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ÉPIGRAPHJE CHRÉTIENNE


au iv’= siôcle. De Rossi, Uiillrl., 1873, ("(lit. franc., ]). 162 sq. Saint Pierre, II Pet-, i, ll, appelle le corps le Inbcrnacle de l’âme, av.r, ’/Mi.a. De même une inscription grecque du ive siècle. De Rossi, BiiUcl., 1890, p. 57, note 3. Le corps est fragile comme un vase d’argile. Sur un marbre d’AquiU’C on a tracé un homme brisant un vase. Wilpert y voit la figure du corps humain, tandis que l’âme est reçue au ciel. Wilpert, Inscliriflen Aqiiileias, p. 15 sq. Cf. Leclercq, Dictionnaire, 1. 1, col. 2676. L’épigraphie du iv siècle exprime encore cette idée par les locutions cssc incorpore, exire de corporc, corporeos nexus rumpcrc, hospila caro, etc. Wilpert, Jungfraacn, p. 95, 96 ; Le Blant, op. cit., t. I, p. 331, n. 226 ; De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 737, n. 303 ; t. iia, p. 116, n. 92, etc. L’âme est d’orii-ilne divine : cselestis spiriliis. Leclercq, Dictionnaire d’tirc’i. (Iirét., t. I, col. 1497, 1498. A sa mort, l’homme doit la remettre à Dieu. De là les formules épigraphiques de la fin du iii<e siècle et du iv’e siècle : Deo animam reddidit, spirituni rcddidil ou simplement reddidil ; ttjV ^iy_-r-si, TÔ TiViOiJ-a Ocw àTtoîoOo-a, à-nÉSajv.ev, Ttap =8(i)X£v. De Rossi, Bullet., 1873, édit. franc., p. 162 sq. ; Roma soller., t. iii, pl. v, n. 2 et 3 ; Armcllini, Il cimitero di S.Agnese, pl.xiv, n.l ; Bullet., 1892, p. 79, 80 ; Mon. lit., n. 2857. Elle est spirituelle. Les termes de anima, spiritns, ^-j/r, , TivsOrj.a, qu’on rencontre si souvent dans les acclamations du ii<= et du iiie siècle l’indiquent suffisamment. Elle est immortelle. Cette croyance n’était pas inconnue aux païens. H. Weil, L’immortalité de l’âme chez les Grecs, dans c Journal des savants, 1895, p. 213 sq., 304 s q. Mais elle est avant tout chrétienne et explique entre autres ces souhaits de vie en Dieu, en Jésus-Christ, que nous rencontrons, à partir du iie siècle, sur des épitaphes sans nombre. Plusieurs fois l’immortalité est catégoriquement affirmée. Mon. lit., p. cxxxviii-cxxxix ; ’yjy}] otôivatoç, etc. La formule païenne nenw immortalis, o-J5cç àôiva-roç, qu’on lit parfois sur des marbres chrétiens, n’a nullement le sens d’une exhortation à profiter de la vie à la façon des gentils. Mon. lit., loc. cit.

L’homme vertueux est le temple de la divinité. Ce langage de l’Écriture et des Pères est probablement confirmé par une inscription de la fin du iiie siècle, aujourd’hui au Latran, et ainsi libellée : DIONYSI

VAS -^ (= Christi). De Rossi, Bullet., 1867, édit. franc., p. 27. Saint Paulin afiirme de Sulpice Sévère : Totus et ipse (Severus) Dci templum viget, hospite Christo gaudentemque humili corde gerit Dominum. Le Blant, op. cit., t. ii, p. 391 ; P. L., t. lxi, col. 332. Dans l’inscription métrique de sainte Agnès encore conservée aujourd’hui, le pape Damase dit que la sainte, exposée aux regards du public, cacha ses membres de sa chevelure abondante, NE DOMINI TEMPLUM FACIES PERITURA (un œil mortel) VIDERET. Ihm, op. cit., p. 44, n. 40. L’âme humaine, en particulier, a été regardée comme une demeure du Saint-Esprit. De là" l’appellation sp17/7us.sa ; îc//(s appliquée dans les inscriptions de la plus haute antiquité à l’âme des fidèles à cause de la communication des dons du Saint-Esprit. » De Rossi, Bullet., 1877, édit. franc., p. 28 ; Inscript, christ., t. i, p. 18, n. Il (a. 269) ; p. 532, n. 1192.

La christologic.

Voici les données de l’épigraphie

à ce sujet. — 1. Noms et titres. — Dès le ii" ! siècle, le Verbe fait chair est appelé tantôt Jésus, ’lr, <Jo’ji ;, tantôt Christus, Xpicro ;, tantôt JesîK Christus, ’lr|iTo-j ; Xpi^TToç. Ces noms sont écrits en entier ou en abrégé. Nous trouvons les formules suivantes : VIVES IN CRHETO (C/iris/o) sur un loculus. De Rossi,

Bullet., 1873, édit. franc., p. 24 ; IN NOMINE j^ ( Christi), au Latran, p. viii, n. 8-1 1 ; Ballet., 1877, édit., franc., p. 26 ; Mon. lit., n. 3344, 3486 ; èv ov&|j.aTt’Ir, (To-j,

