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1193 EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE 1194

indique que c’est le colice du Christ ou qu’il en est le contenu. Mais le Christ fera encore notre bonheur au ciel dont le vase est le symbole. Donc, encore ici, du moins dans la plupart des cas, la signification eucharistique est d’autant plus douteuse qu’une confrontation de ces figures avec certaines mosaïques africaines du iv « et du ve siècle, publiées par R. de la Blanchàre et reproduites par dom Cabrol, ou avec certaines fresques données par Wilpert, ne parle pas en sa faveur. Leclercq, dans le Diction, d’archéol. cbréi., t. I, col. 716-720 ; Wilpert, op. cit., p. 463. Il en est tout autrement d’un grafïito, dessiné au v^ ou vi"’siècle sur le mur du temple de la Alater Matuta, appelé vulgairement temple de Vesta, à Rome, qui représente un calice orné d’une croix ctoilée, deux pains et un

seul, ou à côté d’une brebis ou d’une orante au paradis. Wilpert, op. cit., pl.24, 96, 158, n. 2, 163, n. 1. Dans toutes ces peintures on ne doit voir qu’une représentation plus ou moins raccourcie du bonheur du ciel. Pourquoi, en effet, les arbres : côté des brebis àSainte-Lucine et ailleurs, surtout quand d’autres scènes qui font pendant montrent le jardin céleste ? Le pet t tertre, loin de figurer un autel, n’est qu’un motif artistique Inventé par le peintre pour faire mieux voir le vase. La houlette et le vase de lait sont précisément les attributs bien connus du bon Pasteur. Une brebis avec le pedum se voit même dans la catacombe juive de la Vigna Randanini, à Rome, Garrucci, Storia delV arlc, pi. 489, n. 8 : ce qui prouve que dans certains cas on n’a peut-être qu’à y voir un motif purement décoratif.

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9. — Peinture du cimetioie de Saiiat-Calixte. D’après De Rossi, rtoma sotterranea, t. ii, pl. xii, llg. 1.

verre. Grisar, dans Civillà’cattolica, 1897, t. ix, p. 721731 ; Leclercq, dans le Dic/jon. d’archéol. chrét., t. ii, col. 1619, fig. 1894.

4. Le vase de lait ou ta muktra.

On le’^'rcprésente de plusieurs manières. Une première nous le montre posé sur un petit tertre et flanqué de deux brebis, par exemple, sur une fresque de.^la crypte de Lnrinc (ng. 9), de la première moitié du ii"e siècle, et dans la maison chrétienne du Cclius, à^Rome, du milieu du IV » siècle. Wilpert, Matcrcicn. pl. 24, p. 24 ; Ue Rossi, Roma notlermnea, t. i, pl. xii, ^p. 348’sq. ; Id., Bulletlino di arcti. crist., 1890, p. 27, 28 ; Leclercq, dans le Diction. d’arclicol. clirét., t. ii, col. 28.’), 3, fig. 2268. Une autre disposition nous fait voir une brebis avec le bvton ou pedum auquel est suspendu un, seau de lait, par exemple, sur deux fresques de Domilllle, l’une de la fin du i<", l’autre du iiie siècle. Wilpert, op. cit., p. 24, pl. 7, n. 2 ; Garrucci, Storia drU’arlr, t. ii, pl. 29, 1. Notons ici (luon ne voit pas sur la fresque des Saints-Pierrc-ct-Marcellin le vase posé sur le dos de la brebis et entouré du nimbe, tel que le donnent nos manuels d’archéologie. Wilpert, op. cit., p. 142 ; Id., Die Kniakomhengemutde und ilirc altrn Knpien. Fribourg, 1891, pl. XXVI. Ailleurs, le vase est représenté

lùihn, les textes cités en faveur de l’opinion traditionnelle se rapportent précisément bien plus au bonheur du ciel qu’à l’eucharistie, ^’olr les développements de Wilpert, op. cit., p. 24, 444 sq., 461.

3 » La ircsque de la Vigna Cassia. — Une représentation à part est celle du cimetière de la Vigna Cassia, à Svracusc. Fuhrer, Forscintngen zur Sicilia sotterranea, Munich, 1897, p. 112 (782) sq. et pl. xi, n. 2. Elle est du commencement du iv siècle. Sur le fond blanc et iiarsemé de roses et de feuilles d’un arcoso e qui renferme un tombeau d’enfant, on aperçoit mi petit garçon dans l’attitude des orantes. A la droite, figure un homme assis à la manière des Orientaux et habillé à peu près de même : on dirait une divinité orientale. Sa main gauche tient une pahuc contre la l)ollrlnc, le coude s’appuie sur le genou. La droite présente à l’enfant un calice en verre rempli à moitié d’une substance rougcâtre. Au -dessus du verre, un pain rond avec entailles. Une colombe avec un rameau d’olivier ( ?) est placée à droite du personnage assis. Dans ce deniicr, Fuhrer croit reconnaître le Christ représenté d’une manière Inusitée. olr une figure dans uie pose à peu près semblable et tenant également


calice en verre dans la droite, dans_Holdcttl, _Ossfri>a-