Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/357

Cette page n’a pas encore été corrigée

G89

ESPRIT-SAINT

690

habite en nous. I Cor., iii, 16. Notre corps est le temple du Saint-Esprit, que nous avons reçu de Dieu.

I Cor., VI, 19. Nous sommes les temples du Dieu vivant,

II Cor., vi, 16, ce qui prouve, écrit Didyme, que le Saint-Esprit n’est pas une créature : Cum ergo Spiritiis Sanclus simililer ut Pater et Filins rncntem et interiorem hominem inhabitare doceatur, non dicam ineptuniySed impium cum dicerecrcaturam. Op. cit., n. 25, col. 1055.

Le Saint-Esprit nous unit au Christ. Celui qui n’a pas l’esprit du Christ ne lui appartient pas. Rom., VIII, 9-11. Cet esprit, qui est pour nous les arrhes de l’héritage céleste, nous a marqués de son sceau, Eph., I, 13, 14, pour le jour de la rédemption, iv, 30, c’est-à-dire, explique Didyme, que cette communication du Saint-Esprit nous rend des hommes spirituels et saints. Op. cit., n. 5, col. 1057. Son habitation dans notre âme est féconde suivant l’ordre surnaturel. Nous recevons ses fruits, la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Gal., vi, 22, 23. Il sera un jour l’auteur de notre résurrection. Si l’es|irit de celui qui a ressuscité. lésus d’entre les morts habite en nous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à nos corps mortels, à cause de son esprit qui habite en nous. Rom., viii, 11. Et de même qu’il sera l’auteur de notre résurrection, de même sera-t-il l’auteur de notre salut. Il faut renaître de l’eau et de l’esprit pour entrer dans le royaume des cieux. » Joa., iii, 5 ; Matth., iii, 11. Dieu nous a sauvés par le bain de la régénération et en nous renouvelant par le Saint-Esprit qu’il a répandu sur nous largement. Tit., iii, 5. Nous avons été lavés, sanctifiés, justifiés, au nom du Seigneur.Jésus-Christ et par l’esprit de notre Dieu. I Cor., vi. 11.

De ces textes nous pouvons conclure avec saint Aliianase, que de même que la grâce provient du Père par le l-’ils, de même la communication de la g race à nos âmes se fait dans le Saint-Esprit. Episl., i, nd Serapioncm, n. 31, col. 600. Par cette communication de la grâce, par cette charité dont le Saint-Esprit est la source, notre âme entre en possession de tous les principes de la vie surnaturelle et divine. Et si le .Saint-Esprit nous est révélé dans le Nouveau Testament comme l’auteur de cette vie, nous pouvons afllrmcr que le Nouveau Testament atteste sa divinité. Gaume, Traité du Saint-I-^spril, t. ii, p. 252.

d) Textes qui appliquent au Saint-Esprit des (dtributs divins. — La divinité du Saint-Esprit est attestée par ces textes du Nouveau Testament, où il apparaît comme Dieu par son intelligence et sa volonté. Tout d’abord, le Nouveau Testament attribue au Saint-Esprit la dignité divine, identifie le Saint-Esprit avec la nature divine. Tout blasphème et tout péché sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne leur sera pas remis. Matth.. xii, 31. Il y a dans le monde des personnes qui mentent au Saint-Esprit, Act., v, 3 ; qui le tentent, v, 9. C^e nu-nsonge au Saint-Esprit est une offense immédiate à la divinité, parce que ceux qui mentent au Saint Ivsprit ne mentent pas aux hommes, mais à Dieu..ct., v, 3, 4. Les Pères sont unanimes à voir dans ce texte une preuve de la divinité du Saint-Esprit : Si enini qui Domino menlitur, menlitur Spirilui Sancto, et qui Spiritui Sancto mentitur, infr.titur l)-o ; nuni li.tbium est tonsoninrn Spirilus Sanrti cssc cum Dro. Didyme, op. cit., n. 18, col. 1050. Si les péchés contre le Saint-Esprit, déclare saint Basile, ont la même gravité que les péchés contre Dieu, le Saint-ICsprit participe aussi à la nature divine. I.ibrrdr Spiritu Sancto, n. 12, /’. G., t. xxxii, col. 117. Et saint Ambroise : Sicul una diqnitas, sic una injuria. I)r.Spiritu.Sancto, 1. I, c. iii, /’. /, ., t. xvi, col. 717. r^ctau, De Trinitate, I. II, c. xiii, t. ii, p. 483.

