Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée
325
326
ÉPIGRAPHIE CHRETIENNE


DeRossi, B((//<’/., 1888-1889, p. 31 sq. Dès le milieu du iii’e siècle, on rencontre la terminaison Amen sur un certain nombre d’épitaplies, par exemple, à Saint-Calixte : IN PAGE SPIRITUS TUUS AMEN ; et en Egypte. De Rossi, Roma sotter., t. ii, pl. xlix, n. G ; Leclercq, Diclionnaire, 1. 1, col. 1158, 1159. La formule avri’jOrirc x’jpis, qui, comme on peut le voir également dans la Didaché, commence ordinairement les commémoraisons liturgicjues, est très commune dans l’épigraphie grecque, à Rome, en Sicile, en Palestine. De Rossi, Ballet., 1877, cdit. franc., p. 36 ; Strazzula, Miiseiiin epigraphicum, p. 75, 77 ; Kaufmann, Handbuch, p. 216. Une cpitaplie égyptienne, du milieu du me siècle, est ainsi liijellée : Iv Jsio ;, ij.wiTÔiv) i| tr, ; xo’. ; ir|<7îo ; (5lc) Il ©joôor/ ;  ; il xai àvaTia Jtîw ; 1| M… Leclercq, Diclionnaire d’arch. chréL, t. i, col. 1151. Par contre, dans l’épigraphie latine, la formule Mémento Domine est très rare. Les mots prccessil in pace se lisent à Saint-Calixte sur un marbre du iiie siècle et sur plusieurs monuments africains du ive siècle. De Rossi, Roma seller., t. ii, pl. xlvii, n.44 ; Mon. lit., p. cxxviii. L’expression analogue prccessil in somno pacis se rencontre assez souvent, peu après la paix de l’Église, et rappelle le texte liturgique du Mémento des morts. De Rossi, loc. cit., et BulleL, 1884, p. 96-101, pl. iv, n. 1 ; Le Blant, Inscript, chrét., t. i, p. 384 ; Nuovo biillcL, 1903, p. 68 ; Mon. lit., p. lxxxvii. Du reste, dans le Mémento en question il n’est presque aucun mot qu’on ne rencontre sur les marbres du iii<’siècle où on souhaite fréquemment aux défunts soit le rafraîchissement, refrigeriiim, soit la lumière, In.r, soit la paix, pfl.r. Parfois on les réunit comme sur ce marbre romain qui porte : PRIVATA || DULCIS || IN REFRI-GERIO ET IN PACE. A/on. lit., p. lxxxvii. L’acclamation épigraphique IN BONO(iii<e siècle)sc retrouve dans une prière liturgique publiée par Martènc, De (ml. Ecclesiee rilibus, p. 1076, tandis que deux fragments épigrapliiques du même siècle comparés entre eux donnent une oraison de l’ancien office des morls (le la liturgie romaine : Domine, qui dedisli omnibus (itcersionem (sic), suscipe animitm Bonifali per santum (sic) nomen tuum. De Rossi, BulleL, 1877, édit. franc.. p. 36.

A partir de l’époque constantinicnnc, les données des monuments sont plus développées, l’ne inscription srienne de 368 présente déjà la doxologie complète : "aOZA nATPI KAI YICO KAI ATICO nNEYJKiia) Tl. ].vccrc’i. Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 2406. La formule ancienne : Dominas lecum, o K-^pio ; iut’x Tov, revient maintenant plus souvent. Mon. lit., n. 3360,

1365. Une autre : in spe rcsurrcclionis misericordia-Christi,

fréquente dans la Viennoise, tire son origine de la liturgie grecque..Mon. lit., ]). cxxviii. Une épitaplic d’Alexandrie, de l’année 409, renferme une prière liturgicpicde l’ofricc desmorts. De Hoss’i, niillel., 1877, édit. franc., p. 35, note 3 ; Leclercq, D(c//oniKiirc d’arch. clirél., t. i, col. 1530. Sur celle du diacre >abinus à Saint-Laurent, du commencement du siècle suivant, on lit la formule : SABINUM i LEVITAM ANGELICIS NUNC QUOQUE lUNGE CHORIS, qui provient d’anciennes liturgies. Kirsch, Acelamalioncn, p. 69. Un marbre du Lalran, plus ancien que les pré cédonts, jiorte une ()rière certainement liturgique : DOMINE NE QUANDO ADUMBRETUR SPIRITUS VENERIS (nom dila défunte). Musée du Latran, p. XVII, n. 14 ; Perri t, op. cit., pl. 27, n. 48. (Jn trouve même des formules tombées en désuétude ou du moins inconnues dans les manuscrits arrivés jusqu’à nous, comme celle qu’on peut lire sur une pierre de Carpentras : PR^STA DEUS. UT QUORUM SEPUL-CRAIUNXISTI FUNERE, TANTO EORUM FACIAS ANIMAS ASPECTUS TUI LIBERTATE GAUDERE. Le Riant, op. cit., t. ii, p. 590.

