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FIN DU MONDE


manebil splendor cjus. Ceux qui l’adorent seront. misérablement punis. Le seul soleil qui demeure in œternum, c’est le Christ que nous adorons.

Le chrétien Zachée répond à son consultant que les éléments dont se compose le monde, ont été créés par Dieu et qu'à sa venue pour le jugement, destruclu in melius miitabiintur ui immorlalin ciini itomine perdurent. Ils seront alors purifiés des souillures que nos crimes leur ont imprimées malgré eux et dont ils gémissent, et ils retrouveront leur pureté première. Consull., 1. I, c. XXV, P. L., t. xx, col. 1094. Cette restauration n’est pas absolument compréhensible pour nos intelligences. Nous pouvons cependant mesurer les choses invisibles par les visibles. Justis aiitem in gaiidia œlcrna siirgentibus, ceclum noimm et nidis terra revelabitur : il y luira une lumière plus forte que celle du soleil ; il n’y aura plus de nuit, mais un jour perpétuel ; il n’y aura plus de douleur, ni de péché ; on jouira à la fois du printemps et des fruits de l’automne, sans variation des saisons ni pluie ni chaleur ni froid, avec une agréable et douce température ; aucun souvenir des maux passés ne troublera le bonheur. Ibid., c. xxvi, col. 1094-1095,

5° Écrivains ecclésiastiques du vi'^ au xife siècle. — 1. De langue grecque.

Procope de Gaza dit que le ciel n’est pas éternel, car ce qui est éternel n’a ni corps ni figure ni limites. InGen., i, 1, P. G., t. lxxxvii, col. 41. Quelques païens ont compris que le monde était corruptible, mais que pourtant il ne périrait pas. Ibid., II, 19, col. 217. Cependant, le monde, parce qu’il a eu un commencement doit avoir une fin, TponT| ; sui TÔ /pîÏTTov fvir^no’j.é'JYç. Rom., VIII, 21 ; I Cor., XV, 53 ; vii, 31 ; Luc, xxi, 33. In Is., xxiv, col. 2196.

Sévère, sur II Pet., iii, 13, dit que toute créature attend d'être délivrée de la corruption et remise en gloire. Rom., viii, 20, 21. Cramer, Calena grsecorum Patrum in N. T., Oxford, 1840, t. viii, p. 101-102. Saint André de Césarée, In Apoc, c. xviii, P. G., 1. cvi, col. 273, entend ce texte : Le ciel sera roulé comme un livre, en ce sens que le ciel ne périra pas et ne sera pas détruit, mais qu’il subira un roulement, un changement en mieux, comme saint Irénée l’enseignait. Plus loin, c. Lxiv, col. 420-424, il dit que la créature, sujette au changement et à la corruption, sera, d’après l’apôtre, quand tous les hommes seront fils de Dieu, renouvelée et transformée en une forme plus belle. Tel est l’enseignement de saint Irénée, de saint Méthode et de David. Ps. ciii, 30. Isaïe, lxv, 17, 18 ; Lxvi, 22, s’y rapporte. Aréthas de Césarée dit aussi que le monde sera changé en mieux. Cramer, op. cit., t. VIII, p. 570.

Pour saint Jeun Damascène, les cieux, parce qu’ils sont des créatures, sont corruptibles, et ils ne périront pas entièrement ; ils vieilliront, et il y aura des cieux nouveaux et une nouvelle terre. Apoc, xxi, 1. De fide orthodo.m, 1. ii, c. vi, P. G., t. xciv, col. 884-885. Œcuménius a interprété plusieurs textes du Nouveau Testament, qui ont trait à la fin du monde. Sur Rom., viii, 21, il dit que la créature, soumise à la corruption, recouvrera sa liberté, quand de corruptible qu’elle était elle deviendra incorruptible. In Epist. ad Rom., c. xiv, P. G., t. cxviii, col. 181, 484. Sur I Cor., vii, 21, il déclare que le monde que nous voyons passe et a une fin : c’est ce qui paraît du monde qui n’est pas ferme et stable. Son commentaire sur II Pet., III, 5 sq., est plus développé. De même que le déluge est survenu au ciel et à la terre, ainsi il est établi que la destruction du monde se fera jiar le feu, qui fera périr aussi les impies. Ceux-ci périront par les deux éléments de toutes choses, l’eau et le feu. Les philosophes grecs eux-mêmes ont su que le monde devait périr ; tels HéracUde et Empédocle. Œcu DICT. DE TIIÉOL. C.ATHOL

