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EPIGRAPHIE CHRETIENNE


<j>eNI ( — çafvE’.) HACIN HMIN, sur deux lampes orientales du iv « -ve siècle. Nuouo bullet., 1900, p. 253 sq. En quittant la lumière de ce monde, on ne devra donc pas s’écrier avec les païens : AMISI LVCEM. Corp. insc. lai., t. vi, n. 23C29. On trouvera une lumière qui ne s’éteint point, ctCOC AŒAPTON, Corp. insc. gra’c., n. 9870 ; c’est leChrist, richthys symbolique qui est seulla vraie lumière, par opposition à celle dont parlent les manichéens. Kaufmann, loc. cil., p. 67, 68. Pénétré de cette lumière, se réalise pour le bienheureux ce que dit le psalmiste : In lamine luo videbimus lumen. Ps. xxxv, 10. Il devient pour ainsi dire une autre lumière, comme l’indique un marbre du Latran, p. viii, n. G : ’Ep(j.a£i(T-/.s, çài ;, Il y ;  ; Èv ÔEÔ) xups : || o) XpîtiTw, Perret, op. cit., pl. 38, n. 127, à moins qu’on ne veuille voir dans ce dernier texte une acclamation analogue à celle que nous avons citée plus haut.

L’épigraphie fait également allusion au banquet céleste dont parle l’Écriture. Voir t. i, col. 2020. Une inscription grecque du ive siècle termine par le souhait que le défunt soit admis à l’agape ou banquet du ciel : EIC ATAnHN. A’i/oro hnllcl., 1903, p. 5C ; Wilpert, Malercien, p. 415 (fig.). D’autres monuments beaucoup plus anciens présentent des acclamations, des formules analogues : IN. AGAPE, DeRossi, Bullet., 1882, édit. franc., p. 130, 131 ; IN. REFRIGE-RIO, EN ATAnH. Xystus, op. cit., t. ii a, p. 128 ; Wilpert, Malercien, p. 472. Un marbre de Saint-Calixte a l’acclamation : 7r(-) vi 6î(r.). De Rossi, Roma setter., t. II, p. 272, 326, pi..xlvii-xlviii, n. 7. Elle fait évidemment « allusion à l’agape divine, car il ne peut s’agir ici d’une invitation à boire adressée aux survivants comme c’est peut-être le cas pour quelques coupes de verre » . Lcclcrcq, 75/c ; (o ; î ; ia(>c d’arch. ctuél., t. I, col. 832. Il en est de même pour quatre autres textes, publiés par Wilpert, Malercien, p. 478. Le repas céleste est formellement mentionné dans des inscriptions moins anciennes. Le Blant, op. cit., t. i, p. 308, n. 212 ; t. ii, p. 284, n. 543.

Dès le iV siècle, on rencontre une autre appellation du ciel, celle de sein de Dieu, sein d’Abraham. Surdi’ux

monuments romains on lit : IN : i^(i= C/i/ ;.s/()GREIVllUIVI et (…in) PAGE IN SINO (= sinu) DEI. De Rossi, Bullet., 1873, édit. franc., p. 82. Ailleurs, surtout en Egypte et en Orient, on rencontre assez souvent la formule qui rappelle Malth., viii, 11, eî ; v.o), 710u ; ou àv xô).7 : oi ; ’Aêêpaâ[j. xai’liaôcx xat’IaxwS. Kaibel, Inscript, grœc. Siciliæ, n. 189 ; Le Blant, Sarcophages chrétiens de la Gaule, p. xxiii ; Inscripl. chrét., t. ii, p. 325, n. 5. Sur le sens de cette locution, qui peut désigner et le ciel proprement dit et l’état intermédiaire avant hi résurrection, voir Leciercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 1522 sq. ; Kaufmann, Jenscil.<idenkmâler, p. 69, 70.

Au ciel on trouve donc la vie, la paix, le repos, la joie, le bonheur, le bien être, le rafraîchissement, la lumière, et tout cela pour toujours : semper, in œterno, in eevum, ei ; at’ôva. Du ciel est banni tout ce qui pourrait porter atteinte à notre félicité : evOa ànsôpa oSJv/ ; xa’i)

zr xa TTcvocj-ao ;, comme on peut lire sur l’épitaphe de Schnoudi, de lin 344. Kaufmann, .Jenseilsdenkmàler, p. G8sq. Tout cela nous est accordé par Dieu, par le Christ. Wilpert, op. cit., p. 95 ; 1- ûhrer, op. cit., p. 163, note 7. C’est là le symbolisme des colombes

qui s’approchent du ; j( ou d’un vase dont le contenu mystique est indiqué par le même monogramme placé au-dessus. Xyslus, op. cit., l. ub, p. 13, etc. Ici il n’y a plus de danger pour le bienheureux : ATTICE i| DORMI IN PAGE || DE TUA INCOLUMITATE W SE-CURUS. .. De Rossi, Ballet., 1894, j). 58.

