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EUCHARISTIE AU XII’SIECLE EN OCCIDENT


esse et iiilegrum corpus ac sangtiinem Domini iiostri Jcsii Christi, P. G., t. cxx, col. 821-832.

II. Travaux.

Nicole, Arnauld, etc., La perpétuilé de la joi de l’Église catholique touchant l’eucharistie, Paris, 16691713, dernière édition publiée par Migne, -1 vol., Paris, 1841 (utile, mais des défauts de méthode et vieilli ; la petite Perpétuité de la foi, qui précéda la grande et fut publiée ù Paris, 1664, a été réimprimée par Migne en tête du t. i) ; iMabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, ssec. iv, part. II, Paris, 1680, t. vi, p. iv-lxviii ; sæc. vi, part. II, 1701, t. IX, p. vii-XLVi (le meilleur des travaux anciens) ; L.-E. Dupin, Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées dans le /ae siècle, nouv. édit., Paris, 1724, p. 208-254, 258-260 ; Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées dans le v ; e siècle, 1699, p. 20-74 ; F. Cuniliati, Biblioteca euccu-istica in cui… si apportano gli scrillori che pcl corso di tredici secoli succcssivamente nella Chiesa fiorirono, Venise, 1744 ; dom R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 17521757, t. xviii-x.xii (relève avec soin les textes eucharistiques ) ; N. Alexandre, Historia ecclesiastica, édit. llansi, Venise, 1778, t. vi, p. 409-434 ; t. vii, p. 67, 212-222, 389459 ; A. Ebrard, Dos Dogma vom heiligen Abendmahl und seine Geschichte, 2 vol., Francfort-sur-Ie-Mein, 1845-1846 ; Anglade, Controverse sur l’eucharistie pendant le.e siècle, Paris, 1858 ; M. Hausherr, Der heilige Paschasius Radbertus, eine Stimme ùber die Eucharistie vor tausend Jahren, Mayence, 1862 ; J. Bach, Die Dogmengeschichte des Mitlelallers vom christologischen Standpunkte, Vienne, 1874, t. I, p. 156-218, 364-389 ; H. Reuter, Geschichte der religiosen Aufkldrung im ^nttelalter, Berlin, 1875, t. i, p. 42-43, 91-128, 275, 286-296 ; F. Clément, Les bénédictins qui ont écrit sur l’eucharistie, dans Analecta juris pontiftcii, Rome, 1882, t. xxi, p. 550-582 ; J. Schwane, Dogmengeschichte, t. iii, Dogmengeschiclite der mittleren Zc17, Frib’)urgen-Brisgau, 1882, p. 628-640 ; trad. A. Degcrt, Paris, 1903, t. v, p. 460-478 ; J. Corblet, Histoire dogmatique, liturgique et archéologique du sacrement de l’euchewistie, Paris, 1886, 2 vol. ; L. Schwabe, Studien : ur Geschichte des zweiten Abendmahlstreites, Berlin, 1887 ; E. Choisy, l’aschase Radbert, étude historique sur le i.’siècle, Genève, 1889 ;.J. Schnitzer, Berengar von Tours, ein Beitrag zur Abendmahlslehre des beginnenden Mittelaltcrs, Munich, 1800 ; C. Gore, Dissertations on subjects connected with the Incarnation, Londres, 1895 ; L. BigincUi, I benedettinie gli sludi eucaristici nel medio ewo, Turin, 1895 ; La rinascenza degli studi eucaristici nel medio euo in occasione delV eresia di Berengario, dans le Compte rendu du JV" congrès international scientifique des catholiques, Fribourg (Suisse), 1898, 1. 1, p. 19-31 ; J. Ernst. Die Lehre des heiligen Paschasius Radbertus von der Eucharistie, mit besonderer BeriicksiclUigung der SIcllung des heiligen Rhabanus Mourus und des Ratramnus zu derselhen, Fri bourgen-Brisgau, 1896 ; Loofs, art. Al)cndmahl, II, dans Realencijklopddie, 3° cdil., Leipzig, 1896, p. 63-64 ; A. Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, 3e édit., Fribourg-en-Hrisgau, 1897, t. iii, p. 284-298, 347-355 ;.1. Ebersolt, Essai sur Bérenger de Tours et la controverse sacramentaire au i’siècle, dans la Revue de l’histoire des religions, Paris, 1903, t. xi.viir, p. 1-42. 137-181 ; A. Nægle, Ratramnus und die heilige Eucharistie, zugleich eine dogmatisch-historische Wùrdigung des ersten Abendmahlslreites, Vienne, 1903 ; J. Turmcl, IHstoire de la théologie positive depuis l’origine jusqu’au concile de Trente, Paris. 1904, p..306-316, 432-442 ;.I.-A. Chollet, La doctrine de l’eucharistie chez les srolastiques, Paris. 1905, p. 11-34 ; P. BalilTol, Études d’histoire et de théologie positive, 2° série. I, ’eucharistie, la présence réelle et la transsubstantiation, .i" édit.. Paris. 1906, p. 339-387 ; K.-G. (ioetz, Die heulige Abendmahlsfrage in ihrer gesehichilichen Enlwicklung, Leipzig, 1907, part. I, c. I, II, p. 1-22 ; F. Kattenhusch, art. Transsubstantiation, dans Realencgklopddie, 3e édit., Leipzig, 1908, p. 58-03 ; T. Hcitz, Essai historique sur les rapports entre la philosophie et la foi de Bérenger A saint Thomas d’Aquin, Paris, 1909 ; Darwel Stone. A hislorg o/ the doctrine of the holg euchari.1t, Londres. 1009, t. l ; R. Heurtcvent. Durand de Troarn et les origines de l’hérésie bérengnrienne (thèse). Paris, 1912. Voir, en outre, les travaux signalés au cours de cet article.

