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FIN DU MONDE

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du ciel comprend le soleil, la lune et les étoiles. Non de/Iuent iia sidéra ut cadanl, sed, advenienle vera luce Christo, oblenebrabunliir illa, Matth., xxiv, 29, cadere videbimtur… Complicabitur iste aer, quia igné invotvctur et videbitur complicari sicut liber… Non dicii interire cselos, sed complicari quasi librum. In Is., I. II, c. XXXIV, ibid., col. 890-891. On lit, ibid., 1. III, c. Lxv, col. 1071-1072 : Sœpe multis in locis diximus superius cœlum et terrani non per naturam neque per essentiam transirc, sed per immutalionem et innovationem alquc in melioralionem. Apoc, xxi, 1 ; I Cor., VII, 13. Cuin dicil : Præteril figura, oslendit manere subsianiiam. Creo signifie innovabo. Aussi expliquet-il ce dernier passage : Transibil figura et species mundi per ignem, remanebit substanlia renovata per ignem ; elle sera améliorée et ce sera pour toujours. Eccle., I, 4. In Epist. 1 ad Cor., vii, 13, col. 548. Transibunt cœlum et terra, non ut esse desinant, sed immutabuntur. I Cor., vii, 13. Voici comment ils se renouvelleront : Fugient quippe a conspeclu judicis ab ea specie quam nunc habent, el oslendent pulchritudinem quamnunc celant. Apoc, xxi, 1. Le feu occupera dans l’air autant d’espace que l’eau du déluge. Quelques-uns, considérant l'Écriture minus eaule, ont dit que le ciel et la terre passeraient par le feu avant le jugement. D’autres ont mis la résurrection des hommes d’abord, puis laxénovation du monde. Minus cauta conspectio, d’après saint Paul, I Cor., iii, 13, et ps. xLix, 3. La venue du Christ, la résurrection de la chair et la rénovation du monde seront simultanées. Elemenla igné solventur, omnia Deo judicanle per ignem. Alors les nouveaux cieux et la nouvelle terre apparaîtront comme le printemps après l’hiver. Figura præteril, natura permanet. I Cor., vii, 13. Exposil. in Apoc., 1. VII, c. xx, col. 1189-1190. Quant au texte : Mare jam non est, Apoc, xxi, 1, col. 11911192, il y a doute s’il faut l’entendre à la lettre ou spirituellement. La terre étant entourée d’eaux, on ne peut pas facilement dire si les eaux se dessécheront naturellement ou par le grand incendie final ou si la mer se changera en mieux. Si Dieu le fait, la terre pourra demeurer sèche. Deux des éléments seront changés en mieux : le ciel et la terre passeront, c’està-dire seront changés. Dieu seul sait si la mer et le feu passeront ou seront changés, quoiqu’on hse : Il n’y aura plus de mer, et la lumière ne luira plus. Nous saurons mieux comment cela se fera, quand nous y serons parvenus.

Saint Paschase Radbert dit plus simplement : Cœlum et terra transibunl, non ut non sinl, sed ut sint in melius, immutali et incorrupti. Tout sera renouvelé. Apec, XXI, 5. Exposit. in Mallh., 1. XI, c. xxiv, P. L., t. cxx, col. 825.

Atton de Verceil, In Epist. I ad Cor., vii, 31, P. L., t. cxxxiv, col. 358, dit aussi brièvement : Non mundus, sed figura transit ; terra enim in œlernum slat. Eccle., i, 4. Ergo manet per essentiam, transit per innovationem.

Saint Bruno le chartreux explique ce passage dans un sens différent : Mundus quidem præleribil, sed formæ substanliarum ejus destrucntur, ut aurum, rubore perdita, redibit in terrani et cœtera similiter. In Epist. I ad Cor., vii, 13, P. L., t. cliii, col. 162. Il admet donc un changement substantiel et le retour des choses à leur état élémentaire primitif.