^, De Rossi, Bail., 1 877, édit. franc., p. 174 ; Èv ^, Ballet. , 1888, p. 31 ; HH X (= Jésus Christus), Bullet., 1888, p. 34, 35 ; È/TÏÏ XP. Bullet., 1888, p. 35, 36. L’usage de la sigle I H pour IHCOYC était connu dès la première moitié du W siècle. Bullet., 1888, p. 36, 37. Il s’appelle encore l’ichthys, IX0YC, le Poisson symbolique, par exemple, sur le monument d’Abercius, iy6J ; ojpàvioç sur la pierre d’Autun, ’.//Jj ; ÎJtôvTwv sur celle de Licinia Aniias, du ii"e siècle, aujourd’hui au musée Kircher, Perret, op. cit., pl. 44, n. 1, etc. ; c-/Ovç ij.£i(a) ; dans un graffito à Saint-* Hippolyte. De Rossi, Bullet., 1882, édit. franc., p. 56. L’acrosticlic IX0YC (’I', <r :  ; 0 : Xp’.ar’o ; Ûîoj viô ; c-toTVip) était certainement connu à peu près partout dès le milieu du iie siècle, de sorte qu’on a pu interpréter la formule ci-dessus, de la manière suivante : ’IitijO-j ; XpiTTOi ; 6coO uiô : crwTr, p Ttiiv Çajvtwv, Rom. Quarlalschrift, t. xxiv (1910), p. 65 sq. Souvent du reste, on le représente sous le symbole si ancien et si fréquent du poisson avec ou sans le mot îyO-jr, ou avec un autre nom indiquant clairement le Christ figuré par le symbole, par exemple, 'vi ht'<>

(poisson) ; IN ^ (poisson). Mon. lit., n. 3366, 3108.

Cf. n. 3101, 3287, 3447 ; Dolger, IX0YC, p. 158-238.

Jésus-Christ reçoit encore le titre de Pasteur. Sur

un marbre de Saint-Hermès, du m ^e siècle au plus tard,

on lit : llotij.Tiv xo’j >aoO. Kaufinann, iïa/jd&uc/i, p. 235.

Abercius se dit disciple du saint Pasteur, ii, a6r, Tr, ;

7roî[j.evo ; âyvoO.Sur une dalle du musée Kircher le nom

est gravé en monogramme à côté de la figure du bon

i Pasteur. Wilpert, Frac^fo panis, Paris, 1896, p. 101. II

I porte encore les noms de sauveur, maître, seigneur,

roi, juge, etc. Voir plus loin col. 333, 334.

1 2. Sa divinité. — La croyance à sa divinité est déjà

attestée par ce qui précède. Il est évident que dans

l’acclamation vivas ou vivis in nominc C(li)risti, telle

que nous la lisons, par exemple, à Domitille, le nom

du Christ remplace celui de Dieu. Wilpert, Malereien,

p. 186. Sur deux pierres funéraires du Latran, p. viii.

n.3et4, onlitIadoubleformule : IN D(eo)CRISTO et

IN ^ DEO ; sur une autre, également du iiiie siècle : sv

0(e).) iii)^.DeRossi, / ?omaso ; ?e/-., t.n, pl.xxxi-xxxii ; Bôm. Quarlalschrift, t. xxii (1908), p. 90. Un marbre du II'e siècle termine par l’acclamation : ^ûnj.v âvÔEw (poisson). De Rossi, Bullet., 1890, p. 42 ; Leclercq, Dictionnaire, .u, col. 2575. he païen qui dans la première moitié du m <e siècle a tracé à la pointe dans une chambre du Palatin lecrucifixblasphématoire, dont le caractère chrétien est admis par Harnack, Mission und Ausbreitung des Christentums, 2e édit., Leipzig, 1906, t. ii, p. 36, nous atteste également que les chrétiens adoraient comme Dieu le Christ crucifié : A AE |1 EAMGNOC

Il ceeeie (=(7£gETaO n eeoN. Mon. ut., n. 3520.

3. Son humanité.

Jésus-Christ est homme. Le Christ des marcionites n’a qu’un corps fantasticfuc. Ce n’est pas celui que professa, au iii’e siècle, le jeune Sozon, dontl’épitaphe termine ainsi : BE RUS ( Veras)

)|(-ISPIR(/OUM (^iaum accipiat) IN PAGE ET PET(f) PRO NOBIS. De Rossi, Bullet., 1873, édit. franc., p. 78, pl. VI, n. l.II a pris notre nature dans le sein de la Vierge. C’est ce qu’affirmerait clairement l’inscription d’Abercius, si rexprcssion r, TiapBivo ; ây/ii désignait sûrement Marie, comme l’admettent les Mon. lit., p. c.Kvi, cxvi, et non l’Église, comme le veut le docteur Dôlger. Bôm. Quarlalschrift, t. xxiii (1909), p. 87-112. II en est de même des sigles XMP, qu’on rencontre, au moins une fois avant 300, s’il fallait les interpréter certainement dans le sens de Xpiatôv Mapia i-evv3é. Le P. Leclercq est pour cette interprétation, et les monuments parlent assez en sa faveur, .