I’. VllRNET.

V. EUCHARISTIE AU XII’SIÈCLE EN OCCIDENT. —

Dans l’histoire de hi théologie de l’eucharistie, le xiie siècle consUlue une période de transition durant laquelle la valeur intrinsèque des ouvrages

ne peut se mesurera l’intérêt qu’ils suscitent de nos jours. On y écrit beaucoup ; on n’y discute pas moins. INIais écrits et discussions ne s’élèvent guère au-dessus de travaux d’essais ou de tentatives d’approche : imprécisions de langage, inexactitudes dans l’expression, tâtonnements dans les recherches, fléchissements dans la pensée, tout cela place ces productions fort en deçà de la perfection du siècle suivant. A côté des questions les plus graves s’en présentent d’enfantines sur lesquelles s’exerce une dialectique impitoyable, et il n’est pas rare que les problèmes de la métaphysique la plus profonde soient effleurés, plutôt qu’abordés, à propos de vraies puérilités : singulier mélange de grandeur et de minutie, de spéculation saine et de puérile curiosité I Mais, considérées dans la suite historique de leur élaboration, ces œuvres appellent l’attention, car elles constituent les premiers essais d’une pensée théologique naissante qui saura se frayer sa voie malgré les tâtonnements des premiers pas ; en outre, elles opèrent la transmission des anciens matériaux patristiques, les codifient, les harmonisent, parfois les renouvellent ; elles élaborent des théories et des systèmes qui vont se perfectionnant d’un auteur ou d’une école à une autre ; elles précisent et fixent le vocabulaire, mais avec les hésitations et les méprises que rend inévitables l’emploi d’anciennes formules brusquement coupées de leur contexte. De ces divers points de vue, la théologie de l’eucharistie est particulièrement intéressante au xii’e siècle, malgré la longue série des travaux sans reliefs dont il faut suivre les détours pour arriver au résultat. L’histoire du dogme non plus ne peut s’en désintéresser, car cette période élaboratrice de la systématisation sacramentaire, si féconde pour la formule de la transsubstantiation, trouve son couronnement dans une profession de foi, celle du IV « concile de Latnui, en 121 ; ’}, dont l’importance a été jugée sans égale dans les douze siècles qui séparent les professions des conciles de Nicée-Constantinople et de Trente. Harnack, Lelirbuch der Dogmengeschichte, 4’= édit., Leipzig, 1910, t. III, p. 387.

S’il n’y a pas lieu de dresser ici une nomenclature complète (le grand travail critique qui reste ; faire sur le terrain de l’inédit ou même des sources imprimées la rendrait d’ailleurs impossible), il est avantageux, croyons-nous, d’exposer les principales catégories d’ouvrages qui peuvent nous renseigner au xiie siècle sur le dogme et la théologie de l’eucharistie. Elles nous révéleront les rapports qui unissent les écrivains de ce siècle avec ceux du cycle bérengarien ou paschasien ; car c’est sur les œuvres de la controverse bérengariennc, ou même paschasienne, que se bâtit la théologie eucharistique du xiie siècle, ou que se grefl’ent les attaques nouvelles. La litténiture polémique contre les cathares, les vaudois, les aimariciens, etc., fait suite aux traités dirigés contre Bérenger et fait connaitre mainte argumentation qui accuse chez les sectes hérétiques la connaissance des œuvres ou des objections bércngaricnncs. Les divergences ou les influences d’école se manifesteront en même temps entre les divers groujies théologiques, comme ceux d’.bélard ou des Viclorins, les théologiens d’outre-Uhin et les écoles de Paris ou de Bologne, etc., ainsi que les attaches nuiltiples qui relient dans leurs matériaux, leur plan, leur méthode, etc., la théologie et le droit canon : c’est ainsi, pour ne citer ici qu’un exemple, que le canonislc Muguccio de Ferrarc(-[- 1210). dont la.Siu/iHin est encore inédite, trihutaire lui-même de Hugues de Saint-Victor dans sa I ! I<" partie, influe fortement sur Jean Lothaire de Segni, son élève, le futur Innocent III, par le décret duquel se ferme toute cette période