ménius se pose cette objection : Pourquoi le monde a-t-il été créé, si c’est pour être détruit ? Il répond que le monde ne tend pas tout à fait à la destruction, mais à la rénovation, itpôç àva/atvKrij.ov. Ps. ciii, 32. C’est le péché des hommes qui a rendu vaine la’créature qui était bonne. Comme il y avait peu d’hommes bons, le déluge a fait périr presque toute l’humanité. A cause des bons, la consommation finale est retardée. Les choses corporelles qui doivent être restaurées par le feu ne périront pas, mais seront purifiées. Dieu créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre : ils ne seront pas autres quant à la matière ; ils seront créés, comme une maison qu’on ne bâtit pas sans matériaux préexistants. Pour rendre la matière incorruptible. Dieu détruira ce qui en elle est inutile et superflu ; ce qu’elle a d’utile, il lui donnera une forme nouvelle d’une beauté immortelle et incroyable, afin d’en faire un monde incorruptible. De même que la terre a été purifiée par l’eau au temps de Noé, ainsi Dieu purifiera le monde par le feu à la consommation des temps, comme nous purifions certains objets par le feu. Le monde, inondé par le déluge, n’a pas péri, mais seulement les animaux qui l’habitaient. La terre et ce qui est en elle, non les hommes, doivent être brûlés ; les impies seuls périront avec leurs impiétés. In Epist. II Pet., iii, 5 sq., t. cxix, col. 609, 612, 013, 616. Voir son commentaire sur Apoc, xxi, 1, dans Cramer, op. cit., p. 477.

Théophylacte a expliqué, lui aussi, les mêmes passages. Dans son Expositio in Epist. ad Rom., VIII, 19-21, P. G., t. cxxiv, col. 445, 448, il reconnaît que, pour montrer quelle gloire nous acquerrons, saint Paul dit que la créature elle-même sera changée en mieux. Elle espère grandement qu’elle sera transformée en un autre état : elle sera glorifiée par l’incorruptibilité comme nous-mêmes. Elle a été sujette à la corruption à cause de nous, et le ciel vieilli a besoin d'être changé. La nature inanimée et insensible sera transformée comme les hommes. Devenue corruptible par la corruption des hommes, elle deviendra incorruptible quand les hommes le deviendront eux-même.'^. Dans V Expositio in I Cor., vii, 31, col. 652, Théophylacte observe que l’apôtre dit : La figure du monde passe et se dissout, pour désigner ce que les yeux voient du monde. Son commentaire de II Pet., iii, 5 sq., t. cxxv, col. 1280-1281, est identique à celui d'Œcuménius, il suit la même marche, il est cependant plus développé. Il ajoute notamment que Dieu, à la fin du monde, détruira par le feu les choses superflues, à savoir, les plantes, les animaux, les herbes et autres choses du même genre, qui sont inutiles à la vie immortelle. Nous purifions par le feu les choses impures ; Dieu fera comme nous, col. 1284. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre, qu’il créera, seront nouveaux, non par la substance et la matière, mais comme une maison neuve qu’on bâtit avec d’anciens matériaux. Il détruira ce qui était inutile et superflu ; il réformera avec une beauté immortelle ce qui est utile et opportun pour un autre monde incorruptible, col. 1285.

Euthyniius Zigabène, In ps. ci, 26-28, P. G., t. cxxviii, col. 1008-1009, par les cieux entend le premier ciel et le firmament, d’après Gen., i, 1, 8. Ils périront et seront changés en tant que créatures ; seul, le créateur est immuable. Les créatures vieilliront toutes, les deux cieux et la terre avec eux, comme des vêtements par l’usage et le temps. Les mots « ils seront changés » expliquent la phrase « ils périront » . Les cieux eux-mêmes seront changes et renouvelés dans l’incorruption, comme saint Paul, I Cor., vil, 31, et Isaïe, xxxiv, 4, l’ont annoncé. Quelques-uns expliquent qu’ils seront roulés comme une couverture et un habit qui ont fait l’usage auquel

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