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ESPRIT-SAINT


puissance du Seigneur, parce que la gloire du règne de la Trinité est indivisible. De fide et lege naturee, P. G., t. XLviii, col. 1086. Saint Paul donne au Saint-Esprit la même puissance qu’il attribue au Père, I Cor., XII, 6, et cela se comprend, parce que, là où il n’y a qu’une essence, il y a aussi un seul pouvoir ; la dignité est la même, l’autorité est une ft identique. De sancta Pentecosle, ii, P. G., t. l, col. 464.

Et cette puissance de l’Esprit est si grande que rien ne pourrait s’y opposer, ou empêcher qu’elle s’accomplisse, Homil., XXVI, in Joa.^ 2, P. G., t. lix, col. 155, car ce que fait le Père est fait aussi par le Saint-Esprit. Homil., xxii, in Acla aposl., 2, P. G., t. lx, col. 173 ; XI, 2, col. 96.

En vertu de cette puissance divine, le Saint-Esprit prend part avec le Père et le Fils à l’œuvre de la rédemption. De sancta Pentecosle, i, P. G., t. L, col. 456. Son action s’étend partout. Une seule goutte du Saint-Esprit, -q pav ; toO nvî-jjjiaTO ;, suffit à remplir l’univers. In Ps. XLiv, 3, P. G., t. lv, col. 186 ; Homil., XXV, in Joa., 2, P. G., t. nx, col. 151 ; et à vivifier les âmes. Adversus Judseos, v, P. G., t. xlviii, vol. 204.

Mais sa puissance se révèle surtout dans l’ordre surnaturel. C’est lui qui a parlé par les prophètes, Homil., X, in Gen., 3, P. G., t. lui, col. 85 ; xx, 1, col. 166, 167 ; qui a inspiré les prophètes de l’Ancien et du Nouveau Testament. In. Ps. cxv, 2, P. G., t. lv, col. 321 : Homil., xli, in Matth., t. Lvn, col. 449. Il est l’auteur de la grâce, Adversus Judseos, v, P. G., t. xLviii, col. 903 ; il distribue les dons de Dieu. De sancta Pentecosle, i, P. G., t. l, col. 456. C’est de lui seul que nous recevons la foi. De verbis aposloli : Hat >enles cumdem spirilum, i, 4, P. G., t. li, col. 276. Sans le Saint-Esprit, nous ne pourrions nous délivrer /le nos péchés. De sancta Pentecosle, i, col. 458, car l’est le Saint-Esprit qui efface nos impuretés, transforme la nature humaine en nature angélique et lui donne dans le bien la consistance de l’acier. Ibid., ii, col. 464, 465. Sans l’Esprit, nous ne pourrions invoquer le Christ, acquérir la science et la sagesse divine. Sans le Saint-Esprit, il n’y aurait pas de pasteurs dans l’Église, ni de cène eucharistique. Bref, sans le Saint-t->prit, l’Église elle-même ne saurait oxis-Icr, et si elle existe, c’est un signe certain que le Saintl>prit y est. Ibid., col. 458.

Le Saint-Iisprit demeure dans lésâmes justes ; par sa grâce il les rend insensibles aux attaques du démon, qui ne réussit guère à les ébranler, De verbis aposloli : Habentes eumdem spirilum, P. G., t. li, col.276 ; il les conduit dans les sentiers de la vie éternelle Jn Ps. xux, 3, P. G., t. LV, col. 186 ; il les éclaire, ’tu Ps. cxv. 2, ibid., col. 322 ; il les monde de sa lâce, Homil., lxxxii, in Mallh., 5, P. G., t. lviii, lol. 744 ; il est comme une source qui les rafraîchit par’les jets continus, Homil., li, in Joa., 1, /’. G., t. lix, col. 284, et les (Wins, les grâces qu’il répand appartiennent au même titre au Père et au l-"ils. Homil., xxix, ; /i / » ’" ad Cor., 3, /’. G., t. i.xi, col. 214.

Le Saint-Esprit nous introduit dans l’Église par le

baptême. S’il n’était pas Dieu, il n’aurait pas dû être

nommé dans la formule baptismale. Il serait absurde

d’invoquer la créature pour ressusciter à la vie de la

lâce. De sancta Trinilatc, P. G., t. XLViii, col. 1089.

<n nom dans la formule du baptême révèle qu’il est

jil au Père et au Fils en honneur, en majesté et en’J.U-, De suncla Pentecosle, ii, P.G., [. L, col. 466 ; il at 4p que le Saint-i : sprit agit comme le Père dans

luvre de la sanctification. Homil., lxxviii, in Joa.,

/’. G., t. LIX, col. 421. Nous devons donc adorer le

lint-Espril comme Dieu, De sancta Trinilale, P. G.,

t. XLVIII, col. 1090, parce qu’il est consubslantici au

l’ère et au Fils, ibid., col. 1094 ; parce que, s’il procède |

lUf.T. DE TIIKOI, . CATIIOI, .

du Père et s’il reçoit du Fils, il n’est pas étranger â la nature de Dieu. Ibid., col. 1094.

