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EPIGHATMIIE C IIP, ETIENNE

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sanctuaire et y dépose des reli((ues : AEDIFICAVIT OPUS. SANCTORUM PIGNORA CONDENS || PR/E-SIDIO MAGNO PATRIAM POPULUMQUE FIDELE M. Allegi-aiiza, op. cit., p. 8(1 ; Le lilant, ap. cit., t. ii, p. 221.

Vertus sociales.

La charité est le résumé des

vertus sociales. Les chrétiens la pratiquaient dans une mesure inconnue jusqu’alors, de sorte que les païens eux-mêmes en étaient dans l’admiration. Tertullien, Apologet., c. xxxix, P. L., t. i, col..5.31.

D’abord vis-à-vis de leurs coreligionnaires. Sur im certain nomljre de monuments des trois premiers siècles, ils se donnent le nom de pères, fratres, àSe), 901, ou d’amis, ?i>, oi, par exemple, sur celui d’Abercius du IIe siècle, sur celui d’Èuelpius du m" et sur plusieurs autres. Mon. lit., p. cxx-cxxi. A Rome, un défunt interpelle ses coreligionnaires et leur donne le nom de FRATRES BONI. Mon. lit., n. 3446. La communauté cliréliennc est une église de frères, ECCLESIA FRATRUM. Mon. lit., n. 2808. Ailleurs, t. III, col. 455 sq., nous avons vu comment cet amour se manifeste en pratique.

Cet amour, les premiers chrétiens le pratiquaient encore vis-à-vis de ceux qui ne partageaient pas leur foi. A ce sujet l’épigraphie fournit également certaines indications bien précieuses. Souvent elle se sert de formules plus générales qui indiquent une cliarite, une amitié qui ne fait exception pour personne. Voici quelques textes : RUTA OMNIBUS SUBDITA ET AFFABI || LIS (11^-1110 siècle). Mon. lit., n. 3098. D’un chrétien romain du iiie siècle on dit : TTACIN cUIAOC KE (=/taO OYAÊNI CXePOC ; les mêmes formules en grec ou en latin se retrouvent sur plusieurs pierres du iiie siècle. Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét, t. 11, col. 1050. Le côté négatif de la charité est plutôt exprimé sur le monument d’un certain Hermogène : [i.r, &k va).’jTTr|(7a ;, [i-rfié || va upoTxpoûdaç. Mon. lit., n. 3352. Puis c’est la cliarité envers les pauvres qu’on relève. L’épitaphe du lecteur Cinamius Opas († 377) l’appelle arnicas puuperuni. Le même titre est donné à un homme de la classe ouvrière ; sa femme est appelée amatrix paupeornm{sic). DeRossi, op. cit., t. i, p. 124, n. 262 ; p. 42, n. 02. Sur d’autres pierres de la même époque nous trouvons les qualificatifs : patcr pauperum (pauperorum) (cf. Job, XXIX, 16), pauperibus locuples, sibi pauper, parcus opum nulli, largus et ipsc… Csesar, Observationcs, p. 48, 49. Cf. LeBlant, op. cit., t. 11, p. 23, n. 386 ; p. 59, n. 407 ; p. 122, n. 450. Quelques prêtres de l’Asie-Mineure reçoivent des éloges particuliers. Xystus, op. cit., t. lia, p. 270 sq. On avait, en effet, une haute idée de la charité et de l’efficacité de l’aumône, comme le témoigne cette inscription de la fin du ive siècle, qui se trouvait à l’entrée d’une église africaine : CLAUSULA lUSTITlAE EST : IIMARTYRIUM VOTIS OPTARE ; |) HABES ET ALIAM SIMILEM : AE || LEMOSINAM VIRIBUS FACERE. De Rossi, Ballet., 1894, p. 94 ; Diehl, op. cit., p. 30, n. 150. Ailleurs on mentionne les soins donnés aux captifs, par exemple, sur le monument de la gauloise Eugénie : CAPTIVOS OPIBUS VINCLIS LAXA-VIT INIQUIS. Le Blant, op. cit., t. 11, p. 284, n. 543 ; Leclercq, Dictionnaire d’archéologie chiétienne, t. ir, col. 2125.

Dès l’origine la nouvelle religion prit soin des enfants abandonnés. Naovo ballet., 1901, p. 243, n. 14. A ce sujet on pourrait citer les monuments provenant des plus anciennes parties de Sainte-Priscille. Il en résulte qu’on les traitait comme ses propres enfants, qu’on avait soin de leur éducation, de leur sépulture, etc. L’expression de la reconnaissance des alumni pour les parents adoptifs revient assez fréquemment sur les épigraphes. Voir, pour le détail, Leclercq,

Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 1295-1299 ; t. ir, col. 1010.

Les relations entre les maîtres et les serviteurs sont inspirées par la charité. Quelques très rares colliers d’esclaves, et l’une ou l’autre épitapherappellentcette institution sociale. De Rossi, Bulh.t., 1803, édit. ital., p. 25 sq. ; 1874, édit. franc., p. 41-12 ; Kraus, Real-Encydopàdie, t. 11, p. 702, 763. Si on n’a pas tout de suite aboli l’esclavage, les maximes de l’Évangile pénétraient de plus en plus dans la pratique. Par l’épitaphe du diacre Severus (f vers 300) nous apprenons que sa sœur était DULCIS PARENTIBUS FAMU-LISQUE. D’un autre chrétien on dit : BLANDUS ERAS SERVIS. Le Blant, op. cit., t. 11, p. 122, 123. -ailleurs, les serviteurs et esclaves partageaient la sépulture de leurs maîtres. Parfois les serviteursrendent eux-mêmes témoignage à la grande bonté de leurs patrons : sur un sarcophage de l’année 217, un certain Prosenes, revêtu de beaucoup de dignités, est appelé PATRONUS PIISSIMUS. De Rossi, Inscript, christ., t. I, p. 9, n. 5. Sur un marbre du m'e siècle trouvé à Sainte-Agnès on lit : CAEL PLACIDO EVOK(û/o) Il PLACIDA FILIA ET |1 PECULIUS LIB. {=libertus) PATRONO || DULCISSIMO. Rom. Quartalschrift, t. xvii (1903), p. 90. Un monument gaulois de 501 mentionne même l’affranchissement d’un esclave PRO REDEMPTIONEM (s/c) ANIMA E SUAE, c’est-à-dire du maître. Cette façon d’agir vis-à-vis des esclaves n’était pas seulement un acte d’humanité, mais surtout l’accomplissement du précepte évangélique et une garantie de miséricorde de la part du souverain juge. LeBlant, op. c/7., t.ii, p. 6-8, n. 374.

Pour la bibliographie très étendus sur l’inscription d’Abercius, nous renvoyons’i l’article Abercius, t. i, col. 57, aux indications supplémentaires du P. Xystus (Scaglia), Notiones arcliœologi^ christianæ, t. Il &, p. 358 sq., et à la brochure de Lùdtke et Nissen, DieGrabsctirifl des Aberkios, Leipzig, 1910. Les articles de revue ne sont cités ici que d’unu manière exceplionelle. Observons encore que depuis une dizaine d’années la Revue d’histoire ecclésiastique de Louvain et la Rômisclie Quarlalschrift (par la plume de M" Kirsch) rendent régulièrement compte, sous une rubrique spéciale, des dernières publications épigraphiques.

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