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ESTHER (LIVRE D’:


giiial du livre d’Esther se présente à nous sous une double forme : en partie de langue hébraïque (texte massorétique), en partie de langue grecque (additions dites des Septante : songe de Mardochée, avant i, 1 (édition de Swete, A, 1-17 ; Vulg., xi, 2-xii, 6) ; édit d’Artaxercès, entre iii, 13 et 11 (Swete, B. 1-7 ; Vulg., XIII, 1-7) ; prière de Mardochée, prière d’Esther, après IV, 17, et avant v(.Swete, C, l-ll et 12-30 ; Vulg., xiii, 8-18, et XIV, 1-19) ; Esther au-devant du roi, à la suite, avant v, 3, développement de v, 1-2 (Swete, D, 1-16 ; Vulg., XV, 4-19) ; nouvel édit d’Artaxerxès, après VIII, 12, développement de 13 (Swete, E, 1-24 ; Vulg., XVI, 1-24) ; explication du songe de Mardoché (s après x, 3 (Swete, F, 1-10 ; Vulg., x, 4-13) ; post-scriptum, après l’addition précédente (Swete, F, 11 ; Vulg., XI, 1) ; glose, dans iv, 8 (Vulg., xv, 2-3). 1° Texte massorétique.

L’hébreu, comme celui de

l’Ecclésiaste et des Chroniques, est de l’époque grecque (mots araméens, persans ; locutions mischniques ; syntaxe altérée). Ce texte s’est bien conservé. G. Jahn, Das Buch Esther nach der Sepluaginta hergestellt…, Leyde, 1901, a voulu prouver que l’hébreu du liTe massorétique est altéré et glosé et que la version grecque des Septante représente le vrai texte ; mais la reconstitution essayée n’a pas fourni la preuve de la thèse.

Éditions critiques : S. Bær, Qainqiie voliimina, Leipzig, 1886, p. 32-41 ; notes de la Massore, p. 70-78 ; Fr. Buhl, Esther, dans Biblia hebraica, édit. R-. Kittel, Leipzig, 1909, p. 1148-1159, apparat critique au bas des pages ; P. Haupt, Tlie book of Esther, Chicago, 1911.

Texte grec des additions.

Il doit être original

plutôt que traduit d’un texte hébreu ou araméen : il renferme des expressions qu’il est impossible de traduire en ces deux idiomes ; les hébraïsmes qu’on y trouve, dans une grécite d’ailleurs très pure, seraient attribuables à la nationalitédel’auteur, juif helléniste ; le style de ces morceaux diffère de celui de la traduction de la partie hébraïque.

Voir Fritzsche, Kiirzgejassles exegetisdies Ilandbuch zii den ApoI ; njphen des A. T., Leipzig, 1851, t. i, p. 71 ; Jellinek, Bel ha-Midrasch, 1873, t. v, p. viii ; Bissel, The apocnjplm of tlie Old Testament…, New York, 1880, p. 199 ; Fuller, dans les Apncnjpha de Wace, Londres, 1888, t. i, p. 361 sq. ; Schiirer, dans Realencyclopiidie de Hauck, Leipzig, 1896, t. i, p. 638 ; Geschicide des jiidisclien Volkes…. Leipzig, 1898, t. iii, p. 330 ; Ryssel.dansDi’e Apokryphen…, de Kautzsch, Leipzig, 1900, 1. 1, p. 196.

Nœldeke, Histoire littéraire de V Ancien Testament, trad. franc., Paris, 1873, p. 129, distinguait dans les additions une catégorie d’origine hébraïque possible et une autre dont l’original est sûrement grec.

Pour l’existence d’originauxsémitiques : J.-B.De Rossi, Spécimen^ variai’um lectionum sacri textiis et Chaldaica Estlieris add ; 7a/7 ! en(a, Rome, 1782, p. 115-136 ; avec édition chaldaïquc d’après un manuscrit appartenant à Pie VI, ibid., p. 138-161 ;, J. A. Nickes, De Eslherse libro, Rome, 1856, 1. 1, p. 11-17 ; Scholz, Kommentar iiber das B. Esther…, Wurzbourg, 1892, p. xxi sq. ; Langen, Die deulerokanonischen Stùcl.c des B. Esther, Fribourg-en-Brisgau, 1862 ; Kaulen, Einleitiing in die heiligen Schrifl.. und N. 7’. s., Fribourg-en-Brisgau, 1899, § 270 sq. ; R. Cornely, Jnlroduclio specialis in liistoricos V. T. libros, Paris, 1897, p. 419 sq.

Comme et avec la traduction grecque de la partie hébraïque du livre d’Esther, le texte des additions existe en double recension, celle du texte reçu (LXX) et celle de Lucien. Voir plus loin.

II. vehsions.

Versions immédiates.