Mais, bien qu’il participe à la nature divine, le Saint-Esprit ne cesse pas d’être une personne distincte. In Ps. XLiv, 3, P. G., t. LV, col. 187, car les personnes divines ne doivent pas être confondues ; elles restent distinctes, bien qu’inséparables de la sainte Trinité. Homil., xiii, in Epist. ad Rom., 8, P. G., t. LX, col. 519. Ce qui appartient à la Trinité n’admet pas de division. Si le Fils se communique, l’Esprit aussi. La grâce qui est répandue dans les âmes vient du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mais cette indivisibilité de nature n’aboutit pas à la confusion des personnes. Il faut sauvegarder en même temps l’unité de nature et la distinction des propriétés personnelles. Homil., xxx, in // « " ad Cor., 2, P. G., t. Lxi, col. 608.

7. Saint Épiphane fait ressortir l’importance et la valeur documentaire de la tradition que l’Église a reçue et qu’elle transmet. Il y a un lien de continuité entre l’ancienne et la nouvelle croyance, et l’autorité de l’Église établit ce qui est conforme à la véritable tradition et ce qui s’en écarte. On a besoin de tradition dans l’Église, car tout n’est pas contenu dans l’Écriture sainte. Hær., lxi, 6, P. G., t. xli, col. 1048. De tout temps, l’Église a réduit au silence les hérétiques et conservé la foi prêchée par les apôtres. Ancoratus, 82, 118, P. G., t. xLiii, col. 172, 232 ; Exposilio fidei, 2, 6, P. G., t. XLii, col. 777, 784. Ce sera donc à l’Écriture et à la tradition que saint Épiphane demandera la vraie doctrine de l’Église touchant le Saint-Esprit. Il remarque d’abord qu’il n’y a pas de confusion dans la Trinité, comme le prétend Arius. Hær., lxii, P. G., t. xi.i, col. 1053. A la suite des ariens, les semiariens, « des cérastes à une seule corne sur la tête, « //œr., Lxxiv, 14, col. 501, corrompent la croyance catholique au Saint-Esprit. Ils soutiennent que le Saint-Esprit est une créature, tandis que l’Écriture le glorifie comme Dieu. En effet, elle parle de l’Esjirit-Saint comme de l’Esprit de Dieu, de l’Esprit du Christ ; elle déclare que le Saint-Esprit est égal i la divinité. Hær., LXII, col. 1056. Le saint docteur apporte une série de textes qui mettent en relief la divinité du Saint-Esprit. On lit dans Isaïe : " J’ai mis mon lîsprit sur lui, » XLii, 1. Dieu révèle ainsi la nature réellement divine du Saint-Esprit. Hær., lxxiv, 13, col. 500. « L’esprit du Seigneur, de Jéhovah est sur moi, » dit Jésus-Christ par la bouche du même prophète, lxi, 1. Le Saint-Esprit n’est donc pas étranger à la nature divine. Les textes de saint Matthieu : « L’Esprit du Père parle en vous, » x, 20, et de saint Jean : « Recevez l’Esprit-Saint, » xx, 22, moi.trent que le Saint-Esprit participe à la vie ineffable de la divinité. Un autre texte de saint Jean : « Le Père vous donnera un autre consolateur, » xiv, 15, déclare ouvertement que le Saint-Esprit est égal et consubstanliel au Père et au Fils. Ibid., 13, col. 500. De ce que le Saint-Esprit commande aux prophètes et aux docteurs de l’Égiise d’Antioche de séparer Paul et Barnabe pour l’inivre de Dieu, Act., xiii, 2, nous pouvons conclure que le Saint-t-^sprit n’a pas une nature de serviteur, mais la nature divine. Saint Paul enseigne que le Saint-Esprit habite en nous et que sa présence dans notre âme nous transforme en temples de Dieu. I Cor., iii, 16, 17. Si donc le Saint-Esprit est le temple de Dieu, comment oserions-nous l’exclure de la vie de Dieu ? La communauté d’essence se trouve doiic dans les trois personnes divines.

On pourrait aussi tirer de l’Écriture une foule de témoignages, qui prouvent la divinité du Saint-F. sprit, Ilfrr., lxxiv, 14, col. 501, par exemple, les textes qui présentent le Père, le l’ils et le Saint-I-^spris comme le principe des mêmes actions. Le Christ cl

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