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ESPRIT-SAINT

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envoyé, l’Esprit aussi. Le Christ parle, f/uérit, sanctifie, baptise. Ibid., 5, col. 481. L’Esprit aussi. Saint Épipliane recueille dans l’Écriture une riche mois son (le textes, ibid., 5. 6, col. 481-487, pour démontrer que le Saiiit-h^spril est associé aux opérations du Père et du l’Jls, et de ces textes il déduit la preuve de sa divinité. Si, en elïet, les opérations du Saint-Esprit découlent de la puissance divine, qui est celle du Père et du Fils, il est évident qu’il est consubstantiel au Père et au Fils. Ibid., 11, col. 426.

Le concept catholique de l’unité et de la trinitc de Dieu oblige aussi, par des raisons théologiques, à reconnaître la divinité du Saint-Esprit. Le ccnsentement universel de l’Église proclame l’unité de Dieu. (I Nous prêchons la monarchie dans le christianisme, nous croyons à l’unité divine dans la Trinité, à la divinité unique du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Hier., i-xii, 2, col. 1053. Saint Épiphane ne se lasse pas de répéter que le Saint-Esprit n’est pas étranger au Père et au Fils, quant à sa nature ; qu’il est de la même nature, de la même divinité, ibid., col. 1053, lOGO ; Hier., lxxiv, 11, col. 496 ; que dans le Père et le Fils il n’y a rien qui difière du Saint-Esprit, Hser., Lxix, 45, P. G., t. xLii, col. 272 ; cjue le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont une seule divinité, Hær., lxii, 8, col. 1061 ; Lxxiv. 33, 75, col. 253, 328 ; que le Saint-Esprit est coéternel au Père et au Fils, Hær., lxxiv, 50, col. 301 ; qu’il est vraiment Dieu, Ancor., 3, P. G., t. xLiir, col. 20, 21 ; cpie la divinité lui est inhérente, ibid., 8, col. 29 ; qu’il n’est pas composé, -/.atà aJvŒcr’.v, mais qu’il est de la même nature que le Père et le l’ils, ibid., 8, col. 29 ; qu’il est toujours avec le Père et le Fils, Hier., lxii, col. 1053 ; toujours associé au Père et au Fils, Hær., lxix, col. 292 ; qu’il est de Dieu et en Dieu, Hær., lxxiv, 11, col. 496 ; qu’il est le lien de la Trinité. Hær., lxii, col. 1056 ; lxix, 52, col. 281. Avec le Père et le Fils, il a créé tous les êtres, même l’homme, Hær., lxix, 52, co !. 281, mais il n’a été ni créé, ni engendré, Hær., i.xxr%’, 12, col. 497, parce qu’il n’y a rien de créé dans la Trinité, Ancoralus, 7, col. 28 ; parce qu’il ne peut y avoir î la fois en Dieu une nature incréée et une nature créée, ibid., 8, col. 32 ; parce cpie le plus parfait accord règne dans la Trinité. Hær., lxxiv, 10, col. 493. L’Église de Dieu n’adore jamais la créature, 7/ « T., LXIX, 36, col. 257 ; elle ne peut pas surtout adorer comme créature celui cjui est la source de la sainteté et le sceau de la grâce. Hær., lxxiv, 12, col. 497.

Saint Épiphane afïïrme aussi explicitement que le Saint-Esprit est une personne réellement distincte du Père et du Fils. Il répétera souvent que, dans la sainte Trinité, il n’y a pas de confusion entre les personnes, Hær., lxii, 5, 7, col. 1057, 1060 ; lxix, 33, col. 253 ; que si rien ne saurait rompre l’unité de l’essence divine, rien aussi ne saurait confondre les personnes divines. Le Père est parfait, le Fils est parfait, le Saint-Esprit est parfait. Hær., lxxiv, 12, col. 497 ; Ancoralus, 7, col. 28. Le Saint-Esprit est une personne subsistante, Hær., lxii, 6, col. 1057 ; il est unique comme personne distincte, de même qu’il n’y a qu’un seul Pore et un seul Fils. Hær., lxxiv, 11, col. 496. La formule préférée de saint Épiphane est celle-ci : Tpîa -i’/.v.oi., |j, ca ŒÔTïiç. Ibid., 14. col. 501 ; Hær., lxix, 33, 45, 55, col. 253, 272, 288. Le Saint-Esprit est au milieu du Père et’du Fils, dérivant du Père et du Fils. Ancoralus, 7, col. 28. Il est donc, en tant cpie pei sonne divine, réellement distinct du Père et du Fils.

