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GONON

GONZALEZ DE ALBELDA

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    1. GONON Benoît##


GONON Benoît, célestin, originaire de Bourg, fit profession au monastère de Lyon le 4 avril 1608. Il s’est applique à l’hagiographie, à la littérature ascétique et à l’histoire de son ordre. On a de lui : Chronicon Deiparae Virginis, in-4°, Lyon, 1637, ou recueil de miracles opérés par la Vierge ; Viridctrium bealse Yirginis Mariée, in-12, Lyon ; Histoire de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, révérée dans l’église des célestins, in-12, Lyon, 1639 ; Les illustres pénitents cl les charitables envers les pauvres, in-12, Lyon, 1641 ; Histoires véritables et curieuses où sont représentées les aventures étrangères des personnes illustres, in-12, Lyon, 1644 ; La chasteté récompensée en l’histoire des sept pucelles, in-8°, Bourg, 1643 ; Historia sanctissimx eucharistise, in-8°, Lyon, 1635 ; et Schola sanctorum J’atrum, in-8°, Lyon. Sa Brevis historia ecleslinorum Gallise n’a pas vu le jour. Il mourut à Lyon en 1656.

Elogia viroruin illustrium galliav congregationis celestinorum, p. 203 ; dom François, Bibliotlièque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 403-404.

J. Besse.

    1. GONTERY Jean##


GONTERY Jean, jésuite italien, né à Turin en 1562, entra le 28 avril 1584 au noviciat de la Compagnie de Jésus à Borne, et de bonne heure professa la philosophie et la théologie. Becteur d’Agen en 1592, puis de Toulouse en 1598, il devint en 1603 premier recteur de Béziers et s’adonna vivement aux polémiques religieuses de son temps. Ses écrits méritent une place marquante dans l’histoire de la controverse. Nous devons nous borner à citer ici la liste de ses principaux ouvrages. 1° Correction fraternelle (aile à M. du Moulin, ministre du Pontcharanlon, sur le baptême et les limbes, Paris, 1607 ; 2° La vraie procédure pour terminer le différend en matière de religion, ibid., 1607 ; 3° La réponse du P. Gontery à la demande d’un gentilhomme de la religion prétendue réformée touchant l’usage des images avec une copie de la lettre gue le roi lui a envoyée audit P. Gontery, ibid., la lettre d’Henri IV est du 10 avril 1608 ; voir le Journal de l’Étoile sur la discussion entre Gontery et Dumoulin et l’intervention du chancelier ; 4° Lettre au même gentilhomme touchant la sainte eucharistie, ibid., 1608, traité qui provoqua chez les réformés une active campagne de presse ; 5° Réplique à la réponse que les ministres ont faite sous le nom d’Eusèbe Philalèthe contre le traité des images, Bouen, 1609 ; cet écrit est signé Antoine de Bahastre ; il fut le signal d’une nouvelle et violente polémique dirigée surtout par le ministre Guéroud et menée parallèlement à Paris, en Hollande et à Bouen ; elle se poursuivait encore en 1613 ; cf. Barbier, Examen critigue…, p. 397 sq. ; 6° Les conséquences auxquelles a été réduite la religion prétendue réformée après avoir recogneu qu’elle n’avoil aucun fondement dans la sainte Écriture, voire après y avoir renoncé, Bouen, 1609 ; Dieppe, 1609 ; Paris, 1610 ; Lyon, 1610, etc. ; 7° La réfutation du faux discours de la conférence entre le R. P. Gontery, S. J., et le sieur Du Moulin, ministre de la religion prétendue réformée, Paris, 1609 ; la conférence entre Gontery (nommé souvent Gontier dans les écrits du temps) et Dumoulin, ménagée par les soins de la baronne de Salignac, avait eu un immense retentissement, comme on peut le voir par la relation adressée à Henri IV par Gontery et reproduite dans le Mercure françois de 1609, p. 335 sq., et dans d’autres recueils ; cf. Baoul Bouthrays, Hisloriopolitographia, Francfort, 1610, p. 333 ; Mémoires de Trévoux, 1714, p. 1312 ; 8° Déclaration de l’erreur de notre temps et du moyen qu’il a tenu pour s’insinuer, Bouen, 1609 ; Paris, 1610 ; 9° Réfutation d’un libelle sur la conférence du P. Gonlery avec un ministre, Paris, 1609 ; l’écrit ne mentionne point le lieu de la conférence ; mais il est vraisemblable qu’il s’agit de la conférence d’Amiens, qui eut lieu cette année-là

