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ÉPICLÈSE EUCHARISTIQUE

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col. 439-440, 451. Cf. pour le resciit de 1729, Mansi-Petit, t. XXXVII, col. 121 sq.

Le concile nielkite tenu à Aïn-Traz, en décembre 1835, can. 8, n. 8, a proclamé de nouveau la doctrine catholique. Collcclio lacensis, t. ii, col. 584. Le concile du Mont Liban, de 1736, avait déjà très nettement affirmé la croyance des Maronites, part. H, « . XII, n. 8, 9, et concilie le fait de l’épiclèse avec l’efficacité des paroles du Christ. Ibid., col. 196-197.

Quant aux Ruthènes, ils n"ont eu qu’à conserver la doctrine qui, nous l’avons vii, est restée généralement professée en Ruthénie, même par les orthodoxes, jusqu’à la fin du xyiiie siècle. Leur foi est attestée par leurs conciles de 1720, tit. iii, n. 3, Cotleclio lacensis, t. ii, col. 30, de 1838 et de 1891.

En définitive, ce qui ressort de cet exposé historique concernant la doctrine orientale au sujet de la consécration depuis saint Jean Damascène, c’est, croyons-nous, la continuité de la véritable tradition patristique et catholique, en dépit de la déviation que le docteur de Damas lui a fait subir pour son compte et pour celui des théologiens byzantins qui l’ont suivi aveuglément. Quel que soit le nombre de ces derniers, ils demeurent, en somme, des isolés au milieu des autres Orientaux, Syriens, Arméniens, Coptes ou Russes, qui ont conservé la tradition catholique aussi longtemps qu’ils ont su garder leur indépendance par rapport à l’Église du Phanar. Or, il est clair que celle-ci, à partir de Nicolas Cabasilas et de Marc d’Éphèsc, n’a fait que fausser plus encore, par son parti pris anticatholique, la direction, déjà inconsciemment erronée, imprimée sur ce point à la théologie byzantine par saint Jean Damascène. L’argument qui se dégage de ce fait nous paraît suffisant pour convaincre tout esprit sincère.

//y. l’e.seigm ; me.i ecci.ésiasiiqije e. occidem’DEPilS LE viii’^ SIECLE. — 1° Uniformité de la doctrine traditionnelle jusqu’au y 17e siècle. — Isolée même en Orient, au sens que nous venons de dire, la théorie byzantine de l’épiclèse n’a point eu d’inlluence en Occident jusqu’au xvi<e siècle. (Test seulement à partir de cette époque que quelques théologiens latins ont soutenu, relativement à l’efficacité de l’épiclèse pour la consécration, une opinion se rapprochant plus ou moins de la doctrine grecque.

Nous avons suivi la tradition occidentale jusqu’au viii’e siècle, et nous avons constaté que si la croyance à l’efficacité consécratoirc des paroles du Sauveur y était générale, la croyance à l’intervention chi Saint-Esprit dans l’acte Iranssubstantiateur n’en était pas, pour autant, proscrite. La vertu invisible de 1 Esprit-Saint opère le sacrement de l’autel : c’est au prononcé des paroles du Christ <|ue s’accomplit le mystère : telles sont les deux iirojMisitions que nous avons retrouvées à travers une longue série de témoignages divers. Il serait facile de suivre les traces de cette double donnée dans la littérature euciiaristiquc du moyen âge, laquelle (failleurs est, on le sait, essentiellement traditionnaliste et patristi<|ue.

A la fin du vine siècle, Alcuin, Disp. piierornm, c. X, De missa, P. L., t. ci, col. 1 1 3.") 1 1.’ifl ; Liber sacramentnrum, col. 449, et les Livres rarolins, 1. II, c. xxvii, P. L., t. xcviii, col. 1093 1(19."), attestent la transmission de ce legs doctrinal.

.u ix"e siècle, les témoignages abondent, avec saint Paschase Hadbert et toute la pléiade de ses contemporains : Théodulphe d’Orléans (821). Liber de tirdine ba/dismi, P. L., t. cv, col. 2.39-240 ; Agobard de Lyon († 840), De privilegio et jure sarerdolii, P. L., t. civ, col. 142-143 ; Liber contra Amalar., S Vi, ibid., col. 347 ; le pape saint Nicolas I", dans sa réponse a l’empereur Michel, en 800, P. L., t. r.xix, col. 778 ; J<abaii Maiir (770 8.’)6), IJber de sacris ordinibu.i.

c. XIX, De ordine missæ, P.L., t. cxii, col. 1182-1183 ; Amalaire(f vers 850 De eccles. officiis, I. III, c. xxiv, P. L., t.cv, col. 1140-1142 ; le concile de Quiercy (858), Epist. episcnporum ad Ludov. regeni German., c. xv, Mansi, t. xviii ft, col. 119 ; Ratramne de Corbie (f après 868), Liber de corporc ac sanguine Domini, c. ix-x, XVII, xL-XLii, p. L., t. cxxi, col. 131, 135, 144-145 ; Remid"Auxerre(† 908), Expos, missæ, P. L., t. CI, col. 1200 ; //î ICor., c. xi, P. L., t.cxvii, col. 572573.