Anselme de Laon conserve l’interprétation commune. Enarral. in Mallh., xxiv, P. L., t. clxii, col. 1454, il dit : Pcribunt. Quomodo ? Quia renovabuntur, deposita priori forma, permanente autem substanlia, ut in Ecclesiaste legitur, i, 4. Enarral. in Apoc., XX, col. 1574, il écrit encore : Fugit terra ab hac specie, et cœlum, aer, et locus non c.'st ini>cntus ab eis, secundum priorem statum. l’n peu plus loin,

XXI, col. 1575, il ajoute que, dans cette vision, il s’agit de la rénovation des éléments. L’air sera renouvelé et le premier état des choses changé. Il n’y aura plus de mer, ni avec ses mouvements ni même dans ses premières qualités, et cependant il n’est pas certain qu’elle sera purifiée par le feu qui purifiera l’air et la terre ou par quelque purification matérielle. Bref, ecce nova facio omnia, dit Dieu, tam elemenla quam sanctorum gloriam, col. 1576.

L’exégèse de Bruno d’Asti est plus complète encore. In ps. CI, P. L., t. CLxiv, coi. 1087, il cite Matth., xxiii, 35, et il explique transibunl, quia in hac specie in qua modo sunt in aliam mutabuntur. Il y aura des cieux nouveaux et une nouvelle terre, Apoc., XXI, 1, et illi cœli qui superiores sunt mutabuntur in melius. In Mallii., part. IV, c. xxiv, t. clxv, col. 174 : Cœlum et terra transibunt, quia secundum hoc quo modo sunt in melius commutabuntur. In Apoc., . VI, c. XXI, 1, col. 716.-717 : Quoniam universalis ignis incendia, omni mundana corruplione exusta, ad primant pulcliritudinem omnis redibit creatura, excepté le diable et ses membres. Illa scilicet omnia, quæ corrupta et a pristina pulcliritudine deformata fuerunt. La mer ne sera plus salée et elle sera à l'état primitif de sa création. Les saints n’en sentiront plus les amertumes et n’en subiront plus les tempêtes.

Guibert de Nogent expose ainsi son sentiment : Après le dernier jour, tanlo uniformior in solita sua puritate fiel mundus quanto per eum ultra transire valebil ncmo pollulus. Hinc est quod, cœlo novo terraque nova, inlerior exleriorque pervius ac habilabilis eril sanctis. Sanclis namque tam igné purgalis quam beala corporum immulalione promolis, et sœculo, imo mundo ipso a velernis sordibus conflagralo et in incorruplibilem liabilum reparalo, fiel status liabilationis habilatorunique undecumque conveniens, fiel ulro bique una facto repurgio mansor ac mansio florens. Et sicut corpus ac anima in sanctis sub unius bealiludinis gloria jubilabunl, sic exlerior inleriorque mundus ad unam purilalem ex alterius concrematione redacti, splendidos sine omni imporlunitate, discursus sanctis ubique triumplianiibus, apparebunl. De pignoribus sanctorum, 1. IV, c. iii, P. L., t. clvi, col. 673.

Rupert de Deutz est à la fois théologien et exégète. Comme théologien, il dit qu’au jour du jugement, le juge viendra in flamma ignis. Illo igné cœli solventur, mare siccabitur, ut Palrum quidam arbilrantur, hinc forte in Apocalijpsi Joannes inquil, xxi, 1. Cœlos vero calore solvendos apostolica Scriptura non laçait. II Pet., iii, 7, 10. Leur dissolution par le feu précédera le jugement. De Trinitate et opcribus ejus, 1. II, c. viii, P. L., t. CLXvii, col. 1813. Le commentateur de l’Apocalypse développe davantage sa pensée. Sur Apoc, XX, 11, il se demande : Quomodo tune fugiel terra aut cœlum ? Nimirum terra magno conflagrala incendio pristinam amiltel spceieni simulque opéra lerrena disparebunt. Le ciel fuira comme le psalmiste, ps. ci, 27, l’a prédit de lui et de la terre. Le ciel que saint Jean nomme au singulier est le même que le psalmiste désigne au pluriel, à savoir, le ciel aérien, puisque l’air est appelé ciel. Il n’y a qu’un seul air, mais il a des qualités diverses selon les régions, et on dit qu’il y a plusieurs cieux. De istis cœlis non dubium est quia periluri sint, videlicet nimio calore soluli, quand le juge apparaîtra. II Pet., iii, 7. Il faut craindre cette étonnante fuite du ciel. On entendra le bruit des fuyards, qui se briseront comme un vieux vêtement qui se déchire. Ignis quippe non leviler tune suas jussus exercebit vires ut non parumper cœli crepilent, comme ils le font quelquefois maintenant sous la chaleur de l'été (et les physiciens appellent ce crépitement des tonnerres), serf eril lempestus valida validusque ignis qui in circuilu ardebit