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ESPRIT-SAINT


est-il à son tour du Saint-Esprit, par rapport au Fils, qui précède Vhypostase de l’Esprit par la seule raison de causalité (à^ivor. pà-rr, -/.axà tov t’o ; atTiaç "^^^'h^^H au’il V ait place à des intervalles de temps dans cette vie éternelle. Ainsi donc, si l’on excepte la raison de causalité (.0. >.ov.u.r, a. :. ; a :), il n’y '"f " ^"j P"f ^^, distinauer (les personnes) dans la sainte Tr mte » Contra Eunomium, i, P. G., t. xlv, cd 464 La relation d’origine distingue donc le Fils du Père et le Saint-Esprit du Père et du Fils. Il est évident que le Saint-Esprit se rapporte au Père par la raison de causalité, c’est-à-dire par la relation d origine. Or, saint Grégoire établit la même raison de causalité entre le Fils et le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit se distingue donc du Fils par la même raison qui le distingue du Père, c’est-à-dire parce qu il en

(Icrive.

Vn troisième texte de saint Grégoire de Nysse prouve la procession du Saint-Esprit du Fils pari ordre d’ori « ine « H n’y a aucune différence de nature dans la saFnte Trinité, mais un ordre de personnes mtablement subsistantes. C’est l’ordre fourni par l’Evangile, suivant lequel la foi partant du Père aboutit par l’intermédiaire du Fils au Saint-Esprit (ô-.a ij.ïto-j tû-j T'.v :). Puisque le Fib possède tout ce qui est du Père et que tout ce qui constitue la bonté du Fils est contemplé dans l’Esprit, on ne peut trouver dans a sainte Trinité aucune différence de sublimité et de « loire. Il convient donc de concevoir la puissance partant du Père, passant par le Fils (5. ' YUr^ Tip, 'r.ou-Tav) et retournant dans le Saint-Esprit. » Episl. ad Heradmmim, P.G., t. xlvi, col. 1092, 1093. Le Fils est preI sente de nouveau comme l’intermédiaire entre le Père j et le Saint-Esprit : l’essence divine (SOvaij.t.-) est coin- 1 muniquée par le Père au Fils, parce que le Père communique au Fils tout ce qu’il possède, avant de le communiquer au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est donc le terme d’une procession qui a pour principe le Père et le Fils. Remarquons aussi que le verbe Trpo-.ivat, de même que les verbes -îsxvÉ/a ;, Èy.TrooîvE’rOai, T.r"y.-v-'i' ^Poy-^'Ja-, désigne en Dieu les processions divines. Georoes Métociiite, Contra Manuclem Crclenscm, 13, P G t cxLi, col. 1349-1357 ; Vekkos, De uruone Ecclesiarum, 11, 41, ibid., col. 13-17, 48-57 ; Petau, De Trinilatc, vii, 18, 7-8, t. iii, p. 411-413.

Saint Grégoire de Xyssc ne se borne pas à attribuer au Père et au Fils la spiration du Saint-Esprit. Il marqueaussique le Père et le Fils produisent le Saint-Esprit d’une manière distincte : » La dIfTércncc entre être cause et être causé est la seule chose qui distingue entre elles les personnes divines, la foi nous apprenant qu’il V a un principe et ce qui procède du principe En outre, dans ce qui procède du principe, nous concevons une nouvelle distinction, à savoir, procéder immédiatement du principe (-fo-jE/ô) ; iy. tùj K'.< : >-o-j) et procéder de celui qui procède immédiatement du principe (61à toO TipriTi/w ; iy. toO -f.(.)TO'^). De cette sorte, le nom de Fils unique demeure sans ambiguïté au Fils, et cependant sans conteste l’Esprit procède du Père, la mitoyenneté du Fils(r, toO VioC jj-st ; TEi’a) lui gardant sa propriété de Fils unique et ne privant pas l’Esprit de sa relation naturelle au Père. » Quod nonsinl Irrs dii, ad Ablabiiim, P. G., t. xi.v, col 133. La même doc’rine est exposée dans cConlra Kiinomiiim, i, ibid., col. 33(i. Ce texte d’une clarté frappante semble obscur et indélerminé à la théologie orthodoxe. Ncsmiélov. Le syst<me dogmatique de saint Grégoire de Sysse, Kazan, 1887, p. 280. L'écrivain russe que nous venons de citer est forcé d’admettre que, d’après ce texte, le Saint-Iisjjrit ne dérive pas du Père par vole de génération : Il procède du Père et se manifeste par le Fils. " Pour bien comprendre la doctrine du saint docteur, dit-il, nous devons dis tinguer l'être divin du Fils de sa vie divine. En ce qui^'concerne l'être, il est immédiatement uni au Père duquel il procède ; mais ayant reçu l'être, il ne pourraifguère subsister, s’il n’avait pas des relations intérieures et vitales avec la cause suprême de sa substance, et c’est pour cela qu’il a des relations éternelles avec le Père par le moyen du Fils, » p. 293. Cette interprétation de la pensée de saint Grégoire est fantaisiste et arbitraire. Le saint docteur établit que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils. Or, le l-Us, par rapport au Saint-Esprit, est un principe qui procède immédiatement du principe suprême. On ne peut donc pas dire que le Père soit un principe immédiat du Saint-Esprit par rapport à l'être, parce que cette communication de l'être divin au Saint-Esprit est faite par l’intermédiaire du Fils. En outre, d après Nesmiélov, le Saint-Esprit vit par le Fils. Il dépend donc du Fils quant à sa vie. Mais la vie divine est l'être divin lui-même. Si le Saint-Esprit vit donc par le Fils, il subsiste aussi par le Fils, car sa dépendance par rapport à la vie entraîne une dépendance par rapport à l'être. Selon saint Grégoire de Nysse, le Saint-Esprit se distingue du Père et du Fils parce qu’il est produit par le Père et le Fils : par le Père, en tant que principe suprême, par le Fils, en tant que le Fils procède immédiatement du principe suprême et est un avec lui, excepté la paternité.