même et dont l’objet fut discuté en divers opuscules ou traités ; 10° Relation d’une conférence sur des points de controverse entre Georges Frédéric, marquis de Bade, et François, duc de Lorraine, Nancy, 1613 ; c’est du colloque de Durlach qu’il est question ; l’ouvrage publié sous le pseudonyme de Simonin et traduit en allemand par le P. Conrad Vetter, souleva parmi les protestants du Wurtemberg et du Palatinat une série de répliques et de diatribes contre les catholiques en général et les jésuites en particulier ; 11° Lettres du P. Gontery. jésuite, à M. le Conte, gouverneur de Sedan, Sedan, 1613 ; 12° Fuite honteuse des ministres luthériens d’Allemagne, Pont-à-Mousson, 1613 ; 13° Exposition des sublilitez qui se font dans les disputes sur la foy, Paris. 1613 ; 14° Réfutation complète des erreurs de ce siècle, Charleville, 1613 ; 15° La pierre de touche ou la vraie méthode pour désabuser les esprits trompez sous couleur de Réformation, Bordeaux, 1613, t. i ; Paris, 1615, t. n et m ; 16° Du juge des controverses en général, Paris, 1616 ; 17° Application du traité général à la controverse des vœux de la sainte religion, ibid., 1616 ; 18° La ruine entière de la Confession de foy des ministres, Cæn, 1616 ; 19° Instruction du procès de la religion prétendue réformée, Paris, 1617. Le P. Gontery, qui s’était fait un grand renom de prédicateur, était en même temps un habile et pénétrant directeur des âmes. Ses œuvres de spiritualité portent la marque d’une science théologique profonde et d’une éminente sainteté. Il mourut à Paris, le Il novembre 1616.

Sommervogel, Bibliothèque de la C’" - de Jésus, t. iii, col. 1567-1574 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 555.

P. Bernard.

    1. GONZALEZ DE ALBELDA Juan##


1. GONZALEZ DE ALBELDA Juan, dominicain espagnol, né à Navarrete, diocèse de Calahorra, entra dans l’ordre au couvent de San Esteban de Salamanque, où il fit profession le 18 janvier 1585. Après avoir enseigné la théologie en plusieurs collèges de son ordre, en Espagne, il fut appelé à Borne en qualité de régent du collège Saint-Thomas de la Minerve en 1608, par le général Augustin Galamini. On voit que les auteurs se trompent qui font de Juan Gonzalez le compagnon de Thomas Lemos dans les disputes De auxiliis. Elles étaient terminées depuis le mois de février 1606, donc deux ou trois ans avant l’arrivée de Gonzalez à Borne. Après avoir enseigné trois ans à la Minerve, il revint en Espagne. En 1612, il commença son enseignement à l’université d’Alcala de Henarès, dans la chaire fondée pour son ordre par le duc de Lerma. Il occupa cette charge jusqu’à sa mort survenue en 1622. Gonzalez de Albelda a composé Commentariorum et disputalionum in I""’partent Summæ S. Thomse de Aquino volumina duo, Alcala, 1621 ; Naples, 1637. Quelques auteurs, en particulier Ortega et d’autres de la même école, ont voulu établir une opposition entre la doctrine de Gonzalez sur la grâce efficace et la doctrine courante de l’école thomiste, prétendant que le professeur d’Alcala était favorable à la théorie de Molina. Pour appuyer leur assertion, ils rapportaient un passage de Gonzalez, part. I, disp. LVIII, sect. ii, n. 1, ainsi conçu : Dico primo, contra primam sententiam thomislarum recenlium : Non oporlet quod gralia præveniens inlrinsccc inhærens, quse in uno est efficax, sil ctiam efficax in alio majori tenlalione tentalo. Ac proinde non csl verum dicere, quod gralia præveniens intrinsece inhserens, quse aliquando est efficax, debcat esse efficax semper, et in quoeunque supposito œgualiter tentato… Ainsi que le fait remarquer Serry, Historia congreg. de auxiliis, col. 609, bien que cette notion de la grâce efficace ne soit pas celle généralement admise par les thomistes, elle n’en est pas moins aussi éloignée que possible du molinisme et se ramène à la grâce intrinsèquement efficace. Gonzalez n’entend dire autre chose