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EPIGRAPHIE CHRETIENNE


THE(llcte) : NATALE SANCTI LAURENTI ; NATALE SANCTI WIARCI ; éopTYi iriçxupi’a ; i.ot Aouzta ;. Nuovo buUet., 1900, p. 168, 169 ; 1904, p. 96, 97 ; Kaufmann, Handbuch, p. 204 ; De Rossi, Inscript, christ., t. I, p. 536, n. 1185 ; AnaI. bolland., t. xxii (1903), p. 492 ; t. XXVIII (1909), p. 179 ; Wilpert, La più antica epigrafe con data cristiana, dans Miscellanea di storia eccles., 1904, p. 91-94.

Pour les monuments qui sont dépourvus de notes chronologiques proprement dites, on détermine la date approximativement à l’aide de certains critères, dont voici les principaux : la forme du monument, la langue, la paléographie, la nomenclature, le formulaire cpigraphique, le système d’ornementation, etc. Les indications que nous donnons ici sur ce point « uffiront au lecteur.

, Y. LE FORMULAinE OU LA PHRASÉOLOGIE ÉPIGRAPBIQUE ; LA DÉCORATION IlOSOGRAPUlQUE. Ce SOnt

surtout les èpitaphes proprement dites que nous avons ici en vue.

1 » Le formulaire cpigraphique, pas plus que l’art chrétien, n’a été créé d’un coup ; il s’est développé à peu près, 'surtout à Rome, dans cet ordre : les inscriptions les plus anciennes sont les plus simples. Elles donnent le nom du défunt au datif ou au nominatif, ainsi qu’on peut le voir sur plusieurs des dipinti, à Sainte-Priscille. Quant au système païen d’inscrire les trois noms, il est d’un usage rare dans l'épigraphie chrétienne et atteste une haute antiquité. Ensuite on ajoute une pieuse acclamation d’une forme très concise : pax, pax tecum, glpr^'ir, , îîpT, vY) 00'., in pace, èv àprivi, , in Deo ; ou bien un symbole, comme l’ancre, le poisson, la colombe, le bon Pasteur, l’orante, l’amphore. Depuis la seconde moitié du 111"e siècle on mentionne aussi la sépulture, la déposition : depositio, depositus, xaTïOcTti ;. On marque l'âge du défunt, parfois aussi, mais encore très rarement, la date consulaire. On donne au défunt quelque épithète se rapportant à son mérite ou à son caractère. Les indications très brèves au sujet de la parenté avec celui qui a posé le monument deviennent moins rares. Les acclamations se développent également quelque peu : Vivas in Deo ; in bono ; in refrigcrio ; Deus tibi refrigerel et d’autres se rencontrent fréquemment. Rom. Quarlalschrift, t. xx (1906), p. Il sq. Parfois, en Orient, on rencontre le titre de chrétien, /pi(jTiavô ;. L'Église devenue libre, la simplicité primitive cesse. Souvent on exprime la douleur causée aux survivants par la mort de celui qui n’est plus. Les indications sur la profession soit civile soit ecclésiastique, rares avant 300, deviennent fréquentes. Les acclamations changent aussi, du moins en partie, pour disparaître ensuite presque complètement. Un peu plus tard, on rapporte la préparation de la tombe, l’achat du locuhis ou du sarcojjhage, le fossor qui s’y est prêté, le prix qu’on a payé, l’endroit où se trouve la sépulture. Puis on fait encore connaître certaines circonstances de la vie ou de la mort du défunt. L'épithète sanctus ne reçoit sa signincation stricte qu'à la fm du iv siècle. A sa place on trouve assez souvent le mot donmus. Anal, bolland., t. xxviii (1909), p. 161-200. Enfin, des formules d’anathèmes contre les violateurs des tombeaux, très rares avant Constantin, surtout en Occident, deviennent beaucoup plus fréquentes et sont d’une raideur parfois étonnante. Voir, à ce sujet, les textes nombreux publiés par Diehl, op. cit., p. 29-38 ; licalencyklopddie fUr pro lestant. Théologie und Kirchc, t. x, p. 829-831 ; Michel, dans Dictionnaire d’archéoL, t. i, col. 1932-1935.

Tel est, très sommairement esquissé, le développement de la phraséologie funéraire. Naturellement, les exceptions sont nombreuses, surtout dans les provinces plus éloignées, moins en Gaule et en Afrique.

