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FILS DE DIEU


considérer la doctrine arienne, voir Ahianisme, col. 1784-1791 ; puis en opposition la doctrine du patriarche Alexandre, ibid., col. 1792-1795 ; Alexandre, t. i, col. 765 ; enfui le travail et la définition du concile en 325. Voir Arianisme, col. 1794-1797 ; ConsubstanTiEL, t. iii, col. 1C07-1613. Ces trois points ont été résumés et exposés avec plus de précision par J. Tixeront. Histoire des dogmes, Paris, 1909, t. ii, p. 2436. Remarquons seulement que oij.oojTirj ;, connu dès le iiie siècle en Orient (voir plus haut les citations d’Origène, de Denys d’Alexandrie et d’Adamantius), peut-être même dès le iie siècle (lettre du gnostique Ptolémce citée plus haut), ne fut cependant probablement choisi comme le mot de l’orthodoxie à Nicée que par l’influence d’Hosius de Cordoue, et ainsi de l’Occident où depuis Tertullien la doctrine qu’il exprimait était communément reçue.

2° Après le concile de Nicée, sauf de la part de quelques partis extrêmes de violents, la doctrine d’Arius resta anathématisée : le Fils est éternel, engendré, non produit, Dieu, ayant donc les perfections divines, la substance divine, avait dit le concile, et la même que celle du Père. Mais ce mot était suspect de sabellianisme pour plusieurs ; de plus, il restait à expliquer comment le Fils avait la même substance que le Père : la même spécifiquement ? c'était faire deux dieux ; la même numériquement ? c'était apparemment détruire toute distinction réelle dans la simplicité de cette substance divine identique ; surtout restaient les ambitions et les animosités de plusieurs prélats de cour, secondés par des princes bjzantins qu’ils avaient gagnés. De là, les luttes qui bientôt éclatèrent sur la définition de Nicée, les conciles, les symboles, les fractionnements de partis, sans parler de la politique qui s’y mêla. Il y eut d’abord le parti antinicéen des cusébiens, parti hétérogène dont les éléments se diviseront bientôt. Voir Eusèbe de CÉSARÉE, col. 1528 ; surtout Eusèbe de Nicomédie, col. 1539-1549, et Arianisme, t. i, col. 1799-1821. La séparation des éléments de ce parti engendra une extrême gauche qui revint à peu près à l’arianisme, voir Anoméens, t. i, col. 1322-1326 ; Eudoxe, t. v, col. 1484-1487 ; Eunomius, col. 1501-1515 ; Arianisme, 1. 1, col. 1821-1849, pass//n ; puis un centre droit, comme on a dit, appelé homéousien ('ip.oiojjjto !  ;) ou semi-arien (fiaiâpsioc), dont le chef fut Basile d’Ancyre, voir t. ii, col. 461-463 ; Arianisme, t. i, col. 1821-1849, passim ; ceux-ci suspectaient le mot ô[j.ooû(noç et disaient le Fils semblable en substance au Père, Ô|j.oiojtioç, formule qui pouvait être orthodoxe, qui le fut de fait chez saint Cyrille de Jérusalem et qui fut tolérée par les orthodoxes avec quelque précision comme /.axà Trivrx ou àTiapaXXi/.Tw : (sans aucune différence) ; mais qui était volontairement équivoque chez plusieurs esprits indolents, vaguement subordinatiens, fuyant les précisions d’Athanase, et même simplement erronée chez la plupart des semi-ariens ne pouvant se résoudre au consubstantiel absolu de la foi catliolique. Entre ce centre et l’extrême gauche, un centre gauche enfin qui logiquement évolua souvent à l’extrême gauche, à l’arianisme, le parti des homéens ou acaciens, voir t. I, col. 290-291 ; Arianisme, /or. c ; 7. ; il admettait ime similitude, ou.oioç, entre le Fils et le Père, contre l'àvôfvoïo ; des eunomiens, mais pas une similitude en substance, ôaoïoj-rtoc ; au fond, évidemment, c'était la dissimilitude en substance des anoméens ; mais pour la politique devant les empereurs, c'était totalement différent. Cf. J. Tixeront, op. cit., t. ii p. 36-66.