Le Saint-Esprit possède la science de Dieu. C’est un Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît pas. Joa., xiv, 17. Personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. I Cor., ii, 11. Il est donc, comme le Fils, dans le sein du Père. Joa., i, 18. Saint Ambroise, De Spiritu Sancto, 1. I, col. 711 ; Didyme, n. 31, col. 1061 ; Suarez, De Trinitate, 1. II, c. v, n. 4-6, Opéra, Paris, 1856, t. i, p. 585-586. La science qu’il y puise est la science du Fils, et avec le Fils, il communique aux honmies cette science divine. « Le Nouveau Testament, dit Scheeben, attribue au Saint-Esprit la connaissance originaire et la communication de tous les mystères contenus en Dieu, et surtout de toute vérité divine. Or, connue les apôtres lui imputent cette connaissance parce qu’il habite dans le sein de Dieu, il s’ensuit que la connaissance des mystères fournit un double argument en faveur de la divinité du Saint-Esprit ; elle prouve qu’il est dans la créature comme Dieu seul peut y être, et qu’il est en Dieu d’une manière qui n’appartient qu’à Dieu même. » La dogmatique, t. ii, n. 778, p. 522.

Le Saint-Esprit se révèle aussi, dans ses œuvres, comme investi de la toute-puissance divine. Cette toute-puissance éclate dans les épisodes nombreux de son intervention pour préparer, parfaire et continuer l’œuvre rédemptrice du Christ sur la terre. Il inspire les prophètes, il distribue les grâces de Dieu, il habite dans les âmes, il gouverne l’Église, il sanctifie, il justifie, il juge, il ouvre aux élus le royaume des cieux. Et dans l’ordre surnaturel, nous ne voyons pas de bornes à sa puissance ; sa volonté, qui est la volonté divine, est pleinement libre. Il distribue les dons comme il lui plaît, I Cor., xii, 11, c’est-à-dire il possède essentiellement la sainteté et la gloire divine qu’il communique à la créature, il possède cette simplicité et cette immensité par laquelle Dieu seul a le privilège d’une habilalion active au sein de la créaturc. Scheeben, t. ii, p. 519-520. Il est donc réellement de Dieu, I Cor., ii, 12, et s’il est de Dieu, s’il jaillit de la nature divine, si son être est l’être de Dieu, il ne peut pas, dit saint Atbanase, être rangé au nombre des créatures. Epist., i, ad Serapionem, n. 22, col. 581.

2. Personnalité du Saint-Esprit.

La plupart des textes que nous avons cités pour prouver la divinité du Saint-I-lsprit, prouvent aussi sa personnalité. En elTet, le Saint-t-^sprit, de même que le Père et le Fils, y est représenté comme le principe d’une série d’actes, qui supposent en lui la nature divine. Il est donc distinct du Père et du Fils, en tant qu’il est un support personnel de la vie divine, et identique avec le Père et le Fils, en tant qu’il est l’être divin par sa nature, en tant qu’il est un seul Dieu avec le Père et le F’ils.

Les textes les plus explicites en faveur de la personnalité du Saint l’esprit sont ceux qui fournissent à la théologie catholique la preuve la plus convaincante de la procession du Saint Esprit du Père et du F’ils. l--n effet, si le Saint l%spril procède du Père et du l’"ils, sa personnalité n’est pas la personnalité du Père et du l-’ils, parce qu’il y a opposition entre le principe actif et le terme d’une procession. (^omme ces textes seront l’objet d’un commentaire plus étendu, lorsque nous réfuterons les théories photienncs, nous nous bornons à donner ici une partie seulement des iircuves en faveur de la pcrsoiindité divine du Sauit L, , , ul.

a) Los textes du Nouveau Testament certifient d’abord que le Saint-Ivsprit est expressément désigné comme formant une autre personne en face dos deux autres. La personnalité du Saint-I^sprit résulte donc (les nombreux textes qui énoncent clairement la trinilé des personnes en Dieu, l’n des plus explicites est la formule du baptême : ".MIez donc, enseigne/, toutes les nations, les baptisant au nom du Père et