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EPIIKSE (CONCILE D"


dogmatique et disciplinaire ; 2° une sentence de déposition pour les cvêques et les clercs, l’anathènie pour les laïques, sont prononcés contre ceux qui violeront cette défense générale ; 3° la sentence de déposition et l’anathème atteignent ceux qui adhèrent à la profession de foi hérétique qui a été présentée aux convertis de la Lydie, précisément parce que cette profession de foi constitue une violation de la défense générale, qu’elle a d’ailleurs motivée.

La défense générale est celle-ci : « Il est défendu à qui que ce soit de présenter, d’écrire ou de composer une formule de foi différente de celle des Pères de Nicée. » C’est un décret disciplinaire, puisqu’il s’agit d’une loi prohibitive ; mais ici la discipline est intimement liée au dogme, car ce que le concile a directement l’intention de défendre, c’est toute profession de foi opposée à la doctrine de Nicée. Que ce soit bien là le sens de l’expression èiÉpav Tricrriv, c’est ce que montrent : 1° la grammaire ; le concile emploie, et à deux reprises, l’adjectif àtlpav et non a), ), r, v. "Erepo ; implique l’idée de dissemblance, de contrariété, d’opposition ; aX/o ; n’indique habituellement que la distinction ; 2° la conduite du concile d’Éphèse. Ce concile ne tient pas au mot à mot du texte nicéen et ne proscrit ni les additions orthodoxes ni les suppressions sans grande importance, puisqu’il a approuvé, au moins tacitement, la profession de foi personnelle de Charisius. Il reconnaît que le symbole des 318 Pères peut être mal interprété et que, dès lors, il peut être nécessaire de rédiger des professions de foi plus développées, pour démasquer et réfuter ces fausses interprétations. En fait, le concile a admis une profession de foi autre que le symbole de Nicée, a).), ïiv, mais qui ne lui était pas opposée, ÉTÉpav, lorsqu’il a canonisé la seconde lettre de Cyrille à Nestorius, qui, pour cette raison, a reçu le nom de tome, tout comme le concile de Chalcédoine canonisera, quelques années plus tard, le tome de Léon ; 3 » la conduite des conciles œcuméniques postérieurs, qui ne se sont jamais crus liés parle décret d’Éphèse, pour s’interdire de porter de nouvelles définitions opposées à des erreurs nouvelles ou d’accepter des professions de foi plus développées, et par conséquent autres que le symbole de Nicée. Qu’il suffise de rappeler que le concile de Chalcédoine a approuvé solennellement la lettre dogmatique de saint Léon et mis sur le pied d’égalité le symbole de Nicée et le symbole dit nicéno-constantinopolitain, trouvé dans les actes du concile de Constantinople de 381 ; que le VI^ concile œcuménique a reçu la lettre dogmatique de saint Sophrone, rédigée sous forme de symbole, Mansi, t. xi, col. 461-508, et que le VII « a également accepté la profession de foi de saint Taraise, Mansi, t. xji, col. 1122 ; 4° la nature même du magistère ecclésiastique, qui, étant le législateur en matière de formules de foi, peut choisir la formule qui lui plaît, lui faire subir des retouches, y ajouter, y retrancher même, pourvu que ce soit sans préjudice de la vérité révélée. Comme le disaient les Pères de Chalcédoine : « Toute loi défend le péché aux méchants, mais ne prive pas pour cela les juges de leur autorité. » Mansi, t. VII, col. 404. Par ailleurs, c’est le droit imprescriptible de l’Église enseignante, comme aussi son devoir rigoureux et perpétuel, auquel elle ne saurait renoncer, d’opposer à de nouvelles erreurs de nouvelles définitions et explications nécessaires pour maintenir la pureté de la foi et promouvoir le développement légitirne du dogme. C’est ce que proclamaient encore les Pères de Chalcédoine : « Il est nécessaire que nous opposions une réfutation aux inventions des héri^ tiques, non que nous voulions rechercher sans cesse des nouveautés doctriuales, comme si la foi était inconiplèle, mais parce que nous devons trouver des

réponses opportunes à leurs innovations. » Ibid., col. 456-457.