3° Malgré les intrigues, les formules, les multiplications d'évêques et de conciles, les écrits de toutes ces sectes, la doctrine orthodoxe fut maintenue et

développée et triompha finalement. Il fallut agir sur le monde politique, réunir des conciles, y répéter les définitions catholiques et les anathèmes contre l’erreur, recourir en particulier à l’autorité de Rome, publier enfin les traités qui successivement devaient faire la pleine lumière. De cette multiple action racontée à l’art. Arianisme, nous n’avons qu'à dessiner ici à grands traits les phases de l’action doctrinale. Ces phases peuvent se ramener à deux : une première où Eustathe d’Antioche et Athanase, à qui on peut rattacher Cyrille de Jérusalem, défendent et prouvent Vop.coJ(jio ;  ; la même lutte et le même travail se produisant dans le même temps en Occident chez Hilaire de Poitiers, Phébadius d’Agen, Zenon de Vérone, M. Victorinus Afer ; une seconde où les Cappadociens, très peu aidés par les occidentaux leurs contemporains, Ambroise, Jérôme, Faustin, etc., achèvent d'éclaircir les principales formules.

1. Première phase : défense et preuve de la consubstantialité du Fils de Dieu. — a) Pères grecs. — a. Parmi les premiers docteurs antiariens, il faut citer saint Eustathe d’Antioche (-[-337), dont l’influence a été exposée, col. 1554-1565 ; il fut « la trompette qui donna le premier signal du combat (doctrinal) contre l’arianisme. » S. Jérôme, Epist., lxxiii, 2.

b. Un peu après lui, mais supérieur à lui, vient saint Athanase († 373). On trouvera l’exposé de sa doctrine et sa bibliographie à l’art. Athanase, t. i, col. 2169, 2171-2174 ; ajouter J. Tixeront, op. cit., p. 67-75, que nous allons résumer, et F. Cavallera, Saint Athanase, Paris, 1908. L’ouvrage capital du grand Alexandrin est le Contra arianos en quatre livres dont le 1'^', après avoir exposé la doctrine arienne, établit contre elle l'éternelle génération et la consubstantialité divine du Fils ; il y étudie spécialement les difficultés fondamentales des ariens sur l'àYÊvviiTo ; et le yswrroç, n. 30-33, 56-58 ; cf. de Régnon, Études sur la sainte Trinité, t. iii, p. 200-217 ; le 11^ et le III « livre expliquent les textes scripturaires relatifs à ces dogmes : le principe général d’Athanase est que tout ce qui parle d’imperfection s’applique au Christ comme homme et non comme Dieu, Prov., viii, 22 ; Marc, xiii, 32 ; Joa., xiv, 28, etc. ; enfin le IV démontre la personnalité distincte du Père et du Fils sans aucune séparation de nature.

La théologie de saint Athanase en face du rationalisme arien et sous son influence celle des Pères du iv « et du Ve siècle sont christocentriqucs : pour l'œuvre de divinisation et de rédemption de l’humanité, but de l’incarnation du Verbe, essence du christianisme, le Verbe doit être Dieu lui-même. De sijnodis, 51 ; Cont. arianos, i, 16, 39 ; ii, 69, P. G., t. XXVI, col. 784, 45, 92, 293 ; De incarn. Verbi, 54, t. XXV, 192, etc. Cf. J. Huby, Cliristus, Paris, 1912, p. 788-793. Si le Verbe est Dieu, il est cependant distinct du Père, Cont. arianos, iii, 4, t. xxvi, col. 328-329 ; comment ? parce qu’il est engendré de lui par une génération nécessaire, c’est-à-dire non libre, mais volontaire aussi, c’est-à-dire non imposée violemment, Cont. arian., i, 16 ; iii, 62, 66, ibid., col. 45, 453, 461 ; génération conséquemment éternelle. Ibid., I, 14, 25, 27 ; iii, 66 ; De decrelis, 12, 15, t. xxv, col. 444, 449. Le Fils, engendré, non produit, est de la substance même du Père, De decrelis, 19, 23, col. 456 ; De synodis, 41, 48, t. xxvi, col. 764, 777, non par division, car Dieu est absolument simple, Z)e décret., 11, t. xxv, col. 441 ; Cont. arianos, i, 28, t. xxvi, col. 69 ; mais par communication intégrale, Cont. arian., I, 16 ; II, 4 ; iii, 6, ibid., col. 45, 197, 332 sq. ; c’est le parfait op.rjoûo^to :, seul absolument vrai, De synodis, 41, défendu contre l’oixoio :, De synodis, 41, 53, et contTeVù[j.oioj<j'.oi, De synodis, 53, acceptable cependant avec des précisions. De decrelis, 20 ; De synodis.