Pour entrer au ciel, il faut être du nombre des

élus. Il en était, l’innocent petit enfant d’Aquilée dont l’épigraphe dit : QUE M ELEGIT DOM(j/)as), PAUSAT IN PAGE. Wilpert, Inschriflen Aquilcias, p. 38-40. Voilà pourquoi sur un autre monument on demande pour le défunt : UT INTER ELEGTU {= electos ) REGIPIATUR. Le Blant, op. cit., 1. 1, p. 102, n. 80 ; cf. Corp. insc. lai., t. v a, n. 1636. En outre, le ciel est une récompense de la pratique de la vertu. Tel est le symbolisme de la couronne, portée par la colombe ou placée à côté ou au-dessus de l’âme-orante, et de la palme ajoutée simplement au texte. Perret, op. cit., pl. 18, n. 22 ; pl. 34, n. 92 ; pl. 73, n. S. Les textes épigraphi((ues sont très formels à ce sujet : NAM lUSTAE MENTES FOVENTUR LUGE GŒLESTI ; ….ET BENE PRO MERITIS GAUDET SIBI PRAEMIA REDDI ; EUSTACIA DEPONENS SENIO TERRIS…. MORTALIAMEMBRA SED REVEHENS GŒLO PRO MERITIS ANIMAM. Xystus, loc. cit., p. 29-31. Voir encore plus loin.

9. La communion des saints.

Voir Communion DES SAINTS, t. iii, col. 454-479.

/II. l’épigraphie i-rinÉTiE, :  ; E et les vertus mo-R. LES. — Pour quiconque connaît la vie et les mœurs païennes, le changement opéré par le christianisme, tel que les monuments nous le révèlent, est plus qu’étonnant. — 1° Vertus chrétiennes. — 1. La foi.

— Elle forme le grand lien entre les chrétiens des différentes parties du monde et en fait des « frères » , des ic amis » , comme l’attestent iiour le ii<= et le m » siècles l’épitaphe d’Abercius et d’autres monuments cités ailleurs, t. iii, col. 454 sq. Comme objet de la foi les monuments mentionnent expressément l’unité de Dieu (voir plus haut, col. 327), la trinité des personnes, la divinité du Christ et du Saint-Esprit, la résurrection des morts, etc. D’une chrétienne du ui<’siècle enterrée à Saint-Calixte on ditrr, sv 0£’; >za Xpitri-tT) mnzi-Jaa.’ja. ; d’une vierge chrétienne du ive siècle : …GREDIDIT ||

(in Je) SU(/73) X. De Rossi, Roma soller., t. ii, p. 302 ;

Wilpert, Jungfrauen, p. 94, pl. iii, n. 4. La foi à la divinité du Christ, l’épitaphe du pape Libère l’appelle ftdes / ; /fcX’/ia. De Rossi, fîii//e/., 1883, édit. franc., p. 9 ; 1890, p. 123 sq.

La foi est une : Abercius trouve la même partout. C’est la foi catholique, dans laquelle est mort le Cornes Hcrila (v 462) : IN PAGE FIDEI |i GATHOLIGAE. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 351, n. 807 ; celle que saint Hippolyte, au moment d’aller à la mort, recommande à ses partisans schisniatiques : Fertur… catholicam dixisse fidem sequerentur ut omnes. Ihm, op. cit., p. 42, n. 37. La foi est encore appelée sainte, sancta ftdes, sur un marbre de 369, De Rossi, Inscripl. c/ir/.s/., 1. 1, p. 108, n. 211 ; jjrécicuse, preliosa, à cause des biens qu’elle procure, llun, op. cit., p. 11, n. 7. Elle est nécessaire. Sans la foi catholique on ne saurait être un vrai martyr, dit saint Damase. Ihin, op. cit., p. 42, n. 37. De la martyre Zosima le marbre épigraphique dit : NAM FIDE SERVATA GURSUM GUM PAGE PEREGIT. De Rossi, / ? « //<>/., 1873, édit. franc., p. 75. Sur l’épitaphe d’un certain Eutvchius(Y 393) on lit ces mots : …. In (C/i)RISTuivi CREDENS PREMIA LUCIS HABET. De Rossi, Inscripl. chri.st., t. I, p. 180, n. 412. Voir l. iii, col. 456. Mais à côté de la foi il faut les œuvres. QUAE TE SEMPER DEO DIGASTI II…SED PRO FAGTIS AD ALTA VOGARIS. dit un monument de 363. De Rossi, Inscript, chri.’tt., t. i, p. 88, n. 159. ( ; ’csl la conviction qui a guidé la noble gauloise Eugénie dont le monument fvuiéraire dit entre autres : QUAE MERETIS (sir) VIVIT… || QUO MELIUS SUPERAS POSSIT ADIRE DOMOS, || QUAE… PROVIDA LAUDANDUM SEMPER ELEGIT OPUS il PASGERE lEIUNOS GAUDENS FESTINA GUCURRIT II E(.s(()RIEN(s f)PU(/as), O PARADISE