1491
GONON
GONZALEZ DE ALBELDA
1492
- GONON Benoît##
GONON Benoît, célestin, originaire de Bourg,
fit profession au monastère de Lyon le 4 avril 1608.
Il s’est applique à l’hagiographie, à la littérature
ascétique et à l’histoire de son ordre. On a de lui :
Chronicon Deiparae Virginis, in-4°, Lyon, 1637, ou
recueil de miracles opérés par la Vierge ; Viridctrium
bealse Yirginis Mariée, in-12, Lyon ; Histoire de
Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, révérée dans l’église
des célestins, in-12, Lyon, 1639 ; Les illustres pénitents
cl les charitables envers les pauvres, in-12, Lyon, 1641 ;
Histoires véritables et curieuses où sont représentées
les aventures étrangères des personnes illustres, in-12,
Lyon, 1644 ; La chasteté récompensée en l’histoire des
sept pucelles, in-8°, Bourg, 1643 ; Historia sanctissimx
eucharistise, in-8°, Lyon, 1635 ; et Schola sanctorum
J’atrum, in-8°, Lyon. Sa Brevis historia ecleslinorum
Gallise n’a pas vu le jour. Il mourut à Lyon en 1656.
Elogia viroruin illustrium galliav congregationis celestinorum, p. 203 ; dom François, Bibliotlièque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 403-404.
J. Besse.
- GONTERY Jean##
GONTERY Jean, jésuite italien, né à Turin en 1562,
entra le 28 avril 1584 au noviciat de la Compagnie
de Jésus à Borne, et de bonne heure professa la philosophie
et la théologie. Becteur d’Agen en 1592, puis
de Toulouse en 1598, il devint en 1603 premier recteur
de Béziers et s’adonna vivement aux polémiques
religieuses de son temps. Ses écrits méritent une place
marquante dans l’histoire de la controverse. Nous
devons nous borner à citer ici la liste de ses principaux
ouvrages. 1° Correction fraternelle (aile à M. du Moulin,
ministre du Pontcharanlon, sur le baptême et les limbes,
Paris, 1607 ; 2° La vraie procédure pour terminer le
différend en matière de religion, ibid., 1607 ; 3° La
réponse du P. Gontery à la demande d’un gentilhomme
de la religion prétendue réformée touchant l’usage des
images avec une copie de la lettre gue le roi lui a envoyée
audit P. Gontery, ibid., la lettre d’Henri IV est
du 10 avril 1608 ; voir le Journal de l’Étoile sur la
discussion entre Gontery et Dumoulin et l’intervention
du chancelier ; 4° Lettre au même gentilhomme touchant
la sainte eucharistie, ibid., 1608, traité qui provoqua
chez les réformés une active campagne de presse ;
5° Réplique à la réponse que les ministres ont faite
sous le nom d’Eusèbe Philalèthe contre le traité des
images, Bouen, 1609 ; cet écrit est signé Antoine de
Bahastre ; il fut le signal d’une nouvelle et violente
polémique dirigée surtout par le ministre Guéroud
et menée parallèlement à Paris, en Hollande et à
Bouen ; elle se poursuivait encore en 1613 ; cf. Barbier,
Examen critigue…, p. 397 sq. ; 6° Les conséquences
auxquelles a été réduite la religion prétendue réformée
après avoir recogneu qu’elle n’avoil aucun fondement dans
la sainte Écriture, voire après y avoir renoncé, Bouen,
1609 ; Dieppe, 1609 ; Paris, 1610 ; Lyon, 1610, etc. ;
7° La réfutation du faux discours de la conférence
entre le R. P. Gontery, S. J., et le sieur Du Moulin,
ministre de la religion prétendue réformée, Paris, 1609 ;
la conférence entre Gontery (nommé souvent Gontier
dans les écrits du temps) et Dumoulin, ménagée par
les soins de la baronne de Salignac, avait eu un
immense retentissement, comme on peut le voir par
la relation adressée à Henri IV par Gontery et reproduite
dans le Mercure françois de 1609, p. 335 sq., et
dans d’autres recueils ; cf. Baoul Bouthrays, Hisloriopolitographia,
Francfort, 1610, p. 333 ; Mémoires de
Trévoux, 1714, p. 1312 ; 8° Déclaration de l’erreur de
notre temps et du moyen qu’il a tenu pour s’insinuer,
Bouen, 1609 ; Paris, 1610 ; 9° Réfutation d’un libelle
sur la conférence du P. Gonlery avec un ministre,
Paris, 1609 ; l’écrit ne mentionne point le lieu de la
conférence ; mais il est vraisemblable qu’il s’agit de
