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FERRIER (OU FERRER) — FERRY


Cette Vie se trouve presque en entier dans les Annales ord. carlus. de dom Charles Le Couteulx, t. vii, et dans les Ephemcrides nrd. rartiis. de dom Léon Le Vasseur, au 29 avril, t. I, p. 520-541. Un abrégé italien se trouve dans l’histoire des chartreux de ïromby, t. vii, appendice ii, p. ccxcviccxcvii. M. Tarin, La Carluja de Porla-Cœli, Valence, 1897, a donné le meilleur résumé de la ie de dom Boniface Ferrier. Tromby, op. cit., a rapporté dans le second appendice, p. Liv-Lvm, les témoignages de Dorland, de Sutor, de Petrejus, de Bostius, et de l’anonyme chartreux du ValDieu. On peut aussi consulter les Vies de saint Vincent Ferrier.

S. AUTORE.

    1. FERRIER Jean##


2. FERRIER Jean, controversiste célèbre dans l’histoire du jansénisme, né à Valady (Aveyron), le 20 janvier 1614, admis dans la Compagnie de Jésus le 22 avril 1632, enseigna pendant de longues années la théologie dogmatique au scolasticat de Toulouse et prit de bonne heure une part très vive aux discussions soulevées par l’afïaire janséniste depuis la condamnation portée par Innocent X. Son premier ouvrage : Le jansénisme condamné par la bulle d’Innocent X, ou réjulalion d’un libelle dans lequel les jansénistes soutiennent que les propositions de Jansénius n’ont pas été condamnées dans le sens qu’ils les défendent, in-4'>, Toulouse, 1654, eut un immense succès et assura au P. Ferrier un rang liors de pair comme controversiste. L’année suivante, comme épilogue à l’affaire du duc de Liancourt, une polémique ardente et serrée s’engagea entre Arnauld et le P. Ferrier à la suite d’un nouvel écrit : Avertissement à M. Arnauld sur la lettre qu’il a écrite à un prêtre qui ne voulait pas absoudre un janséniste, Toulouse,

1655. Arnauld se défendit, suivant sa coutume, en attaquant l’auteur dans la Lettre à une personne de condition, 1655, que le P. Ferrier fit suivre bientôt de sa Réponse à une lettre de ilI. Arnauld, Toulouse,

1656. Comme la question du probabilisme fournissait à ses adversaires une ample matière d’attaques directes et de plaisanteries amères ou facétieuses, le P. Ferrier remit fort simplement les choses au point en publiant Les sentiments des plus probables casuistes sur la probabilité des opinions dans lu morale, m-4°, Toulouse, 1659, ouvrage aussitôt réimprimé, in-8°, 1659. La même année, il soutint à Toulouse une thèse théologique sur « la probabilité » , qui, suivant le mot de Bayle, « fit grand bruit. » Cf. Thomas Anglus, Monumetliam excantatus, p. 51 sq. ; Bayle, art. Ferrier.

En 1663, dans l’espoir d’arriver à un « accommodement entre molinistes et jansénistes, » s’ouvrit, à l’instigation de l'évêque de Comminges et sur l’ordre du roi, une série de conférences auxquelles prirent part l’abbé de Valcroissant et les docteurs de La Lane et Girard, sans que le P. Ferrier, sur qui reposait la défense de l’orthodoxie, pût obtenir de ses adversaires la moindre concession. Il s’ensuivit une guerre violente de pamphlets. Le P. Ferrier répondit avec une grande modération aux attaques dirigées contre lui par la Relatio/i fidèle et véritable de ce qui s’est fait depuis un an dans l’affaire des jansénistes, pour servir de réponse à divers écrits qu’on a publiés sur ce sujet, Paris, 1664. Arnauld, qui menait avec une incroyable activité toute cette campagne de diatribes et d’intrigues, attaqua avec une extrême virulence la loyauté et la bonne foi du P. Ferrier. Cf. Arnauld, Œuvres, édit. de 1778, t. xxi, p. 640-664 ; t. xxii, p. 230-428 ; Lettres, t. i, p. 475-496, 488-497.