Mais les attestations les plus intéressantes et les plus précises sont celles de Florus de Lyon († 859) et de Paschase Radbert († 865). Chez ces deux auteurs, l’efficacité coisécratoire des paroles de l’institution et tout ensemble la vertu transsubstantiatrice du Saint-Esprit sont l’objet d’un enseignement arrêté et très précis, répété avec insistance en maintes occasions. Il faudrait citer d’eux des pages entières.

Paschase Radbert écrit : Vera uliquc Christi caro^ qnæ crucifixa est et sepulia, vere illius carnis sacramentum, quod per sacerdotem super altare in verbù

    1. CHIUSTI l’ER srinnVM##


CHIUSTI l’ER srinnVM.s.4 NCTUM 0/ VIXITUS CONSECRATUR /

unde ipse Doniinus clamât : hoc est corpus meum. De corp. et sang. Dom., iv, 3, P. L., t. cxx, col. 1279. Et encore : Vere rrcdere et indubitanter scire debenms intra catholicam Ecclesiam, ubi catholica fide hoc nujsterium celebratur, nihil a bono majus, nihilque a malo minus pcrcipi saccrdotc, nihilque cdjud quam caro Christi et sanguis, dum ccdholice consecratur, quia non in mérita consecrantis, scd /.v verbo epfi CITER CRE.iTORIS ET VIRTCTE SPIRITi-< SAM : TI, caro

Christi et scmguis, non alla quam quæ de Spiritu Sanclo creata est, vere fuie credatur et spiritali intelliyentia degustetur. Si cnim in merito esset sæerdotis, non ad Christum pertineret ; nunc autem sient ipse est qui bapti : (d, ilaipriEEsrQi : i PE/lspJnITL^MS^^lTu^fu^’c s|AM EEFicir CARSEM et Iransjundit vinum in sanguinem. Quis enim alius in utero crcare potucrit, ut Verbuin caro ficret ? Sic ilaque in hoc mijsterio crcdenduni est

quod EADEM VIRTUTE.</’//l/ï7 S.> ;.1.V( 7/ PER VERBU.U

ciiRiSTi caro ipsius et sanguis effieiatur invisibili operatione. Unde et sacerdos :.fube hœc perferri per manur, angeli lui in sublime altnre tuum in conspcctu divinie majestatis tuw ; ut quid perferri illuc ea deposcil, nisi ut intelligatur quod in ejus sæerdotis istn fiant… Prias autem quam corpus consccratione fi(d, obtatio sæerdotis est, sicui ipse cnnfitctur, vel cuiu-tx familix offerentis eam : sed /.v verbo et virtutb .TIRITUS sA.ycTl nova fit creqluru’in corpore crentoris ad nostrie reparatinnis saliitem, xii, 1, ibid., col. 1311-1312. Le c xv est intitule : Quibus vcrbis hoc nujslerium conficitur, et Paschase y consacre deux grandes pages à traiter ce sujet ce professa. Uetenons en seulement queUpies phrases, qui achôveront de montrer combien est ferme et précise sa doctrine sur la forme de l’eucharistie et l’Instant de la transsubstantiation, en dépit < ! < la part qu’il fait à l’intervention de l’Esprit-Saint exprimée par répiclèse. Hoc sacramentum non nuiitis. non vcrbis hunianis, sed procul dubio divinis cffiritur et consc cratur mandat is… Proptere.t veniendum est ad vcrba Christi et credendum quod in ejusdem vcrbis isla confiriunl’ir. Heliqua vrroomnia quiv sacerdos dicit aut clerus canil, nihil aliud quam Uuides et griitiiuiim artiones sunt. aut rerte obsecrationes pdetium. poslnlationcs, pclitiones. Verba autem Christi, sient divina sunt, ut nihil aliud provenial quam quod jubenf, quia ivterna sunt. Puis, il rappelle ces jiaroles du Christ telles qu’elles sont au canon de la messe, en remarquant qu’elles n’ont pas seulement une valeur narrative, mais qu’elles possèdent aussi

ie vahiir ellicienle.

Sed ne forte putares quod de illn unn tiuiluni pane