8. On a justement remarque que Didynie l’Aveugle est avant tout le théologien de la Trinité. Bardy, Didtjme l’AvciKjle. p. 58. Il serait plus juste de dire ((u’il est avant tout le théologien du Saint-Esprit. Par son étonnante érudition scrijiturairc, il pulvérise les

objections des eunomiens et des macédoniens, qui faussent le véritable sens de la parole de Dieu et rangent le Saint-Esprit au nombre des créatures. Le II’" et le IIP livre De Trinitate et le Liber de Spiri-tu Sancto, que nous possédons dans la version latine de saint Jérôme, contiennent une si riche moisson de textes scripturaires, une telle abondance de données théologiques touchant la divinité du Saint-Esprit, cpi’il ne serait pas exagéré de considérer ces ouvrages comme les sources les plus importantes de la théologie du Saint-Esprit. L’Orient et l’Occident y ont puisé à pleines mains. Le traité du Saint-Esprit par saint Ambroise, à entendre saint Jérôme, contiendrait de nombreux emprunts au Liber de Spirilu Sanclo de Didyme. Rufin, Apologia in Hieronijmiim, ii, 25, P. L., t. xxi, col. 604. Saint Jérôme parle de ce livre comme d’un ouvrage admirable par l’éclat de la pensée et la simplicité du langage. P. G., t. xxxix, col. 1034. Et c’est grâce à la version de saint Jérôme que la théologie trinitaire de Didyme a exercé une influence considérable sur la théologie occidentale. De Régnon, op. cit., t. III, p. 52.

Didyme prend la défense du Saint-Esprit contre les ariens et les macédoniens. De Trinitate, i, 17, P. G., t. xxxix, col. 341. Il leur en veut surtout de leur acharnement à fausser le sens des textes de l’Écriture. Ibid., II, 2, col. 461. Il n’épargne pas non plus les eunomiens, qui appellent à leur aide la philosophie d’Aristote et qui, par de captieux raisonnements, altèrent la vérité catholique, ibid., ii, 4, col. 479, rejettent l’enseignement de la saine théologie, ibid., ii, 5, col. 491, forgent des théories que le Saint-Esprit n’a pas révélées et que la tradition ancienne ne confirme nullement. De Spiritu Sancto, 1, P. G., t. xxxix, col. 1033.

Les efforts des ennemis du Saint-Esprit n’aboutissent à rien, parce que l’Écriture donne au Saint-Esprit des qualités et des opérations qui supposent nécessairement en lui la nature divine, qui écartent de cette nature le Dieu étranger, dont il est question dans le Deutéronome, xxxii, 12, c’est-à-dire la nature créée. Mais la preuve de la divinité du Saint-Esprit ne doit pas faire oublier que le mystère de la Trinité est incompréhensible. De Trinitate, i, 15, col. 313. Il ne faut pas s’enquérir de la manière dont les hypostases divines subsistent en Dieu de toute éternité, ibid., ii, 1, col. 448, car le dogme trinitaire surpasse toute connaissance humaine et angélique. Ibid.. II. 4, col. 481.

L’Écriture ne laisse pas le moindre doute sur la réalité et la divinité du Saint-Esprit. L’Ancien et le Nouveau Testament le représentent dans la splendeur de sa divinité. Ibid., i, 15, col. 314. Les auteurs inspirés le révèlent comme participant à la nature sublime de Dieu. Ibid., ii, 1, col. 453 ; De Spiritu Sancto, 43, col. 1071. C’est à l’Écriture qu’il faut demander les armes pour combattre les pneumatomaques. De Trinitate, i, 17, col. 341. L’apôtre saint Paul termine sa II<^ lettre aux Corinthiens par cette invocation : « Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous, » xiii, 13 : cette invocation atteste l’égalité parfaite des hypostases divines. De Trinitate,

I, 18, col. 349. Lorsque le même apôtre affirme que le Saint-Esprit répartit ses dons selon sa volonté, Heb.,

II, 4, il révèle sa toute-puissance divine. Ibid., col. 349. Le texte de la P’" Épîtrc aux Corinthiens : « Le même Esprit produit tous les dons, les distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît, » xii, 11, confirme la consubstantialité divine du Saint-Esprit. Ibid., 19, col. 368. Cette consubstantialité résulte aussi des textes qui montrent le Saint-Esprit parlant comme le Fils, Mattli., x, 20 ; vivant en nous comme Dieu, Gal., v, 25 ; nous donnant la loi qui nous aflranchit