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EUCHARISTIE AU XIP SIÈCLE EN OCCIDENT


4. ittienne de Tournai, avant IV’lection d’Alexandre III (7 scplembre 1159) au moins pour une partie de son œuvre, car Achard de SaintVictor, et non Richard, qui y est cité comme évêque, p. 373, ne monte sur le siège d’Avranches qu’en llfil (cf. Gillmann, loc. cil., p. 418-419, et von Schulte, Die Summa des Stephanus Tornncfins/.s, Giessen, 1891, p. xx) : De ronsecrationr partis et vini certiim est quia ad verba Ci}risli : Hoc est corpus meum, hic est sanguis, etc., fit transsubstantiatio, et il regarde comme superflu de rechercher si elle s’opère pedctentim à mesure que se profèrent les paroles. Op. cit., part. III, dist. II, c. xxxix, p. 273.

5. Sainte Hildegarde (1098-1180), dans une lettre écrite i’i l'âge de soixante-treize ans(cf. P. L., t.cxcvii, col. 229), donc en 1171 : ad prælatos Mor/antinenscs, dit ce qui suit : Oblatio panis cum vino et aqua in carnem et sangninem Salvatoris transsubstantialiter, quemadmodum lignum in ardentem carbonem per ardorem igms, mutatur. Epist., xlvii, P. /-., t. cxcvii, col. 224.

6. Jean de Fænza, après 1171, 1e plagiaire de Rufln et d’Etienne de Tournai, substitue transsubstantiare à transmutât qu’il trouve chez Etienne : Vivificat, i. e., facit vivere quia panem et vinumtranssuhstaniiat incorpus et sangninem. Summa, c. i, 9, 1, c. 80 ; ms. Munich, lot. 17182, 'm. 49. Cf. Gillmann, loc. cit., p. 420.

7. Pierre Comestor, avant 1175, puisque son Historia scolastica est dédiée à Guillaume aux BlanchesMains, archevêque de Sens (1169-1175 ; il passe à Reims en 1175) : Hoc est corpus… ex virtute horum verborum fît transsubstemtiatio. Hisloria scolastica, in Evangelia, c. clii, P. L., t. cxcviii, col. 1618.

L’emploi du mot est à signaler chez Pierre Comestor, à une date imprécise, dans le sermon attribué à Hildebert et déjà cité : Cum proféra verba canonis et verbum transsubstanlionis et os meum plénum est… amaritudine et dolo, quamvis honorem eum labiis, tamen spuo in faciem Salvatoris… Itaque mundamini. S<'r7r !., xciii, parmi les Opéra Hildeberti, P. L., t. clxxi, col. 776. Remarquons aussi que ce même sermon xciii d’Hildebert se trouve avec des modifications importantes, mais sans le mot trcmssubstantiatio parmi les sermons de Pierre Comestor, Scrm., xxxviii, P. L., t. cxcviii, col. 1813. Si le Serm., xcui, n’est donc pas l'œuvre d’Hildebert, il reste encore à faire ime étude critique des divers manuscrits signalés par Hauréau pour déterminer si la version, conservée dans le t. clxxi de Migne, n’est pas un remaniement de celle que présente le t. cxcviii.

8. Pierre de Poitiers, avant 1175, puisque son œuvre est dédiée au même archevêque de Sens, Guillaume, emploie fréquemment le mot dans ses Sententiæ, 1. V, n. 12, P. L., t. ccxi, col. 1243 sq., 1247, etc. : Similiter quæritur de defectione eucharistiie, an prolata medietale horum verborum, hoc est corpus meum, ad quorum prolationem habetur transsubstantiatio, debeat aller sæerdos… incipere…, col. 1232 ; verba autem ad quorum prolationem transsubstantiatur panis in carnem, hœc sunt…, etc., col. 1243. Le mot se retrouve plus de quinze fois dans ces chapitres.

9. Pierre de Pavie, évêque de Meaux, puis de Bourges, et cardinal de Saint-Chrysogone, dans une lettre de 1178, conservée entre autres par Roger de Hoveden. C’est la lettre qui relate les événements de sa légation dans le midi de la France : Panis et vinum in corpus et sanguinem Domini vere traussubstantiatur. Episl., iii, P. L., t. cxcix, col. 1222, ou Roger de Hoveden, Chronica, pars posterior, dans les Rerum brilannicarum medii œvi scriptores, or Chronicles and memoriales, etc., 1869, t. li b, p. 157.