Le P. Ferrier, méprisant les attaques personnelles, poursuivit infatigablement son œuvre de polémique doctrinale. Successivement parurent les ouvrages suivants : L’idée véritable du jansénisme avec les conclusions que Von doit prendre pour cmpeschcr les prof/rés de cette hérésie, Paris, 1664 ; Lu soumission apparente des jansénistes et la décision de l'Église

touchant le droit, quand ils promettent la foij pour les dogmes et le respect pour le fait, Paris, 1667. La Lane, Pavillon, évêque d’Alet, Arnauld et Nicole opposèrent à ces écrits, très favorablement accueillis en France, des démentis et des attaques passionnés. La seconde des Imaginaires est dirigée tout entière contre L’tdée véritable du jansénisme. Cf. Acta erudit., 1683, p. 476-484 ; Arnauld, Œuvres, t. xxi, p. 665687. Le P. Ferrier se justilia aisément et remit les choses au point dans un dernier ouvrage : Réfutation d’un libelle publié par les disciples de Jansénius contre l'écrit intitulé : « La soumission apparente des jansénistes, » où l’on fait voir que la doctrine précise et déterminée que Jansénius défend dans son Augustin et ses disciples dans leurs écrits a été condamnée par le Saint-Siège dans les cinq propositions, Toulouse, 1667. Ce fut une nouvelle explosion de pamphlets dont la violence se manifestait jusque dans les titres. Mais les injures ne suppléaient point les raisons. Il suffît de parcourir la réponse de Noël de La Lane : Conformité de Jansénius avec les thomistes sur le sujet des cinq propositions contre le P. Ferrier, jésuite, avec ta conviction de ses falsifications et impostures et la Réfutation de ce que le R. P. Annat a allégué dans son livre de la conduite de l'Église touchant ce point, pour mesurer toute la faiblesse de la cause défendue par les jansénistes et plus encore de leur argumentation. Entre les doctrines thomistes et les assertions jansénistes, la différence était trop éclatante pouine point frapper un esprit même prévenu. Le P. Ferrier n’eut pas de peine à en fournir la démonstration dans son traité sur la science moyenne : Responsio ad objectioncs vincentianas, sive ad argumenta quibu$ P. Vinccntius Baronius ex ordine prasdicatorum scientiam médium impugnat tertia parle sua ; Maniiductionis ad theologiam. Toulouse, 1668, ouvrage qui contient un très lucide exposé et une solide défense de la doctrine communément admise dans la Compagnie de Jésus.

Le P. Jean Ferrier, laissant dés lors des polémiques devenues inutiles, se consacra tout entier à la publication des traités dogmatiques qu’il avait enseignés à Toulouse. Il venait de faire paraître le premier volume : Joannis Ferreriie Socictate Jesu theologiie tomus primus. De Deo uno, jiixta sancti Augustini et sancti Thomee principia, Toulouse, 1668, et il préparait l'édition des volumes suivants, lorsqu’il fut choisi par ses supérieurs pour remplacer le P. Annat dans sa charge de confesseur du roi. Louis XIV s’applaudit de ce choix qui mit en plein relief la haute sagesse et les éminentes vertus du P. Ferrier. Cette nomination fut pour les jansénistes, qui ne désarmèrent point pour autant, un coup des plus sensibles et leur crédit à la cour en fut vivement ébranlé. Le P. Ferrier mourut quatre ans après, dans la maison professe de Paris, le 29 octobre 1674.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 693 sq. ; Hurtcr, Nomenclator, 1907, t. iii, col. 1027 sq.

P. Bern.rd.

    1. FERRY Jean-Biaise##


FERRY Jean-Biaise, né à Saiut-Romain-deValenchères (Puy-de-Dôme), le 26 février 1846, fit ses études au petit séminaire de Verrières (Loire), et en 1863 entra en philosophie au grand séminaire de Clermont. En 1869, il vint à Paris au séminaire SaintSulpice suivre le grand cours, et après la guerre en 1871 fut reçu à la solitude ou noviciat de la Compagnie de Saint-Sulpice. Envoyé d’abord à Rodez pour enseigner la philosophie, il ne tarda pas à revenir à Clermont pour le cours de théologie dogmatique. Le supérieur du grand séminaire, aidé d’un des professeurs, M. Thibaut, avait déjà donné, en 1875, une seconde édition du Compendium universæ theologiæ de M. Vincent. Une 3'^ édition considérablement augmentée