision fut rapportée ; Gottschalk ne fut autorisé qu’à changer de couvent, sans pouvoir changer de condition ; il quitta Fulda pour l’abbaye d’Orbais, au diocèse de Soissons, province ecclésiastique de Reims. Là s’appliquanl passionnément à l’étude des ouvrages de saint Augustin et de saint Fulgence, il se plut à recueillir et à répandre parmi ses confrères d’Orbais les passages qui, détachés de leur contexte, ont une couleur prédestinatienne. Il noua aussi des relations épistolaires avec les savants les plus célèbres de son temps, avec Jonas, évêque d’Orléans, Servat Loup, abbé