Ainsi est prouvé le lien intime entre l’épigraphie et les plus anciennes liturgies, ainsi que la haute importance de notre science pour en fixer le formulaire primitif. Car il est évident que dans ce rapprochement de formules la priorité ne doit pas être attribuée aux monuments, mais aux textes liturgiques qui, antérieurs à leur composition, remontent ainsi à une époque d’autant plus reculée.

b) Les lieu.v de prière. — Les premiers chrétiens priaient non seulement à la maison, mais encore dans les sanctuaires et auprès des restes de leurs morts. Dès le iv siècle, les églises étaient regardées comme la maison du Seigneur, don^inicum. De Rossi, BulleL, 1863, édit. ital., p. 25 sq. ; comme un lieu de prière, oralorium ; comme l’habitation du Saint-Esprit. H(z’)C DOMUS D(c)l NOS(/r/), lisait-on sur le linteau de la porte d’une église africaine du iv<e siècle. H(i)C AVITATIO (= habilalio) SP{iriln)S S(o/i)C(/)l P(anicleti Il H(OC EXAUOIETUR OMNIS Q(( ;)l INVOCAT NOMEN D(omONI D(c)l OMNIPOT(en/(’s). Nuovo bullel., 1899, p. 66 ; Diehl, op. cit., p. 22, n. 100. Le texte suivant accompagnait la mosaïque placée par Constantin dans l’abside de la basilique Vaticane : Jnsliliæ sedes, fidei domus, aula pudoris… De Rossi, Inscript, christ., t. ua, p. 21, n. 10. On le retrouve dans une église de Palestrina de la même époque et dans un sanctuaire africain. Nuovo bullel., 1899, p. 233 ; De Rossi, BulleL, 1879, édit. franc., p. 165. C’est dans les églises qu’on se retirait pour méditer les saints Livres. Voici l’inscription que saint Paulin de Noie fit placer à gauche de l’abside, EpisL, xxxii, P. L., t. lxi, col. 338 :

Si qucm sancta tenet nu-ditindi in lege voluntas Hic poterit rcsidens saciis inteudere libris.

Aussi doit-on entrer à l’église avec des sentimeiils qui répondent à la destination et au caractère du saint lieu. A Saint-Laurent in Damaso, on lisait au v" siôchles vers suivants. De Rossi, Inscripl. chrisL, t. ii, p. 151, n. 25 ; Ihm. op. cit., p. 102. n. 103 :

Quisque picna Deo inysteria mente requiris. Hue accède, domus religiosa patct.

Ha ; ^ sunt tecta pio scmpor devola timoii Audituniquc Dcus commodat liic precibus.

Ergo Ictifcros propera compescere scnsus, .Jam pr.ipcra sacras Ixtus adiré fores…

Une inscription en mosaïque d’un sanctuaire de Madaba, en Palestine, à peu près de la même époque que la iirécédente, invitait ceux qui y entraient à se purilier l’esprit, le corps et les œuvres, afin d’offrir à Dieu des supplications efficaces. Revue biblique, t. i (1892), p. 639 sq. ; De Rossi, Bullct., 1892. p. 25. D’autres, composées par saint Paulin de Noie pour la porte d’entrée de la basilique de saint Félix, disaient : Fax tibi sit, qnicunque Dei penelraliaChristi peclore pacifico candidus inç/rcderis. — Quisquis ab œde Dei perfcclis ordinc volis ] egrcdcris, remca corporc, corde maneEpisL, xxxii, P. L., t. l.xi, col. 330. C’est pour le même motif qu’on demandait aux fidèles de se laver à la fontaine de V atrium, avant de pénétrer dans l’église. Le sens très clair de cet usage sanctifié jiar l’Église est indiqué par les textes épigraphiques que portaient plusieurs de ces fontaines ou canthares, précurseurs directs de nos bénitiers. A Constantinoplc, on voyait l’inscription suivant souvent reproduite qul, lue de droite ou de gaucho, présentait le même texte : NIYON ANOMHMATA MH MONAN OYIN, lave tes péchés, et non pas seu jement lonlsago. De Rossi, Bullel., 1867, édit. franc., p. 79 sq. Sur un support de bénitier du vie siècle, trouvéen Toscane, onlisait : CHRI(.<i/()ANE ij LABA(.s ; ’f) MANUS ET ORA, , UT REMITTANT (//r //fri pcrrfl/o). De Rossi, BulleL, 1887, p. 95 sq. Bien anléricureinciit