Que telle soit la pensée de saint Grégoire de Nysse, HoU lui-même, dont la critique négative range 1 saint Basile parmi les adversaires du Filioqiie, e recon1 naît. Amphilochiiis von Ikoniuni in scinem Verhaltnis 1 ru den grossen Kappadoziern, Tubingue, 1904, p. 140 j 142, 213-215., . ^„.

I Les théologiens catholiques citent aussi de saint Giegoire de Nys’se un fragment d’un sermon in orationcm j dominicam, qui exprime nettement la procession ab ' utroquc. Ce fragment, inséré par Le Quien dans ses I Disscrtaliones damascenicæ, I, 47, P. G., t. xciv, i col 240-241 ; t. xlvi, col. 1109, a été publie inté « ralement par le cardinal Mai. Nova veterum Patrum Inbliotbpca, Rome, 1847, t. iv, p. 40-43. La no : tion de la sainte Trinité, lit-on dans ce fragment, i est une. Elle exclut la confusion des propriétés perI sonnelles et leur changement. On doit ailirmer la j communauté de nature entre les personnes divines et ' en même temps conserver intacte la distinction incommunicable des personnes. De même que n’avoir pas de cause est le propre du Père, qui n’appartient ni au Fils, ni au Saint-Esprit, ainsi en avoir une est la propriété distinctive du Fils et du Saint-Esprit, et celle-ci ne doit pas être attribuée au Père. Car le l-ils engendré provient du Père, d’après le témoignage de i ll’xriture sainte, mais le Saint-Esprit est dit provenir du Père et il est déclaré être du Fils : xai ây. toO Ha ! TOo :), £"£Tai -/.a’t à-I. X'/j l’io- : dix : TrpoTiJ.aprjpst

Les écrivains orthodoxes ne reconnaissent pas l’authenticité de ce texte. Zoernikav, p. 26.5-267. Vekkos le cite, De proccssione Spiritux Sancti, 1, P. G., t. cxli, col. 213-224. Manuel Calécas anirme que la préposition U se trouvait dans les manuscrits les plus anciens et que des mains audacieuses lavaient supprimée. Adversus nrœcos, ii, P. G., t. oui, col. 70. Voir Donati, ap. f17.."iv, 13-14, p. 157-158 ; Franzelin, De Dco Irino, p. 479-480, et surtout yia, Desancti Gregorii Xtjsseni fragmenta in ejus rditionibus desidcralo, dcque parlicula dogmalica U contra schismaticos corniptorcs m ejusdem texlum restilula, Xova vctenim Patrum bibliotheca, t. IV, p. 40-51 : Læmnier, op. cit., t. i, p. 38-45. Ce passage serait interpolé, d’après Le Quien. Disserlalionef ! damascenicæ, I, 47, P. G., t. xciv, col. 240 ; Petau, De Trinitate, vii, 3, 12-13, t. iii, p. 281, 282, et Holl, qui accuse les latins de l’avoir falsifié. Op. al. p. 215. Mais, quoi qu’il en soit de rauthenlicité de ce