Voilà qui suffit à établir que les inonophysites et les Grecs schismatiques ont pris le décret d’Éphèse à contresens dans leurs polémiques contre les catholiques. Ce décret ne proscrit directement et formellement que les formules de foi opposées au symbole de Nicée. Tout au plus peut-on concéder qu’il défend indireetemenlaux simples particuliers de se mêler de composer des symboles de foi, à cause du péril que cette multiplication des formules pourrait faire courir à l’orthodoxie. Voulant empêcher que ce qui s’est passé en Lydie, à l’occasion de la conversion de quelques hérétiques, ne se renouvelle, le concile interdit de présenter, 7rpoxci[j, i’Σiv "r, Tipo^rçipeiv, aux convertis de l’infidélité, du judaïsme ou de l’hérésie, un symbole de foi opposé à celui de Nicée et conseille par le fait même de s’en tenir à ce dernier.

Après avoir porté le décret général, le concile en fait l’application à un cas particulier. Le symbole de Théodore dé Mopsueste, que le prêtre Jacques a fait signer aux quartodécimans de Lydie, est le type de ceux que le concile entend proscrire, parce qu’ils renferment une doctrine contraire à la foi de Nicée, èrépav 71 ; 5tcv. Ce n’est pas précisément parce que ce symbole a été composé par un simple particulier, ni parce qu’on l’a présenté à de nouveaux convertis, qu’il est condamnable, mais parce qu’on y trouve, nous dit le concile, « les opinions détestables et perverses de Nestorius. » On y découvre, en effet, sans peine, en le parcourant, la théorie nestorienne sur le mode d’union des deux natures en Jésus-Christ. Théodore a beau déclarer, comme son disciple Nestorius, qu’il n’admet pas deux fils, ni deux Seigneurs ; c’est là une orthodoxie purement verbale. Le dualisme hypostatique perce en plusieurs endroits de sa profession de foi, notamment dans celle-ci : « Quand nous disons un seul Seigneur, le Seigneur Jésus-Christ, nous entendons premièrement et principalement Dieu le Verbe, qui est Fils de Dieu par nature ; mais en même temps nous pensons à ce qui a été pris, à Jésus de Nazareth, que Dieu a oint par l’Esprit et la puissance, et qui participe à la filiation et à la domination par son adhésion, quva^iciï, à Dieu le Verbe ; c’est lui que le bienheureux Paul appelle le second Adam. » Mansi, t. iv, col. 1249. Comme Nestorius, Théodore voit dans le Christ deux personnes, la personne de Dieu le Verbe et la personne de Jésus de Nazareth, unies d’une union ineffable, en vertu de laquelle Jésus de Nazareth reçoit communication des noms divins de Fils et de Seigneur et peut être adoré avec le Verbe. Le concile a bien raison d’affirmer que la doctrine nestorienne se trouve exprimée dans la profession de foi en question.

2° Condamnation des pélagiens. Mansi, t. iv, col. 1471.

Canon 1. Eî tiç ixtitoo TToXiT’/iç Tr]Ç inapyjtxç, oltzooiaTr. o-aî Tïiç àyîa ; xai ot xoy[/.evr/CT| ; o-uvdSo’j… rà

KeXetJTio) ècppôv/-, Tev î) çpo vr|(r£t, oÛto ; xaTa twv t ?, ;

è7Tap-/i’a ; Im’jii.ônw/ ôia npiTTECTÔai’Ti o-J5a[ji. ! i) ; O’jvarai, Tiàdï) ; èxxXïi(71a(TTi xr|Ç itoivtovia ; èvTsCôev TiSy ;

JTtb Tri ; <7’jvô60vi ÈxêïoÀvi^’-^" vo ; xa àv£vépyy|To ; -Juip /(OV…

Canon 4. Ei oï T’.ve ;

àTtoo-TaTr.Ta’.îv twv v/r.pt Tout métropolitain d’une

éparchie quelconque, qui,

après s’être séparé de ce

saint et œcuménique con cile, a adopté ou adoptera

à l’avenir les opinions de

Célestius, ne peut en aucune

manière porter de sentence

contre les évêques de son

éparchie, car il se trouve

déjà privé par le fait même

de tout pouvoir et exclu

par le concile de toute com munion ecclésiastique.

S’il est des clercs qui

apostasient et osent pro-