1. Version

des Septante. — o) La traduction du livre hébreu, si l’on en croit le post-scriptum (addition) du livre grec, fut exécutée « par (un certain) Lysimaque, fils de Ptolémée, de ceux (qui habitaient) à Jérusalem, » et « apportée » en Egypte par « Dosithée, lequel se disait prêtre et lévite, et son fils Ptolémée » la » quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtrc. Des quatre Ptolémées, rois d’Egypte, qui eurent tous quatre pour femme une Cléopâtre, Ptolémée Épiphane (205-181), Ptolémée Philométor (181-146), Ptolémée Physcon (Évergète II, 170-146-117), Ptolémée Soter II (Lathyre, 117-81), le second, Philométor, fut tenu d’abord par les critiques pour le prince visé dans la souscription. Fritzsche, op. cit., p. 73 ; Cornely, op. cit., p. 418 sq. Mais Ptolémée VIII Lathyre réunit ensuite les suffrages comme le seul des quatre qui se trouva marié à une Cléopâtre « la quatrième année de son règne. » Nœldeke, op. cit., p. 128 ; Jacob, Das Bucli Esther bei den LXX, dans Zeitschrijl fiir die cdttestam. Wissenscha/t, 1890, t. x, p. 274 sq. ; Cornill, Einleitung in das A. T., Tubingue, 1896, p. 263 ; Ryssel, loc. cit., p. 212.

Quoi qu’il en soit, la version grecque du liTe d’Esther était donc en circulation vers la fin du iie siècle avant notre ère. Elle contenait alors presque certainement les additions. Moins certaine est son exécution « à Jérusalem » : elle rellète trop clairement le miheu égyptien dans son parler grec alexandrin. Jacob, loc. cit., p. 27 1 sq.

b) Les recensions sont celle du texte reçu des .Septante et celle de Lucien. La première, fondée sur les manuscrits A (Alexandrinus), B (Vaticanus), S (Sinaiticus), respecte dans l’ensemble l’original hébreu, sauf intercalation, çà et là, de quelques phrases : i, 7 ; ii, 18 ; iii, 20 ; iv, 1 ; spécialement V, 1-2. L’autre, sans être, comme l’ont cru Ussher et Fritzsche, une seconde traduction du livre hébreu d’Esther, est un remaniement si énergique du texte grecreçu, remanieinentpourlequel fut utilisée vraisemblablement la version d’Aquila, qu’elle ne contient plus de la première recension que des morceaux. Comme pour la partie traduite de l’hébreu, Lucien a abrégé, surtout, le texte des additions, n’ajoutant que quelques mots pour plus de clarté : Swete, A, 1 ; C, 16, 24, etc. Langen, Die beiden griechischen Texte des Bûches Estlier, dans Tbeol. Quartalschrift, 1860, p. 262 sq., avait soutenu que Josèphe, Ant. jud., XI, connut cette seconde recension et que celle-ci ne pouvait donc être de Lucien († 311-312) ; mais les analogies de Josèphe avec Lucien ne sont que fortuites (le texte des LXX dont il fit usage contenait des variantes que Lucien introduisit dans sa recension ) ; en réalité, Josèphe se trouve en relation plus étroite avec le texte reçu qu’avec celui de Lucien : Ant. ; urf., IX, vi, 4, et Esth., ii, 21-23 ; IX, vi, 7, etEsth., IV, 5. Voir Jacob, op. cit., p. 258 sq. ; Ryssel, toc. cit., p. 197 sq. ; André, Les apocryphes de l’Ane. Test., Florence, 1903, p. 206 sq.

Éditions : de la première recension (mss A, B, S, N iBnsilianus), 55, 93 b, 108 a, 249 (Holmes-Parsons), etc.) ; toutes les éditions de A, B, S, des LXX, et les suivantes. De la recension de Lucien (mss 19, 93 a, 108 b) : Ussher, De græca Septaaginlci interpretum versione syntagma, cum libri Estlierie editione origenica et vetere grseca altéra, Londres, 1655 ; Leipzig, 1696 ; Fritzsche, i : » 6/, p. DupUceni libri textiim… emendavit… et edidil, Zurich, 1848, et dans Libri apocrgphi Vet. Test, græce, Leipzig, 1871 ; de Lagarde, Librorum Vet. Test, canonicorum pars prior græce, Goettingue. 1883 ; A. Scholz, Commentar iiber das B. Esther mil scincn Zusalzen…, Wurzbourg et Vienne, 1892, p. ii-xcix (quatre colonnes : textes grecs, texte de Josèphe, texte hébreu en traduction allemande) ; F. Field, Origenis Hexaplorum qiix supcrsunl, Oxford, 1875, t. i, p. 791-800.

2. Autres versions grecques.

Il ne reste rien des versions grecques d’Aquila, de Sj’inmaque et de Théodotion sur le livre d’Esther. si même elles ont existé.

3. Targums.

Il y a deux principaux targums ou