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FILS DE DIEU


flngereliir, piodiuil imigenilus Filius, et dans Ir. II, v, l, qui semble même exclure une génération éternelle, P. L., t. XI, col. 395 sc[., mais ce doit être un archaïsme de vocabulaire. Voir la Dissert. Ih, de S. Zenonis doclrina, c. i, § 1-6, ibid., col. 84-105 ; A. Bigelmair, Zeno von Verona, Munster, 1904. Enfin, vers le même temps (355-360), le rhéteur M. Victorinus Afer veut utiliser le néo-platonisme, pour réfuter les objections ariennes, cnlre autres d’un certain Candidusqui, dans son Liber de generalionc divina, P. L., t. viii, col. 1013-1020, affirmait des contradictions entre la génération et l’immutabilité, ainsi que la consubstantialilé divines. Victorin répond que Dieu est éternellement movere et moveri (vie immanente) et c’est son esse ipsum. Adv. Arium, i, 43, P. L., t. viii, col. 1074. Ce mouvement a un terme au dehors, c’est la création, et un terme au dedans, c’est le Verbe, et là ce mouvement éternel est une génération, communiquant toute la substance divine dans son identique simplicité. De gencralione Verbi divini, 1, 22, 29, 30, ibid., col. 1019, 1031, 1034, 1035 ; Adu. Arium, i, 1, 34 ; IV, 21, ibid., col. 1039, 1067, 1128 ; De 6[j.GOj-7Îa) recipiendo, 2, ibid., col. 1138. Allant plus loin, le philosophe veut analyser ce mouvement générateur immanent et il le représente un peu dans les rapports de l’Un et du XoO ; de Plotin ; le Père en Dieu est l'Être, la Substance, l’Essence, le Sur-Être, le Sur-NoC ;, etc. ; au contraire, ce qui est volonté, intelligence et forme, image, détermination, raison, vie, action enfin dans le même Dieu, c’est le Verbe ; le Père aussi est l’Absolu, l’Inflni inconditionné, indéterminé, inconnaissable et le Fils précise, détermine, limite en un sens, met en relation avec le fini et rend connaissable le Père. Ado. Arium, i, 31, 42, 57 ; ni, 7 ; iv, 19, 20, ibid., col. 1064, 1073, 1083-1084, 1103-1104, 11271128 ; cf. III, 11 ; iv, 23. Cependant le Verbe est égal au Père, car toute la substance divine lui est donnée ; il n’est inférieur que parce qu’il reçoit. Adi>. Arium, I, 13, 42, ibid., col. 1047, 1073. Sur tous ces points la foi reste orthodoxe ; la méthode est géniale et ijrélude aux analyses psychologiques de saint Augustin ; mais le pur néo-platonisme n'était pas la philosophie de la vraie théologie. Cf. J. Tixeront, op. cit., t. ii, p. 265269 ; R. Schmid, Marias Victorinus Rlictor, and seine Beziehungen zu Augustin, Kiel, 1895 ; Kofïmane, De Mario Victorino philosoplio cliristiano, Brestau, 1880.

2. Deuxième phase : éclaircissements et précisions de formules. — a) Théologie grecque. — Après la mort de Constance (361), l’arianisme décline ; par l’cfïort des docteurs et des conciles, surtout du II" <rcuménique, ! « de Constantinople (381), les consciences sont éclairées et les indécis qui composaient le gros des bataillons semi-ariens sont ramenés à la pure orthodoxie. Voir AmANisME, t. i, col. 1831-1846. Nous n’avons à parler que du travail d'éclaircissement, qui fut surtout l'œuvre des Cappadociens, saint Basile remplaçant saint Athanase et étant aidé de ses amis Grégoire de Nazianze et Amphiloque, de son frère, Grégoire de Nysse, et de quelques autres comme Didyme d’Alexandrie, etc. Ce travail d'éclaircissement a porté sur la consubstantialilé du Fils et la divinité du Saint-Esprit. Sur le second point, voir EspritSaint, col. '724 sq., où l’on trouvera aussi beaucoup de textes trinitaires généraux.

a. Les Cappadociens. — Ces docteurs s’occupent encore à prouver contre le sabcllianisme, renouvelé par Photin, la distinction des personnes et, contre l’arianisme strict d’Eunomius, la divinité de toute la Trinité, mais ils doivent surtout chercher l’explication de ces deux dogmes.