10. Pierre de Celle, probablement bien avant 1180, car ses sermons, sans qu’il les prêche lui-même, commencés pendant son séjour à Celle, Epist., xix, P. L., t. ccii, col. 421, sont déjà répandus aux quatre vents

du ciel avant son élévation au siège épiscopal de Chartres (1180), comme il le dit lui-même dans une lettre qu’il écrit étant encore abbé de Saint-Remi, à Reims, Epist., clxvii, col. 610 : supposuit (./esH.s) pnnem et vinum et transsubstantiavit in corpus et sanguinem suum. Scrm., xli, in cœna Domini, 8, col. 770.

11. Pierre de Blois, dans une lettre écrite, comme archidiacre de Bath, à un diacre d’Angleterre nommé Pierre, donc entre 1175 et 1195 environ : Pane et vino transsubstanlialis virtute verborum cwlestium in corpus et sanguinem Christ i. Epist., cxi., P. L., t. ccvii.col. 420.

12. Baudouin de Cantorbéry (évêque de Worcester en 1181), avant 1181, puisqu’il signe frater Balduinus Fordensis nwnaslerii servus, et en toute hypothèse avant 1184, date de la mort de son correspondant, dans sa lettre ou traité Liber de sacramento altaris, envoyé à Barthélémy, évêque d’Exeter, 1161-1184 : Panis… vel fit corpus Christ i et transsubstantiatur, vel mutatur, vel convertitur in corpus Christi, P. L., t. cciv, col. 662.

13. Alain de Lille, après 1179, puisqu’il fait allusion au concile de Latran de cette année, Contra hæreticos, ir, 14, P. L., t. ccx, col. 382, dans cette même œuvre emploie le mot fréquemment : Z)(ciin/… hiereti ci panem non transsubstaniiari in corpus Christi. Contra hæreticos, i, 57, col. 359. Trcmssubstanliatin est illa species mulationis secundum quam et mutatur materia et subslanlialis forma sed rémanent accidentia. Unde diciturtranssubstantiatio quia nihil de substantia remanet, i, 58, col. 360. Mêmes emplois du mot dans les Regulæ theologicæ, 107, col. 678.

14. Sicard de Crémone (vers 1185-1195?) : Mirabilius est de nihilo cuncta creare, quam creaturam transsubstantiare. Mitrcûe, iii, 6, P. L., t. ccxiii, col. 129. Super quæ cum oravit pro hostia transsubstantianda, eamque transsubstantiavit et iranssubstantiatam Patri obtulit, nunc oral pro ipsius acceptione, col. 131. On le trouve encore ailleurs, col. 91, 116, 117, 118. Dans sa Summa canonum qui ne peut que difficilement remonter avant l’année 1183, mais qui est antérieure au Mitrcûe, iii, 6, P. L., t. ccxiii, col. 117, le mot ne se rencontre pas moins de dix fois, aussi bien transsubstantiare que transsubstantiatio. Cf. les textes dans Gillmann, loc. cit., p. 420, note 5.

15. Pierre le Chantre, dans sa Summa de sacramentis, etc., encore inédite (ms. lat. Bibl. nat., 14445) qui veut surtout s’occuper des points moins étudiés dans les écoles : Et in hoc omittamus ea quæ usitatius soient inquiri, fol. 161, emploie le verbe transsubstantiare dans la question : Si alius panis quam de frumento transsubstantiatur in corpus Christi, fol. 164.

16. Huguccio, qui achève sa Summa au plus tôt en 1187, puisqu’il y cite le pontificat de Grégoire VIII (ms. lat.. Cambrai, 419, fol. 197), emploie sans cesse le verbe transsubstantiare, transsubstaniiari ; le substantif transsubstantiatio s’y rencontre aussi, mais moins souvent. Voir une longue liste de textes cités par Gillmann, loc. cit., p. 421-423.

17. Innocent III. Outre le De sacro altaris mijslerio, écrit avant son élévation au souverain pontificat (1198), comme tout porte à le croire, ses lettres font usage du mot, par exemple, le 29 novembre 1202. à Jean de Belesmes, ancien archevêque de Lyon : Quæsivisti… quæ sit forma verborum quamipse Christus expressif, cum in corpus suum et sanguinem, panem et vinum transsubstantiavit… alii tenent quod aqua cum vino transsubstantiatur. Epist., ꝟ. 121, P. L., t. cxxiv, col. 1119, 1121 ; cf. De sacro altaris mysterio, passim, 1. IV, 5, 17, 19, etc., P. L., t. ccxvii, col. 868, etc. ; mais en dehors des titres des chapitres, c’est le verbe transsubstantiare plutôt que le substantif qui a les préférences d’Innocent III.

18. Giraud le Cambrien qui offre son ouvrage fraî-