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EUCHARISTIE D’APRÈS LES PÈRES


labia novi sanguine testamenti signamus. Epist. heort., II, 3, P. G., t. xxvi, col. 1368. Et cet autre : Nos utigue vescimur, ianguam vitee cibo, animamque nostram pretioso illius sanguine obleciamus. Epist. heort., V, 1, col. 1379. Mais voici un texte parfaitement clair, cité par Eutychius († 582), patriarche de Constantinople, dans un sermon De paschate et de sacrosancta eiicharistia, P. G., t. lxxxvi, col. 2401, et tiré d’une homélie de saint Athanase Ad nuper baplizalos : « Tu verras les lévites apporter des pains et un calice de vin. Tant que les invocations et les prières ne sont pas commencées, il n’y a que du pain et du viii, <liOo ; irj-iv 6 à’ptoç y.a xo TTOTriptov. Mais dès qu’ont été prononcées les grandes et admirables prières, le pain devient le corps et le vin le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, tôte yîvETai 6 apxoi aoy^.’x y.aiTÔ uoTTipiov aï(j.aToO Kupiou ris.ww’IrjToO Xpicrrrj-j. Venons à la célébration des mystères. Ce pain et ce viii, tant que les prières et les invocations n’ont pas eu lieu, sont simplement (du pain et du vin) ; mais, lorsque les grandes prières et les saintes invocations ont été faites, le Verbe descend dans le pain et le vin, et le corps du Verbe est, xaxagaivei ô Adyo ; e ! ? TÔv àpTov y.a’iTo TtoTvipiov y.a yr/srat aùroû ! jû)ia.’Frag., vu, P. G., t. XXVI, col. 1325. Précisant la pensée de Macaire sur la manducation spirituelle de la chair du Seigneur, saint Athanase, dans une de ses lettres à Sérapion, Ad Serap. epist., iv, 19, P. G., t. xxvi, col. 665, dit que la chair du Christ dans l’eucharistie est un aliment donné spirituellement, qui devient pour tous un gage pour la résurrection de la vie éternelle. Ce que je donne pour le salut du monde, fait-il dire au Christ, est la chair que je porte ; àXX’a’jTji C|J, tv xa TO Taùfiiç aip.a Trap’èfjujù 7tveuu.aTiy.wi ; co9-/iaêTat xpoçT], wote 7tvÊU(j, aTiy.(Ô ; èv ïv.ârsxiù TauT-))v àva-C’îoo-Sat y.a’t yivEoôai Tiâcrt çuXaxir.piov et ; àvi(7Ta(nv Çoori ; xiwr.ryj. Ce dernier texte, qui complète la pensée de saint Athanase, est précisément l’un de ceux qu’on invoque en faveur du symbolisme ; mais bien à tort, car il est facile, fait obser-er M. Tixeront, Histoire des dogmes, 2e édit., Paris, 1909, t. ii, p.l74, sinon d’en expliquer sûrement chaque terme, du moins d’en justifier la tendance et la signification générale. Saint Athanase veut prouver, dans tout ce passage, qu’il y a en Jésus-Christ deux éléments, l’un humain qui est le fils de l’homme en la chair, l’autre divin, à qui convient le nom d’Esprit. Pour ce faire, il montre Jésus-Christ promettant sans doute aux apôtres de leur donner son corps et son sang, le corps qu’il portait et qui était son humanité, mais de le leur donner en Dieu, en Esprit, comme un corps de Dieu, un corps céleste, une nourriture spirituelle, capable d’être pour chacun une protection et un gage de résurrection pour la vie éternelle. Voir t. i, col. 2175. 2° En Palestine.— 1. Eusibe de Césarée (7 vers 341) est assurément un témoin du réalisme eucharistique. Dans un fragment de son De solemnitate paschati, 7, P. G., t. xxiv, col. 701, conservé par Nicétas, il remarque que, tandis que les.Juifs ne célèbrent la pâque qu’une fois l’an, les chrétiens la célèbrent chaque dimanche : < Nous sommes toujours repus du corps du Sauveur, nous participons toujours au sang de l’agneau. » Il dit ailleurs : -. Chaque dimanche nous pouvons voir ceux qui reçoivent l’aliment sacré et le corps salutaire, adorer avec respect l’aulcur d’un si Krand bienfait. » Jn ps..i, 30, P. G., t. xxiii, col. 213. Mais il n’allégorise pas moins sur la chair et le sang, tout comme Origène. De ces mots adressés par Jésus à ses apôtres, quelque peu scandalisés de son discours sur la promesse de l’eucharistie : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie, » Eusèbe conclut qu’il faut entendre spirituellement ce que le Sauveur avait dit de sa rhair à manger et de son sang à boire, et