Tout est consubstantiel en Dieu, malgré les distinctions. Comment l’exprimer ? Origène avait dit o-jrïior. pour la substance commune, JTtÔTTaac ; pour

les trois distincts, pas toujours toutefois. Ce dernier mot pourtant correspondait exactement au subsianlia des latins ; aussi la plupart des orthodoxes grecs disaient |j.ca xiiiiazix’ji ; comme [xiaoOcîia ; les conciles de Nicée (325) et d’Alexandrie encore en 362, sans rien décider dans la querelle des trois hypostases.qui s'était élevée précisément sur ce sujet, permettaient cet emploi, mflgré les anathèmes des hétérodoxes qui, naturellement, voulaient imposer xpEt ; J-nroiTa(j : c :. Voir Arianisme, 1. 1, col. 1814, 1825-1827, 1833. Comme, d’autre part, tipôtcittiv était regardé comme sabellien, on n’avait pas de mot spécial pour désigner les personnes divines. Les Cappadociens, qui avaient étudié longuement Origène, adoptèrent résolument sa terminologie et la firent triompher en la remplissant de la doctrine orthodoxe. Ils distinguèrent donc oj<Tta, l’essence, l'être intime, a-JTÔ ùi elvat (mieux, ce par quoi la chose a son être spécial) ; oû/r'-c, la réalité concrète, mais non individuelle, c’est-à-dire l’essence avec les attributs ; enfin JTtôTTxmç, la réalité individualisée par les ! 3'.ô- : /)tî ;, JocwaaTa, etc., le tô /.aO' É'/.a’jr’iv, opposé au t"o y.otvdv de l’oJTta. Voir surtout

5. Basile, Epist., xxxviii, ad Gregorium Nyssenum, 2, 3, 4, P. G., t. xxxii, col. 328 sq. ; Epist., ccxxxvi,

6, ad Amphiloch., col. 884 ; cciv, 4 ; Adv. Eunom., ii, 28, t. xxxix, col. 636-637 ; S. Grégoire de Nazianze, Oral., XXI, 35, t. xxxv, col. 1124-1125 ; xxxiii, 16, t. xxxvi, col. 233 sq. ; xlii, 16, ibid., col. 476-477. Ce dernier texte admet même rcoôcrwitov, que n’aimait pas saint Basile. Epist., ccxxxvi, 6 ; cf. Epist., ccx, 5 ; Lix, 2 ; cciv. On remarquera qu'à cette analyse manque encore la distinction nette de la substance individuelle et du suppôt ; elle sera faite un peu plus tard dans les discussions christologiques ; de l’essence commune, ces docteurs descendent immédiatement à la personne ; en Dieu, il est vrai, l’essence commune étant déjà individuelle, cela peut très bien se faire. Voir Th. de Régnon, Études sur la sainte Trinité, t. i, études II et III, p. 139-215 ; G. Bardy, Didyme l’Aveugle, Paris, 1910, p. 60-73.

Tout est consubstantiel en Dieu : il est encore plus important d’admettre pleinement cette réalité que de savoir l'énoncer. On a accusé les Cappadociens, comme Athanase, d’avoir sur ce point fléchi et d’avoir rapproché l'ôij.oo-'ja'.oz deVfj^i.oio’jai’j ;. Harnack, Dogmengeschichte. t. ii, 252 sq. ; Loofs, Leitfaden, p. 257 sq. ; Gwatkin, Studies of arianism, 2e édit., p. 247, 270, etc. Mais cette accusation a été réfutée par J. F. Bethune-Baker, loc. cit. ; S. Rasneur, toc. cit. ; J. Tixeront, op. cit., t. ii, p. 81-89. L’esprit conciliant de ces docteurs, en effet, ne prouve rien, car ils n’acceptèrent quelques formules semi-ariennes corrigées qu’en y introduisant explicitement l’orthodoxie. D’ailleurs, les textes formels sont absolument évidents : la divinité, la substance divine, tout l’absolu divin est identiquement, numériquement dans le Père et le Fils ; [j.ix o-Jo-ia, [J-ia sÛtiç, j ;.ta Osôt^, ;  ; â'v, tk’jTàirfi ŒôrriTo ;, (pù^sw ;, oOo-c’a :, aveç Vingt périphrases synonymes, sont les affirmations qui reviennent sans cesse, conséquemment avec celles de l’unité d’opération, d’action, de volonté, et pour nous d’adoration, d’amour, de culte ; S. Basile, Homil., xxiv, 3, 4 ; Contra sabellian., ar. et anom. : lumineux, t. xxxi, col. 599-618 ; Epist., viii, 3, t. xxxii, col. 249-252 ; xxxviii, 4, 5, 7, ibid., col. 329-340 ; clxxxix, 6-8, col. 692-696. Si saint Basile, Epist., xxxviii, 2, col. 325-328, entend ôiJ.i-joJTt’iç de l’unité spécifique qui fait les hommes d’une même substance abstraite, c’est en donnant un exemple, mais il est loin de ne mettre en Dieu que cette unité spécifique ; on a voulu tirer cette dernière conclusion des Epist., ccclxicccLxiv, voir Basile (Saint), t. ii, col. 453 ; mais ces lettres sont apocryphes. Voir J. Tixeront, op. c(7., t. ir.