Assez nombreuses aussi sont les expressions ou formules particulières aux différentes régions ou pays. Pour ces détails, nous renvoyons le lecteur aux manuels de Le Blant et Kaufmann, aux dictionnaires de Martigny et Kraus et aux indices des recueils d’inscriptions orientales.

La décoration graphique.

Elle se compose de

signes idéographiques, de symboles, de scènes tirées de la Bible, d’images faisant allusion au métier du défunt ou d’autres tracées tantôt seules, tantôt à plusieurs sur les mêmes pierres.

L’ancre est peut-être le plus ancien symbole et se maintient assez longtemps ; de même la palme, la colombe seule ou à plusieurs, le poisson, l’agneau, le paon, la couronne, l’orante seule, avec le bon Pasteur, au milieu de brebis et d’oiseaux, le navire seul ou se dirigeant vers le port, le cheval, le vase seul ou flanqué d’oiseaux qui s’apprêtent à s’y désaltérer, le boisseau. Perret, op. cit., t. v, pl. 21, 18, 44 et 20, 21, 70. 73, 5, 9 et 67, 16 et 41, 50, 41 et 57, 22. A la Bible sont empruntées plus particulièrement les scènes d’Adam et Eve à côté de l’arbre, Noé dans l’arche. Moïse et le rocher, Daniel dans la fosse aux lions, Jonas et la baleine, l’adoration des mages, la résurrection de Lazare, le bon Pasteur, la traditio legis au prince des apôtres, le ciel, séjour de lumière. Perret, op. cit., pl. 12, 77, 63, 12, 57, 12, 13, 15, 3, 24. Rarement on voit les images des princes des apôtres. Perret, op. cit., pl. 11 ; Nnovo bullet., 1901, pl. IX. Plus fréquent est le portrait du défunt en buste. Perret, op. cit., pl. 12, 41, 44, 67. On peut y voir aussi le défunt exerçant son métier : un marchand de graines, le semeur, un brodeur, le forgeron frappant l’enclume, l’enfant qui prend des oiseaux. Perret, loc. cit., pl. 26, 52, 52 ; Musée du Latran, p. xvi, n. 3 ; £)(c//on. d’arch. chrét., t.i, col. 3145. Souvent on se contente de tracer sur la pierre les instruments du défunt, les pinceaux et compas du décorateur, l'équerre, la règle et le ciseau du tailleur de pierres, le rasoir et la glace du barbier, etc. Perret, loc. cit., pl. 6, 47, 26. L’administration du baptême figure sur un marbre d’Aquilée, les symboles eucharistiques sur une pierre du musée Kircher, à Rome, le jugement de l'âme sur une autre du Latran. Wilpert, Inschriften Aquileias, p. 39 ; cf. t. ii, col. 234 ; Perret, loc. cit., pl. 47, 22. Un marbre d’Urbino présente un tombeau, un candélabre à sept branches, une balance, une maison et un poisson. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 210, n. 489 ; un autre, du Latran, une scène champêtre. Perret, loc. cit., pl. 12. Cette décoration variée, dont le sens symbolique sera expliqué à l’art. Symbolisme, se trouve encore ailleurs qu'à Rome, par exemple, en Afrique. Delattre, dans les Missions catholiques, 1902, p. 357. Par contre, elle est beaucoup plus rare dans les Gaules et I)resque inconnue en Orient.

Le signe graphique le plus connu est le monogramme du Christ, .vant Constantin on le rencontre parfois comme conipendium scripturicou sigle du nom Xpiarôç. A partir du régne de ce prince, il présente plusieurs formes : celle du Labarum £ subsiste jusqu'à la fin du v<-e siècle. Les lettres A et CO s’y ajoutent fréquemment depuis le milieu du iv et se maintiennent jusque vers le milieu du y. La croi.x monogrammatique, J ! ou.^, appartient à peu près à la même période. Dès le v'e siècle, la croix nue, très rare avant Constantin, paraît fréquemment. La crux grammata ft), appelée aussi Svastika, se rencontre avant et après

la paix derÉglise(iii<'etive siècles).Le signe ANK ni,

d’origine égyptienne, est surtout fréquent dans les contrées du Nil. Notons enfm qu’on trouve sur