il lui^ prête ces paroles : « La chair, dont je suis revêtu ce n’est pas de cette chair que vous devez croire que je vous parle comme si vous aviez à la manger, ni non plus de ce sang sensible et corporel que je vous ordonne de boire, car vous savez bien que mes paroles sont esprit et vie. » Eusèbe poursuit et montre ensuite que, par chair et sang mystiques, il entend l’enseignement du Christ. Ecclesiastica theologia, iii, 12, P. G., t. XXIV, col. 1021, 1024. Il emploie aussi le mot de symbole : les chrétiens, dit-il, font chaque jour mémoire du corps et du sang du Christ ; nous faisons mémoire du sacrifice avec les symboles du corps et du sang du Sauveur, selon les prescriptions du Nouveau Testament, ôtà (jvij.SoXojv -où -e cwixaTo ; aùtoù A<x TùO CTWTfipt’o’u ai’aaTo ;. Dcmonst. cvang., i, 20, P. G., t. XXII, col. 88-89. Il dit ailleurs que le Christ a donné’à ses disciples les symboles de l’économie divine, en prescrivant de faire l’image de son propre corps, TT|V EÎy.ôva ToO lôiryj ry 0)11.01x0 :, et de se servir du pain comme du symbole de son corps, à’pTw êà xpr, r ! baLi gu^iêôlu ) TùO loUj-j loJijaTo ;. Ibid., ui, col. 596. Au lieu de parler comme Origène du corps typique et symbolique, il dit, en précisant, que le pain est le symbole ou l’image du corps véritable du Christ ; mais, ce disant, il n’est pas plus symboliste qu’Origène au sens où l’entendent les calvinistes.

2. Les Constitutions apostoliques.

Cet ouvrage composite est, dans sa forme actuelle, de la fin du ive siècle ou du commencement du v^ sans qu’on puisse en connaître le compilateur. Les six premiers livres ne sont qu’un remaniement de la Didascalie ; c VU"", dans ses trente-deux premiers chapitres, n’est qu’une adaptation fort délayée de la Didaché ; le VIII « renferme une liturgie complète de la messe et est luirnême une adaptation du Règlement ecclésiastique égyptien. Or, dans ces morceaux de source différente et remaniés par le même auteur, les expressions symboliques sont parfois complètement laissées de côté. D’une part, en effet, il est question des « antitypes «  du corps et du sang que Jésus-Christ donna à ses apôtres à la cène, Const. apost., V, xiv, P. G., t. i, col. 873 ; du sacrifice non sanglant offert à Dieu et célébré en mémoire de la mort du Seigneur, « grâce aux symboles du corps et du sang, » ibid., VI, xxiii, col. 973 ; de l’eucharistie, « antitype du corps roj-al du Christ, » ibid., J, xxx, col. 988 ; et de cette prière de l’anaphore où le célébrant s’exprime en ces termes : « Nous le rendons grâces pour le précieux sang de Jésus-Christ et pour son précieux corps, dont nous célébrons ces antitypes. < Ibid., VII, xxv, col. 1017. Ces expressions, soit que l’auteur les ait trouvées dans la Didascalie, soit qu’il les ait ajoutées à la Didaché, sont conformes à l’usage du temps. Mais, d’autre part, il s’en dégage parfois et, par exemple, au sujet de la liturgie dominicale, il ne mentionne pas le moindre symbole dans la réception du corps du Seigneur et de son précieux sang, ibid., II, lvii, col. 737 ; et s’il réclame un honneur et un respect particuliers pour les prêtres, c’est en disant qu’ils donnent le corps du Sauveur et son sang précieux, ibid., II, xxxiii, col. G81, et non pas le symbole ou l’antitype de ce corps et de ce sang. Dans l’anaphore du dernier livre, on ne 1 etrouve pas comme (’ans celle de Sérapion le mot Mp.ol(0[j.y. ni 1 n terme semblable, même avant la consécration. L’épiclèse porte : « A vous, Roi et Dieu, nous offrons ce pain et ce calice, selon l’ordre du Christ, et nous vous supplions… d’envoyer sur ce sacrifice votre Esprit Saint, ôtto) ; àT : o ?àvï| xbv à’prov

    1. TOVTOV nô)l##


TOVTOV nô)l.a. TO’j Xp’.TToO rjO’J, Vtoci xh TtOT/ipiOV TO’JTO aî[X « 

TOV Xpi-TTo-j toj. Ibid., VIII, XH, col. 1104. L’ordre indiqué pour la communion est connu : quand l’évêque présente le pain consacré, il dit : Corps du Chrifit, et celui que le reçoit répond : Amrn ; quand le diacre