la conférence d’Amiens, qui eut lieu cette année-là
même et dont l’objet fut discuté en divers opuscules ou traités ; 10° Relation d’une conférence sur des points de controverse entre Georges Frédéric, marquis de Bade, et François, duc de Lorraine, Nancy, 1613 ; c’est du colloque de Durlach qu’il est question ; l’ouvrage publié sous le pseudonyme de Simonin et traduit en allemand par le P. Conrad Vetter, souleva parmi les protestants du Wurtemberg et du Palatinat une série de répliques et de diatribes contre les catholiques en général et les jésuites en particulier ; 11° Lettres du P. Gontery. jésuite, à M. le Conte, gouverneur de Sedan, Sedan, 1613 ; 12° Fuite honteuse des ministres luthériens d’Allemagne, Pont-à-Mousson, 1613 ; 13° Exposition des sublilitez qui se font dans les disputes sur la foy, Paris. 1613 ; 14° Réfutation complète des erreurs de ce siècle, Charleville, 1613 ; 15° La pierre de touche ou la vraie méthode pour désabuser les esprits trompez sous couleur de Réformation, Bordeaux, 1613, t. i ; Paris, 1615, t. n et m ; 16° Du juge des controverses en général, Paris, 1616 ; 17° Application du traité général à la controverse des vœux de la sainte religion, ibid., 1616 ; 18° La ruine entière de la Confession de foy des ministres, Cæn, 1616 ; 19° Instruction du procès de la religion prétendue réformée, Paris, 1617. Le P. Gontery, qui s’était fait un grand renom de prédicateur, était en même temps un habile et pénétrant directeur des âmes. Ses œuvres de spiritualité portent la marque d’une science théologique profonde et d’une éminente sainteté. Il mourut à Paris, le Il novembre 1616.
Sommervogel, Bibliothèque de la C’" - de Jésus, t. iii, col. 1567-1574 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 555.
P. Bernard.
- GONZALEZ DE ALBELDA Juan##
1. GONZALEZ DE ALBELDA Juan, dominicain
espagnol, né à Navarrete, diocèse de Calahorra, entra
dans l’ordre au couvent de San Esteban de Salamanque,
où il fit profession le 18 janvier 1585. Après avoir
enseigné la théologie en plusieurs collèges de son ordre,
en Espagne, il fut appelé à Borne en qualité de régent
du collège Saint-Thomas de la Minerve en 1608, par le
général Augustin Galamini. On voit que les auteurs se
trompent qui font de Juan Gonzalez le compagnon de
Thomas Lemos dans les disputes De auxiliis. Elles
étaient terminées depuis le mois de février 1606, donc
deux ou trois ans avant l’arrivée de Gonzalez à Borne.
Après avoir enseigné trois ans à la Minerve, il revint
en Espagne. En 1612, il commença son enseignement
à l’université d’Alcala de Henarès, dans la chaire
fondée pour son ordre par le duc de Lerma. Il occupa
cette charge jusqu’à sa mort survenue en 1622.
Gonzalez de Albelda a composé Commentariorum et
disputalionum in I""’partent Summæ S. Thomse de
Aquino volumina duo, Alcala, 1621 ; Naples, 1637.
Quelques auteurs, en particulier Ortega et d’autres de
la même école, ont voulu établir une opposition entre
la doctrine de Gonzalez sur la grâce efficace et la
doctrine courante de l’école thomiste, prétendant que
le professeur d’Alcala était favorable à la théorie de
Molina. Pour appuyer leur assertion, ils rapportaient
un passage de Gonzalez, part. I, disp. LVIII, sect. ii, n. 1,
ainsi conçu : Dico primo, contra primam sententiam
thomislarum recenlium : Non oporlet quod gralia præveniens
inlrinsccc inhærens, quse in uno est efficax, sil
ctiam efficax in alio majori tenlalione tentalo. Ac proinde
non csl verum dicere, quod gralia præveniens intrinsece
inhserens, quse aliquando est efficax, debcat esse efficax
semper, et in quoeunque supposito œgualiter tentato…
Ainsi que le fait remarquer Serry, Historia congreg. de
auxiliis, col. 609, bien que cette notion de la grâce
efficace ne soit pas celle généralement admise par les
thomistes, elle n’en est pas moins aussi éloignée que
possible du molinisme et se ramène à la grâce intrinsèquement
efficace. Gonzalez n’entend dire autre chose